• Les 15 samedis de la Reine du Rosaire de Pompeï

     
     

     

    Les 15 samedis de la Reine du Rosaire de Pompeï

     

    Prière : Les 15 samedis de la Reine du Rosaire de Pompeï

     

    Texte du Bienheureux Bartolo Longo

     
    Norme pour effectuer correctement les 15 samedis


    Indulgences annexes


    La pratique des Quinze Samedis consiste dans l'engagement de revivre, pendant quinze samedis consécutifs les quinze mystères du Rosaire, qui représentent, en résumé, l'histoire de notre salut, l'évangile que l'on prie avec la Mère de Dieu. Ce qui est important, surtout dans cette pieuse pratique, est la participation à l'Eucharistie, mémoire du Dieu incarné, mort et ressuscité ; et donc la méditation d'un Mystère pour chaque samedi, et la récitation du Rosaire en entier, ou, au moins, de sa troisième partie. Il va de soi que, si on en ressent le besoin, on fera la confession sacramentelle avant de participer à l'Eucharistie.

    Cette pratique veut être une aide pour vivre une atmosphère spirituelle particulière tout en augmentant notre amour pour Dieu et pour la Mère Divine. Dans ce climat, l'âme est facilement amenée à faire de grands pas et découvre de nouveaux horizons dans le champ de l'esprit. Quand des situations difficiles ou des exigences particulières touchent notre sensibilité, et si on ressent donc d'une manière plus urgente le besoin de recourir à l'aide divine, les Quinze samedis sont un moyen que la spiritualité ce que la spiritualité a découvert pour obtenir des réponses du Ciel.

    L'histoire de la nouvelle Pompéi n'est qu'un entrelacement de ces appels et de ces
    réponses d'où la médiation de la Mère Divine émerge admirablement. Le Bienheureux Bartolo Longo, Apôtre du Rosaire, est l'apôtre des Quinze samedis, qu'il diffusa en son temps, dans le monde entier, et d'où émane dans les pages qu'il écrivait une spiritualité fascinante.

    Maintenant nous voudrions nous demander : Cette dévotion est-elle actuelle ? Peut-être qu'aujourd'hui, après la réforme liturgique et les nouvelles expériences du contact personnel avec la Parole, on reconnaît que la pratique des Quinze samedis apporte moins de force spirituelle.

    Mais pour y répondre, il suffit de faire en sorte que la Parole devienne notre prière
    avec Marie.

    D'ailleurs, si l'histoire ne peut pas être démentie, ce que nous as raconté l'apôtre des Quinze Samedis avec sa vivacité de style et une documentation précise est la réponse la plus simple mais aussi la plus convaincante : celle du prodige qui est la garantie de Dieu. Nous en donneront témoignage à la fin des méditations de chaque samedi, en reportant les narrations authentiques du Bienheureux.
     

    Quelle période de l'année on pratique la dévotion des 15 samedis
    Cette dévotion peut être pratiquée tout le temps, à n'importe quel moment, et chaque fois que l'on désire une grâce particulière; et on peut la répéter aussi souvent que l'on veut, car cet exercice d'adoration est destiné principalement à honorer la Très Sainte Vierge d'une façon particulière en méditant sur les Quinze Mystères de son Rosaire, comme Elle l'a Elle-même enseigné à Saint Dominique. Mais les moments les plus souhaitables sont ceux qui précèdent les deux grandes fêtes de la Vierge de Pompéi qui tombent le 8 mai et le premier dimanche du mois d'octobre, quand, à 12 heures, à Pompéi et simultanément dans beaucoup d'églises du monde, on récite la supplique à la Bienheureuse Vierge du Rosaire, car ce sont les moments les plus agréables à Marie et les plus valables pour recevoir d'ultérieures grâces le jour de sa Fête solennelle.

    Pour le 8 mai, le début est fixé au dernier samedi de janvier, excepté l'année ou le 8 mai tombe un samedi.

    En ce cas, le premier des Quinze Samedis sera l'avant dernier de janvier. Pour le premier dimanche d'octobre, le début des Quinze samedi correspond au dernier samedi de Juin. Qui, en raison de son état ou des conditions dans lesquelles il se trouve, ou pour des motifs d'affaires, ne peut dédier ses Samedis, peut le substituer par les Quinze Dimanches. On peut aussi célébrer la Quinzaine, c'est à dire quinze jours consécutifs pour ceux qui communient tous les jours, qu'ils soient Prêtres ou laïcs, avant ou après la festivité, ou durant une tout autre période, pour une des sus-dites raisons.


    Utilité des 15 Samedis
    Le Souverain Pontife Léon XIII, dans sa fameuse encyclique sur le Rosaire du 1er Septembre 1883, intitulée « Supremi Apostolatus officio » écrivait : «Le besoin de l'aide divine n'est certainement pas moindre aujourd'hui de ce qu'il était quand le glorieux Saint Dominique, pour soigner les plaies de la société, introduisit l'usage du Rosaire. Éclairé par une lumière suprême, il reconnut qu'il n'y avait pas de remède pour guérir les maux de l'époque que de reconduire les hommes au Christ, qui est la Voie, la Vérité et la Vie, par la Rédemption et d'interposer comme Médiatrice auprès de Dieu cette Vierge qui a le pouvoir d'éteindre toutes les hérésies. Il composa donc la formule du Saint Rosaire de telle manière que les Mystères de notre salut soient considérés dans l'ordre et que cette méditation s'entrelace, comme une chaîne mystique, avec la Salutation Angélique en y interposant les oraisons à Dieu, Père de Notre Seigneur Jésus-Christ.

    Par conséquent, en recherchant le même remède à un mal semblable, nous ne devons avoir aucun doute que cette prière instituée par ce saint Patriarche, et qui produit des effets si salutaires pour le monde catholique, ne produise également les mêmes effets très efficaces pour conjurer les calamités et les mots de notre époque.

    Il affirmait : « Je désire que tout le peuple chrétien reprenne l'habitude de réciter chaque jour le Rosaire à la Très Sainte Vierge. Les Souverains Pontifes prédécesseurs abondèrent dans le même sens. Le Pontife de l'Immaculée Conception, le Bienheureux Pie IX, a dit dans son Bref du 3 décembre 1869 : « Comme saint Dominique se servit du Saint Rosaire comme d'une épée invincible pour abattre l'hérésie des Albigeois....

    De la même manière, les fidèles, de cette espèce d'arme qu'est la récitation quotidienne du Rosaire de la Bienheureuse Vierge, pourront plus efficacement combattre les erreurs qui, comment autant de monstres redoutables, bouleversent l'univers et les réduire à l'impuissance et ceci avec l'aide puissante de l'Immaculée Mère de Dieu et du Concile oecuménique que nous avons convoqué au Vatican. » Urbain VI, affirma que grâce au Rosaire, une pluie abondante de bénédiction tombe chaque jour sur le peuple chrétien.

    Léon X témoigna : "Le Rosaire fut institué comme le remède opportun contre les maux qui menacent le monde».

    En 1812, les Cortes d'Espagne déclarèrent solennellement que Dominique de Guzman n'opposa d'autre arme aux hérétiques que celle de l'oraison, de la patience et de l'instruction. Maintenant, aussi bien Léon XIII, que tous les autres Souverains Pontifes recommandent le Saint Rosaire tel qu'il fut institué par Saint Dominique, c'est à dire composé de quinze dizaines jointes à la méditation des Saints Mystères. La Sacrée Congrégation des indulgences, par décret du 6 août 1726, confirmé par Benoît XIII, le 13 du même mois et de la même année, déclara que « la méditation des mystères était nécessaire dans la récitation du Rosaire pour obtenir les indulgences, exception faite pour ceux qui ne jouissent pas de toute leur facultés. »

    L'excellence de cette dévotion, la plus douce et la plus noble entre toutes consiste en l'union de la vie active et de la vie contemplative, c'est à dire en la récitation de vive voix et d'une manière recueillie des plus belles prières de l'Église, et en la méditation de la vie mortelle de Jésus-Christ et de la Vierge Marie, à savoir leur amour pour nous, leurs souffrances et leur victoires. Saint Pie V affirmait: « Dès que cette dévotion commença à se propager, les chrétiens, éclairés par la méditation des mystères, enflammés par toutes ces prières, commencèrent à changer spontanément de vie, les ténèbres de l'hérésie se dissipèrent et c'est alors que la lumière de la Foi Catholique se mit à briller partout. » Un autre Saint Prêtre Napolitain écrivait:" Si je ne vois dans l'âme de mes pénitents un vrai changement en bien dans leur vie, je dirai bien franchement que c'est parce qu'ils ne font pas la méditation des mystères. »

    Il nous est facile de déduire de tout cela qu'il n'est point de dévotion plus propice que la pratique des Quinze samedis, pour obtenir le triomphe de la religion, la conversion des pécheurs et la paix dans les familles. Il nous faut également considérer qu'avec cet exercice, on ne fait rien d'autre que de promettre à Dieu de faire la Sainte Communion et de réciter le Rosaire en entier chaque samedi ou, au moins la troisième partie, en méditant sur les plus hauts mystères de notre Rédemption.

    Avantages spirituels des Quinze Samedis
    L'esprit du Rosaire est d'exprimer le culte parfait, intérieur et extérieur, la vraie prière suivie de ses œuvres.
    Bienheureuse est l'âme qui fait de cette prière son pain quotidien! Avec l'exercice des Quinze Samedis, l'âme acquiert alors une telle dévotion pour le Saint Rosaire et une telle faciliter pur les quinze étapes, qu'elle arrive à le réciter en entier tous les jours. Comme, en effet, nous pouvons le lire dans l'Histoire du Rosaire, beaucoup de ceux qui ont ressenti les effets des Quinze samedis, n'ont plus jamais cessé de réciter le Rosaire en entier chaque jour, et qu'ils reçurent, par son moyen, une grâce spéciale tous les jours et ceci jusqu'à leur mort.

    Une des raisons pour lesquelles, parmi tant d'âmes dévotes, peu son parfaites, réside dans le fait qu'elles prennent tout autre objet de méditation excepté la Passion de Notre Seigneur, alors que nous savons bien que tous les Saints n'ont d'autre modèle auquel se confirmer que celui de Jésus-Christ.

    C'est une des doctrines de Saint Thomas qui nous assure que mes Mystères de la Vie, de la Passion, de la Mort et la Résurrection de Jésus-Christ, ainsi que toutes les choses relatives à son humanité, nous emmènent, comme conduits par la main, vers l'acquisition de la plus nous plus noble et de la plus sûre perfection et à l'exercice parfait des vertus. Le Rédempteur Lui-même nous a dit qu'Il est la porte, la Vérité et la Voie, et que quiconque marchera sur cette route trouvera l'abondance des lumière et des faveurs célestes.

    Maintenant, en méditant chaque Samedi ou Dimanche sur un des Mystères, c'est à dire sur un des points principaux de la vie de Jésus et de Marie, on réussira à se souvenir à jamais de l'Un et de l'Autre, à savoir l'Evangile en abrégé. Et en se rappelant souvent, durant la journée, de tout ce qu'ils ont fait ou subi pour nous, on arrivera à acquérir la sainte habitude de méditer sur la Passion de Jésus-Christ et la Compassion de la Très Sainte Vierge, et notre amour pour eux deviendra, à chaque heure, plus lumineux.

    Et voilà comment le Rosaire conduit graduellement à l'amour de Dieu, but de toute perfection. Il s'ensuit que le vrai dévot du Rosaire est le véritable amant du coeur de Jésus et le Coeur Immaculé de Marie. Il bénit bien 150 fois Marie et bien 150 fois le nom de Jésus-Christ en réparation des blasphèmes contre le Saint Nom de Dieu.

    Le dévot, en méditant sur un passage de la vie de Jésus et Marie, se trouve stimulé pour se conformer à la pratique des vertus étudiées ; et en mortifiant ses propres passions, ils s'améliorent lui-même. Et cela est la réparation la plus complète et la plus agréable à Dieu, lequel veut notre perfection. En effet, comme deux amis, étroitement unis par les liens de l'amitié, arrivent à s'imiter l'un et l'autre dans toutes leurs actions, ainsi, en conversant familièrement avec Jésus-Christ et avec la Vierge Marie, par la méditation des Saint Mystères du Rosaire, et vivant en union parfaite avec eux dans la Sainte Communion, nous pourrons nous rendre semblables à Eux, autant qu'il est possible à une nature faible et misérable comme la nôtre et suivre leur divins exemples en menant une vie humble, pauvre, cachée, patiente et parfaite.

    En introduisant donc la pratique des Quinze Samedis, on obtiendra tous les effets prodigieux du Psautier de Mariel, que nous expliqua ainsi le Bienheureux Alain: «La réforme des coutumes dans les familles et dans les peuples, la pénitence, la contrition des péchés, le détachement et le mépris des biens terrestres, le respect et la vénération de l'Eglise, fera atteindre plus facilement la plus haute perfection. "
     

    Valeur de la pratique des Quinze Samedis
    Si jamais quelqu'un indiquait un endroit où un trésor se trouve caché, tous les hommes, s'empresseraient d'accourir pour s'en emparer et s'en enrichir. Or, un trésor de richesse bien autrement précieuses et indéfectibles et des mérites céleste nous sont offerts dans la dévotion des Quinze Samedis du Rosaire. La richesse de ce trésor Céleste nous permet d'évaluer combien est efficace la récitation du Rosaire en entier, car c'est la prière la plus chère à Marie, celle qui est la préférée des Saints, celle privilégiée des Souverains Pontifes, la prière la plus courante chez les peuples, la plus favorisée de Dieu par de splendides miracles et confirmée par les plus grandes promesses que n'ait jamais faites la Bienheureuse Vierge. Ajoutons à tous ces mérites les grâces infinies que l'âme acquiert par la méditation sur la Vie et la Passion de Jésus-Christ.

    Mais l'excellente pratique des Quinze Samedis ne contient pas uniquement ce qu'il y a de plus efficace dans le Rosaire, voire le souvenir des actions et des souffrances de Jésus ; mais cette pratique exige aussi la fréquentation des Saints Sacrements, la Communion faite en mémoire de ce que fit pour nous le Sauveur, la persévérance dans la prière et fait appel à l'intercession de la Très Sainte Vierge.

    Et enfin, à toutes ces choses elle ajoute une particulière application dans nos actions pour plaire à Dieu et pour nous sanctifier durant ces quinze semaines.
     

    Principaux exercices pour tirer de cette Dévotion les biens dont elle et féconde
    Si le chrétien désire que ses demandes soient plus facilement exaucées par la Vierge Marie, il est nécessaire, avant tout, qu'il se remette en grâce et en paix avec Jésus au moyen de la confession faite avec des sentiments plein d'humilités et avec le désir de se corriger de ses propres péchés, de ses vices et de ses; et pardessus tout, il restera à l'abri du péché mortel, en veillant particulièrement à toutes ses actions, et il vivra dans un grand recueillement en évitant toutes les occasions de chutes.

    Les personnes pieuses et vertueuses doivent s'efforcer d'être précises même dans les choses les plus insignifiantes, pour l'amour de Jésus et de Marie. On a écrit que pour avoir toutes les qualités d'un véritable dévot de la Très Sainte Vierge, il serait bon de consacrer à la prière au moins une heure par jour. Et ce serait une heure bien consacrée, celle dédiée chaque jour réciter, en une ou plusieurs fois, le Rosaire dans son intégralité.

    Par conséquent, ce serait bien de demander à la Très Sainte Vierge, par la pratique des Quinze Samedis, la grâce de réciter le rosaire en entier chaque jour, de méditer les Saints Mystères et, avec une persévérance finale, d'en pratiquer les vertus à pratiquer les vertus de pour le reste de la vie. Il est également recommandé de se dédier, dans le courant de la journée, à quelques oeuvres de charité, suivant les moyens dont on dispose par exemple. faire l'aumône, la visite aux malades, vêtir quelques pauvres, faire célébrer une messe ou distribuer quelques couronnes, ou bien encore enseigner aux autres à dire le Rosaire, ou bien encore enseigner le catéchisme aux enfants, aux ouvriers, aux paysans, aider par la prière et par des offrandes les missions catholiques, etc... dire de bonnes paroles à des dévoyés pour qu'ils se repentent, promouvoir l'association pour le maintien du Sanctuaire de Pompéi et des OEuvres de Bienfaisances, ce que la Sainte Vierge a démontré de beaucoup par les miracles qu'elle a octroyés; faire lire aux autres les prodiges et les grâces que distribue généreusement la Vierge du Rosaire, par amour de son Temple de Pompéi, grâces qui sont reportées fidèlement dans le journal « Le Rosaire et la Nouvelle-Pompéi ». Et qui peut le faire, unira à la Communion une pénitence qu'il s'imposera, comme par exemple la mortification des yeux, le jeûne, une heure de prière, une heure de silence, une heure de lecture sur le Rosaire etc... Mais surtout on honorera chaque Mystère par la pratique d'une vertu à l'image de Notre Seigneur Jésus-Christ et de la Sainte Vierge, le jour de la Communion et d'un Samedi à l'autre.

    Les personnes qui communiquent une fois par semaine, peuvent, durant sept jours, prolonger les fruits du Mystère célébré en le revivant dans les prières, les pénitences et les aumônes qu'ils feront durant la semaine en l'honneur du Mystère qu'ils célèbrent ; répéter chaque jour l'oraison jaculatoire, s'exercer en la vertu qui a été méditée le samedi précédent; et ainsi, ils célèbreront les principaux Mystères de notre Religion en quinze semaines ; ou encore en quinze jours : ce que fait l'Église en un an.

    Enfin, il est infiniment utile et souhaitable, pour gagner ainsi le plus d'indulgences possibles, que la dévotion des Quinze Samedis soit pratiquée dans une église ou dans une chapelle publique, là où est est exposée l'effigie de la Vierge de Pompéi.
     

    Premier samedi
    Premier Mystère Joyeux
    L'Annonciation à la Très Sainte Vierge (Luc 1, 26-55)
    Enfin les cieux s'entr'ouvrent et celui que les prophètes appellent le Juste, le désiré des patriarches, l'Attendu
    des nations, l'Envoyé de Dieu, descend des demeures éternelles sur la terre. Le nombre des semaines de
    Daniel est accompli; les prophéties de Jacob sont confirmées, car le sceptre de Juda est déjà passé dans les
    mains d'Hérode, roi étranger. Une jeune fille, restée vierge, doit mettre au monde un homme qui est le Fils de
    Dieu. Mon âme, comprends-tu ces paroles: le Verbe s'est fait chair? .. O bonté et miséricorde du Seigneur! Il
    t'a tant aimé qu'il a voulu que Son Fils s'anéantît Lui-même, prenant condition d'esclave (Phil. 2:7), afin de
    pouvoir souffrir et mourir sur une Croix pour te délivrer de l'enfer et t'ouvrir les portes du paradis, et de se
    sacrifier chaque jour sur l'autel chaque jour pour demeurer toujours avec toi, se donnant même en nourriture
    dans la Sainte Communion. Très Sainte Trinité, je vous adore humblement, et vous remercie d'un tel amour.
    Le Père donne au monde son Fils: le Verbe consent à se faire Homme, et le Saint Esprit accomplit ce grand
    Mystère. Quelle pourrait être ma reconnaissance pour un si grand bienfait ? Considère, ô mon âme, d'une
    part, la haute dignité et les sublimes faveurs de la Sainte Vierge, et d'autre part, sa profonde humilité. C'est un
    Dieu qui créée Immaculée celle qu'il a choisie pour mère, et, dès le premier instant de sa conception, elle est
    élevée au plus haut degré de la sainteté. Voici les paroles du Seigneur dans le Cantique des Cantiques: « Il y a
    des jeunes filles sans nombre. Unique est ma colombe et qui soit parfaite... » (Ct 6, 8-9). Et celle-là fut la
    Mère de Dieu parce qu'une très grande humilité resplendissait en elle. Dans le Cantique, Marie est comparée
    au nard odoriférant parce que, comme le dit saint Antoine, la plante du dard, petite et très parfumée,
    représente l'humilité de Marie, dont le parfum monta jusqu'au Ciel, et attira en son sein virginal le Verbe
    Divin. Le Saint Archevêque Dominicain ajoute que ce fut cette vertu principale qui lui valut la dignité de
    Mère de Dieu. Saint Bernard conclut que si Marie plût à Dieu pour sa virginité, ce fut encore plus pour son
    humilité qu'elle a été choisie pour concevoir le Fils de Dieu: La Vierge elle-même, apparaissant un jour à
    Sainte Brigitte, lui dit: « Pourquoi aurais-je mérité une telle grâce de devenir Mère de Dieu, si ce n'est parce
    que je connaissais mon néant et que je m'humiliais? » Et Elle le disais dans son très humble Cantique: «
    Parce que Dieu a jeté les yeux sur l'abaissement de sa servante.... le Tout-Puissant a fait pour moi de grandes
    choses » (Luc 1, 48-49). Elle regardait toujours avec admiration la grandeur de Dieu avec des yeux simple et
    humble colombe sans jamais perdre de vue sa propre faiblesse. Et cela fit tant d'effet à Dieu qu'il Lui adressât
    ces paroles: « Que tu es belle, ma bien-aimée, que tu es belle! Tes yeux sont des colombes » (Ct 6, 1). Pour
    mériter encore plus cette Mère, Dieu ne veut point devenir son fils sans en avoir obtenu d'abord son
    consentement. Il lui envoie un messager céleste, l'archange Gabriel, la force de Dieu, pour lui révéler le
    grand événement de l'Incarnation du Verbe dans son sein. O grande et sainte humilité de Marie qui la faisait
    paraître petite mais qui la rendait grande devant Dieu! indigne à ses propres yeux, mais digne, aux yeux du
    Seigneur. Et comme saint Bernard je dirai: « comment, ô Marie, avez-vous pu unir dans votre coeur une idée
    de vous-même aussi humble, à tant de pureté, à tant d'innocence et à un ensemble si parfait de toutes les
    vertus? O reine très humble, soyez mille fois bénie, car c'est par vous que Dieu a accompli notre rédemption;
    donnez-moi, je vous en conjure, le don de l'humilité et celui de vous aimer et d'aimer votre Fils Jésus.
    O mon âme, rends-toi compte: l'ange n'est pas envoyé dans de grandes villes, dans des palais des princes,
    chez filles de roi couronnées d'or, mais à Nazareth, une toute petite ville, à une vierge, épouse d'un artisan,
    Joseph. Ce n'est donc pas la naissance, ni les dons de la nature qui attirent les regards de Dieu: le vrai mérite
    à ses yeux est l'humilité, la modestie, l'innocence et l'amour de la pureté. Ainsi qu'il a été révélé a Sainte
    Élisabeth, religieuse Bénédictine, Marie vivait retirée dans son humble demeure et priait Dieu avec grande
    ferveur avec grande ferveur pour qu'il n'attende plus pour faire venir au monde le Rédempteur promis, quand
    l'archange Gabriel lui apparut. Il lui donna trois titres incroyablement élevés. Le premier la salue
    personnellement: « Je vous salue, ô pleine de grâce ». Vous êtes la plus sainte de toutes les créatures, Vous
    êtes le trésor des grâces et des faveurs de Dieu. Le second de ces titres se rapporte à Dieu Lui-même: « le
    Seigneur est avec vous ». Donc vous êtes protégée, accompagnée, gouvernée par Lui. Le troisième à trait à
    l'humanité: « Vous êtes bénie entre toutes les femmes », c'est à dire que vous êtes privilégié, et au-dessus de
    toutes les autres femmes... Avec quel respect devons-nous adresser ces mêmes paroles à Marie quand nous
    récitons le Rosaire? En écoutant les paroles de l'Ange qui lui parlent de Dieu, Marie se trouble. Les louanges
    la perturbent, l'épouvantent. Elle ne s'attribue rien à Elle-même, mais tout à Dieu. Elle se trouble, comme
    Elle le dit à Sainte Brigitte car remplie d'humilité, elle détestait les louanges et voulait que Dieu seul, son
    Créateur et bienfaiteur soit loué et glorifié. Quelle différence entre Marie et Lucifer! Celui-ci, se voyant
    beau, aspira, comme le dit Isaïe, à placer son trône au-dessus des étoiles et à se rendre semblable à Dieu. Et
    qu'aurait-il donc prétendu s'il s'était vu orné des mérites de la Très Sainte Vierge? Marie, au contraire, n'agit
    point ainsi. Plus Elle se voit exaltée et plus Elle s'humilie, et ce fut cette h humilité parfaite qui charma le Roi
    des rois. « Et elle se demandait ce que signifiait cette salutation. » (Lc 1,29). Et toi, ô mon âme, comment
    imites-tu Marie lorsque tu reçoit les louanges des hommes? Pleine d'orgueil, tu crois vraiment les avoir
    méritées; tu t'y complais et tu fais semblant de les décliner, mais ce n'est que pour t'en attirer de plus grandes.
    Que de honteuses chutes n'as-tu pas faites causées par ta vanité et ton orgueil!... O Marie, ô divine réparatrice
    de tous nos maux, ô digne Mère de Dieu, combien suis-je confondu par votre humilité! Et c'est pour cette
    raison que « toutes les générations vous dirons bienheureuse » (Lc 1,48). Que de regrets n'ai-je pas d'avoir
    offensé Dieu par mon orgueil et d'avoir ainsi contristé votre coeur, si doux et si humble. Mais si vous daigner
    jeter sur moi un regard compatissant, alors je serai réconcilié avec Lui. si j'apprends à vous aimer, je cesserai
    d'être malheureux, car de vos mains découlent toutes les grâces: Vous pouvez sauver qui vous voulez, Ô vous
    qui êtes pleine de grâce, sauvez mon âme!
    Finalement rassurée qu'elle ne perdra pas sa virginité, Marie donne son consentement: « Je suis la Servante
    du Seigneur, qu'il m'advienne selon ta parole » (Lc 1,28). O paroles bénies qui ont consommé le mystère de
    l'Incarnation, accompli les prophéties, réparé la faute de nos premiers parents et les conséquences
    douloureuses du triste colloque entre Eve et l'Ange des Ténèbres. Paroles admirables où brillent la foi la plus
    vive, l'humilité la plus profonde, l'obéissance la plus entière, l'amour le plus tendre et l'abandon le plus
    parfait à la volonté de Dieu. Paroles que l'Église, par reconnaissance à Marie, répète trois fois par jour dans
    la prière de l'Angélus. Répète-les aussi sans cesse, ô mon âme, avec les mêmes sentiments de Marie.
    Apprendre à être humble et résignée sur ce qui est Dieu décidera pour toi. Humilie-toi car tu es loin de
    ressembler à Marie; et ce qui est pire, tu ne sais ni pleurer, ni prier. Commence dès à présent, à sortir de ton
    état déplorable, à détester ta vie désordonnée et commence à t'adonner à la prière. Et si tu as le coeur brisé,
    adresse-toi à Marie et demande-lui que par amour de son Annonciation, Elle veuille bien changer ton coeur
    avec le sien si humble et si pur. O puissante Mère de Dieu, Océan de bonté et de miséricorde, si je pouvais
    vivre sous votre protection, combien je serai heureux. A partir d'aujourd'hui et jusqu'à ma mort, je ne cesserai
    jamais de vous saluer, de vous aimer, de vous invoquer par la prière que vous préférez, et que vous-même
    m'avez enseignée, je veux parler de votre très grande humilité, votre pureté, votre plénitude de grâces, votre
    divine maternité divine, et le mystère de ma rédemption. Reine du Rosaire qui avez fait surgir une source de
    grâces à Pompéi encore recouverte de ruines païennes pour nous faire comprendre que c'est vous qui rendez
    la vie aux pécheurs qui vous invoquent et que c'est grâce à vous que nous retrouvons Jésus que nous avions
    perdu par nos péchés, faites, ô Mère de Miséricorde que Jésus règne dans mon coeur, qu'il soit le maître
    absolu de toutes les puissances de mon être, afin que je ne vive plus que par Lui et en Lui, afin que je mérite
    d'être réuni à Lui pendant toute l'éternité. Que Notre Dame de Pompéi, notre soutien, notre consolation et
    notre gloire, soit aimée et bénie par tous les peuples. Ainsi soit-il.
    Vertu: l'humilité, comme celle de la Très Sainte Vierge.
    Pratique: humiliez-vous intérieurement à la vue de votre grande misère. Humiliez-vous également
    extérieurement en occupant le dernier rang et en laissant passer devant vous vos égaux et inférieurs.
    Acceptez dès maintenant, et sans vous justifier, les reproches justes ou injustes qui vous sont faites. Faites
    taire votre orgueil en parlant modestement et jamais de vous, ni en bien, ni en mal.
    Oraison jaculatoire: O Marie, Vierge et Immaculée, rendez mon coeur pur et humble comme le vôtre.
    Prière avant la communion du Premier samedi
    O Jésus, Verbe éternel, je vous adore caché dans le Sacrement de l'autel, comme je vous adore caché dans le
    sein virginal de Marie. Je vous rends grâce de vous être fait homme, et de ce que vous avez choisi pour Mère
    une créature semblable à nous. O Coeur très humble de mon Jésus, qui me donnera l'humilité de votre Mère
    Immaculée pour vous attirer dans mon coeur? Hélas, il est bien indigne d'un tel bonheur! Comment oserais-je
    m'approcher de vous et m'unir à vous, source de toute pureté et de toute sainteté, moi qui succombe sous le
    poids de toutes les imperfections? Ayez pitié de moi et par votre divine Incarnation, accordez-moi les vertus
    qui me manquent pour vous recevoir dignement. O Marie, digne Mère de Dieu, par la joie indicible que vous
    avez éprouvée quand, après l'Incarnation, vous avez senti en votre Sein le Fils de Dieu fait Homme, Votre
    Créateur, devenu votre enfant, accordez-moi un peu de votre amour et de votre Foi humble et forte, afin que
    je reçoive dignement votre Jésus. J'unis mes désirs, mes affections, mes adorations et mes remerciements à
    tous ceux que vous avez adressés au Fils de Dieu pendant les neuf mois que vous l'avez porté dans vos
    charitables entrailles. Saint Gabriel, vous qui avez été l'ambassadeur et le ministre du Mystère de la
    Rédemption, et vous, Anges du Paradis qui avez été les spectateurs émerveillés de cette grande oeuvre de
    l'Eternel, qui s'est fait petit enfant dans le sein d'une de ses créatures, adorez-Le pour moi et bénissez-Le pour
    cette faveur qu'il va me faire en se donna à moi. Saint-Joseph, très chaste époux de Marie, choisi par la
    Sagesse Divine pour devenir le Père putatif du Fils de Dieu, enflammez mon coeur des sentiments d'amour,
    d'humilité et de vénération dont vous avez été pénétré quand vous avez su par l'Ange, puis par la Vierge Ellemême,
    le Mystère de l'Incarnation du Verbe, afin que j'apprenne à connaître mon néant. Et vous, mon très
    doux Ange gardien, accompagnez-moi à la Sainte Table et remplissez mon âme des sentiments les plus
    humbles et les plus saints. Ainsi soit-il.
    Prière pour demander la grâce dont on a besoin
    O mon Sauveur et mon Dieu, pour votre Naissance, par votre Passion, par votre Mort, et par votre
    Résurrection glorieuse, faites-moi cette grâce (ici on expose la grâce que l'on désire). Je vous la demande au
    nom du Mystère de votre Incarnation en l'honneur duquel je vous offre la Communion que je vais faire. Je
    vous la demande encore au nom de Marie Immaculée, au nom de votre Très doux coeur, par Votre très Saint
    Nom, ô mon Jésus, par lequel vous avez promis d'accorder toute grâce. Ainsi soit-il.
    Prière de demande à la Bienheureuse Vierge de Pompéi
    Reine très glorieuse du Saint Rosaire, qui avez choisi Valle de Pompéi pour un nouveau Trône de votre
    puissance, Fille de de Dieu le Père, Mère de Dieu le Fils et Epouse de Dieu le Saint Esprit, je vous en
    conjure, par Vos joies, par vos douleurs, par vos gloires, par le Mystère de l'Incarnation en l'honneur duquel
    je vais m'approcher de la Sainte Table, daigner m'accorder cette grâce. (ici on demande la grâce).
    Prière après la Communion
    O Jésus, Roi de gloire, comment avez-vous pu daigner visiter un ver de terre aussi vil et, ce qui est encore
    plus digne d'admiration, une âme pécheresse comme la mienne? O si l'humilité vous plaît à ce point pour
    qu'elle ait pu vous tirer du ciel pour vous mettre dans le sein de Marie, je m'humilie devant vous et je me
    sens indigne de vous posséder. Je vous confesse qu'ayant si souvent péché, j'ai blessé votre coeur et que je ne
    mérite aucune grâce. Mais maintenant je veux réparer mes fautes. Je me jette en toute confiance dans les bras
    de votre miséricorde, et je vous le répète: « Je veux vous aimer, mon Dieu, mon Rédempteur, mon Jésus,
    mon ami, mon Bien-aimé, je veux vous aimer. J'unis mon amour à celui de la Très Sainte Vierge pendant les
    neufs mois qu'elle vous porta en son sein et à l'amour de votre très fidèle et très chaste Père nourricier saint
    Joseph. Pour chaque battement de mon coeur, je veux vous offrir de continuels, à partir d'aujourd'hui et
    durant toute; je veux vous les offrir en union avec tous les battements du Coeur si humble et si Immaculé de
    Marie, en union avec tous les instants de sa vie consacrée entièrement à votre amour. Merci, ô Père éternel, ô
    l'Esprit de l'amour, de ce que vous avez fait en nous donnant votre Divin Fils et j'unis mes remerciements à
    ceux des nombreux saints qui furent d'abord des pécheurs comme moi, et qui furent ensuite sauvés par votre
    Sang Divin, et à ceux de toutes les âmes qui sont dans le ciel. Par dessus tout, je veux vous remercier, O mon
    Jésus, avec les mêmes sentiments d'humilité et de reconnaissance de la Vierge Marie, votre mère, lorsqu'elle
    appris par l'archange Gabriel sa maternité divine; avec les mêmes sentiments d'humilité et de reconnaissance
    de Saint-Joseph, lorsqu'il apprit, par le même Archange, son rôle de Père putatif et d'époux de la Mère de
    Dieu. Et vous mon ange gardien, témoin de mes actes d'orgueil, aidez-moi à changer ma vie et mes
    habitudes, aidez-moi à devenir plus dévot à Marie. Conduisez-moi à Elle et implorez-la de me donner
    l'humilité, l'amour de Dieu et la persévérance finale. Ainsi soit-il.
    Invocations à Jésus après la Communion
    Âme du Christ, sanctifiez-moi; Corps du Christ, sauvez-moi; Sang du Christ, enivrez-moi; Eau du côté du
    Christ, lavez-moi; Passion du Christ, fortifiez-moi; ô bon Jésus, exaucez-moi; dans vos blessures, cachezmoi;
    ne permettez pas que je sois séparé de vous; de l'ennemi, défendez-moi; à ma mort, appelez-moi;
    ordonnez-moi de venir à vous, pour qu'avec les saints je vous loue dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.
    Prière pour demander la grâce dont on a besoin
    O mon Sauveur et mon Dieu, pour votre Naissance, par votre Passion, par votre Mort, et par votre
    Résurrection glorieuse, faites-moi cette grâce (ici on expose la grâce que l'on désire). Je vous la demande au
    nom du Mystère de votre Incarnation en l'honneur duquel je viens de recevoir Votre Corps Sacro-Saint et
    Sang Divin, je vous la demande encore au nom de Marie Immaculée, au nom de votre Très doux coeur, par
    Votre très Saint Nom, ô mon Jésus, par lequel vous avez promis d'accorder toute grâce. Ainsi soit-il.
    Prière de demande à la Bienheureuse Vierge de Pompéi
    Reine très glorieuse du Saint Rosaire, qui avez choisi Valle de Pompéi pour un nouveau Trône de votre
    puissance, Fille de de Dieu le Père, Mère de Dieu le Fils et Epouse de Dieu le Saint Esprit, je vous en
    conjure, par Vos joies, par vos douleurs, par vos gloires, par le Mystère de l'Incarnation en l'honneur duquel
    je me suis approché de la Sainte Table, daigner m'accorder cette grâce. (ici on demande la grâce).
    Prière à Saint Joseph
    O Saint Joseph, auguste Père de Jésus et notre Père glorieux à qui Dieu a confié son Fils bien-aimé, le Saint
    Esprit, son Epouse très chaste époux, et la Vierge Marie, la garde de sa virginité, vous qui pouvez tant auprès
    de Jésus et de Marie, demandez-leur et obtenez-moi cette grâce (on expose ici la grâce désirée). Jésus, Marie,
    Joseph, faites que pour vous je vive, pour vous je souffre et que pour vous je meure: que tout soit vôtre, que
    rien ne soit mien. Ainsi soit-il.
    Prière à Jésus Crucifié
    Me voici, ô bon et très doux Jésus, prosterné en votre présence. Je vous prie et je vous conjure avec toute
    l'ardeur de mon âme d'imprimer dans mon coeur de vifs sentiments de foi, d'espérance et de charité, un vrai
    repentir de mes fautes et une volonté très ferme de m'en corriger ; tandis qu'avec un grand amour et une
    grande douleur, je considère et contemple en esprit vos cinq plaies, ayant devant les yeux ces paroles que le
    prophète David vous faisait dire de vous-même, ô bon Jésus : « Ils ont percé mes mains et mes pieds, ils ont
    compté tous mes os » (Ps. 21).
    Réciter ensuite un Notre Père, un je vous salue Marie et un Gloire au Père aux intentions du Souverain
    Pontife.
    (Indulgence plénière, les vendredis de Carême, après la communion, devant la représentation de Jésus-Christ
    crucifié ; indulgence partielle, en action de grâce après la communion).
    Prière
    Par vos Plaies Divines, ô Seigneur, je demande le triomphe et l'exaltation de la Sainte Église, votre épouse,
    dont le Souverain Pontife en est le chef visible; l'extirpation de l'hérésie et de l'idolâtrie, la paix entre les
    nations, le conversion des pécheurs, je vous recommande tous mes parents, amis, ennemis, mes bienfaiteurs
    spirituels et temporels, tous ceux qui prient pour moi, et qui me demandent de ne pas les oublier dans mes
    prières, particulièrement tous les associés et les bienfaiteurs du Sanctuaire et des oeuvres de Pompéi et tous
    les membres de la Pieuse Union pour Agonisants créé en Sanctuaire de Pompéi. J'offre cette indulgence aux
    âmes du Purgatoire.
    Prière à la Vierge du Saint Rosaire de Pompéi pour implorer son amour et sa protection
    durant la vie et la mort
    O Marie, Mère Immaculée de Jésus, ma tendre Mère, Reine du Très Saint Rosaire, vous qui avez daigné
    choisir pour demeure la vallée désolée de Pompéi, pour illuminer le monde de la lumière de vos grâces et de
    vos miséricordes, daignez poser sur de moi vos yeux remplis de compassion et acceptez-moi comme votre
    serviteur et comme votre enfant qui vous aime et qui vous dit à haute voix: « Mère de Miséricorde! »
    Ecoutez mes gémissements: que vos pas immaculés m'ouvrent le chemin de la pureté et de la paix. Que
    sonne à mes oreilles la douceur de votre voix, ô ma douce Dame, car vos paroles sont celles de la vie.
    Ouvrez vos mains pleines de grâce, et secourez votre indigne serviteur indigne, qui vous appelle, délivrez-le
    des pièges de ses ennemis. Etendez jusqu'à moi les douces chaînes de votre couronne, avec lesquelles vous
    attirez à vous les coeurs les plus rebelles et rendez mon coeur captif afin qu'il ne s'éloigne plus jamais de vous.
    O Rose de toute pureté, que l'odeur de vos parfums me porte à l'amour du Paradis. O chère Rose du Seigneur,
    je soupire d'amour et de douleur. Attendrissez mon coeur par vos larmes; touchez-le par votre compassion;
    rendez-le sensible à vos douleurs et fortifiez-le par votre grâce. O Marie, Mère pleine de grâces, priez pour
    moi. Prenez-moi comme votre serviteur. Faites que je me confie toujours à vous, que je pense toujours à
    vous, que je fasse toujours appel à vous, que je vous serve toujours vous, que je vous aime toujours. Que
    pour vous, je vive, j'agisse, je souffre et je meure. Et à l'heure de la mort, délivrez-moi du démon, et
    conduisez-moi à Jésus, votre Fils et mon juge. O Coeur Immaculé de la Mère de Dieu, source inépuisable de
    la bonté, de douceur, d'amour et de miséricorde, prenez mon coeur, rendez-le au vous. Purifiez-le, sanctifiezle,
    détachez-le de l'amour des créatures et que le feu divin qui vous consuma puisse consumer mon coeur
    dans le temps et dans l'éternité. Ainsi soit-il.
    Memorare à la Vierge de Pompéi
    Souvenez-vous, ô très miséricordieuse Vierge du Rosaire de Pompéi, qu'on a jamais entendu dire que qu'un
    de vos dévots qui ait, par le Rosaire, demandé votre aide ou imploré votre secours, ait été abandonnée.
    Animé d'une telle confiance, je viens à vous, ô Mère de Miséricorde, Vierge des vierges, puissante Reine des
    Victoires. Gémissant sous le poids de mes péchés, je me prosterne à vos pieds en implorant la miséricorde,
    en demandant grâce. Ne rejetez pas ma prière, ô Mère du Verbe, par votre Sacro Saint Rosaire, par la
    prédilection que vous avez montré pour le sanctuaire de Pompéi, écoutez-moi et exaucez-moi. Ainsi soit-il.
    Dire trois fois: Reine du Très Saint Rosaire, priez pour nous. Réciter ensuite les Litanies de la Sainte Vierge.
    Une prière pour la glorification du bienheureux Bartolo Longo. Un Ave pour tous les associés du Sanctuaire
    de Pompéi dispersés à travers à travers le monde et qui se recommandent à nos prières, un Ave au Coeur
    Immaculé de Marie pour la conversion des pécheurs, avec les invocations suivantes: Doux coeur de Marie,
    soyez mon salut. Refuge des pécheurs, priez pour nous, O Marie conçue sans péché, priez pour nous qui
    avons recours à vous. Notre-Dame du Rosaire de Pompéi, priez pour nous. Bénie soit la Sainte et Immaculée
    Conception de la Bienheureuse Vierge Marie Mère de Dieu. Enfin, on demande la bénédiction à Jésus, Marie
    et Joseph.
    Grâce de la Très Sainte Vierge de Pompéi
    A Manduria, la veille du premier samedi
    Un fait surnaturel survint le soir du vendredi 29 juin 1888, dans la ville de Manduria dans la province de
    Lecce. Le 30 Juin, dans le Sanctuaire de Pompéi aussi bien que dans de nombreuses villes italiennes et
    étrangères, commençait la pieuse pratique des Quinze Samedis du Saint Rosaire, préparatoire à la grande fête
    solennelle du mois d'octobre. Ce fut donc la veille du premier samedi du Saint Rosaire que la Reine Céleste
    voulut donner à la population de Manduria une attestation de sa satisfaction pour le saint exercice que lui
    dédient ses fils bien-aimés, pendant trois mois consécutifs, dans le le Sanctuaire de Pompéi et dans mille
    autres lieux du monde. Angela Massafra, jeune fille de vingt-quatre ans, était alitée depuis déjà trois ans était
    dans son lit, souffrant d'une paralysie interne. Toute contorsionnée et couverte de plaies, elle en était arrivée
    aux derniers degrés de la consomption avait atteint le niveau de consommation. Les Médecins l'avaient
    condamnée et au cours de la deuxième quinzaine de juin, on lui administra le Saint Viatique et l'Extrême
    Onction. Bien que déjà préparée à mourir, elle n'avait toutefois point perdu sa confiance en Notre Dame de
    Pompéi à laquelle elle se recommandait sans cesse. Elle se trouvait donc ainsi réduite quand un soir, elle vit
    entrer dans sa chambre une dame inconnue qui s'approcha de son lit comme pour lui faire une visite puis
    s'éloigna sans rien dire. Elle en parla à ses parents qui ne virent dans ce récit qu'un effet d'hallucination
    produit par la fièvre. Mais le 29 juin, en état de veille, elle revit cette même dame, lumineuse et vêtue de
    blanc, qui entre de nouveau dans sa chambre avec un air bon et compatissant. La jeune fille effrayée ne
    savait que penser d'une aussi mystérieuse apparition. Puis la dame inconnue se leva, et posant sur le lit de la
    malade un vase d'albâtre rempli de fleurs semblables à des lys, en répandit silencieusement une partie. Les
    lys épars étaient au nombre de quinze, et sur chacun d'eux Angela lut ces deux mots: « Quinze Samedi ». La
    dame lui adressa alors la parole. Que lui dit-elle? Nous ne le savons pas car son confesseur a jugé opportun
    de ne pas le révéler. Nous savons seulement qu'elle se fit reconnaître comme la Vierge de Pompéi et qu'elle
    lui assura que la dévotion des Quinze Samedis lui était particulièrement agréable et qu'elle accordait de
    grandes grâces à tous ceux qui la pratiquent. Puis, pour lui donner une preuve matérielle de sa Charité, la
    Madone, levant le voile dont elle avait la tête recouverte essuya, avec ce voile, la sueur du visage de la
    pauvre malade; enfin, rassemblant les lys épars sur le lit, elle quitta la chambre à pas lents, laissant derrière
    elle une trainée lumineuse. Angela en demeura abasourdie et comme hors d'elle-même; elle avait l'intuition
    d'être guérie et attendait impatiemment que je jour soit revenu pour se lever. Et en effet, le matin du 30 Juin,
    premier des Quinze Samedis, la jeune fille se leva, s'habilla et marcha: elle était véritablement guérie. Le
    médecin lui-même, M. Tommaso Massari, cria au miracle; car, après l'avoir examinée, il constat que toute
    trace de maladie avait disparu. Angela se rendit aussitôt à l'église pour remercier Dieu et sa Très Sainte Mère.
    Sa démarche était assurée et elle avait tout l'aspect d'une personne en bonne santé. Le miracle fut aussitôt
    connu; la population de Manduria tout entière en fut le témoin et la confiance en Notre Dame de Pompéi
    devint dés lors illimitée. Le Docteur Tommaso Massari, qui avait soigné la malade, et Monsieur l'Abbé
    Leonardo Tarentini, son confesseur, qui lui avait administré les derniers sacrements, nous envoyèrent le
    procès-verbal de la guérison. Angela vint aussitôt à Valle de Pompéi, et nous avons entendu de sa bouche les
    détails relatifs à la mystérieuse apparition. Ces deux importantes attestations peuvent être lues, littéralement
    rapportées, dans le périodique « Le Rosaire et la Nouvelle Pompéi », cahier de Septembre, année 1889.


    Deuxième samedi
    Deuxième Mystère Joyeux
    La Visitation de la Bienheureuse Vierge Marie à sa cousine Élisabeth (Luc 1,39-56)
    La grâce de l'Esprit Saint n'admet pas de longs retards: elle veut une fidèle concordance et exige une
    résolution immédiate. Et Marie, docile à l'inspiration de l'Esprit Divin, se conforme aussitôt à la Volonté de
    Dieu. Dès qu'elle a conçu en son sein le Rédempteur des hommes, elle est prête à satisfaire son désir de bénir
    le genre humain de détruire le péché. Dieu voulait sanctifier le Précurseur Jean, lié au péché originel,
    manifester la gloire et la puissance de son fils dès les premiers moments de son Incarnation et combler
    remplir les deux mères d'une nouvelle allégresse et de nouvelles grâces. Marie, pleine de l'amour de Dieu et
    de charité envers son prochain, malgré le chemin malaisé, les voies difficiles, sa jeunesse, sa fragilité de
    femme, son état présent de Mère du Fils de Dieu, quitte rapidement son humble chambre de Nazareth en
    Galilée, et à entreprendre le voyage long et éprouvant voyage, qui la conduira à Hébron, sur les monts de
    Judée. O mon âme, combien de bonnes inspirations tu as du refouler en toi, mon âme, qui répondaient
    certainement à des desseins précis de Dieu en vue de sa propre gloire, et de ton propre ton salut et de celui de
    ton prochain. Regarde: Élisabeth, qui a déjà atteint un certain âge, attend un enfant et elle a besoin d'une
    confidente et la console. Et la Vierge aimante, qui dépasse les Séraphins en amour et en beauté, décide de
    venir aussitôt la trouver; elle ne perd pas son temps durant le voyage, au contraire, elle brûle les étapes, car
    nul stimulant n'est plus fort que la charité envers son prochain. L'amour de Dieu, quand il règne dans un
    coeur, n'est jamais oisif, il encourage toujours l'âme a faire le bien autour d'elle, sans égard à ses propres
    préoccupations; car l'amour de Dieu et de son prochain est un seul et même amour qui s'adresse tantôt à la
    cause, tantôt à l'effet, tantôt au Créateur tantôt à la créature. C'est cette vertu qui, seule, guide Marie et non
    pas l'envie de distractions et de plaisirs, non pas le désir de voir ou d'être vue, ce genre de curiosité et
    d'ostentation qui sont généralement les motifs principaux de nos visites. Reflète-toi ô mon âme, dans la
    fervente et vraie charité de Marie: confonds-toi et reconnais que tu ne possède pas le véritable amour de
    Dieu. O Mère Divine, Mère d'amour, montrez-moi votre immense charité; ayez pitié de moi, malheureuse
    créature, qui trop souvent s'est montrée récalcitrante envers Dieu. Illuminez-moi de votre saint amour, et liezmoi
    fortement par des chaînes pour que j'aime Dieu par-dessus tout et mon prochain comme moi-même.
    Que de vertus Marie ne révèle-t-telle pas au cours de ce voyage! Vu sa profonde humilité, elle ne prend en
    considération ni la grandeur de sa dignité ni l'énorme différence qui existe entre le Fils qu'elle porte et celui
    que porte Élisabeth! La Servante du Seigneur ignore ce que veut dire le différentes classes de ma société et
    leur étiquette, ces lois bizarres qui régissent le monde et qui n'ont été inventées que pour satisfaire notre
    orgueil et notre vanité. Observe de quelle manière Marie salue Élisabeth. La vraie charité prévient les désirs
    d'autrui, sans aucun intérêt temporel. Si la Charité divine ne nous satisfaisait pas par avance, si elle ne venait
    pas au-devant de nos désirs chaque jour, aurions-nous connu Dieu? Penserions-nous à Lui? A cette salutation
    de Marie, à cette voix devenue partie intégrante du Verbe de Dieu, s'ensuit le plus grand de tous les miracles:
    Jésus, du sein de sa mère, sanctifie l'âme de Jean ce qui le fait exulter dans le sein de sa mère, puis Jésus
    remplit Élisabeth de l'Esprit Saint. Et ceci parce que Jésus, tout d'abord, manifeste sa vertu divine envers les
    autres créatures par l'intermédiaire de sa mère avant de la manifester par lui-même. Et c'est ainsi que la
    présence de Jésus-Christ dans le Très Saint Sacrement de l'autel produit les plus admirables effets sur les
    vrais fidèles. Apprends, ô mon âme, que ce que tu attends du Ciel ne peut venir que par l'intermédiaire de
    Marie. La première grâce communiquée aux hommes par le Verbe incarné, il l'a faite depuis le sein de Marie
    et par l'intermédiaire de sa voix. O Mère de toutes les grâces, combien votre voix est puissante! Faites-la
    résonner dans mon coeur, et tout au moins, faites-la entendre à votre Fils en ma faveur! O Vierge Sainte
    comment puis-je vous louer et vous célébrer dignement? Je l'apprendrai d'Élisabeth et durant toute ma vie, je
    m'exclamerai avec elle, à haute voix: « « Vous êtes bénie entre toutes les femmes, et béni est le fruit de votre
    sein! » (Luc 1, 42). Comment l'hérésie peut-elle blâmer les hommages que nous rendons à la Mère de Dieu,
    honneurs inspirés par l'Esprit Saint et inséparables de ceux que nous rendons à son Fils?
    Élisabeth poursuit: « Et comment m'est-il donné que vienne a moi la Mère de mon Seigneur? » (Lc 1,43).
    Élisabeth, qui connaît bien la grandeur du Fils de Marie, l'appelle Seigneur... Avons-nous les mêmes
    sentiments envers Jésus-Christ, lorsque Celui-ci nous rend visite dans la Communion? Sa divine présence
    aussi bien que sa grâce dans le merveilleux Sacrement de son Corps et son Sang nous font-elles éprouver les
    mêmes sentiments de joie, de foi et d'humilité? Élisabeth, sous l'effet d'une lumière divine, reconnaît en
    Marie, la Mère de Dieu, et elle ajoute: « Oui, bienheureuse celle qui a cru en l'accomplissement de ce qui lui
    a été dit de la part du Seigneur! » (Lc 1,45). Chaque chose viendra en son temps. C'est alors que Marie,
    pleine de lumière et de grâce, de reconnaissance et d'amour, l'âme réellement humble, confiante dans les
    bienfaits de Dieu, pénétrée de ses miséricordes, se met à chanter ce Cantique divin, en signe reconnaissance
    et d'amour, de prophétie et de louange pour les dons de Dieu. Elle nous instruit sur le présent et nous prédit
    ce qui adviendra au cours des générations futures: « Mon âme exalte le Seigneur, et mon esprit trésaille de
    joie en Dieu mon Sauveur parce qu'Il a jeté les yeux sur l'abaissement de sa servante. Oui désormais toutes
    les générations me diront bienheureuse » (Luc 1, 46-48). Elle évoque tous les bienfaits de Dieu dans le passé:
    « Il a déployé la force de son bras, il a dispersé les hommes aux coeurs superbes » (Luc 1, 51). Elle prédit
    l'avenir et la foi que le peuple a dans les promesses de Dieu pour les siècles à venir jusqu'à la fin du monde: «
    Sa miséricorde s'étend d'âge en âge sur ceux qui le craignent.... selon ce qu'il avait annoncé à nos pères, en
    faveur d'Abraham et de sa race à jamais! » (Lc 1, 50 et 55). O mon âme, quand tu te laisse éblouir par de
    fausses splendeurs ou par des illusions de grandeur toutes humaine, reconnais que seul est grand et tout doit
    se rapporter seulement Dieu à sa gloire. Quand la soif des plaisir t'attire pense que seulement en Dieu il y a la
    vraie certitude, les plaisirs purs et durables. Quand le venin de l'orgueil ou de l'amour propre t'entraîne,
    considère ton néant et rappelle à ton coeur le souvenir humiliant de tes propres péchés, ce qui était impossible
    ce qu'il pour Marie car elle était immaculée. O Marie, dès ce moment, vous vous êtes montrée la vraie Mère
    de toutes les grâces et j'espère à présent que par la vertu de ce mystère de votre Rosaire, vous me donnerez la
    grâce d'aimer grandement Jésus et de sauver mon âme, car vous êtes la dispensatrice universelle des grâces et
    aussi l'Espérance de tous et mon Espérance. Je remercie Dieu qui m'a fait comprendre que je dois mon Salut
    aux mérites de Jésus-Christ et à votre intercession. Ô Marie, priez pour moi, et recommandez-moi à votre
    Fils. Vos prières ne peuvent pas être refusées car ce sont les prières d'une mère à un fils qui l'aime. Mieux
    que moi vous connaissez mes misères et mes nécessités car je ne sais plus quelles sont les grâces dont j'ai
    besoin. Je m'abandonne donc à vous, je vous fais confiance en vous devez me sauver. Ainsi soit-il.
    Vertu: La Charité
    Pratique: Exercez votre charité envers votre prochain en visitant les hôpitaux et tous les endroits ou se
    trouvent des malheureux, des malades ou des prisonniers, ou en secourant les pauvres.. Parlez de Dieu durant
    vos moments de détente et durant vos visites de courtoisie. Secourez aussi les âmes du Purgatoire par des
    Rosaires, des communion, des Messe, des indulgences, des aumônes et des mortifications. Dans le
    Sanctuaire de Pompéi, pour chaque Messe célébrée à n'importe quel Autel, une âme est libérée du Purgatoire.
    Une oeuvre très profitable à votre salut et au soulagement de ces pauvres âmes est l'acte dit « héroïque par
    lequel nous nous désistons en leur faveur du mérite de toutes nos bonnes oeuvres.
    Oraison jaculatoire: O Marie, vous qui êtes bénie entre toutes les femmes, visitez mon âme et sauvez-la.
    Prières avant la Communion du deuxième samedi
    J'adore, ô Jésus, la grandeur de vos desseins, de votre sagesse et de votre dessins de votre miséricorde. A
    peine descendu sur la terre, vous avez voulu accomplir votre premier prodige, par l'intermédiaire de votre
    Mère, Marie, pour la faire connaître au monde comme notre Avocate et la dispensatrice de vos grâces: que
    vous soyez soit béni! Une seule visite apporta de l'allégresse chez Élisabeth, sanctifia Jean encore dans son
    sein, consola Zacharie qui se mit à louer Dieu. Que de bienfaits ne dois-je donc pas espérer ce matin, moi qui
    recevrai la visite du Fils de Dieu, l'Auteur de toutes les grâces? Mais je sais très bien que vous ne les
    accordez que par l'entremise de votre Mère, qui est la Mère de tous les hommes, l'Avocate des pécheurs. Eh
    bien, ô Vierge sainte, accomplissez ce matin votre devoir de coordinatrice. Venez vite visiter la pauvre
    demeure de mon âme, et portez-y Jésus; qu'il vienne y résider et en prendre possession. Votre visite et la
    sienne, j'en suis certain, ne seront pas infructueuses. La Mère de la grâce, bénie entre les femmes, ne peut pas
    manquer de pitié à la vue de tant de misère et de désolation. Mon âme est atteinte de nombreux maux,
    d'affection déréglées, de mauvaises habitudes et souffre des péchés commis. Ces maux virulents me portent
    peu à peu vers une mort éternelle. Mais vous, ô Trésorière de Dieu, vous pouvez me l'enrichir, vous pouvez
    me la guérir ce matin par les Chairs Immaculées et le sang précieux de votre Fils. Ici, je confesse mon
    indignité: je ne suis pas digne de votre visite, mais dites une seule parole à votre ton Fils béni et je serai
    purifié. O Marie, vous êtes Bienheureuse car vous avez cru: prêtez-moi donc votre Foi, votre pureté, votre
    humilité, votre Charité. O Élisabeth, vous qui avez été pleine de l'Esprit Saint, faites-moi participer à votre
    allégresse et à votre humilité. O Jean-Baptiste, sanctifié par le son de la voix de Marie, couvrez-moi de votre
    sainteté, afin que je reçoive plus dignement la visite de Jésus et de Marie dans mon coeur. O Saint Joseph,
    époux de Marie, avec vos affections si pures, accompagnez-moi maintenant que je vais recevoir Jésus des
    propres mains de sa très pure Mère. Et vous, anges du Seigneur, qui avez accompagné votre reine des Monts
    d'Hébron, et qui avez été témoins du premier prodige de Jésus, accompagnez-moi et soutenez-moi en cet
    instant où Dieu, dans sa bonté infinie s'abaisse à visiter sa créature pour l'élever jusqu'à lui!...
    On dit ici la prière pour demander la grâce dont on a besoin suivie de la prière de demande à la Vierge de
    Pompéi (voir au 1er samedi)
    Prières après la Communion
    Qui me donnera les paroles de gratitude et de reconnaissance, ô mon bon Jésus, pour vous remercier de
    l'immense faveur que vous me faites aujourd'hui? comment avez-vous pu vous abaisser autant pour visiter
    cette âme misérable qui est la mienne? Oh, comme j'aimerai avoir l'affection, la reconnaissance, la foi, la
    piété, et l'humilité d'Élisabeth et de Zacharie, pour vous louer dignement ô mon Dieu! Mais puisque vous
    êtes en moi ô mon adorable Sauveur, je voudrai avec eux vous louer et vous remercier: D'où me vient ce
    bonheur que mon Seigneur et mon Dieu vienne à moi?... Béni soit le Seigneur, Dieu d'Israël qui a visité son
    peuple et a tout fait pour sa rédemption. Oui, mon Jésus, je vous vénère, je vous adore, je vous remercie et je
    vous aime. Je joins vous remercie mes bénédictions à celle des Anges et les Saints qui sont au ciel, à celle
    des âmes des justes qui sont sur la terre, à toutes les bénédictions que vous donneraient les futures créatures
    si elles étaient sauvées et sanctifiées. Je vous aime de toute mon âme. J'entends vous aimer à chaque instant
    de ma vie. Je voudrais vous remercier en vous donnant toutes mes bénédictions et tout mon amour, en
    réparant les fautes commises par ceux qui blasphèment, outragent et vous renient, ô mon Dieu, mon
    Créateur, mon Sauveur et mon Rédempteur. Enfin, Je veux vous aimer avec votre propre Coeur, avec l'amour
    que vous portez à la Sainte Trinité, à votre Mère la Vierge Marie, avec l'amour que vous avez pour moi, car
    vous vous êtes fait homme, pour moi vous êtes mort sur la croix et pour moi vous restez dans ce Sacrement.
    Et vous, Mère de toutes les grâces, ma très chère Mère, daignez me visiter. Je ne vous demande pas de me
    faire cette grâce visiblement comme vous l'avez fait à tant de vos serviteurs et dévots, mais par votre grâce,
    par votre amour, par votre protection, avec votre Jésus, afin qu'il ne me soit plus jamais enlevé et que je ne
    l'offense plus jamais. Faites entendre à mon coeur votre douce voix de Mère et Reine de toutes les grâces afin
    qu'enivré par tant de douceur, il soit dégoûté de tous les plaisirs des sens et de la terre, et que son seul plaisir
    soit de vous aimer et de vous servir. Visitez-moi surtout quand je serai sur le point de mourir. Défendez-moi
    alors de mes ennemis, et conduisez-moi vous-même à Jésus, afin qu'avec Lui, je vous loue, je vous aime et je
    vous bénisse éternellement. En attendant, je ne me laisserai jamais de répéter aujourd'hui le cantique de vos
    prophéties: Mon âme exalte la grandeur du Seigneur.
    On dit maintenant l'Oraison pour demander la grâce dont on a besoin, suivie des autres Invocations et
    Prières indulgenciées (voir au 1er Samedi)
    Grâce de la Très Sainte Vierge du Rosaire de Pompéi
    Flavia Cilea, Soeur de la Charité, malade depuis 12 ans, après avoir accompli les Quinze Samedis,
    est guérit en pénétrant dans le Sanctuaire de Pompéi.
    Une soeur de la Charité, dénommée Flavia Cilea, vivait, en 1887, à San Nicola la Strada, un petit bourg près
    de Caserte, dans un orphelinat dirigé par les émérites Soeurs de la Charité. De faibe constitution et exténuée
    par de trop gros efforts, Soeur Flavia fut prise de violentes douleurs à l'épine dorsale au mois de septembre
    de la même année. Le Docteur Luigi Menditto, médecin traitant de cette pieuse institution, après l'avoir
    examinée, révéla à la Supérieure Provinciale, le triste avenir de la malade. La pauvre soeur Flavia était
    atteinte de tabès, une terrible maladie de la colonne vertébrale qui non seulement amène la paralysie des
    jambes mais porte aussi à la tombe. Les Supérieures, à la fois effrayées et effondrées par ce diagnostique
    pessimiste, mirent en oeuvre tout ce que la charité pouvait leur suggérer. Mais tous leurs soins soins
    affectueux se révélèrent vains et tous les remèdes inutiles si bien que l'état de Soeur empira de jour en jour,
    de mois en mois, d'année en année et qu'elle se réduisit à un état pitoyable. Elle fut visitée par le célèbre
    Professeur Salvatore Tommasi, qui affirma qu'elle était affectée d'une myélite avec sclérose en plaques,
    maladie de très mauvaise nature, et de plus, incurable et qui l'aurait fait souffrir d'une manière indicible. Et
    en effet, peu de temps après, la pauvre malade commença à avoir des souffrances inouïes. Elle avait des
    névralgies aigües à la tête, des douleurs atroces à la poitrine et aux épaules, et de continuelles attaques au
    coeur, devenu faible par suite de sa maladie de la colonne vertébrale. Brisée par des souffrances qui ne lui
    laissaient aucun répit, affaiblie par une totale absence de nourriture due à un manque d'appétit et surtout à
    une digestion difficile, elle se trouvait dans un tel état d'abattement qu'elle n'avait plus la force, je ne dis pas
    de parler, mais de formuler une pensée. A cela il faut ajouter le fait que ses jambes s'étaient paralysé au point
    qu'elle ne pouvait plus marcher ni même tenir debout. Dans cette région, on n'avait pas encore entendu parler
    de la récente fondation du sanctuaire dédié à la Très Vierge du Rosaire, à Valle de Pompéi. On ignorait les
    prodigieuses guérison effectuéesn par notre très puissante Mère. Et on n'avait donc pas la moindre dévotion
    au prodigieux titre de Notre-Dame de Pompéi. Jusqu'à ce qu'un jour, Soeur Vincenza Maria Palmieri, une
    soeur bonne et simple, raconte à ses consoeurs qu'elle avait rêvé que la Très Sainte Vierge du Rosaire, était
    entrée dans la chambre de Soeur Flavia, s'approchant du lit, elle s'était adressée à la malade en ces termes: «
    Prie et aies foi en moi et tu guériras ». A ce récit, Soeur Flavia, qui sentait déjà venir la mort, répondit à Soeur
    Palmieri et aux autres Soeurs présentes: « Vous vous trompez: la Vierge veut me prendre avec elle.... parce
    que je vais bientôt mourir. » Peu de temps après, certainement par un fait de la Providence, arriva un
    fascicule du périodique « Le Rosaire et la nouvelle Pompéi ». il fut a immédiatement donné à la patiente, qui
    se mit à le lire avec beaucoup d'intérêt. Ce fascicule relatait le merveilleux miracle obtenu par Fortunatina
    Agrelli de Naples, le 8 Mai 1884, après une apparition de la Très Sainte Vierge du Rosaire de Pompéi qui
    avait enseigné à la jeune mourante napolitaine comment obtenir d'elle les grâces. Un grand étonnement fut la
    première expression de Soeur Flavia. Puis, poussée par un certain espoir, elle se mit aussi à prier avec toute
    l'ardeur qu'elle pouvait. Et elle a commencé la première neuvaine, puis la seconde, et puis aussi la troisième,
    et tous les jours, elle récitait le Rosaire en entier, avec ses quinze dizaines, conformément aux indications
    données par la Vierge Marie à Fortunanita Agrelli. Le vénérable confesseur de la Communauté, l'illustre Don
    Raffaele Michitto, l'encouragea à continuer ses prières à la Madonne de Pompéi, et lui conseilla de se
    confesser. Mais le Seigneur, pour ses raisons seulement connues de lui, ne voulut pas l'exaucer: au contraire,
    son état empira à tel point, qu'en avril 1887, elle fut prise d'une méningite mortelle, de douleurs fulgurantes
    aux jambes accompagnées de fortes contractions, et de paralysie laissant présager sa mort prochaine. Les
    Saints Sacrements et l'Extrême Onction lui furent administrés. Mais dans l'âme de soeur Flavia continuait à
    briller une foi indicible en la Madonne, car elle seule pouvait la guérir. En effet, après l'extrême Onction, elle
    eût un regain de force, et entreprit, du mieux qu'elle le put, et avec un fervent courage, la dévotion si agréable
    à la Madonne de Pompéi, les Quinze samedis du Rosaire, et sans interruption, elle récita les neuvaines pour
    implorer grâces dans les plus désespérées. Les faits justifièrent les espoir! En effet, à peine terminés les
    Quinze samedis, la malade se sentit mieux. Mais Madonne ne voulut pas accorder pleinement la grâce au
    terme de ce pieux exercice, car elle voulait récompenser la foi et la confiance de ces bonnes soeurs ici-même,
    dans le lieu de sa prédilections, dans le sanctuaire de ses miséricordes. Soeur Flavia, se sentant déjà mieux,
    voulut sortir lit, mais comme elle ne pouvait encore marcher, elle demanda à la Vénérable Supérieure de la
    faire porter à Pompéi car elle voulait rendre visite à la Sainte Vierge dans son Temple de Pompéi. Mais,
    craignant que ce long voyage soit trop pénible pour elle, ni la Supérieure, ni le médecin ne consentirent à la
    laisser partir. En revanche, ils jugèrent opportun de l'envoyer à Portici, station où se rendaient les
    pensionnaires pour les cures balnéaires. Durant leur séjour, un beau matin, la Supérieure dit soudainement: «
    Soeur Flavia vous pouvez aller à Pompéi ». Deux Soeurs l'ajustèrent donc sur une chaise puis la portèrent
    dans un carrosse fermé et la conduisirent au Sanctuaire si désiré. Lorsqu'elles y arrivèrent, Soeur Flavia,
    aidée par les deux Soeurs qui l'accompagnaient, descendit du carrosse et entra dans l'église. Et oh, merveille!
    Elle entra dans cette arche Sainte, que Dieu a rendu probatique. Parcouru toute l'église dans le sens de la
    longueur, sans en ressentir ni douleur, ni fatigue. Elle se prosterna et vénéra toute en pleurant notre Sainte
    Mère, puis communia. Et c'est à cet instant-là que prit fin cette longue et obstinée maladie qui l'avait
    horriblement fait souffrir durant douze années; et elle commença dès ce moment-là, à rendre les plus vives
    actions de grâces envers cette auguste Reine du Rosaire de Pompéi. Avec grâce et avec ferveur, elle confessa
    publiquement la faveur que lui fit notre Reine du Rosaire de Pompéi. Ce fait extraordinaire fut publié dans «
    Le Rosaire et la Nouvelle-Pompéi », cahier de septembre 1889, accompagné des attestations dûment signées
    de la supérieure des Soeurs de la Charité, Soeur Angelica Cerri, du Confesseur de l'Institut, le Révérend
    Chanoine Raffaele Michitto, ainsi que de l'attestation du Très illustre Evêque de Caserte, Monseigneur Errico
    dei Marchesi De Rossi, et de l'attestation du médecin traitant, le Docteur Luigi Menditto.


    Troisième samedi
    Troisième Mystère Joyeux
    La Nativité de Notre Seigneur (Luc 2, 1 14)
    Enfin arriva l'heure où le Verbe Incarné, issu d'une vierge, devait naître et apparaître au monde, et sa joie est
    telle le Prophète la compare à un géant qui prend le départ pour quelque grande actions: Il bondit, dit-il, et
    tout comme un géant s'achemine. Saint Luc l'Evangéliste en fait le récit suivant: «Or il advint, en ces jourslà,
    que parut un édit César Auguste, ordonnant le recensement de tout le monde habité. Ce recensement, le
    premier, eût lieu pendant que Quirinius était gouverneur de Syrie. Et tous allaient se faire recenser, chacun
    dans sa ville. Joseph aussi monta de Galilée, de la ville de Nazareth, en Judée, alla à la ville de David qui
    s'appelle Bethléem, parce qu'il était de la maison et de la lignée de David, afin de se faire recenser avec
    Marie, sa fiancée, qui était enceinte » (Luc 2, 1-5). Marie et Joseph, obéissent donc aux puissances terrestres.
    La route était longue et pénible à cause des rigueurs de l'hiver. Marie et Joseph arrivèrent enfin à Bethléem,
    fatigués par leur voyage. De combien de patience et de résignation durent-ils faire preuve en ne recevant que
    des refus dans cette ville de David: Pas une seule maison, pas un seul hôtel ou passer la nuit. Ils poursuivent
    leur marche dans la ville, en parcourent tous les quartiers: tout est déjà plein d'étrangers. Ils retournent leur
    pas, prient, sollicitent, mais en vain. Parents, amis, connaissances, tous restent sourds à leur voix: ils ne
    reçoivent que des refus de toutes parts. O sainte pauvreté! Etes-vous une vertu si rare pour ne trouver
    personne pour vous accueillir dans misérable monde? La pauvreté est en effet une chose bien méprisable et
    honteuse aux yeux des hommes, mais combien elle est précieuse aux yeux de Dieu. « Or il advint, comme ils
    étaient là, que les jours furent accomplis où elle devait enfanter » (Lc 2, 6). Elle est avertie de ce moment,
    non par les douleurs comme il se passe pour les autres femmes, mais par l'accroissement de son amour et de
    son ardent désir d'admirer de ses yeux et de serrer dans ses bras le Fils unique de Dieu son fils à elle.
    Cependant, dans quelle pénible situation ne se trouve-t-elle pas pour recevoir le Fils de Dieu! Et dans quelles
    angoisses Joseph se trouve-t-il! Le froid, la nuit, l'obscurité, la présence d'une foule d'étrangers, le tumulte,
    tout cela ne fait qu'accentuer leur peine, leur embarras et leur fatigue. Et pourtant pas une parole de plainte
    ne leur échappe! Mieux instruits que les autres hommes sur les desseins secrets de Dieu, ils savent seulement
    que ceux que Dieu destine à la réalisation de ses plus grandes entreprises doivent être soumis aux épreuves
    les plus dures.
    Admire, ô mon âme, leur pauvreté. Exclus de toutes les foyers d'accueil en raison du nombre de leurs
    occupants, c'est à travers les rues sombres et les âpres sentiers qu'ils parviennent à la campagne. L'unique
    refuge qui s'offre au plus grand personnage de la terre est une étable! Dieu guide à cet endroit être les plus
    saints les plus chers qu'il n'ait jamais créés, Marie et Joseph. Ils reconnaissent la main qui les dirige et
    l'adorent avec amour et résignation. Et pour récompenser leur fidélité, le Seigneur les comble de faveurs les
    plus remarquables et comme consolation il leur donne l'assurance qu'ils seront les premiers à voir le Verbe de
    Dieu fait chair. C'est dans un coin de ce refuge, assez confortable la naissance d'un enfant destiné à mourir un
    jour sur une croix, que le 25 décembre, Marie entre dans une profonde contemplation profonde. Toujours
    égale à elle-même, à savoir Vierge et immaculée, elle devient véritablement Mère lorsqu'elle met au monde
    son fils, héritier et premier né, et Chef de la Maison de David. Le Verbe incarné, par sa propre vertu divine,
    pareil à un rayon de soleil qui pénètre par la fenêtre sans en briser le cristal, entre dans le monde, à travers la
    Vierge Marie, dans un tout petit corps, mais infiniment beau. Et qui saurait décrire, avec des les mots, les
    sentiments qu'éprouvent dans leur coeur Marie et Joseph en cet instant? Les Anges reconnaissent et adorent
    l'Enfant nouveau né comme leur Seigneur et ayant appelés les bergers, ils chantent: "Gloire à Dieu au plus
    haut des cieux et paix sur la terre aux hommes qu'il aime» (Lc 2, 14). Contemple, ô mon âme, la Reine du
    Ciel et la terre. Elle enveloppe le Créateur du Ciel et de la terre dans de pauvres linges et elle le couche dans
    une crèche qui lui sert de berceau. Et voilà qu'elle appelle son chaste époux et, ensemble, ils rendent à
    l'Enfant les premières adorations que la terre ne lui a jamais rendues! Soyons heureux en compagnie de cette
    Mère divine et de Saint Joseph: unissons nos louanges aux leurs! Essayons surtout d'imiter leur pauvreté,
    leur résignation, leur patience, leur soumission et leur fidélité envers les desseins de la divine Providence. O
    Sainte Divine Providence, que vos desseins sont admirables, même si, aux yeux de ce monde troublé, elles
    peuvent sembler n'être que l'effet du hasard! Par son édit, l'Empereur accomplit les desseins de sa politique et
    sa vanité. Et c'est la raison pour laquelle Marie se rend à Bethléem où Jésus naîtra pour accomplir la
    prophétie qui indique cette ville comme son lieu de naissance. Par avance, Jésus est inscrit dans les registres
    de l'Empire afin que toutes les nations de la terre sachent quels furent le lieu et la période de sa naissance et
    qu'il est le Fils d'Abraham et l'héritier de David. Jésus né dans une étable et il a été mis dans une crèche
    mangeoire pour devenir le fondateur d'un empire éternel qui doit soumettre le monde aux lois de l'humilité et
    du détachement des richesses. Sur le plan charnel, tout semble n'être que l'effet du hasard, parce que l'homme
    animal humain ne peut s'élever du visible à l'invisible, et il ignore donc la raison essentielles de toutes
    choses, et il sait voire Dieu comme le Maître Providentiel du monde. Ah, Seigneur, je reconnais et adore
    votre Divine Providence! Les hommes sont aveugles dans leurs jugements. Mais moi, quelque soit l'état de
    privation, de contradiction et d'humilité dans lequel je puisse me trouver, je saurai toujours chaque fois
    reconnaître que ces états me viennent de vous et qu'ils sont les signes-mêmes d'une ineffable Providence qui
    remet tout en ordre pour mon bien et pour votre gloire.
    Mais après tout, qui est donc ce Jésus né dans une crèche ? C'est notre Dieu, mais un Dieu vraiment
    caché, comme Isaïe le définit égal à son Père pour ce qui est de la divinité et à moi-même pour l'humanité
    excepté le péché. O charmant Enfant, la Foi révèle à mon coeur que vous êtes mon Sauveur et mon modèle!
    Très tôt, vous me préparez à l'obéissance, à l'humilité, à la mortification, au détachement, à la sainte
    pauvreté, au réel mépris de tout ce que le monde estime comme à la véritable estime de tout ce que le monde
    méprise. Quelle éloquence dans les voix qui viennent de cette étable et de cette crèche! O grand Dieu!
    L'Eternel est devenu un petit enfant qui a seulement un jour! Le Verbe créateur est une créature sans parole !
    Le Tout-Puissant est un faible enfant ! Regarde, ô mon âme, ce petit coeur tendre, comme il est humilié par
    cette crèche si dure de la crèche! Ses membres délicats ressentent déjà les rigueurs du froid; ses yeux doux
    sont remplis de larmes, mais ce ne sont pas des larmes pour pleurer sur ses maux, mais pour laver vos
    péchés! Et il, apprécies-tu à ce point les conforts de la vie terrestre pour les rechercher avec autant d'anxiété?
    Jésus Christ a traité avec son corps pur et innocent avec beaucoup de dureté, se soumettant entièrement à la
    volonté Divine, et toi, tu te complais dans la mollesse de ton corps plein de péchés qui les l'obstacle principal
    à ton bonheur! Il a exigé que son corps, bien que saint et et délicat, soit mis à terre sur un peu de paille, parce
    qu'il savait l'amour que nous portons à notre chair, et la fausse paix que nous croyons avoir par nos envies
    pernicieuses et nuisibles qui mettent en danger notre salut. Et ceci nous fait perdre de vue toute l'importance
    du fruit des souffrances que le Sauveur a dû endurer; ainsi que des mérites qu'il a acquis pour nous. Hélas,
    gémissait Saint Bernard, nous ne serons jamais délivré totalement de notre amour-propre ci ce n'est qu'une
    fois parvenus au Ciel. Si l'amour-propre, sans la faiblesse du corps, a déjà précipité une grand nombres
    d'anges en enfer, qu'en sera-t-il donc de nous, créatures souillées qui s'abandonnent à leurs désirs charnels?
    Je vous adore, ô Verbe incarné! Je vous adore, ô Fils du Dieu vivant! Je vous adore, ô vrai Dieu, revêtu de
    ma chair et assujetti volontairement à mes misères. Entrez dans mon âme avec votre grâce et soyez mon réel
    Sauveur. Comme suis-je ému par ces premières larmes que vous versez à la vue de tous les péchés du
    monde! J'ai déjà sacrifié à mon corps et à la terre une grande partie de ma vie: ce qu'il m'en reste n'est pas de
    trop pour gagner le ciel. Je veux commencez dès maintenant, à vous servir, ô mon Dieu ! Je suis pénétré de
    douleur pour les péchés commis et je désire pleurer mes fautes avec vous. Mais c'est à vous, ô puissantes
    larmes, qui ouvrez les portes du ciel, c'est vous qui devez m'ouvrir les yeux pour guérir la cécité de mon âme.
    Lavez-moi, douces larmes, de toutes les taches que j'ai sur le coeur. O larmes qui pénétrez dans le coeur du
    Père éternel, pénétrez également dans le mien et embrasez-moi de l'amour de Dieu, et de la haine de l'amour
    profane. Marie, Joseph, je ne mérite pas d'être écouté: mais par votre intercession, j'espère pouvoir accomplir
    mes résolutions.
    Vertu: la Pauvreté
    Pratique: Aimez la pauvreté, la frugalité dans vos repas vous contenant d'aliments communs, et aussi la
    simplicité dans vos vêtements, laissant de côté le luxe et la vanité. Souffrez patiemment s'il vous manque le
    nécessaire et habituez-vous à ne pas aspirer aux richesses et à ne pas en souffrir leur perte.
    Oraison jaculatoire: O Marie, véritable Mère de Dieu, souvenez-vous que vous êtes également ma Mère.
    Prières avant la Communion du Troisième Samedi
    Venez en moi, ô mon Seigneur, daignez naître dans mon coeur; j'attends de vous la grâce de devenir humble
    de coeur et d'esprit, détaché des choses matérielles, mortifié et obéissant comme vous dans la bergerie. Vous
    vous êtes fait enfant, ô Divin Jésus, afin que je puisse devenir un homme parfait. Vous avez souffert d'être
    enveloppé dans des langes pour me délivrer de tous les pièges du péché. Vous avez voulu être couché dans
    une étable afin de m'admettre, pendant cette vie, à votre Autel et dans l'éternité à votre gloire. Vous êtes
    descendu sur terre afin de m'élever jusqu'au ciel; et les refus dont vous avez souffert quand on vous refusait
    une place dans les hôtels, m'assure une place dans votre paradis. Je vois bien, ô Seigneur: l'amour est ce qui
    vous attire, et l'amour est ce que vous demandez en retour. En ce moment même vous venez à nous illuminer
    de ce feu divin afin que nous ne soyons pas brûlés par un autre feu. Vous le propagez à tous ceux qui sont
    perdus, et s'ils sont perdus c'est parce qu'ils ferment leur coeur à ces flammes que votre Coeur porte en lui.
    Moi j'ouvre mon coeur, ô Seigneur, je l'abandonne entièrement à votre amour et mon seul désir est qu'il brûle
    d'amour pour vous. Pourquoi est-ce que je ne possède pas un amour infini pour pouvoir vous aimer à
    l'infini ? Mais vous, Enfant céleste pouvez me le donner, et c'est à ce titre que j'aspire à votre visite ce matin.
    Venez donc, ô mon Salut: venez à ma gloire, venez, vous qui représentez le désir des éternelles collines
    éternelles et le bonheur de votre créature, venez en ce coeur aride comme terre une déserte, dépourvu de tous
    biens, et rempli de tous les maux. O Marie, vous qui n'avez point trouvé d'abri pour votre fils: le voici, je
    vous offre celui de mon amour. Il est froid et inconfortable, c'est vrai, mais n'êtes-vous pas la Mère de Dieu
    tout-puissante par la grâce ? Celle qui dispense tous les dons ? Transformez mon coeur et rendez-le semblable
    au vôtre. C'est pas vos mains et par celles de Joseph que je désire recevoir aujourd'hui votre Fils, tout comme
    le reçurent par vos mains les Bergers dévoués et les saints rois mages. O Saintes Bergers, vous qui êtes allés
    à la Grotte sur l'invitation d' un ange, quels nobles exemples, vous me donnez là ! Vous vous empressez de
    vous rendre, tous ensemble à l'étable! Sans même attendre le lever du jour, vous partez partez de nuit, vous
    courez avec confiants, laissant votre troupeau à la garde de Celui qui vous a appelés ... Oh, comme je suis
    loin de posséder votre ferveur! O mon âme, marche toi aussi avec empressement, et sans t'arrêter jamais, sur
    le chemin indiqué par l'ange du Seigneur, qui est notre Prêtre sur terre. Si tu veux atteindre la perfection pour
    laquelle Dieu t'appelle, tu dois le faire avec ferveur et sans hésitation. O sainte Mages, prêtez-moi votre foi.
    Et vous, milices célestes, qui avez célébré le Messie, né en cette nuit extraordinaire, aidez-moi en ce moment
    solennel et priez pour moi. Et vous, Marie, ayez pitié de ma misère! Et avec toutes les grâces que vous avez
    reçues durant les neuf mois où vous avez porté Jésus en votre sein, obtenez-moi un coeur ardent pour le
    désirer, un coeur constant pour le plus jamais le perdre.
    On dit ici la prière pour demander la grâce dont on a besoin suivie de la prière de demande à la Vierge de
    Pompéi (voir au 1er samedi)
    Prières après la Communion
    Vous voici, ô mon enfant céleste, renfermé dans ma poitrine, demeure hélas plus misérable et encore plus
    souillée que l'étable où vous êtes sont né! Ah, qui donc a bien pu vous pousser à cet acte de si tendre amour
    et de si profonde humiliation? Je me prosterne à vos pieds et je vous adore avec la même dévotion que Marie
    et Joseph ont eu au moment de votre naissance. Je crois en vous et je confesse que vous êtes mon unique
    Dieu, même si vous avez le corps d'un Enfant enveloppé de linges déchirés. Je vous en prie, augmenter ma
    foi en vous. Par le coeur et l'esprit, je m'unis à ces pieux bergers et à ces Anges du Ciel pour vous adorer,
    vous glorifier, vous louer et vous remercier. Comment pourrais-je m'acquitter de ma dette envers vous, vous
    qui vous êtes donné entièrement à moi? Je voudrais, moi aussi, comme l'ont fait les Rois Mages, vous offrir
    des présents. Mais que puis-je vous offrir, moi qui suis si pauvre, si malade, si impur à vos yeux, et qui plus
    est, souillé par un grand nombre de fautes et d'ingratitudes? Ah, Seigneur, que je suis pauvre! Mais n'êtesvous
    pas assez riche et puissant pour me rendre, en un instant, riche par votre grâce? Je vous offre donc tout
    ce que je possède. Je vous donne mon coeur: rendez-le pur et pauvre comme le vôtre. Je vous donne ma
    volonté et toutes les facultés de mon âme. Je vous fais don de tout mon corps et de tous mes sens afin que je
    ne vive plus que pour vous et que je n'aime personne d'autre que vous. Oubliez mes péchés et tenez
    seulement compte des désirs que vous m'inspirez. J'ai tant envie de vous prier, de vous aimer et de sécher les
    larmes que vous versez pour moi, mais il y a en moi quelque chose qui vous fait pleurer et que mon
    aveuglement m'empêche de connaître. O Seigneur, vous qui voyez le fond de mon âme, donnez-moi un
    remède pour me guérir des maux qui vous affligent et accordez-moi les biens que vous estimez nécessaire
    pour mon salut. O mon Jésus, mon Père, mon seul bien, mon Epoux, désormais je comprends à quel point il
    est préférable de fréquenter une maison ou l'on pleure plutôt que de sen rendre dans une maison pleine de
    joie, parce que les souffrances de cette vie produiront le bonheur dans l'autre. Je préfère donc mille fois plus
    entrer dans l'étable où vous pleurez plutôt que d'entrer dans ces grandes demeures pleines des jouissances des
    puissants de ce monde. La joie la plus pure qu'on puisse éprouver sur cette terre est de pleurer avec vous.
    Embrassez-moi donc afin que nous puissions pleurer ensemble, vous par moi, moi par vous. Combien de
    douceurs et de grâces ne communiquez-vous pas à ceux qui pleurent avec vous ! Tenez-moi à écart des
    plaisirs de cette terre et de mon corps afin que mon esprit, libéré du poids de la chair, puisse vous posséder
    l'esprit toujours et toujours. O Joseph, mon père très cher, ô Marie, ma tendre Mère, j'offre ces saintes
    résolutions à l'Enfant-Jésus et faites en sorte qu'il les accepté, et en échange, donnez-moi votre amour ainsi
    que celui de Jésus Amen.
    On dit maintenant l'Oraison pour demander la grâce dont on a besoin, suivie des autres Invocations et
    Prières indulgenciées (voir au 1er Samedi)
    Grâce de la Très Sainte Vierge de Pompéi
    À Presicce, une prodigieuse guérison en initiant les Quinze Samedis
    Le Révérend Andrea Sponsiello Cera, de Presicce en Terre d'Otrante, écrivait l'avocat Bartolo Longo,
    directeur du « Rosaire et de la nouvelle Pompéi », le fait suivant, qui fut publié dans ce périodique dans le
    Cahier du mois de Mai 1888. "Le plus jeune des prêtres de cette commune, Don Cesario Chizzato, après cinq
    mois d'une constante hémoptysie, fut pris à l'improviste d'une pleurite et en Juin 1886, il était sur le point de
    mourir. Tous les moyens humains furent mis en oeuvre pour le sauver: mais, hélas, en vain! On pensa alors à
    avoir recours aux saints, mais également ceux-ci se montrèrent infructueux. Le jeune prêtre devait mourir
    immanquablement de phtisie. Le 19 de ce mois-là, je me trouvais à Rome pour régler mes affaires
    personnelles, quand je reçus d'un de mes confrères prêtres une lettre qui finissait ainsi: Notre pauvre don
    Cesario est désolé que vous ne puissiez assister à ses funérailles!... Très affecté par la douleur, je pensais que
    je n'avais pas d'autre choix que celui de recourir en personnes à la Vierge thaumaturge du Rosaire, dans son
    cher sanctuaire de Pompéi et d'aller baigner de larmes temple son autel pour lui extirper la grâce à force de
    prières. Le soir suivant, je partis de Rome pour me rendre à Naples, et le matin du 21 je me rendis à valle de
    Pompéi. Je célébré la Sainte Messe à l'autel de la Madone et la priai de tout mon coeur de bien vouloir
    montrer sa puissance en faveur de mon très cher confrère mourant. Entre temps, huit médecins furent appelés
    en consultation ce même (Juin 21) et tous, en partant, avaient déclaré qu'il avait très peu d'heures à vivre,
    raison pour laquelle le pauvre malade, muni des Sacrements, attendait la mort d'un moment à l'autre. Mais
    son agonie dura longtemps; si bien qu'à mon retour, le 23, je le trouvait toujours moribond. Son éprouvante
    agonie dura encore le 24 et le 25 Juin; et tous, non seulement à Presicce, mais aussi dans les paroisses
    voisines comme Acquarica del Capo, Barbarono et autres, nous nous sommes mis à prier le Seigneur pour
    qu'il redonne vie au malade ou du moins qu'il le fasse mourir tout de suite pour lui épargner trop de
    souffrances. Le soir du 25 Juin, c'était un vendredi, en prenant congé de l'agonisant (je pensais le faire pour
    la dernière fois), je lui dis: Don Cesario, la fonction des Quinze Samedis du Rosaire commencera demain, et
    s'il plaît à Dieu, elles se dérouleront comme ces six dernières années. De nombreuses âmes pieuses prieront
    pour votre vie temporelle et si cela va, gloire à Dieu. Sinon pour la gloire de votre âme, si c'est ainsi qu'il le
    veut elle! Le malade, qui ne parlait plus depuis longtemps, me fit un signe de la tête pour nous remercier de
    notre charité. Le matin du jour suivant (samedi, 26 Juin), je me rendis chez l'agonisant que je croyais déjà
    mort et oh, merveille ! Je le trouvait rétabli et endormi depuis une demi-heure. Je n'en croyais pas mes yeux.
    Je sortis pour me rendre à l'église afin de remercier la Reine du Rosaire, quand je tombai sur médecin
    traitant. Le visage en larmes, je lui annonçai que Don Cesario était sauvé. Mais le docteur me rit au visage et
    dit d'un air grave: Don Cesario est mort ! Quelque peu perturbé et déconcerté par son affirmation, je retourne
    immédiatement chez le malade; et que vois-je ! le cher jeune prêtre, non seulement était vivant, mais il était
    quasi guéri !... Dès lors, son état ne cessa de s'améliorer de jour le jour, si bien qu'il pût assister
    tranquillement à toutes les saintes fonctions données en l'occasion de la Fête du Rosaire qui avait lieu le
    premier dimanche d'octobre. Aujourd'hui, Don Cesario est complètement remis et tout le monde en est
    émerveillé y compris les médecins. Rendons gloire à la Madonne de Pompéi de nous l'avoir guéri ! Tout ce
    que je viens de rapporter ici, je puis le confirmer et je l'atteste, tout comme peuvent en témoigner tous ceux
    qui considèrent comme miraculeuse la guérison de notre bien-aimé D. Cesario Chiazzato. Père Andrea
    Sponsiello Cera."


    Quatrième Samedi
    Quatrième Mystère Joyeux
    La Présentation de Jésus au Temple (Luc 2, 22-35)
    L'amour du sacrifice est le signe distinctif qui marque la vie du Rédempteur ainsi que toute celle de sa Sainte
    Mère. Quarante jours à peine sont passés depuis la naissance de Jésus que déjà le Fils et sa Mère ont
    accompli deux grands sacrifices. Jésus, huit jours après sa naissance, offre à son Père les prémices de son
    sang dans la Circoncision, et Marie, après les quarante jours voulus par la loi, offre à Dieu donne son Fils. Le
    jour de la circoncision, on donna à l'Enfant, ne nom de Jésus, qui veut dire Sauveur: nom sublime déjà révélé
    par l'Archange Gabriel, avant encore que le Verbe ne descende pour devenir le fils de Marie. La circoncision
    était une cérémonie humiliante! Jésus, le Saint des Saints, est assimilé aux pécheurs et reçoit sur lui le signe
    de la foi que lui-même avait donné à Abraham comme preuve de sa vraie humanité et comme exemple
    d'obéissance, d'humilité, en opposition à notre orgueil. O mon âme, Jésus t'a ainsi obligée à la mortification
    spirituelle, par conséquent à la coupure des mauvaises pensées délibérées et volontaires de ton coeur, de cette
    envie de toujours parler de toi-même et de critiquer ton prochain. O Jésus, vous avez versé votre Sang pour
    me sauver et moi, je ne veux pas souffrir pour mon salut éternel! Vous vous êtes si empressé à le verser, et
    moi je tarde encore à vous donner mon coeur! O Joseph! O Marie! Vous êtes seul sur la terre, connaissez le
    prix de ce sang divin. Quelle blessure dans vos coeurs quand vous l'avez vu s'écouler! O Jésus, nom plein de
    force et de puissance, par lequel les hommes peuvent être sauvés et par lequel Dieu nous accorde toutes les
    grâces à son invocation; nom, qui a ouvert les portes du Ciel et fermé celles de l'enfer, enchaîné le démon,
    renversé les idoles et banni le paganisme, nom pur et saint, venu au moyen d'un ange du ciel, et imposé à
    Marie et à Joseph, époux vierges, ô Nom aimable et doux, adoucissez mes peines, fortifiez-moi dans les
    malheurs, et consolez-moi à l'heure de ma mort par l'espérance du paradis. De grâce, que soit toujours dans
    mon coeur et sur mes lèvres, le Nom très doux de Jésus
    « Quand arriva le jour fixé par la loi de Moïse pour la purification, les parents de Jésus le portèrent à
    Jérusalem pour le présenter au Seigneur, selon ce qui est écrit dans la Loi : Tout premier-né de sexe masculin
    sera consacré au Seigneur. » (Lc 2, 22 - 23). Observe, ô mon âme, l'obéissance de Marie. Elle, Mère de Dieu,
    est toujours vierge, et elle n'est point sujette à cette loi humiliante, parce qu'elle n'est pas semblable aux
    autres mères. Mais elle, accomplit généreusement dans ce Mystère trois grands sacrifices. Premièrement, le
    sacrifice de son honneur. Elle sacrifie aux yeux des hommes sa virginité, don elle était si fière devant Dieu et
    les Anges, prêt plutôt à renoncer à l'honneur d'être Mère de Dieu que de cesser d'être vierge. Elle est sainte et
    toute pure aux yeux de Dieu: et cela lui suffit; elle ne s'inquiète pas des jugements des hommes. Oh! que
    nous sommes différents! Haïssables aux yeux de Dieu, nous voulons paraître saints et purs aux yeux des
    hommes; dignes de l'enfer, nous désirons tous les honneurs et les distinctions. Gare à ceux qui nous
    injurient... Nous voulons aussitôt nous venger. Le second sacrifice de Marie est de se montrer volontairement
    pauvre. D'après la Loi de Moïse, les mères devaient offrir un agneau et une colombe; les femmes pauvres
    offraient seulement deux tourterelles ou deux colombes. Marie, la Reine du Ciel et de la terre, la Mère du
    Créateur du monde, ne craint pas de paraître pauvre devant les hommes et dans la maison du Seigneur. Elle
    savait que les pauvres sont méprisés et que tous les hommes et femmes s'habillent de façon à paraître riches,
    alors qu'en réalité ils ne le sont pas! Et même dans la maison de Dieu, les riches veulent avoir la meilleure
    place! Hélas, c'est souvent dans ce lieu saint, qu'on étale le plus son de luxe et sa vanité! Pour certains, c'est
    une telle honte de paraître pauvre en public qu'ils préfèrent ne point assister au divin sacrifice de la Messe et
    aux autres cérémonies religieuses seulement parce qu'ils n'ont pas de vêtement qui flatteraient leur vanité.
    Quel compte aurons-nous à rendre à Dieu pour ce luxe immodéré que nous recherchons dans nos vêtements
    lesquels sont, parfois une insulte à la misère du pauvre affamé? Vois donc, ô mon âme, le poids de ce
    sacrifice qu'accomplit Marie, contre l'autre idole du monde qui est la richesse. Le troisième sacrifice de
    Marie est le plus grand et le plus parfait de tous: c'est l'offrande même de son Fils qu'elle a fait à Dieu pour
    l'expiation de nos péchés. Et qui peut bien comprendre la d'un si grand sacrifice? Marie et Joseph portent
    dans leurs bras cet enfant pour satisfaire leur amour et partager leur félicité. Et Marie, s'adressant à Dieu le
    Père, dut lui dire ces paroles: « O Père éternel, voici votre fils qui est aussi le mien; je l'offre en action de
    grâce parce que vous me l'avez donné et que vous l'avez donné aussi aux hommes. Je vous l'offre pour
    applique votre justice et vous rendre propice à tout le genre humain... » O combien de grâces nous mérita
    cette Divine Mère par cette suprême oblation! Quel spectacle pour le ciel que cette sainte offrande d'un Dieu
    à un Dieu. Le Tout-Puissant reçut en son Temple une victime digne de lui et semblable à Lui. Regarde: au
    prix de menue monnaie d'argent le Divin Jésus est racheté, lui qui devait nous racheter de l'enfer aux prix du
    sang qui devait s'écouler des cinq plaies de son corps innocent !... O Mon âme, en union avec Marie,
    présente-toi devant le Père céleste et offre, avec elle et avec Jésus, toutes les pensées de ton esprit et toutes
    les affections de ton coeur à ton plus haut Créateur.
    Le Bienheureux Siméon admire ce spectacle céleste et a foi en la révélation du Saint Esprit. En Voyant
    l'enfant, il le reconnaît pour son vrai Dieu et il l'adore dans le plus profond de son coeur. Puis il le prend dans
    ses bras, le presse contre son coeur, et manifeste sa grande joie, et sa reconnaissance en glorifiant Dieu.
    Pourquoi n'ai-je pas moi aussi cette foi profonde, moi qui, ce matin, aurai le bonheur d'embrasser ce même
    Jésus plus intimement et de le posséder d'une manière plus absolue dans la Sainte Communion? Considère, ô
    mon âme, comment Syméon, en bénissant Marie, lui Siméon prophétise ses douleur et la mort de Jésus: « …
    et toi-même une épée te transpercera l'âme! » (Lc 2, 35). Marie devait voir le coeur de son Fils transpercé
    d'une lance, et le sien devait être aussi transpercé mais par la douleur. O grand Dieu! S'il ne suffit pas que
    Marie fut destinée à ce cruel tourment sans en être prévenue trente-trois ans auparavant? O Vierge Sainte,
    malgré tout, vous élevez avec soin votre cher Fils bien-aimé et vos angoisses grandiront en même temps que
    lui; votre martyre durera aussi longtemps que durera sa vie et il grandira chaque jour un peu plus à mesure
    que votre tendre agneau s'approchera de l'heure prévue pour son sacrifice. Il servira à la chute et à la
    résurrection de beaucoup et il servira comme signe de contradiction. Ah! si ma vie pouvait se passer en votre
    compagnie dans une retraite, dans la douleur et dans les larmes, en souvenir des souffrances de mon
    Sauveur! Vous méritez le noble titre de Reine des Martyrs, parce que vous avez été la première dans ce
    sacrifice. Les autres ont offert leur vie mais vous, vous avez offert votre Fils unique que vous aimiez et
    estimiez beaucoup plus que votre propre vie. Pour eux, ce fut le sacrifice d'un moment; pour vous, il dura
    toute votre vie, parce que vous l'avez offert au Père éternel en à chaque instant aux futures souffrances de
    votre Fils. La Vierge révéla à Sainte Brigitte que cette douleur prédite par par Siméon n'abandonna jamais
    son coeur jusqu'au jour de mort. Du jour de cette prédiction, dit saint Bernard, elle vécut en commençant à
    mourir car elle portait au plus profond de son coeur, une douleur plus cruelle que la mort. Néanmoins, elle
    accepta cette douloureuse nouvelle avec une force héroïque et une résignation complète à la volonté de Dieu.
    De ce jour là, dit saint Augustin, la Réparatrice du genre humain, et selon Saint Ambroise (Saint Epiphane),
    la Rédemptrice de tous les esclaves, puisque sa volonté, ne faisait qu'une avec celle de son Divin Fils: nous
    sauver. O Reine des martyrs, océan de douleur, ne m'abandonnez pas quand, sous le poids de mes malheurs,
    je sens la force me manquer et la vertu défaillir. Obtenez-moi de Dieu la force et la vertu d'endurer les
    douleurs et les peines qu'il me destine avec cette paix, cette résignation et cet amour qu'il mérite. Faites que
    les plaies et le sang de votre Fils bien-aimé ne soient pas inutiles à mon âme. O très pure Mère, sauvez-moi
    et obtenez-moi le paradis. Donnez-moi la force de commencer, dès aujourd'hui, à donner à Dieu le sacrifice
    et l'offrande de toutes mes paroles, de toutes mes pensées, de mes désirs, de ma volonté, de mes actions et de
    mes passions; et que l'exemple de votre immense sacrifice me fasse surmonter et vaincre mon penchant
    dominant. O Saint Joseph, grand saint, père putatif de Jésus, qui êtes mon Père, vous aussi, vous avez eu
    votre coeur percé le jour de la Présentation: soyez mon guide particulier dans les voies de Dieu, mon
    protecteur durant ma vie et mon soutien au moment de ma mort . Amen.
    Vertu: l'esprit de sacrifice.
    Pratique: Faites à Dieu le sacrifice de ce qui vous mortifie, c'est à dire celui de votre passion dominante.
    Donc, par amour de ce sacrifice héroïque de Marie chacun de nous doit se repentir de la chose qui le fait
    toujours retomber dans le péché, ou encore il doit s'efforcer de se priver de tout ce qui peut flatter son amourpropre
    ou satisfaire ses désirs spirituels et corporels.
    Oraison Jaculatoire: O Marie, source de douceur, assistez-moi durant les souffrances de mon agonie.
    Prière avant la Communion du Quatrième Samedi
    O Mère du Salut et de la lumière divine, par l'amour avec lequel vous avez offert votre Fils au Père éternel
    pour sauver tous les hommes, daignez me présenter, moi aussi, à ce Dieu d'amour renfermé dans le Saint
    Sacrement de l'autel, afin que durant mon exil sur la terre, je suive sans cesse sa sainte volonté, et que je sois
    fidèle à son amour; ainsi que vous avez remis l'Enfant Jésus dans les bras de Siméon, de même confiez-lemoi
    ce matin et déposez-le sur mon coeur. Daignez, Mère Divine, faire luire à mes yeux l'éclat de votre
    puissance et enflammez dans mon coeur votre amour et l'esprit de sacrifice. Confiez-moi ce matin votre cher
    Jésus comme vous l'avez fait à Siméon. Ne dédaignez pas qu'il vienne dans les bras de ce misérable pécheur
    que je suis, car sa présence dissipera mes ténèbres, détruira mes affections déréglées et sanctifiera mon âme.
    Mère très pure, purifiez-moi. Otez de mon coeur tout ce qui vous déplaît afin que mon esprit, détaché de son
    amour-propre et docile à la vertu, devienne un holocauste agréable à votre Fils. O Seigneur que j'ai tant
    offensé, acceptez cette offrande que je vous fais par ce saint sacrifice, comme vous avez accepté les prémices
    du Sang de Jésus et recevez-là pour l'expiation de mes péchés. Hélas, une seule goutte de ce Sang précieux
    ne suffirait pas pour me sanctifier; je l'ai reçu tout entier dans la Sainte Communion entière et je ne suis pas
    encore consumé par votre amour! Venez ô mon Jésus, et ne tardez pas car tous les biens que je désire
    m'arriveront avec vous. Venez, ô doux Jésus, dans cette âme pécheresse, qui est la mienne, brisez les chaînes
    de son esclavage, rendez-lui la liberté comme vous le faites pour vos fils, en lui insufflant l'esprit de force et
    de détachement des choses terrestres, afin qu'elle puisse être toute vôtre, et vous suive, et vous embrasse, et
    vous possède, et puisse chanter, avec saint Siméon et avec la prophétesse Anne, le cantique de la joie et de
    l'ardent désir de reposer éternellement en vous. Et vous, Esprits bienheureux qui, accueillis par myriades
    autour de cet autel, voyez clairement celui qui désire mon âme, et qui le possédez sans crainte de le perdre à
    jamais, adorez-le pour moi, bénissez-le pour moi, remerciez-le pour moi, afin qu'à l'heure de ma mort, mon
    esprit puisse, librement et en votre compagnie, louer le Seigneur et jouir de sa vision dans toute l'éternité.
    On dit ici la prière pour demander la grâce dont on a besoin suivie de la prière de demande à la Vierge de
    Pompéi (voir au 1er samedi)
    Prière après la Communion
    O Père de la Miséricorde, Dieu de toutes les consolations, je vous offre votre fils unique, maintenant
    renfermé dans mon coeur et fait chair dans ma chair, et Sang dans mon sang, comme vous l'ont offert dans le
    temple les deux coeurs les plus saints du Ciel et terre, Marie et Joseph. Détournez vos regards de mes
    iniquités et considérez seulement le Coeur divin de cet Enfant, de ce doux et humble Agneau qui s'offre à
    vous vous par amour pour moi afin que vous me pardonniez et que vous m'accordiez, part son intercession,
    votre grâce. Vous qui parlez à mon coeur, et qui appliquez la Loi, vu le sacrifice de ces trois coeurs vierges et
    chaste, de Jésus, de Marie et de Joseph, accordez-moi le pardon de mes péchés. Je veux, mois aussi, ce
    matin, accomplir le sacrifice de moi-même: avec ces trois coeurs très purs et très saints, je vous offre mon
    être entier et tout ce que je possède: ma pauvreté, ma misère, mes désirs, ma vie avec ce qu'elle a de
    pitoyable et d'agréable, mon corps avec tous ses sens, mon âme avec toutes ses puissances et tout ce qu'il y a
    de bon ou de mauvais mauvais en moi: le bon afin que vous l'augmentiez par votre grâce et le mauvais afin
    que vous l'effaciez par votre miséricorde. Avec ces coeurs sacrifiés et affligés, aujourd'hui, je vous offre
    également le sacrifice de mon orgueil, de ma colère, des faiblesses de ma chair, de ma passion prédominante.
    Et vous, divin Jésus, qui vous êtes offert à votre Père Eternel comme l'unique victime capable de purifier,
    acceptez désormais 1'offre que je vous fais à présent de moi-même avec l'abandon complet qu'il convient à
    une victime. Sacrifiez-moi vous-même, à votre gloire avec toutes les mortification de vous plaira de
    m'imposer. Brûlez du feu de votre charité les imperfections de mon âme. Brûlez du feu de votre amour, cette
    chair rebelle. Qu'elle grille avec le feu du péché et créez en moi un esprit honnête, afin que je mérite un jour
    d'être présenté à Marie et à Joseph, avec une âme purifiée dans le temple de votre gloire. O saint vieillard
    Siméon, donnez-moi votre foi et votre sérénité, afin que je loue et bénisse dignement Jésus, que vous avez eu
    un jour dans vos bras et qui est maintenant enfermé dans mon coeur. O sainte veuve, Anne prophétesse,
    donnez-moi cette passion pour prêcher et bénir ce Jésus que vous aviez reconnu comme Dieu-Enfant dans les
    bras de Marie et de Joseph; ce Jésus qui, aujourd'hui, sous les espèces Eucharistiques, est uni à cette
    misérable créature qu'est la mienne. A présent, je m'exclamerai, moi aussi, comme Siméon: « Maintenant,
    Maître Souverain, tu peux laisser ton serviteur s'en aller, en paix, selon ta parole, car mes yeux ont vu le salut
    que tu as préparé à la face de tous les peuples. » (Lc 29-30). Et vous, Vierge Pure, Mère Divine de la pureté,
    vous qui n'avez jamais eu besoin de purification, obtenez-moi de Dieu ce feu sacré qui purifie tout ce qui
    peut lui déplaire dans mon âme et faites que je sois au nombre de ceux qui doivent être sauvés grâce au Sang
    de Jésus-Christ. Et vous, très chaste Epoux de la plus pure des vierges, soyez le gardien de ma pureté et
    donnez-lui la force de résister aux dangers, aux tentations et à toutes les épreuves auxquelles Dieu, dans sa
    providence a décidé de soumettre mon âme. Amen.
    On dit maintenant l'Oraison pour demander la grâce dont on a besoin, suivie des autres Invocations et
    Prières indulgenciées (voir au 1er Samedi)
    Grâce de la Très Sainte Vierge de Pompéi
    Marta Petruni, dans la pieuse Maison des Sourds-muets de Lecce
    En ce quatrième samedi dédié au Rosaire, nous vous raconterons une des attestations parmi tant d'autres de
    l'immense piété que la Reine du Rosaire de Pompéi démontra aux créatures les plus infortunées qu'on puisse
    imaginer et qui sont les sourds-muets. C'est un nouveau rayons de la foi là ou les ténèbres sont les plus
    denses et ou la lumière a encore plus de difficultés à pénétrer. Le fait eut lieu le 24 Mars 1889, veille de la
    fête de l'Annonciation, qui est la fête du premier mystère du Rosaire. Lecce fut le lieu qu'elle choisi pour
    cette nouvelle démonstration de sa miséricorde et l'effet en fut étonnant car les âmes les plus tièdes en furent
    émues, et presque toute la population fut enthousiasmée par la dévotion au sanctuaire de Pompéi. La ville de
    Lecce aimable et cultivée, s'est vue créer, parmi toutes les institutions de bienfaisance qu'elle réunit en son
    sein, un Institut de Charité, confiée aux émérites Petites Soeurs Salésiennes, portant le nom de Pieuse Maison
    des sourds-muets. Les Petites Soeurs Salésiennes, dispersées dans toute l'Italie, et même à l'étranger, ont une
    pieuse dévotion à la Vierge du Rosaire de Pompéi; et qui plus est, les religieuses de Lecce ont consacré la
    Chapelle des Sourds-muets à la Vierge de Pompéi, et y ont mis en vénération une très belle image de cette
    Vierge. En 1885, une petite fille native de Molfetta arriva parmi les autres malheureuses hospitalisées dans
    cette Pieuse Maison de Lecce. Elle s'appelait Marta Petruni et avait à peine huit ans. A l'âge de deux ans,
    Marta était tombée et à cause du coup reçu lors de sa chute, son à genou droit resta contusionné et
    douloureux. De plus, sa santé précaire et soufferteuse influençait néfastement la lésion qu'elle s'était faite au
    point de la rendre fatale. En effet, peu après son entrée à la Pieuse Maison de Lecce, son pied droit se mit à
    gonfler au point de l'empêcher de marcher. Un jour, après l'avoir consultée, les médecins diagnostiquèrent
    qu'une des plus terribles manifestations de scrofule, sorte de mal appelé tumeur blanche ou strume, s'était
    déclarée dans le genou droit de la malheureuse enfant. Elle fut opérée, mais le résultat de l'opération fut
    déplorable, parce que non seulement la pauvre muette perdit totalement l'usage de l'articulation, mais celle-ci
    devint encore plus grosse et plus douloureuse. Entre temps, l'état général de la malade ne faisait qu'empirer:
    elle continuait à maigrir, et une fièvre lente, effet de l'assimilation, consumait cette malheureuse existence.
    La phtisie était inévitable. Elle passa toute l'année 1888, quand alors les docteurs Fiocca et De Pandis
    conseillèrent l'amputation comme ultime recours pour essayer de sauver la vie de la petite malade, craignant
    toutefois que cette opération risquait d'être fatale, vu l'état de faiblesse dans lequel se trouvait la patiente. Et
    durant tout ce temps, la pauvre muette ne faisait que pleurer. Et c'est alors qu'une des soeurs, elle aussi
    sourde-muette, dont la modestie voudrait qu'on ne dise pas son nom, mais nous, nous le publions, afin de
    rendre plus clair le témoignage de ce prodige: Soeur Catherine de Très Saint Rosaire, femme de grande foi et
    de grande simplicité, la persuada de s'adresser de tout son coeur à la prodigieuse Vierge de Pompéi. Le 22
    Mars 1889, la petite fille, brisée et très affaiblie par les souffrances, voyant ses compagnes sortir pour aller se
    promener, et elle, rester toute seule, toujours immobile, en compagnie seulement de ses douleurs, se mit à
    pleurer à chaudes larmes. Alors la Soeur, son amie, prise d'un sentiment de vive, lui dit au moyen de signes: «
    Recommande-toi à la Vierge de Pompéi. » Et avec la candeur d'une sourde-muette, répondit par le même
    langage mimique: « Je prie depuis très longtemps, la Madonne de Pompéi; mais que cette Madonne à la tête
    dure, car elle ne veut pas me donner la grâce que je lui demande et à présent je n'ai plus la force de souffrir.
    Je ne serai donc pas seulement sourde-muette, mais on devra aussi m'amputer la jambe !... Le 24 Mars 1889
    arriva, veille de cette grande journée au cours de laquelle commence rédemption de l'humanité, tout cela
    grâce à une humble parole de la Vierge Marie. C'était la veille des préparatifs à la grande solennité du
    Premier Mystère Joyeux, qui inonde l'âme de la bienheureuse entre toutes les femmes. Il était près de deux
    heures de l'après-midi. La pauvre enfant était assise, selon l'habitude, avec la jambe étendue, ankylosée,
    tenant près d'elle ses béquilles, unique soutien de sa frêle personne. Et dans cette position, elle regardait
    tristement ses compagnes qui s'amusaient. De se voir ainsi si malheureuse au milieu de tant d'entrain, la fit
    tomber dans un profond désespoir. A côté d'elle se tenait la Soeur, ange de réconfort, qui, comme nous
    l'avons dit, porte aussi le nom du rosaire. Soeur Catherine regarda d'un oeil compatissant la petite fille
    attristée, et prise d'une foi surnaturelle qui lui venait de la Vierge, elle prit les béquilles et les lança en l'air.
    Puis, dans leur langage de sourdes-muettes, elle lui dit: « Marche, la Vierge de Pompéi te fera marcher! ». La
    petit infirme, à l'évocation de ce nom que Dieu a rendu omnipotent, sent une nouvelle force lui venir dans les
    membres: elle décroise les jambes, se meut, s'agite et commence à marcher. Marta est tout d'un coup guérie!
    Prise d'un accent de joie, la petite fille se met à monter avec célérité un long escalier, puis à le redescendre
    avec la même rapidité. L'énorme enflure de l'articulation a disparu! Disparue également la douleur! Disparue
    la raideur! visage cadavérique devient florissant et riant: elle se sens renaître. Ses compagnes sont stupéfaites
    et la regardent avec des yeux terrorisés: puis elle s'approchent, la touchent; elles n'en peuvent croire leurs
    yeux; elles lui font fête et commencent un hymne de gloire et de bénédiction à la Vierge de Pompéi. Ce fait,
    publié dans le Périodique « Le Rosaire et la Nouvelle Pompéi », cahier d'Octobre, 6e année, 1889, est
    accompagnée d'un certificat médical du Dr Oronzio Fiocca de Lecce, déclarant le miracle; de l'attestation du
    directeur de la Pieuse Maison des Sourds-Muets de Lecce, le Révérend Père Don Filippo Smaldone, et de la
    signature des témoins, dont celle la Supérieure et des autres religieuses de la dite Pieuse Maison, de la
    Supérieure des Filles d'Ivrea et des autres Soeurs de l'Asile Infantile voisin de l'Institut des Sourds-Muets et
    des personnalités de Lecce, visiteurs de la Pieuse Maison. Qui va visiter l'Institut des Sourds-Muets à Lecce,
    et demande Marta Petruni, ne peut se retenir de pleurer en voyant le prodige vivant de la Vierge de Pompéi.


    Cinquième samedi
    Cinquième Mystère Joyeux
    Jésus retrouvé au Temple (Luc 2, 22 - 51)
    Jésus vient d'atteindre sa douzième année.... mais que de souffrances n'a-t-il pas endurées jusqu'à ce jour! A
    peine accomplie la Purification, l'ange du Seigneur apparaît en rêve à Joseph et lui ordonne de fuir en Egypte
    avec l'Enfant et sa mère pour les sauver de fureur homicide d'Hérode. C'est la seconde preuve de son
    obéissance. Durant la nuit la plus sainte, la plus obéissante, la plus pauvre, la plus humble famille la plus
    humble du monde prend la fuite. Là, en Égypte, pays submergé par la superstition, l'idolâtrie et le péché, ils
    vivent dans la pauvreté et incognito. Hérode tue les innocents, tout en n'épargnant pas son propre son fils, et
    enfin meurt, rongé par les vers, dans une pestilence insupportable. Les prophéties sur la naissance du Messie
    se sont accomplies. L'exil prend fin et l'Ange ordonne à Joseph de retourner en Israël. Joseph est toujours le
    chef de famille. Jésus et Marie se taisent, et se laissent guider, observant les lois de la plus grande obédience.
    Combien de difficultés ne rencontrent-ils pas au cours de ce voyage de retour! Combien de souffrances et de
    privations! O saint patriarche Joseph, vrai modèle des âmes intérieures, faites participer mon âme à votre
    silence profond, à votre paix due à l'obéissance parfaite aux commandements de Dieu, et à la pureté du coeur
    et d'esprit, afin que je puisse suivre d'une manière parfaite ses divin desseins, ses saintes inspirations, et ses
    voix qui viennent à travers mes supérieurs et les devoirs de ma condition.
    « Quand il eut douze ans, ils firent le pèlerinage suivant la coutume. Comme ils s'en retournaient à la fin de
    la semaine, le jeune Jésus resta à Jérusalem sans que ses parents s'en aperçoivent. » (Lc 2, 42 -43). Ce n'était
    pas de leur faute, mais c'était par dessein formel de la Divine Connaissance. Jésus resta à Jérusalem dans le
    but non seulement de se montrer aux docteurs des Juifs, mais aussi pour raffermir Marie et Joseph dans la
    croyance de sa divinité, et aussi pour les désigner comme le modèle, le refuge, la consolation des âmes
    désolées. Les âmes amantes de Jésus qui, privées de sa douce sa douce présence et de la dévotion se voient
    plongées dans les ténèbres des sens et des passions, dans l'aridité dans les tentations et l'abandon, peuvent,
    seules, comprendre la douleur immense qu'éprouvèrent Marie et Joseph quand ils perdirent l'Enfant-Jésus! Ils
    le cherchèrent, mais et personne ne l'avait vu. O Marie, ô Joseph, quelle ne fut pas alors votre tourment!
    Quelle ne fut pas votre douleur! Comment avez-vous passées ces nuits cruelles? Que de peurs! Que de
    pensées! Combien de reproches ne vous êtes-vous pas fait? Les fureurs d'Hérode et les périls encourus en
    Egypte ne vous avaient fait ressentir rien de semblable: car alors, vous aviez Jésus avec vous, et maintenant
    vous ne l'avez plus. O Mon Dieu, que de fois vous ai-je perdu sans jamais en avoir ressentir de la peine! O
    mon Dieu, combien de fois ai-je vécu sans vous, sans en éprouver de l'inquiétude! Qu'en aurai-t-il été de
    moi, si par votre bonté, vous ne m'aviez pas vous-même recherché?
    « C'est au bout de trois jours qu'ils le trouvèrent dans le Temple, assis au milieu des docteurs de la Loi: il les
    écoutait et leur posait des questions. Il descendit avec eux pour rentrer à Nazareth, et il leur était soumis. Sa
    mère gardait dans son coeur tous ces événements. » (Lc 2, 46, 51). C'est l'unique fait que saint Luc, révèle
    sur ce que fit Jésus jusqu'à l'âge de trente ans. Et les autres évangélistes n'ont rien dit de plus, parce qu'il a
    voulut que de ces trente années de vie cachée nous ne sachions qu'une seule chose: c'est qu'il étais soumis à
    ceux que le Père Céleste lui avait donné pour supérieurs. C'est dans la soumission que se résume toute sa vie,
    toute sa doctrine, et, selon Saint Paul, toute sa gloire. « …. Il s'humilia plus encore, obéissant jusqu'à la mort,
    et à la mort sur une croix! Aussi Dieu l'a-t-il exalté et lui a-t-il donné le Nom qui est au-dessus de tout nom
    » (Phil. 2, 8-9). Lorsque Marie et Joseph le trouvèrent dans le Temple, selon l'Evangile, ses premières paroles
    furent: « Pourquoi donc me cherchiez vous? Ne savez-vous pas que je dois être dans la maison de mon Père?
    » (Lc 2, 49). Et dans la vie privée, aux yeux des hommes, Jésus ne semblait être qu'un fils respectueux et
    soumis à ses parents. O mon âme, considère avec quelle perfection, avec quelle humilité et avec quelle peine
    Marie et Joseph se voyaient dans la nécessité de commander, mais aussi de recevoir les service d'un Fils
    qu'ils savaient être leur Créateur. Joseph, comme chef de famille, était respecté aussi bien par la Mère que
    par le Fils de Dieu, et cette supériorité l'humiliait grandement: voir un Dieu soumis et obéissant à un simple
    charpentier! Marie savait qu'en donnant des ordres à son Fils, elle accomplissait la volonté de Dieu son Père.
    C'était là l'obéissance la plus parfaite qui ait été pratiquée sur la terre. O doux Modèle de la vie cachée! La
    Sainte Famille observait les lois de Dieu et vivait humblement de son travail manuel et le travail fini, elle se
    retirait pour s'adonner à la prière: quelles oraison! Quels dons célestes! Ce n'est point seulement dans sa vie
    cachée que Jésus fut obéissant à la volonté de son Père. Voici sa doctrine: il était descendu du ciel pour faire
    la volonté de son Père, et la volonté de son Père était sa nourriture, sa doctrine n'était pas la sienne mais celle
    de son père, le calice qu'il devait boire pour nous, était celui que son père lui avait destiné. Toute
    l'observance de la loi était renfermée dans la charité, mais tout l'exercice de la charité était réduit à la
    pratique de l'obéissance. « Si vous m'aimez, vous garderez mes commandements » (Jn 14, 115). « Celui qui
    ne m'aime pas ne garde pas mes paroles ». (Jn 14, 24). C'est donc par la charité et l'obéissance que notre âme
    se réconcilie avec Dieu, s'unit à lui et mérite le paradis. Et c'est ainsi que Jésus obéit avec une parfaite
    soumission aux juges injustes, à un roi idolâtre, à des cruels ministres, tout comme aux supérieurs que son
    Père lui a donné durant sa vie. Donc pour bien obéir, nous ne devons regarder ni l'âge, ni la capacité, ni le
    mérite, ni l'intelligence, ni la bonté, et encore moins la vertu et la sainteté de ceux qui nous gouvernent, mais
    nous ne devons voir en eux que Celui dont ils tiennent la place. Jésus Christ a élevé la vertu de l'obéissance
    au plus haut degré de perfection. Le Fils de Dieu servait dans une pauvre maison, jusqu'à ne plus sentir ses
    membres tant il était fatigué, et sans espérance de récompense: plutôt, il savait parfaitement que pour obéir à
    son père, il aurait à la fin perd le repos, l'honneur, le sang, la vie avec une mort ignominieuse, entre deux
    voleurs. Ainsi, ses deux dernières paroles fussent conformes à son principe de vie, avant d'expirer sur la
    croix, il dit: « C'est achevé. Père en Tes mains, je remets mon esprit » (Jn 19, 30, Lc 23, 46). La sagesse du
    chrétien, réside dans l'obéissance, c'est pourquoi David ne cessait de dire à Dieu: « Enseigne-moi comment
    faire ta volonté, car c'est toi mon Dieu » (Ps 14: 10) « Une chose que je demande au Seigneur et la seule que
    je cherche: habiter dans la maison de Dieu tous les jours de ma vie ». (Ps 27: 4). O grande Sagesse incarnée,
    devant laquelle les anges et les hommes, les corps terrestres et les globes célestes ne sont que néant, je vous
    adore. Pour confondre mon orgueil, vous cachez votre grandeur et vous vous assujetissez même aux
    créatures les plus injustes et cruelles. Et quel besoin aviez-vous d'être guidé par Marie et Joseph durant trente
    années, les obligeant à vous commander pour leur prêter obéissance, vous qui êtes la vraie Lumière et la
    Sagesse infinie, vous qui gouvernez ceux qui vous obéissent? Hélas, je suis en révolte perpétuelle avec vos
    commandements, poussé à la désobéissance par ma présomption et par mon amour-propre. C'est le motif
    pour lequel je suis continuellement inquiet, irascible, en proie à mille contradictions. Daignez Maître Divin,
    assujettir mon esprit et mes sens à votre volonté; accordez-moi la vertu de l'obéissance qui vous est si chère,
    et purifiez-moi de toutes mes fautes et de tous mes défauts. O très pure Mère de Dieu, et vous, glorieux saint
    patriarche Joseph, si humbles et si soumis aux ordres de Dieu, ayez pitié de mes chutes causées par mon
    amour-propre et mon orgueil: obtenez-moi, de votre très obéissant Jésus, que j'accomplisse toujours par sa
    sainte volonté. Ainsi soit-il.
    Vertu: Exercez-vous dans la pratique de la sainte obéissance.
    Pratique: Efforcez-vous aujourd'hui de suivre docilement la volonté d'autrui sans aucune contradiction.
    Réprimez votre inclination de croire que vous avez raison en toutes choses et de ne suivre que vos propres
    conseils. Persuadez-vous que Dieu préfère ceux qui obéissent à une autre personne même si cette dernière
    n'est pas une des meilleure, plutôt que ceux qui ne veulent agir que d'après leur propre jugement.
    L'obéissance, dit le Sage, est préférable aux sacrifices.
    Oraison jaculatoire: O Marie, Étoile de la mer, sauvez-moi des angoisses dans lesquelles je me trouve.
    Prières avant la Communion du Cinquième Samedi
    O Marie, ô Joseph, que de larmes amères n'avez-vous pas versées pendant ces trois longs jours où, sans que
    cela soit de votre faute, vous aviez perdu votre Enfant-Jésus! Et moi qui l'ai perdu tant de fois et durant des
    années entières, je n'en ai ressenti aucune douleur! Qui brisera mon coeur plus dur que la pierre pour que mes
    yeux versent enfin des pleurs amers? Les pleurs provoqués par l'amour sont l'apanage des parents de Jésus.
    Le Saint des Saints Lui-même n'en est pas exclu puisqu'il pleure sur le peuple de Jérusalem si rebelle et si
    endurci. Et moi, après tant de de chutes, tant de fautes, tant d'ingratitudes envers mon Dieu, qui est toujours
    prêt à me dispenser ses bienfaits, je ne pleure pas. Mon unique espoir repose dans votre amour et dans votre
    compassion. O Marie, ô Joseph, par vos mains, j'offre au Père éternel, en expiation de toutes mes fautes et je
    vous supplie de m'accorder vos larmes, vos soupirs afin que je le reçoive dignement en cette sainte
    Communion. Vous l'avez perdu dans le temple et c'est dans ce temple, sur cet autel, que je vais le retrouver.
    Du jour où vous l'avez retrouvé à Jérusalem, il ne vous abandonna plus; de mon côté je vous promets que
    maintenant que je l'ai retrouvé je ne le quitterai plus jamais. Et si je devais de nouveau l'offenser, faites-moi
    plutôt mourir aujourd'hui même, après ma communion, afin que je puisse le posséder pendant l'éternité. O
    doux ami de mon âme, venez dans mon coeur, et enseignez-moi les sublime leçons de votre pur amour; vous
    qui obéissez à toutes les créatures, donnez-moi cette vertu de l'obéissance afin que vous m'acceptiez. O
    Agneau Divin, toujours plein de mansuétude, humble et très obéissant, obéissez maintenant au cri de mon
    coeur qui vous désire si ardemment après vous avoir donné tant d'amertume. Quand on a demandé vos mains
    pour les enchainer, vous les avez données; quand on vous a demandé de vous dépouiller, vous l'avez fait;
    quand on vous a présenté le fiel et le vinaigre, vous les avez bus; quand on vous a demandé de vous étendre
    sur la Croix, vous avez obéi et vous vous êtes soumis à la volonté de vos bourreaux comme si votre Père
    vous en avait donné l'ordre à travers eux. Obéissez maintenant à la voix de votre ministre qui vous offre à
    votre Père comme un vrai Agneau d'expiation pour tous les péchés du monde. Obéissez à votre amour infini
    et venez vous unir à votre créature par les liens indissolubles de votre charité. Et vous, Anges du Paradis, qui
    régnez dans une parfaite obéissance à Dieu, obtenez-moi, par cette sainte Communion, d'être délivré de tous
    les liens qui me retiennent aux choses de ce monde, afin que parfaitement libéré de mon amour propre, je
    n'aie point d'autre volonté que celle de Dieu que vous aimez et adorez dans tous les siècles des siècles. Ainsi
    soit-il.
    On dit ici la prière pour demander la grâce dont on a besoin suivie de la prière de demande à la Vierge de
    Pompéi (voir au 1er samedi)
    Prière après la Communion
    O Seigneur du ciel et la terre, que vos vertus vous louent, que les anges et les saints vous glorifient et que
    toutes les puissances de mon âme vous bénissent! Enfin je vous ai reçu, ô Dieu de mon coeur; finalement j'ai
    trouvé Celui qui aime mon âme! O, comme je vous désirais, source de la vie éternelle, Sagesse céleste!
    Comme je languissais d'avoir été si loin de vous pendant si longtemps! Mon âme est aride comme un terrain
    sans eau parce qu'elle s'est abreuvée dans la fontaine empoisonnée des plaisirs: elle est comme le foin sec qui
    a besoin de l'eau salutaire pour le faire reverdir. Vous êtes la source de la vie éternelle, ô sagesse céleste!
    Maintenant, vous êtes toute à moi; je vous embrasse, je vous serre sur mon coeur, et comme Madeleine
    repentante, je ne m'éloignerai plus de vos genoux. Vous donnerez à mon esprit des lumières célestes, à mon
    coeur la grâce de ne plus vous perdre. Maintenant, je vous aime, ô mon Jésus, vie de mon âme, et j'unis mon
    contentement et mon amour à la joie qu'éprouvèrent Marie et Joseph, votre mère et votre père putatif, quand
    ils vous retrouvèrent dans le temple. O Marie, ô Joseph, par l'angoisse que vous avez ressentie pendant les
    trois jours passés sans Jésus, et par l'inoubliable allégresse qui vous as transporté lorsque vous l'avez retrouvé
    dans le Temple, obtenez-moi de ne plus le perdre par le péché, maintenant que je le tiens pressé sur mon
    coeur. Obtenez-moi la grâce de ne plus commettre de péchés jusqu'à ma mort et la grâce de la persévérance
    finale; et si je ne puis jouir de sa présence visible pendant ma vie, montrez-le moi visiblement à l'heure de
    ma mort et assistez-moi en cette suprême agonie. Et vous, sagesse et amour infini, écoutez-moi. Ce que vous
    me demandez par-dessus tout, est de vous obéir; et la première chose que vous me demandez est de vous
    aimer. Et moi, misérable pécheur, en échange de l'amour avec lequel vous vous êtes donné entièrement à
    moi, je vous jure devant le ciel et la terre d'obéir toujours à votre amour. Recevez ô Dieu de l'amour, tout
    mon corps, tous mes sens, ma volonté, ma mémoire et mon intelligence, mes désirs, mes soupirs, toutes les
    intentions et tous les mouvements de mon âme. Recevez, ô mon Dieu toutes les heures, tous les jours, tous
    les évènements de ma vie, tout mon être. Que votre amour gouverne toutes les actions, règle tous mes
    travaux et veille à mon repos, me fasse aller ou demeurer là ou il vous plaira; que votre amour dévore mon
    coeur, qu'il l'afflige ou le console, qu'il l'humilie ou qu'il l'exalte, qu'il consume dans sa fournaise toutes mes
    imperfections et me tienne continuellement dans la dépendance et l'obéissance la plus parfaite. Je renonce
    pour toujours à ma propre volonté. Guidez-moi là ou vous voulez et faites-moi commander par qui vous
    voulez. Mais c'est vous qui serez mon Maître et je reconnaîtrai votre voix dans tous mes supérieurs et dans
    toutes choses, ô mon Dieu, qui êtes mon guide, mon Maître et mon Père. Ainsi soit-il.
    On dit maintenant l'Oraison pour demander la grâce dont on a besoin, suivie des autres Invocations et
    Prières indulgenciées (voir au 1er Samedi)
    Grâce de la Très Sainte Vierge de Pompéi
    À Naples, les Quinze samedis de 1884
    Un autre exemple de la constance dans la prière et la patience à attendre les grâces de la Vierge Marie nous
    viens du fait suivant, relaté dans le périodique « Le Rosaire est la Nouvelle Pompéi », 4e Cahiers du mois de
    Mars 1885. Le bénéficiaire de cette grâce Monsieurs Ignace Ioime de Naples, frère du Révérend Père
    Gennaro Loime, lequel authentifie le fait, prenant en témoin toute sa famille et le médecin traitant le Dr
    Gerardo Molfese. Et ici, nous ne ferons que reporter littéralement la relation écrite par Monseigneur Ignace
    Ioime, publié avec les signatures des témoins dans le susdit périodique. « Vers la fin du mois de Mai de 1883,
    alors que je jouissais d'une santé florissante, je fus pris d'un malaise général inattendu, qui me procura des
    troubles nerveux généraux. Ceux-ci empirèrent d'une manière si rapide et démesurée que je n'en pouvais
    plus. J'étais continuellement perturbé par des douleurs aux intestins, à la poitrine, au dos, et surtout la tête
    comme s'il était prise dans un étau. Une paralysie de la vessie et une torpeur intestinale s'y ajoutèrent si bien
    que je n'arrivais plus à digérer ni même un morceau de pain ou un peu de viande et que j'avais la nausée
    devant n'importe quel mets. Après quatorze mois d'un pareil tourment, je tombais dans une telle prostration
    que j'en étais devenu un squelette. Tous mes amis étaient persuadés de ma mort prochaine par consomption.
    Mon médecin traitant, le docteur Gérard Molfese, après avoir mis en pratique tous les remèdes de la science,
    me fit consulter par d'éminents professeurs, comme le Professeur Cantani, le Professeur Cardarelli et bien
    d'autres encore. Mais bien que suivant scrupuleusement leur prescription, je me rendais compte qu'il n'y avait
    pas d'amélioration; de sorte que ma famille fût avisée par ces mêmes spécialistes qu'ils avaient avait très peu
    d'espérance, pour ne pas dire aucune, en ma guérison. Il ne restait donc rien d'autre a faire que de tenter un
    changement d'air, ce que je fis en me rendant à Saint Georges à Cremano, mais sans en obtenir aucun profit.
    Et arriva le mois de Janvier 1884. Racontant les grands malheurs au bon Père, Joseph Cigliano, celui-ci me
    dit: « Si tu veux te sentir mieux, tu dois t'adresser à la Madone de Pompéi ». Je ne me le fis pas répéter deux
    fois: je priai mon frère Gennaro Ioime, de m'accompagner dès le lendemain à Pompéi. C'est donc avec
    beaucoup d'effort que je me rendis, le lendemain matin, à Pompéi, avec mon frère. Pendant qu'il y célébrait
    la Messe, je me mis à genoux au pied cette miraculeuse image de la Vierge du Saint Rosaire et je lui adressai
    mille suppliques, lui demandant la grâce si ardemment désirée de ma guérison, promettant de retourner à
    Pompéi pour la remercier et, par gratitude, de lui faire une offrande de 200 livres pour son temple. Le 13
    avril de la même année qui tombait sur le jour de Pâques, jour de la Résurrection du Christ, je me rendis de
    nouveau à Pompéi accompagné de ma famille et de mon frère prêtre, dans l'espoir de pouvoir obtenir la
    grâce implorée au cours de cette Fête solennelle du Premier mystère glorieux du Rosaire. En vain! Je pensais
    alors de faire intercéder les prières des autres auprès de la Vierge. C'est ainsi que je me rendis souvent chez
    Madame la comtesse de Fusco et l'Avocat Bartolo Longo, pour leur demander la faveur de faire des prières
    pour moi à Pompéi. Ils m'écoutèrent avec une grande patience car je crains d'avoir été importun en me
    lamentant sans cesse de mon état et en répétant toujours les mêmes demandes. Cependant, leurs paroles
    réconfortantes me donnèrent de plus en plus confiance en la Madone de Pompéi. Le 8 mai approchait.
    J'aspirai à la venue de ce jour durant lequel la Madone concède des grâces spéciales pour me rendre de
    nouveau au sanctuaire de Pompéi. J'y allai donc; je me recommandai fortement à la Sainte Vierge, récitai
    avec les autres fidèles la Supplique à midi et sortis du Temple, réconforté. En sortant, je rencontrais monsieur
    Bartolo Longo et je lui recommandai vivement de continuer à faire dire des prières pour moi. « Vous voulez
    la grâce, me dit-il, alors faites les Quinze Samedis. Nous commencerons cette pratique dans l'église de Saint
    Jean à Constantinople, le dernier samedi de juin prochain. Nous vous verrons la ». Je suivis exactement son
    conseil et commençai avec les autres fidèles la belle dévotion des Quinze Samedis, sans aucune interruption.
    Nous étions déjà arrivés au Troisième Samedi quand arriva Madame Fortunatina Agrelli, qui, après la
    fonction, entra dans la sacristie, et raconta le miracle qu'elle avait reçu de la Madone de Pompéi le 8 Mai. Et
    entre autres choses, elle disait que la Madone avait elle-même comment elle voulait être priée par ceux qui
    avaient le plus grand besoin de son secours, c'est à dire en faisant trois neuvaines pour implorer les grâces et
    en récitant les 15 Mystères du Rosaire en entier; et enfin trois autres Neuvaines avec en plus le Rosaire en
    entier après avoir reçu la grâce. Encouragé par ces belles promesses, je commençai tout de suite les trois
    Neuvaines à la Vierge de Pompéi, puis la récitation du Rosaire en entier. O Puissance de Marie! Voilà
    qu'après avoir commencé la troisième Neuvaine invoquant la Vierge prodigieuse qui a érigé son Trône de
    Reine et de Mère à Pompéi, j'obtins ma guérison complète; de telle sorte que début août, quand on célébra le
    huitième Samedi, le Troisième Mystère Douloureux du Rosaire, tous mes maux s'étaient évanouis sans en
    laisser aucune trace. Moi que les médecins, les amis, les parents considéraient être un squelette au bord de la
    tombe, je me remis complètement au grand émerveillement et à la plus grande stupeur de ma famille, de tous
    ceux qui m'avaient vu malade, et du médecin lui-même qui, à ce point, n'hésita plus à me remettre son
    certificat. Rempli de joie, je me présentai en pleine forme à Madame la Comtesse et à Monsieur Longo, que
    j'avais si souvent ennuyés par mes lamentations, et ils éprouvèrent une vive joie, bénissant la miséricorde et
    la puissance de la Très Sainte Vierge de Pompéi. Comme preuve de ma complète guérison, je peux affirmer
    que durant l'épidémie de choléra, qui occasionna une véritable hécatombe en ce mois d'août 1884 à Naples,
    j'ai mangé de tout, sans m'abstenir de certaine nourriture qui, à l'époque, était considérée comme nocive pour
    les personne saines et cela parce que j'avais recouvré une santé plus florissante que celle que j'avais avant de
    tomber malade. Pour finir j'ajoute que, en reconnaissance pour toute ma vie de ce remarquable prodige
    obtenu de la Très Sainte Vierge du Rosaire de Pompéi, j'accomplis immédiatement, en signe de
    remerciement, la récitation des trois Neuvaines et du Rosaire en entier, conformément à ce qui m'avait été
    indiqué de faire. (Ignace Ioime) ».


    Sixième Samedi
    Premier Mystère Douloureux
    La prière de Jésus au jardin des Oliviers (Mt 26, Mc 14; Lc 22, Jean, 18)
    Oraison préparatoire
    O mon âme, avant de plonger dans l'océan douloureux de la Passion de ton salut, demande-lui sa grâce et son
    amour afin qu'il fasse tomber sur toi son sang divin. O Coeur très saint de mon Sauveur, par l'excès de votre
    amour qui vous a porté à endurer pour nous une si grande désolation, donnez-moi le recueillement intérieur
    et la componction du coeur, afin que je puisse comprendre l'étendue de vos angoisses lorsque, privé de tous
    secours humains, vous vous êtes contraint à souffrir, ce qui faisait horreur à la nature elle-même! Ouvrez mes
    oreilles pour qu'elles entendent votre voix; illuminez mes yeux pour qu'ils voient vos divins propres
    exemples, amollissez mon coeur afin qu'il devienne sensibles à vos douleurs et craigne désormais tout ce qui
    pourrait les renouveler. Et vous, ô très sainte Mère de Dieu qui, dans la solitude de votre demeure avez senti
    pendant les longues heures de cette nuit cruelle, les tortures préparées pour faire souffrir cruellement votre
    Fils bien-aimé, faites-moi participer aux tourments de votre coeur maternel afin que je déteste en moi-même
    les causes de ses douleur. Ainsi soit-il.
    Considère, ô mon âme, comment le Divin Sauveur, après avoir lavé les pieds de ses disciples, institué en leur
    présence le Sacrement de son Corps et son Sang, et après avoir pris congé d'eaux en des termes émus et
    sublime, s'est rendu suivant son habitude dans le jardin de Gethsémani, afin d'être découvert par ses ennemis
    plus aisément. Et leur à dit: « Restez ici, tandis que je m'en irai prier là-bas.... Veillez et priez pour ne pas
    entrer en tentation » (Mt 26, 36 et 41). Il s'était offert spontanément aux ordres de Dieu son Père, parce que
    lui l'avait voulu, mais il suivit cet ordre de manière à ce que sa douloureuse Passion puisse satisfaire sa
    justice et dans le même temps nous amener à l'aimer; car le but final de ses souffrances était l'amour. Et Jésus
    « commença à ressentir tristesse et angoissse » (Mt 26, 37). Son Père aimant voulait qu'il sacrifiât non
    seulement son corps mais aussi son âme avec toutes ses puissances; et ce fût de la partie la plus noble de son
    Humanité qu'il voulu commencer le sacrifice de la rédemption. Aussi, avant l'arrivée de ses ennemis, il priva
    sa sainte humanité du soutien qu'elle recevait de la Divinité, et, découvrant, dans le même temps, toutes les
    souffrances qu'il aurait à endurer, cette nouvelle l'emmena à une agonie mortelle. Son âme vit se dérouler
    devant elle toutes les souffrances, tous les tourments dont pâtirait son corps; la flagellation, les épines, les
    clous, la croix, le fiel, le vinaigre, les souffrances de son âme: la trahison de Judas, la fuite honteuse de ses
    disciples, le reniement de Saint Pierre, les calomnies des prêtres, les injustices des juges, les affronts des
    soldats, les ignominies faites à sa personne divine, le mépris fait à sa doctrine et à ses miracles, le triomphe
    de ses ennemis, les blasphèmes de la populace, l'abandon dans lequel le laisserait son Père quand il serait sur
    la croix et la douleur vue de sa mère désespérée. C'est alors que la peur et l'ennui, le dégoût et l'amertume,
    l'abattement et la tristesse s'emparèrent de son âme au point de l'en faire mourir. C'est pourquoi il a dit à ses
    disciples: « Mon âme est triste à en mourir » (Mt 26,38). O Coeur affamé de mon aimable Rédempteur,
    comment êtes-vous arrivé à tant de désolation? Qui donc vous a poussé à endurer les angoisses et les
    horreurs de la mort? Ce tourment, qui fut le premier de votre passion, fut aussi, sans aucun doute le plus
    violent, puisqu'il réussit à vous arracher cette prière à votre Père: « Etant allé un peu plus loin, il tomba face
    contre terre en faisant cette prière: Mon Père, s'il est possible que cette coupe passe loin de moi! A laquelle
    vous avez aussitôt ajouté: Cependant, non pas comme je veux, mais comme vous voulez » (Mt 26:39). Vois,
    ô mon âme, ton Jésus, ton Père aimant qui s'adresse aux disciples pour chercher une consolation et qui les
    trouve abattus par sa propre faiblesse. S'adressant de nouveau à son Père, il le trouva ferme et inflexible. « Il
    vient vers les disciples et les trouve en train de dormir. Et il dit à Pierre: Ainsi, vous n'avez pas eu la force de
    veiller une heure avec moi! Veillez et priez pour ne pas entrer en tentation: l'esprit est ardent, mais la chair
    est faible. A nouveau, pour la deuxième fois, il s'en alla prier: Mon Père, si cette coupe ne peut passer sans
    que je la boive, que votre volonté soit faite! (Mt 26, 40-42). Cette prière, il la refit une troisième fois et sa
    tristesse s'était tellement accrue qu'elle semblait plus dans l'agonie d'un moribond que la douleur normale
    d'un homme qui souffre. « Entré en agonie, il priait de façon plus instante » (Luc 22, 44). La lutte qui
    s'ensuivit alors entre la partie inférieure de l'âme pleine de répugnance et la partie supérieure pleine de
    soumission fut la cause d'un bain de sueur de sang si abondant qu'après avoir mouillé ses vêtements, il
    baigna également la terre où il priait. C'est ainsi que s'abandonna Celui qui était le défenseur de tous les
    hommes. Et c'est ainsi que s'avérèrent les paroles du Prophète Royal: « J'espérai la compassion, mais en vain,
    des consolateurs, et je n'en ai pas trouvé » (Ps. 68, 21). O très affligé Jésus, c'est donc ainsi que vous voulez
    gagner mon amour? En assumant la même infirmité et la même misère compagnon des affligés ? O que de
    merveilleux enseignements vous me donnez par ce Mystère!
    O Mon âme, les raisons de cette tristesse mortelle de ton Jésus, comme Il le révéla à la Bienheureuse Battista
    Varani, furent au nombre de quatre: La première: la damnation d'une quantité innombrables d'âmes, malgré
    sa très cruelle mort. « Considère, ô ma chère, disait Jésus à la Bienheureuse, quels furent mon martyre et ma
    douleur de voir que pour tant de membres qui avaient séparés de moi, tant d'âmes seraient damnés! Et
    chaque membre se séparait autant de fois qu'une âme péchait mortellement ». La grandeur et la multitude
    infinie des péchés du monde étaient donc distinctement présent à son esprit avec une claire vision de la
    Majesté Divine offensée par tant de délits rendus plus grave par le mépris de son amour. En outre, bien peu
    d'hommes auraient pu profiter de son amour pour tous. Par conséquent, il ne trouverait d'autre consolation
    que dans la parfaite soumission aux décrets de son père qui voulait qu'il souffrît pour ceux-la mêmes qui ne
    profiteraient point de sa Passion. La deuxième: Les péchés et les peines de tous les élus. « Tous les membres
    des élus, qui étaient sur le point de pécher mortellement, disait le bon Jésus, m'affligèrent et me crucifièrent
    lorsqu'ils s'éloignèrent de moi. Puis, je sentis et j'éprouvais alors toutes leurs amertumes, les martyres, les
    pénitence, les tentations, les infamies de leur vie et aussi les peines de leur purgatoire, comme tant de
    membres de mon corps ». La troisième: la Sainte Vierge, sa Mère, qu'il aimait d'un amour infini, ses chèrs et
    bien-aimés disciples et apôtres pour lesquels son amour avait été plus grand que celui d'un père pour ses fils;
    et Marie-Madeleine, en même temps disciple et pénitente qui, bien que le connaissant peu, souffrit plus que
    tout, de sa Passion et de sa Mort. La quatrième: L'ingratitude du peuple juif, que Dieu avait fait son peuple
    élu et qu'il avait comblé de bienfaits et de prodiges, tout comme celle de son aimé Judas le traitre. Jésus,
    agenouillé devant ce traître, lui avait lavé ses pieds, l'avait embrassé avec la plus grande tendresse, et lui
    avait parlé en toute sincérité de son amour infini, l'ingratitude de toutes les créatures, qui, pire que Judas,
    l'auraient trahi pour de vils plaisirs ou pour de vils intérêts. O Seigneur, quelle part aurais-je pris à votre
    tristesse! Quelles impressions devraient faire votre coeur très pur et innocent mes péchés, mes rechutes, mes
    infidélités, mes lâchetés? Que suis-je malheureux! Ne serai-je donc jamais pour vous un sujet de joie et de
    consolation? Oh combien est différend l'objet de mes peines et celui qui occasionna votre tristesse mortelle!
    O coeur chagriné de mon Dieu, vous vouliez par cette tristesse et cette sueur de sang expier la folle attitude
    des impies et la tranquillité insensée avec laquelle les pécheurs sont endormis sur leur péché sans avoir peur
    d'être surpris par la mort temporelle et éternelle. Vous vouliez expier pour ces joies, ces goûts, ces plaisirs,
    ces désirs de la vie, ces espérances pour lesquelles j'abandonne mon coeur même si votre Loi ne le permets
    pas. Vous vouliez réparer pour ces fausses contradictions de mon coeur et pour mes conversions sans douleur
    intérieure. Vous vouliez sanctifier en moi et en tous les hommes ces mêmes passions de la tristesse, de la
    peur, de l'ennui, du dégoût et de la peine que j'éprouve sur la voie de la vie spirituelle, et vous vouliez me
    consoler quand j'en souffre et ne mériter la grâce de les supporter avec patience, avec résignation, avec joie.
    Vous vouliez me fortifier comme vous aviez fortifié tant de martyrs à défier joyeusement la mort et à me
    préparer à la pénitence comme vous aviez inspiré tant d'autres fidèles à s'exercer dans les plus dures
    pénitences. O comme votre amour est doux, bon et plein de pitié! O Coeur très doux de Jésus, combien je
    vous remercie d'avoir tant souffert! Le sauveur voulut souffrir cette agonie pour te faire comprendre, ô mon
    âme, la valeur de la pénitence des sens, de l'humiliation et de la contradiction de l'amour propre. Pour
    t'enseigner que personne ne sera jamais jugé pour la faiblesse de sa chair, mais pour l'obéissance à la volonté
    de Dieu, il éprouva une tristesses mortelle, proportionnée à sa vertu; et il le fit aussi pour te convaincre que
    Dieu, qui distribue comme il lui plaît, les misères de la vie, ne permettra jamais que celles-ci soient
    supérieurs à tes forces. Il voulut te faire connaître qu'il y avait deux volontés en lui: celle de la faiblesse
    humaine, qui se refuse de souffrir et cherche le plaisir, et celle de la conformité à la volonté de Dieu. Le
    chrétien ne doit pas se croire ennemi de Dieu, parce que sa chair se révolte contre l'esprit et aime ses plaisirs;
    mais il doit tenter de soumettre sa chair et il doit se persuader que celle-ci ne peut nuire à l'esprit tant que
    celui-ci se soumet pleinement à la volonté et aux lois de Dieu. Un Ange descendit du ciel pour consoler Jésus
    non pas parce qu'il lui manquait du courage nécessaire pour combattre la faiblesse humaine, mais pour
    montrer à tous ceux qui souffrent que leurs consolations et leur forces doivent venir du ciel; car Dieu n'oublie
    personne dans l'adversité. Là ou est la souffrance, Dieu est toujours présent. Finalement, Jésus prie son Père.
    Il savait bien qu'il ne pouvait se soustraire à la Passion, mais il voulait te démontrer, ô mon âme, cette vérité
    si nécessaire: que le secours divin ne consiste pas toujours à te délivrer des peines que Dieu t'a envoyées,
    mais à te les faire supporter avec une humble soumission et en pleine et entière conformité, en restant
    toujours unie à Lui, dans son amour.
    Acte de Réparation au Coeur Agonisant de Jésus
    O Coeur paisible et agonisant de mon Sauveur, acceptez, je vous en prie, en échange des trois heures d'agonie
    durant lesquelles vous avez été plongé dans les ondes profondes d'une mer de désolation, cette heure de
    prière et cette journée que je consacre à la mémoire de votre coeur attristé. Acceptez cette sainte Messe à
    laquelle je vais assister et à la Communion que je faire réparation de toute la douleur que vous a causé la vue
    de mes péchés. Acceptez aussi toutes mes douleurs, mes peines, mes contrariétés, non seulement jour, mais
    de toute ma vie. O Coeur aimant de mon Père, de mon Frère, de mon Epoux, Coeur plein de douceur et de
    patience, à quel excès de souffrances vous a poussé votre amour! Et que devez-vous faire de mon amour? Ah
    Seigneur! dans l'amertume de mon âme, je vous dirai: J'éprouve de la douleur de vous avoir déçu et je veux à
    l'avenir vous aimer plus que je ne l'ai fait jusqu'à présent! » Quand donc vous connaîtrai-je, ô mon Dieu?
    Quand donc vous rechercherai-je sans entraves? Quand donc vous obéirai-je sans inconstance? Quand vous
    dirai-je avec un coeur sincère: « Que votre Volonté soit faite »? Prenez mon coeur, ô Jésus, et mettez-le dans
    le vôtre afin que je vous comprennent et vous aime. O Coeur enflammé de la très grande charité, enflammez
    mon coeur par votre amour afin que je puisse vous recevoir dignement, que je sois tout à vous aujourd'hui,
    toute ma vie et pendant toute l'éternité. Ainsi soit-il.
    Prière au Saint Coeur de Marie pour obtenir la conformité à la Volonté de Dieu
    O Bienheureuse Mère de Dieu, ô Vierge Immaculée, que vous fut cruelle la croix de votre ton coeur, en cette
    douloureuse nuit où Jésus, abandonné de ses disciples, fut plongé dans une mortelle agonie! Vos yeux ne
    purent se fermer au sommeil et vous avez passé ces longues heures de l'agonie dans les larmes et les soupirs,
    unie en esprit à votre très doux Jésus. O très douce Mère, vous l'aviez-vu, ce divin Fils, avant qu'il aille à sa
    Passion, pâle mais généreux, venir vous faire ses derniers adieux et vous demander votre bénédiction; vous
    aviez vu son âme blessée et dans ses yeux mouillés, vous aviez vu la Volonté du Père éternel qui le
    condamnait à mort, lui son propre Fils, votre Fils, pour racheter mon âme au prix de tout son Sang et vous
    aviez été condamné en même temps à avoir votre Coeur très pur crucifié au pied de la Croix sur le Calvaire.
    Un océan d'angoisse submergea alors votre doux Coeur déjà blessé par l'acuité du couteau de Siméon.
    Douloureuse nuit s'il en fut jamais pour le coeur d'une Mère comme vous, ô Marie! Quelle âme humaine
    pourra comprendre les prières que vous avez adressées à Dieu ce matin-là et les paroles dictées par votre
    Coeur enflammé ? « O Jésus, mon Fils, disiez-vous, ô mon Fils, mon très doux Jésus, qui vous a enlevé à
    moi? Qui vous a séparé de votre tendre Mère? Pourquoi ne vous vois-je plus, ô lumière de mes yeux? Qui me
    permettra, ô Jésus, mon Fils, de souffrir et mourir pour vous ? » Pourquoi pas mon âme ne se fond-elle pas à
    la vue de votre douleur? O pieuse Mère et la plus affligée entre toutes les mères, vous pliez la tête sous les
    ordres divins, vous buvez le calice jusqu'à la lie avec une parfaite soumission à la volonté de Dieu; et je veux
    vous suivre, et je compatis à vos douleurs. O Marie, vous le reverrez votre fils, mais sur le Golgotha, sur les
    monts de la douleur, crucifié, moribond, sans réconfort. Obtenez-moi, par les angoisses que vous avez
    endurées, par votre parfaite conformité à la volonté de Dieu, que mon coeur devienne semblable au vôtre et
    sois toujours soumis à la sainte Volonté de Dieu. Ainsi soit-il.
    Vertu: La conformité à la Volonté de Dieu
    Pratique: Dès le lever du soleil, préparez-vous à unir votre volonté à celle de Dieu en toutes choses, qu'elles
    soient favorables ou défavorables. Répétez souvent dans la journée cette prière de l'Imitation de Jésus-Christ:
    « Faites de moi, ô Seigneur, ce qu'il vous plaira, car votre serviteur est prêt à vous obéir ». La pratique de
    cette oraison jaculatoire est un moyen très efficace pour arriver à la plus haute la perfection.
    Oraison jaculatoire: O Marie, miroir de patience, soyez mon secours dans les tentations.
    Prières avant la Communion du Sixième Samedi
    Mon très aimé Sauveur, vous n'avez point eu horreur de poser vos lèvres saintes et pleines de vérité sur le
    visage livide et menteur du traître Judas. Vous l'avez même appelé du doux nom d'ami: « Ami, fais ta
    besogne » (Mt 26 50) et vous voulu encore, par un baiser, gagner le coeur de ce malheureux. Hélas mon âme
    est encore plus traitresse que celle de Judas est mon âme: car souvent je vous ai reçu,ô mon Dieu et ensuite
    j'ai blessé cruellement votre coeur si humble et bon! Mais votre patience augmente ma confiance en vous.
    Vous attendiez de Judas une parole de repentir qui l'aurait sauvé. Cette parole je veux, moi, vous la dire et
    vous la répéter cent fois: ô Jésus plein de clémence, mon âme est pleine de remords de vous avoir offensé.
    Pardonnez-moi mon Dieu, pardonnez-moi! Je sens maintenant dans mon âme ces paroles que vous avez
    adressées à Judas: « Ami, fais ta besogne » (Mt 26 50). Seigneur, je suis venu pour rendre à votre Coeur
    Divin la consolation que le lui ai enlevée par mes péchés. Comme je désirerai que la terre m'engloutisse
    quand je vous vois pleurer des larmes de sang pour les péchés que j'ai commis et expier dans une douleur
    amère tous les instants de plaisir dans lesquels je me suis abandonné! Pourquoi donc suis-je né si je dois être
    pour vous un sujet de tant d'afflictions! Ayez pitié de moi, ô miséricorde infinie: je vous en supplie, par la
    tristesse mortelle que vous avez ressentie lors de votre agonie, par le sang versé, par l'amour que vous me
    portez, faites qu'après vous avoir offensé je sois digne de souffrir pour vous. O Ange qui avez réconforté
    Jésus, aidez-moi maintenant à aimer Jésus dans le Sacrement de l'Autel; et vous, mon Ange Gardien, et vous,
    Esprits Saints bienheureux qui entourez le trône de Dieu, Michel, Gabriel, Raphaël, assistez-moi en cet acte
    de sacrifice et d'amour. Et vous, Mère pleine de douleurs pour mes péchés, faites-moi participer à votre
    amour et à votre douleur. O Coeur déchiré de douleur de Jésus, je vous offre le Coeur très aimant et très
    affligé de votre très Sainte Mère, afin d'obtenir la grâce de bien vous recevoir ce matin, en réparation de mes
    péchés et de ceux de tous les hommes. Donnez-moi une étincelle de l'amour que vous me portez, ô Coeur
    aimant de Jésus, afin que je puisse bien me connaître, me haïr et me rendre moins indigne de vous recevoir.
    Levez-vous et allons, avez-vous dit à vos disciples dans le jardin de Gethsémani. Lève-toi et va, ô mon âme,
    voici ton Jésus qui vient au-devant de toi; jette-toi dans ses bras et tu y trouveras la paix.
    On dit ici la prière pour demander la grâce dont on a besoin suivie de la prière de demande à la Vierge de
    Pompéi (voir au 1er samedi)
    Prières après la Communion
    Que votre amour pour nous est immense, ô mon Jésus, mon ami, mon frère et l'époux de mon âme! Plus
    perfide que Judas, je vous ai trahi mille fois et pourtant vous m'avez non donné maintenant le baiser de paix,
    mais vous avez voulu encore vous donner à moi comme nourriture, vous unir à moi et me transformer en
    vous, moi qui ne suis qu'une vile et indigne créature et vous qui êtes un Dieu infiniment grand et infiniment
    bon! Qui suis-je, ô amour divin, pour mériter tant de bienfaits? Vous avez voulu commencer ma rédemption
    avec l'agonie très douloureuse de votre âme bénie et moi, en réparation des outrages de tous les hommes et
    des miens en particuliers, je vous consacre mon âme. Faites de moi, ô Seigneur, tout ce qu'il vous plaira: je
    m'abandonne à vous sans réserve. Je vous consacre ma volonté: rendrez-la conforme à la vôtre. Je vous
    consacre mon imagination: guidez-là, préservez-la des ténèbres impures dont le démon voudrait l'entourer. Je
    vous consacre ma mémoire afin qu'elle ne s'attache qu'à vous; mon intelligence afin qu'elle ne pense qu'à
    vous. Mais vous le savez, ô mon Dieu, je ne suis qu'une pauvre et faible créature; c'est à vous qu'il appartient
    de me changer. O coeur très Doux de mon Jésus, je ne puis vous aimer comme je le dois si vous n'enflammez
    pas mon amour, ni venir à vous si vous ne m'attirez pas à vous, ni même m'appuyer sur vous si vous ne me
    soutenez pas. Et comme tout doit être vôtre, prenez-moi donc, ô Seigneur, possédez-moi, afin qu'étant entre
    vos mains, je ne sois plus à moi. Je m'abandonne à votre amour: guidez-moi, transformez-moi, liez-moi,
    purifiez-moi, faites de moi tout ce qu'il vous plaira, mais ne permettez pas que je me sépare de vous. Les
    pertes, les tentations, les adversités qui m'arriveront désormais deviendront par vos mains divines la source
    de grâces que vous me destinez pour me conduire à la vie éternelle. O Coeur Divin et prévoyant de mon
    Jésus, ô vrai Père de mon âme, ne prêtez pas attention à cette volonté rebelle, faible, inconstante et ennemie
    de mon propre bien. O ma Mère, unissez mon coeur à celui de votre Jésus: changez mon coeur avec le vôtre,
    si humble, si patient, si doux, si pur et conforme à la volonté de Dieu. O Anges du Paradis, et vous Cour
    céleste fondée sur le sang et les souffrances du Divin Sauveur, obtenez-moi l'amour et les grâces qui viennent
    du sang de cet Agneau de Dieu afin qu'avec vous je jouisse des plaisirs de ce très doux Amant. Ainsi soit-il.
    On dit maintenant l'Oraison pour demander la grâce dont on a besoin, suivie des autres Invocations et
    Prières indulgenciées (voir au 1er Samedi)
    Grâces de la Très Sainte Vierge de Pompéi
    À Capri, grâce obtenue par la dévotion des Quinze Samedis
    Le récit suivant, convalidé par l'attestation du médecin, fut publiée dans « Le Rosaire et la Nouvelle Pompéi
    », cahier de Septembre 1887, page 556. Madame Cherubina Licorio, de Capri, après de nombreuses
    souffrances, sut, en Juillet 1886, qu'elle avait un cancer à l'abdomen. Les médecins, Messieurs Masotina,
    Rispoli et Fischetti, déclarèrent nécessaire une opération chirurgicale assez difficile et osée, pour lui éviter
    une mort fatale. Quand elle apprit la nouvelle, la pauvre femme tomba dans un état de dépression terrible et
    avec sa soeur, qu'elle aimait tendrement, elle ne fit que pleurer et prier du matin au soir. Entre temps Madame
    Annunziata Fischetti, ayant appris le cas malheureux de son amie Licorio, s'empressa de lui apporter le livre
    des Quinze samedis du Rosaire, publié à Valle de Pompéi et expédiés par le dit Sanctuaire. Madame Licorio,
    réanimée et réconfortée dans la foi à la lecture du livre, se dédia tout de suite à commencer le pieux exercice
    qui devait se terminer en Novembre. Elle Priait avec foi et espérance, mais s'estimant indigne de recevoir un
    miracle, elle ne voulut point renoncer à tous les moyens humains et a l'efficacité de Dieu, auteur de la
    Science, a donné à la science humaine. Aussi, ayant entendu dire qu'à Florence, il y avait un médecin
    spécialiste en une telle maladies, elle partit pour se faire opérer par celui-ci. Mais elle voulut que cette
    opération se fasse un samedi, afin que la Vierge de Pompéi pût l'aider dans la difficile opération et obtenir
    pour elle une heureuse réussite. Mais la clémente reine de Pompéi, qui ne laisse jamais dépasser en
    générosité par ses fils, et récompense largement les personnes qui l'honorent avec le saint exercice des
    Quinze samedis de son Rosaire, voulut marquer cette journée par un prodige stupéfiant. Le matin du 22
    Novembre 1886, Madame Cherubina accomplissait le dernier des Quinze samedis, à Florence, et au cours de
    ce même matin, elle se présenta chez le docteur pour être opérée. O grâce prodigieuse!... La tumeur avait
    complètement disparu!... Madame Licorio voulut que cette grâce fut publiée pour la plus grande gloire et le
    plus grand honneur de la Sainte Vierge de Pompéi. Le docteur Fischetti accepta d'écrire une attestation dans
    laquelle il décrivait la nature du mal dont souffrait sa patiente et la guérison survenue sans l'opération
    projetée.
    À Pérouse, Madame Esther Boccioli
    Madame Esther Boccioli, de Pérouse, à la suite d'une chute douloureuse, se trouva avec le bras disloqué et
    comme les médecins ne le remirent pas tout de suite en place, l'os resta en dehors de son articulation et son
    mal fut déclaré inguérissable. Après six mois de souffrances qui l'empêchèrent de faire un quelconque travail,
    elle s'adressa à la Vierge de Pompéi par la dévotion des Quinze samedis. Elle commença cette pieuse
    pratique le 24 août 1889, et quatre jours après, sans savoir comment, elle trouva son bras remis en place et
    complètement libre dans ses mouvements. Mesdames Aldina Brugnali, Teresa Boccioli, Anne Bagnolini,
    Luigia Bagnolini sont les témoins de ce miracle. (Du Périodique « Le Rosaire et la Nouvelle Pompéi, 5e
    année).


    Septième samedi
    Deuxième Mystère Douloureux
    La Flagellation de Notre Seigneur (Mt 22, Mc 15, Luc 22)
    Jésus dans les tribunaux. Parcours, ô mon âme, la voie douloureuse que suivit ton Père Jésus, durant les
    longues et cruelles heures de ses souffrances. Souffleté dans la maison d'Anne, il passa dans celle de Caïphe
    où il fut bafoué, déclaré blasphémateur et condamné à mort. Puis enfermé dans une prison, il fut abandonné
    jusqu'à l'aube aux coups, aux railleries et aux insultes d'une soldatesque insolente. Quand il fait jour, on le
    traine dans les rues et on le fait comparaître devant les deux tribunaux païens de Pilate et Hérode. Par ce
    dernier, il est considéré comme fou, et comme tel, on le revêt de la robe blanche de la folie et on l'expose
    ainsi à la risée d'une populace séduite. Admire, ô mon âme, ton Jésus, toujours humble, toujours patient. Il se
    laisse conduire comme un agneau paisible là où la des hommes et la fureur de Satan le tourmenteront. En
    présence des cris, des calomnies et des mépris, il garde le plus profond silence. Et Jésus se taisait pour te
    montrer que quand tu es accusée ou calomniée, tu dois, ô mon âme, t'abandonner à Dieu, et ne chercher que
    pour son amour d'autre justification que le silence. « Maltraité, il s'humiliait, il n'ouvrait pas la bouche
    comme l'agneau qui se laisse mener à l'abattoir comme devant les tondeurs une brebis muette, il n'ouvrait pas
    la bouche » (Is 53,7). C'est ainsi qu'en suivant ce divin exemple, tu acquerras la paix du coeur. Que de saints,
    de solitaires et que d'hommes aux coeurs pacifiques ce silence de Jésus n'a-t-il pas engendrés! Miséricorde,
    Seigneur, miséricorde! Je suis rempli de péchés et vous, vous êtes l'innocence même. Vous aimez vos
    persécuteurs jusqu'à mourir pour eux et moi, je nourris de la vengeance et de la haine pour ceux qui m'ont
    fait même les plus légères injures. Vous permettez à tous de vous juger et moi, je ne consens à être jugé par
    personne. O Bonté infinie, quand donc mon mon coeur sera-t-il changé? O Dieu, mon sauveur, mon Maître,
    je vous confesse mon ingratitude, mon orgueil, ma présomption et je désire, avec votre grâce, imiter votre
    résignation et souffrir en silence dans toutes les peines et injustices qui me seront faites. Je pardonne de tout
    mon coeur à tous ceux qui m'ont offensé et qui m'offenseront dans l'avenir. Par votre amour, je les dispense
    de me rendre l'honneur qu'il m'auront enlevé par leur calomnies car je ne veux d'autre honneur que celui de
    vous servir et de vous aimer. Détruisez en moi tout sentiment d'aigreur et de vengeance, dilatez mon coeur
    par votre charité, afin que je vous aime sans réserve, et qu'en tous ceux qui me persécutent, afin que « je
    devienne tout joyeux d'avoir été digne de subir des outrages pour le Nom de Jésus ». (Ac 5, 41).
    Jésus dans la prison. Retiré de prison, Jésus est trainé avec ignominie à travers les rues de Jérusalem afin de
    le rendre odieuse et méprisable aux yeux du peuple. Celui-ci en effet, qui ne juge que sur les apparences, le
    traite de maudit, de séducteur, d'insensé. Il est remis entre les mains de ses bourreaux qui le conduisent
    devant Pilate. Dans les rues on lui fait subir mille outrages et mille violences. Il n'entend autour de lui que
    blasphèmes. On le tire par des cordes, on le pousse avec le fer des lances, on le force d'avancer sans lui
    laisser le temps de se reposer, lui qui est exténué de fatigue et accablé par les souffrances d'une nuit entière.
    Quand il tombe, on le recouvre de coups et d'injures comme le plus méprisable des hommes. C'est ainsi que
    le vit le Prophète Royal: « Et moi, ver et non pas un homme, risée des gens, mépris du peuple » (Ps. 22,
    7). C'est ainsi que du jardin de Gethsémani au Calvaire, en moins de douze heures, on lui fit accomplir six
    voyages durant lesquels il ne cessa de montrer la plus inaltérable patience inaltérable, la plus profonde
    humilité, la plus infinie charité, la plus incroyable pénitence. Réveille-toi, ô mon âme, sors de
    l'assoupissement et de la léthargie dans laquelle tu es plongée et considère les femmes qui, avec Marie,
    parcourent les rues de Jérusalem en les baignant de leurs larmes et en remplissant l'air de leurs
    gémissements. Reconnais que parmi elles la plus belle des créatures, la plus sainte des femmes, la plus
    désolée des mères, reconnais Marie, mère de Jésus, ta mère, qui va à la recherche du bien-aimé de son âme,
    et qui demande partout si quelqu'un l'a vu. O très douce Marie, après avoir passé de longues heures en
    oraison, vous avez appris que votre fils était entre les de ses ennemis. Mais quand il fut pris et mis en prison
    à la merci des injures et des humiliations des soldats, et que Jean vint vous faire le récit de ses tourments et
    vous annonça sa condamnation à mort par le Sanhédrin, qui peut exprimer la douleur de votre coeur? Mais
    toujours soumise à la volonté de Dieu, vous ne vous êtes pas laissée aller à des transports de désespoir
    auxquels se donnent habituellement les femmes affligées Et bien que crucifiée par une douleur incroyable,
    vous n'avez montré qu'une parfaite soumission. Et vous avez répété: « Voici la Servante du Seigneur, qu'il me
    soit fait selon votre Parole ». Le soleil n'est pas encore levé et vous quittez votre demeure pour retrouver
    Jésus et l'accompagner jusqu'au pied de la croix. Mais voici qu'au détour de la rue qui conduit au palais de
    Pilate, un peuple agité surgit comme une marée. C'est une foule immense qui traîne, au milieu des cris
    moqueurs et de hurlements de blasphèmes, un homme chargé de chaînes, les mains liées derrière le dos, le
    visage défais, les cheveux en désordre, les traits défigurés par les crachats et le sang qui le rendent
    méconnaissable. Aux battements de votre coeur, ô Marie, vous avez reconnu au milieu de cette foule féroce,
    votre Fils innocent. Sous les malédictions de la populace et le triomphe de ses ennemis, revêtu d'une robe
    d'ignominie, le Fils de Dieu, doux sous les outrages, tranquille sous les coups, ne proféra ni le moindre
    murmure, ni la moindre lamentation. Ce Divin Agneau, se trouvant au milieu des loups, désirait revoir sa
    sainte Mère, parce que ceux qui aiment, quand ils sont dans le malheur, ressentent plus vivement l'absence de
    leurs amis et ils en désirent ardemment la présence même si cela doit être pour eux une plus grande douleur.
    Mais vous, Vierge bénie, vous n'avez pas pu voir votre fils, et Lui n'a pu avoir cette satisfaction. Permettez
    que je vous accompagne jusqu'à ce vous puissiez le revoir et vous consoler en lui.
    La flagellation. Considère, ô mon âme, que Pilate, bien qu'ayant reconnu l'innocence de Jésus, le condamna à
    être flagellé en public pour satisfaire la cruauté du peuple juif, espérant par là le soustraire à la mort. Quelle
    justice, grand Dieu! Condamner un innocent juste à la seule fin de donner raison à la haine de ses
    accusateurs! On fait entrer Jésus dans le prétoire et on le dépouille de ses vêtements, sans qu'il oppose la
    moindre résistance et sans qu'il profère le moindre murmure. Il offre à son Père Éternel, avec un coeur plein
    d'amour, sa chair innocente qui va être lacérée et son sang précieux qu'il désirait depuis si longtemps
    répandre pour nous. Il est donc lié à une colonne et sans égard pour la loi des juifs qui défendait de donner
    plus de quarante coups, les soldats, pour contenter leur instincts sanguinaires, appliquent à Jésus la loi des
    romaine qui permettait la flagellation illimitée. Une entière cohorte de soldats entoure la place, formant un
    cercle de fer et deux bourreaux musclés arrivent, suivis par d'autres encore plus robuste et plus fiers, se
    saisissent d'une masse de verges et de fouets en cuir et de cordes pleine de noeuds. Vois, ô mon âme, ton
    Jésus, tranquille, comme s'il était convaincu de tous les délits qu'on lui imputait, débout, lié à une colonne.
    Qui pourrait dire combien il a souffert de désolation et de douleur? Dès les premiers coups, sa chair virginale
    est battue, brisée, labourée et toute recouverte de sillons sanglants. Les fouets lui enlèvent des lambeaux
    entiers de chair et les coups retombent sur les plaies vivre créant de nouvelles blessures sur les anciennes.
    Quel spectacle atroce et sanguinaire! Qui peut se le représenter sans en frémir! Ils le battent sans interruption
    et Lui n'émet aucune plainte: ils le lacèrent si cruellement que son corps n'est plus qu'une plaie. O divin
    Jésus, est-ce le tourment si cruel et si honteux que vous vouliez souffrir pour nous, et auquel vous avez voulu
    être soumis pour expier nos péchés? Et comment puis-je encore vous offenser? O mon Dieu, a quel titre, je
    mérite que vous souffriez autant pour moi? Vous aviez prédit tout ceci à travers les prophètes. « Sur mon dos
    ont labourés les laboureurs, allongeant leurs sillons... » (Ps. 129, 3) « Oui, Dieu m'a livré à des injustes... Il
    ouvre en moi une brèche » (Jb 16,11.14). « De la plante des pieds à la tête, il ne reste rien de sain. Ce n'est
    que blessures, contusions, plaies ouvertes, qui ne sont pas pansées, ni bandes, ni soignées avec de l'huile » (Is
    1,6). « Mais lui, il a été transpercé à cause de nos crimes, écrasé à cause de nos fautes » (Is 53, 5). O mon
    Dieu, tout ceci pour nos péchés! Comment? Pour des criminels comme moi, vous avez subi un tel supplice?
    Pour moi, coupable de tant de péchés, vous avez enduré des douleurs aussi excessives? Que ne ferai-je pas, ô
    mon Sauveur, pour vous et pour expier mes fautes! Voici, mon âme, le modèle de la pénitence, d'après lequel
    tous les Saints ont appris à traiter leur propre corps pour le soumettre à l'esprit. Car pendant notre vie
    mortelle, notre âme n'a pas de plus grand ennemi que notre chair qui, toujours rebelle, n'accepte ni frein, ni
    joug, suis sans retenue ses inclinations terrestres favorisée par les sens, va au-devant de ses désirs avec une
    telle violence que l'esprit en est souvent opprimé et cette chair lui donne, à elle seule, plus de difficultés que
    tous ses autres ennemis réunis. Voilà donc pourquoi les chrétiens, après la venue de Jésus-Christ, ont
    commencé à pratiquer de grandes austérités, autrefois inconnues, telles que l'usage des cilices, des chaînes de
    fer, les disciplines, et la volonté continuelle de la mortification des sens; et tout ceci par peur de voir,
    d'entendre, de dire ou d'apprécier quelque chose qui pourrait contaminer la pureté de leurs coeurs. Car il faut,
    par la mortification du corps, prévenir la tentation et la chute. L'apôtre Saint Paul disait: « Je meurtris mon
    corps au contraire et le traine en esclavage » (1 Cor 9, 27). En effet, si toute la sainteté de David et la sagesse
    de Salomon n'ont pu les empêcher de tomber, quel sera le sort de ceux qui, durant toute leur vie, le cherchent
    qu'à contenter leur propre corps? C'est donc pour expier et mettre des barrières à ce dérèglement si commun
    chez les hommes, que le Sauveur a voulu que sa chair innocente soit si cruellement lacérée.
    Prière à Jésus flagellé
    O mon Dieu, ô mon amour, ô vie de mon âme, me voici devant vous, touché et pénétré de douleur et
    d'émerveillement, à tel point que je ne puis trouver aucune parole pour l'exprimer; mais je me prosterne à vos
    pieds sacrés, je baise cette terre baignée de votre sang sacré et je pleure mes péchés, cause de vos si grands
    tourments et ici, je confesse mes fautes, et ici, j'attends votre miséricorde. Je ne m'en irai pas de ce lieu: je
    veux rester ici immobile pour contempler ce spectacle. O sang très précieux et très saint de mon Seigneur
    flagellé, je vous adore. Je ne m'éloignerai jamais de vous, ô mon Dieu, et je resterai enlacé à vos pieds,
    jusqu'à ce que vous m'avez lavé et purifié avec ce précieux baume, qui seul peut guérir mes plaies. Ainsi soitil.
    Vertu: La pénitence.
    Pratique: Mortifiez vos sens, instrument de péché et cause des douleurs de Jésus, en vous privant d'un mets
    qui vous plaît, en vous levant plus tôt que d'habitude, ou en passant une heure dans le silence. Privez-vous
    aussi de quelque plaisirs permis. Pratiquez surtout la modestie et tenez les yeux baissés. Ne satisfaites point
    la curiosité que vous avez en vous de vous intéresser aux affaires d'autrui. Récitez le Rosaire à genoux.
    Oraison jaculatoire: O Marie, refuge des pécheurs, je place en vous toute mon espérance.
    Prières avant la communion du Septième Samedi
    Et voici le moment, ô mon Jésus, où votre chair si pure et si innocente a été lacérée pour moi. Vos veines ont
    été ouvertes et déchirées et votre sang est apparu pour me sauver. C'est le moment où votre très saint Corps a
    été labouré par des coups cruels. Comment puis-je, sans frémir, vous contempler ainsi lacéré et battu? O mon
    Jésus, par votre flagellation, vous avez voulu que votre corps soit plein de plaies et d'ouvertures afin que vos
    fils puissent y entrer, y établir leur demeure et y trouver leur douce nourriture. Soyez toujours loué, ô mon
    Seigneur! Que les anges, le ciel, la terre ainsi que tous les hommes vous bénissent éternellement! Je n'ai pas,
    ô mon Dieu, le courage nécessaire d'imiter la pénitence de vos serviteurs, mais de cet Autel vous me
    procurez un remède plus doux: celui du Sacrement de votre Corps et de votre Sang qui me donnera la force
    de vaincre les tentations de péché de la chair et de me préserver des rechutes. Par la Sainte Communion et la
    méditation de vos Mystères vous me donnez la haine du péché et vous me conduisez à avoir une grande
    confiance en vous, vous qui avez voulu si fièrement être persécuté pour moi. Vous m'inspirez une haute idée
    de la sainteté Dieu et de la la sévérité de ses jugements car il fit tomber sur votre tête innocente la rigueur de
    sa justice, uniquement parce que vous aviez pris l'apparence du pécheur. Vous ravivez mon espérance en
    vous recevant, c'est pour moi le meilleur moyen de payer toutes mes fautes et de ne pas tomber dans le
    désespoir. Ô Marie, Mère très affligée, vous avez entendu le coups de la cruelle flagellation: Vous étiez dans
    le prétoire quand la tempête des péchés de les hommes s'est déchaînée sur le le dos innocent de Jésus. Vous
    avez vu surgir ce sang que vous lui aviez donné: ayez pitié de moi, qui, par les plaisirs coupables de mon
    corps, ai été la cause de la Flagellation de Jésus Obtenez-moi la grâce d'éprouver les mêmes douleurs que
    votre Fils, de haïr mes péchés et d'être en ce moment lavés par le sang très de « l'Agneau de Dieu qui enlève
    le péché du monde » (Jn 1, 29). J'ai lacéré votre Coeur et je voudrais le guérir en m'unissant à celui de votre
    fils dans une union d'amour inséparable. O Jérusalem céleste, continuellement baignée par les sources du
    Sauveur, et qui retire de ses plaies toute sa beauté, faites tomber sur cette terre stérile quelques gouttes de ces
    eaux bienfaisantes dont vous possédez la source. Aimez, bénissez pour moi ce Dieu de Miséricorde.
    Remplacez-le ô bienheureuses âmes, avec votre amour et la lumière dont vous êtes remplies; dissipez les
    ténèbres qui embrument mon intelligence; faites fonde par une étincelle de votre flamme sacrée la glace de
    mon mon coeur, afin que je brûle avec vous du même feu qui vous a consumées. Ainsi soit-il.
    On dit ici la prière pour demander la grâce dont on a besoin suivie de la prière de demande à la Vierge de
    Pompéi (voir au 1er samedi)
    Prière après la Communion
    Le Prophète David a dit: « Le passereau même a trouvé une maison, et l'hirondelle un nid pour elle, où elle
    pose ses petits » (Ps 84, 4). Et Vous, Seigneur Jésus, vous avez ajouté que « Les renards ont des tanières et
    les oiseaux du ciel ont des nids » (Lc 9: 58). La maison que vous avez préparé pour mon âme, ô mon doux
    Sauveur, est dans vos plaies. Et c'est dans elles que mon âme trouvera l'aliment pour se nourrir, le refuge
    contre la fureur de la justice divine, l'abri contre la violence des tentations, des tristesses de la vie. O Coeur de
    mon coeur, ô vie de mon âme! Pilate vous a reconnu innocent, mais parce qu'il était cruel et injuste, il vous a
    fait flageller pour satisfaire vos ennemis, mais il vous a également satisfait vous qui, durant toute votre vie,
    avez désiré vous voir couvert de sang et comblé d'opprobres. Ce feu sacré qui brûle dans votre coeur est
    insatiable: il veut tout consommer, et vous, vous vous êtes consumé en entier au nom de l'amour que vous me
    portez. Aujourd'hui le sacrifice est complet. Pendant trente-trois ans, vous vous êtes épuisé en privations, en
    prières pour moi, en jeûne et même en tentation; maintenant vous avez fait le sacrifice de votre honneur, de
    votre doctrine, de votre Sainteté, de vos amis, et non content de me donner tout votre sang, vous avez voulu
    aussi vous dépouiller de votre chair dont les lambeaux parsèment le Prétoire! Que puis-je faire? Il est juste
    que je me sacrifie pour vous, ô mon trésor, ô mon amour, ô vie de mon âme. Me voici: je m'offre tout à vous,
    ô mon Jésus. Permettez que je sois attaché à cette colonne à votre place et que je partage les coups que vous
    recevez. Uni à vous par la Sainte Communion durant le sacrifice de la Messe, je vous offre mon amour avec
    toutes ses puissances et mon corps avec tous ses sens. Je ne me plaindrai plus, à l'avenir, de tous les malheurs
    qui m'arriveront, mais je les accepterai parce qu'ils viennent de votre main. Faites de moi ce qu'il vous plaira.
    Battez, corrigez et purifiez ma misérable pécheresse: mais serrez-moi toujours contre votre Coeur paternel,
    contre vos plaies dignes d'amour. Faites que je n'aime et n'apprécie que la croix. Et si ma chair se rebelle,
    redoublez, afin qu'elle soit entièrement soumise à votre esprit. Par votre Apôtre Saint Paul, vous m'avez dit
    que « le sans du Christ purifiera-t-il notre conscience des oeuvres mortes pour que nous rendions un culte au
    Dieu vivant » (He 9, 14). O Agneau de Dieu, qui effacez les péchés du monde, jetez un regard sur ce lépreux
    rempli d'ulcères, blessé des pieds à la tête et plein de péchés et d'imperfections. Lavez-moi avec ce le sang
    qui s'écoule de tout votre Corps. Vous qui avez dit à Saint-Pierre: « Si je ne te lave pas, tu n'as pas de part
    avec moi » (Jn 13, 8). O Seigneur, voici ma tête, mes mains, mes désirs, ma volonté, mon intelligence, mes
    oeuvres, mes pensées, mes affections, tous mes sens: lavez-moi complètement car tout est contaminé;
    guérissez tout, car tout est malade. Changez-moi par la vertu de votre sang précieux, afin que je puisse
    m'unir à vous, ô pureté infinie, et que je puisse entièrement vous servir, ô Agneau si pur! Car vous êtes en
    même temps mon berger, mon guide, ma nourriture. Enflammez mon coeur de votre amour divin, but de
    votre flagellation, le condensé et la perfection de la loi, le centre de tout le paradis et le terme de mes soupirs,
    de mes pleurs, de mes préoccupations de la vie et de la mort. Amen.
    On dit maintenant l'Oraison pour demander la grâce dont on a besoin, suivie des autres Invocations et
    Prières indulgenciées (voir au 1er Samedi)
    Grâces de la Très Sainte Vierge de Pompéi
    A Lecce, une retentissante conversion
    Le premier jour de l'an 1890, jour au cours duquel la Vierge de Pompéi devait recevoir du Pape du Rosaire,
    Sa Sainteté Léon XIII, la plus grande exaltation, puisqu'il rendait son culte universel dans le monde, dans la
    belle et pieuse ville de Lecce survenait un acte de miséricorde dont on ne lit de semblable que dans les
    premières pages de l'histoire du christianisme. Ce fait fut publié dans le Périodique « Le Rosaire et la
    Nouvelle Pompéi », Cahier VI, 1890. Dans la vaste église du Rosaire de Lecce, en présence d'une foule de
    seigneurs, d'avocats, d'étudiants et d'artistes, dont est composée la population de cette ville très cultivée, se
    présente à l'Autel, pour le Sacrifice Divin, un prêtre qui, après trente années d'un ignoble son divorce de sa
    Vierge épouse, l'Église de Jésus-Christ, venait, entre les larmes de repentir sincère et une confession publique
    de ses fautes, offrir à Dieu, pour la première fois après un si long intervalle, la victime de l'expiation et du
    pardon. La foule mêla ses larmes à celles du repenti, lequel, nouveau Saül, de persécuteur du Christ était
    devenu, par un grand miracle de la Vierge de Pompéi, un vase d'élection. Le nom de ce prêtre, qui donnait au
    monde un nouveau témoignage de la puissance de la Mère de Dieu, invoquée sous le titre du Rosaire de
    Pompéi, était connu pour son désaveu public et de la confession publique. Il s'agissait du Révérend Pasquale
    Bortone. Ce fait extraordinaire est relaté par le vénérable Père de ce diocèse, Son Excellence Monseigneur
    Luigi Zola, Evêque de Lecce lequel à cause d'un sentiment de tendre affection qu'il portait à notre reine de la
    vallée du Vésuve, se déclare fortuné de pouvoir témoigner au monde un si important prodige octroyé par la
    Vierge à sa ville si aimée de Lecce dans laquelle revenait au bercail une brebis perdue. C'était en 1860 que
    Don Pasquale Bortone, prêtre de la ville de Lecce, pris par la nouveauté des temps, et par des passions de
    jeunes, voulut ébranler le doux joug du Seigneur. Oubliant l'excellente dignité où l'avait porter Dieu et
    n'attachant aucune considération aux liens indissolubles qui le liaient à Dieu et à l'Église, il voulut d'une
    manière misérable, apostasier. Le voilà, ce nouveau fils prodigue, qui va, errant de-ci de-là, loin de la maison
    paternelle, et portant toujours vifs dans l'âme, le remords cruel qui, jour et nuit, le torture à la pensée de la
    trahison faite à son Dieu. Il disait dans sa confession publique: en vain je cherchais à me par des distraire par
    des passe temps et des divertissements; en vain je cherchais la paix, même si ma nouvelle situation était
    flatteuse et distrayante. Les remords étaient toujours à à me déchirer l'âme et à m'empêcher de fermer les
    yeux pour dormir. Il est Inutile de dire qu'une fois le premier pas fait, il s'enfonça de plus en plus dans
    l'abîme. Et pourtant Bortone, une fois brisée la foi en Dieu jurée a cours de l'ordination, ajouta dépravation
    sur dépravation. Il passa trente années dans cette vie de péché. Une chose lui resta de sa jeunesse: tout au
    long de la vie misérable qu'il menait, il n'oublia jamais Marie. Que ceux qui liront cette relation notent bien
    la miséricorde de cette éminente Dame! Je priais toujours la Madone, bien que sans confiance, écrivait-il luimême.
    En 1888 Bortone retourna dans sa ville natale, Lecce, mais en si mauvaise santé qu'il faisait pitié.
    Dans le certificat médical qui fut publié dans le dit Périodique, on constate que le malheureux, par des
    erreurs de diététiques, souffrait de problèmes graves du système nerveux, de paralysie incomplète des sens et
    du des nerfs moteurs de presque tout son corps qui lui occasionnaient des tremblements continuels aux
    membres inférieurs et supérieurs avec un affaiblissement considérable de ses forces. Il avait aussi des
    problèmes mentaux; en effet, il croyait que tout le monde lui en voulait et pour cela il se méfiait presque
    toujours aussi bien des personnes que des choses. Sans la santé et sans la grâce de Dieu qui insuffle la
    patience et la résignation dans la maladie, Don Pasquale Bortone se laissa aller au désespoir et par deux fois
    il tenta de se suicider. C'est dans cet état qu'il fut trouvé par le Docteur Luigi Sellitto de Lecce, lequel, appelé
    pour le soigner et constatant la gravité de l'état du malheureux, déclara franchement qu'il n'avait aucun espoir
    en sa guérison. Je le soignais pendant près de quatre mois, sans obtenir aucun bon résultat, écrivait le
    médecin dans son attestation. Qui plus est, la paralysie qui avait atteint les bras et les mains le réduisit à un
    point tel qu'il ne pouvait plus apposer sa signature sur son brevet de pension qu'il devait percevoir chaque
    mois. L'infortuné eût la chance d'être accueillie dans la famille de son neveu, Maître Nicolas Bortone, avocat
    au Barreau de Lecce. Celui-ci, qui avait une profonde piété, ajoutée à un zèle apostolique pour le Sanctuaire
    de Pompéi et à une tendre dévotion pour la Très Sainte Vierge invoquée sous ce titre prodigieux, s'était
    depuis peu, adressé à ce Sanctuaire pour obtenir des prières de la part de toute la Confrérie et surtout des
    Orphelins de la Madone de Pompéi. La fête solennelle du Rosaire de 1889 arriva et ils se mirent à prier la
    Vierge du Rosaire de Pompéi, avec la Neuvaine, pour obtenir les grâces dans les cas les plus désespérés. Et
    pour avoir plus de force sur le coeur de notre Reine clémente, Nicolas Bortone unit les prières qui étaient
    dites chez lui à celles récitées par les orphelins dans le sanctuaire. Tant de foi et tant de prières firent que la
    Vierge n'abandonna jamais cette âme, même si elle était dépravée. Pasquale Bortone, torturé par le remords,
    essaya même quelques fois de se réconcilier avec Dieu, mais quand on lui intimait de faire un désaveu public
    en réparation des scandales publics, il se montrait réticent et se mettait même en colère ou entrait dans une
    fureur noire. Il était inscrit à la Franc-Maçonnerie. Les choses durèrent ainsi jusqu'en fin Novembre 1889.
    C'était le 29 de ce mois-là au cours duquel tous les fidèles adressent leur âme affectueuse à la Vierge
    Immaculée, en commençant la Neuvaine préparatoire à la fête du 8 Décembre. La famille de l'avocat Bortone
    eût le courage de proposer au malade de commencer avec eux, tous ensemble, une neuvaine à la prodigieuse
    Vierge de Pompéi pour obtenir au moins un soulagement à tant de souffrances corporelles en accordant le
    bénéfice du sommeil. Le malade consentit et ils commencèrent tous ensemble la Neuvaine à la Vierge de
    Pompéi, selon la méthode du livre en usage dans ce sanctuaire. Le premier triduum était accompli. C'était
    durant la nuit du dimanche 1er décembre, quand Bortone vit en rêve, mais distinctement, la bienheureuse
    Vierge, exactement celle qu'on vénérait à Pompéi, qui lui dit: « confesse-toi et réconcilie-toi avec Dieu, il est
    encore temps de le faire ». Cela lui procura une grande émotion qui lui donna tout d'abord à penser; puis il
    finit par ne plus attacher d'importance à la Vision, qui ne pouvait plus être que la conséquence d'un rêve, et il
    n'en parla donc à personne. La nuit suivante, la Bienheureuse Vierge lui apparut de nouveau et, avec des
    paroles plus pressantes, le poussa à la plus totale réconciliation avec Dieu, et lui assura qu'il triomphera. «
    Fais vite, lui répéta la Madone, appelle le Prêtre et confesse-toi et tu auras le triomphe. Le jour de ma fête, tu
    devras communiquer ». A ces paroles, Bortone devint un autre homme. Et la Reine bénie, qui est généreuse
    non seulement en grâces spirituelles mais aussi prodigieuse en bénéfices temporels jusqu'à rappeler au Coeur
    de son Fils, les âmes perdues, lui redonna, avec la santé de l'âme celle aussi du corps. La paralysie de cette
    personne exténuée et fatigué disparut soudain. Ce malade, qui ne pouvait même plus se supporter à tel point
    qu'il était prêt à se suicider, se leva du lit, guéri. Il lui tardait d'être au lendemain. Le jour à peine levé, il fit
    appeler le curé de Sainte Marie del la Porte, le Révérend Don Giuseppe Caprioli. En pleurant, il lui raconta
    ce que la Vierge avait fait pour lui et lui demanda une feuille de papier et ce même Bortone qui, comme le
    certifie l'acte notarié, ne pouvait signer ni même apposer sa propre signature, écrivit d'une main ferme son
    désaveu et le remit à son évêque. Voici sa déclaration textuelle: «Je soussigné, Don Pasquale Bortone, Prêtre,
    par la grâce de Dieu et sous la protection de la Très Sainte Marie de Pompéi, désavoue tout ce que j'ai pu dire
    ou faire contre Dieu, l'Eglise et les obligations dues à ma charge. Je prie Dieu et la Très Sainte Marie de
    toujours m'aider si tant est qu'avec une vie de bonté je puisse réparer le scandale donné et mourir dans sein
    de l'Eglise catholique. Lecce, le 3 Décembre 1889. Bortone Pasquale, Prêtre. » Cette nuit là, il dormit
    paisiblement. C'était la première fois, après trente années de remords, qu'il goûtait la douceur du repos d'une
    conscience réhabilitée dans la grâce divine. Peu de jours après, de sa propre main, il écrivit une relation sur
    la grâce miraculeuse qu'il reçut de la Vierge. La conversion fut complète, et lui qui, d'abord par un sentiment
    respect humain, non seulement ne voulait pas faire une rétractation publique, mais qui, de plus,
    recommandait au Curé de Caprioli de ne pas se faire remarquer lorsqu'il venait lui rendre visite, une fois
    publiée la rétractation, acheta plusieurs copies du périodique de Lecce « le Vexille de la vérité » qui la
    publiait, pour l'envoyer aux divers endroits ou il avait fait scandale, en vivant comme séculier alors qu'il était
    prêtre. Accomplissant finalement tout ce prescrit l'Eglise en de semblables circonstances, l'Evêque de Lecce,
    Monseigneur Zola, put le réhabiliter au ministère sacerdotal. Il lui fit faire d'abord une retraites de quelques
    jours pour un cours d'exercices spirituels. Puis il l'admis à la célébration du Divin Sacrifice. Pour cela, il fut
    décidé que ce jour solennel serait le 1er de l'An 1890. L'église choisie pour cette belle fonction fut la grande
    église du Très Saint Rosaire de Lecce. L'annonce de ce fait et de l'évènement tout nouveau qui devait
    s'accomplir, attira à l'église une foule immense, composée non seulement d'artistes et d'ouvriers qui
    formaient la population de Lecce, mais également de l'aristocratie et de la jeunesse studieuse ainsi que des
    célébrités les plus nobles du Barreau. Et en ce jour solennel, le Père Don Pasquale Bortone, réconcilié avec
    Dieu et l'Eglise, célébra le Saint Sacrifice, après presque trente années d'interruption. En ce matin du mardi 3
    Décembre, sous l'empire de la ferveur de sa récente conversion, il avait manifesté sa détermination de
    vouloir se confesser sur la place publique afin de réparer le scandale notoire. Le prudent Evêque approuva le
    désir ce cette volonté mue par une main très puissante, mais au lieu de la place, il préféra assigner l'église. Et
    le révérend Bortone, une fois accompli le Saint Mystère, voulut raconter lui-même, de sa propre bouche, au
    très nombreux auditoire les prodiges de Marie du Rosaire de Pompéi, qui l'avait converti et guérit et il
    demanda à tous pardon des scandales qu'il avait commis. Tous ceux qui étaient dans l'église ne surent pas
    retenir leurs ses larmes, tant était leur commotion car tous reconnaissaient en cet homme un prodige digne de
    la Miséricorde de Marie. Et c'est ainsi qu'ils sortirent de l'église tout en louant et bénissant la puissance de
    cette Dame qui, en ce jour, a ouvert, de son Trône de Pompéi, une nouvelle source de grâces en faveur des
    pécheurs. Le converti se retira du monde, s'enferma dans le Sanctuaire de Lecce, et voulut réparer les
    scandales commis en menant une vie vraiment pénitente. Aujourd'hui, par ce fait merveilleux et
    extraordinaire, s'ouvre à l'esprit des hommes un pan de l'énigmatique rideau qui recouvre le Mystère Divin
    enveloppant le Sanctuaire de Pompéi. Aujourd'hui, les desseins de Dieu sur cette nouvelle Arche du Salut
    commencent à se manifester aux hommes de bonne volonté avec une clarté lumineuse qui n'est presque plus
    la foi. Pour quelle raison donc Dieu a-t-il privilégié d'un aussi particulier amour les séculiers et les pécheurs
    à Pompéi? A présent, mes frères, après avoir lu le nouveau triomphe de la Reine des Victoires, vous
    répondrez vous-mêmes: Que Dieu choisissait, dans son Temple de Pompéi, des séculiers et des pécheurs
    pour les convertir et les sauver par l'entremise de sa Mère, et après ceux-ci, une longue liste de pécheurs
    serait convertie en de nouveaux esclaves fidèles à la Reine du Ciel, et en de nouveaux propagateurs de ses
    miséricordes inouïes. Voici donc écarté un peu du mystère: le Temple de Pompéi, fait par des pécheurs, est
    destiné par Dieu, à la confession des pécheurs.
    Palerme, Soeur Silvia Manzella est prodigieusement libérée de la phtisie grâce à la dévotion des
    Quinze Samedis
    « Le 3 Janvier 1906, je fus prise de fièvre accompagnée de sueurs, de toux et de douleurs au dos et à la
    poitrine qui me donnèrent à présager quelque chose de grave, surtout pour une constitution aussi fragile que
    la mienne. J'ai voulu faire analyser mes crachats et de l'analyse il résultat qu'il étaient plein de bacilles de
    Koch. Entre temps, la maladie poursuivait son cours, et les soeurs du Couvent m'exhortaient à prier la Vierge
    de Pompéi pour obtenir la guérison. Je commençais alors les Quinze samedis: mes élèves priaient elles aussi
    avec une une foi très vive et une grande ferveur. C'était là demander une grâce extraordinaire, un vrai
    prodige: mais la puissance miséricordieuse de Marie a des limites? A ce moment-là, la fièvre commença à
    cesser, la toux a diminué petit à petit, l'expectoration disparut complètement. A la fin des Quinze Samedis, on
    envoya de nouveau au laboratoire l'expectoration et le résultat fut meilleur vu qu'on y trouva très peu de
    bacilles. On recommença les Quinze samedis et à son terme la bonne Mère Supérieure voulut que fût
    analysé, pour la troisième fois, mon crachat. Et consolante stupeur! Le, cette fois fut complètement négatif.
    Pour plus de sûreté, il fut également demandé au laboratoire de l'hôpital d'en faire l'esamen d'où l'on obtint la
    même réponse: complément négatif. Le premier dimanche d'octobre, Fête du Très Saint Rosaire,
    complètement rétablie, je pus me joindre aux autres soeurs et aux élèves, pour remercier, dans la chapelle, la
    Sainte Vierge du Rosaire de Pompéi. Et maintenant je ne souffre plus rien, j'ai passé un hiver très rigoureux
    en pleine forme et je suis si bien remise que tous ceux qui me voient en restent surpris. Il faut en remercier
    infiniment la glorieuse Mère de Miséricorde et Reine des victoires! Palerme, le 23 Janvier 1909. Soeur Silvia
    Manzella, Soeur des Pauvres » (Du Périodique Le Rosaire et la nouvelle Pompéi », XXVII année).
    À Sienne, Soeur Marie Catherine Prunetti, bénédictine, obtient la guérison grâce à la dévotion des
    Quinze Samedis et à la récitation du Rosaire
    « Pour la plus grande gloire de Dieu, j'envoie la narration de la prodigieuse guérison obtenue, y incluant le
    certificat médical où on relèvera la grave maladie dont j'étais atteinte. Ayant perdu tout espoir de guérison,
    abandonnée par les médecins et résignée à la volonté divine, j'avais, à l'âge de vingt-huit ans, déjà fait le
    sacrifice de ma vie. Il n'en demeurait pas moins que je commençai les Quinze samedis à la Très Sainte Vierge
    du Rosaire de Pompéi. Le 6 août, je me senti poussée, avec une plus grande foi à m'adresser à la puissante
    reine puissante: « Chère maman, je dis-je, Saint Stanislas, à l'occasion de votre glorieuse Ascension au Ciel,
    vous supplia de venir au Paradis pour célébrer cette fête, et il fut, par vous, exaucé. Je n'ose point, à cause de
    mon indignité, vous demander autant, mais si c'est conforme à votre sainte volonté et à celle de Jésus, je vous
    demande la grâce de la santé pour pouvoir servir la Communauté Religieuse dont je fais partie. Au même
    moment, je ne saurais décrire ce qui se passa en moi. Une voix céleste parla à mon pauvre coeur et je me
    sentis dire: « Je veux te guérir! Et tu es digne de la grâce ». Le miracle s'était déjà réalisé! Mes yeux
    versèrent des larmes de joie... Le même jour, je pus assister aux Heures Canoniales et prendre part au repas
    en commun; quelques jours après, je repris les exercices habituels, abandonés pendant cinq années. En un
    mot, grâce à la Bienfaitrice céleste, je suis complètement guérie. Toutes les autres soeurs ne cessent
    d'applaudir à ce miracle. Quand à moi, il ne me reste qu'à être digne de la grâce reçue. Sienne, Monastère de
    la Madonne près le Reguge, le 4 Décembre 1904, Soeur Marie Catherine Prunetti, Bénédictine. »
    A Laureana, grâce obtenue par l'Avocat Francesco Carlizzi, au cours du dernier des Quinze
    samedis précédant la Fête du 8 Mai
    « C'est avec l'âme pleine de joie et une profonde émotion que je fais connaître une importante grâce que la
    Très Sainte Vierge de Pompéi a accordé à ma fille Marie en Mai de cette même année 1903. Ma fille Marie,
    âgée de six ans, était depuis longtemps pâle et maigrissait de jour en jour. Nous, ses parents, tout comme le
    médecin, nous ne pouvions nous expliquer son dépérissement. Un mal latent la rongeait... mais lequel? Nous
    ne réussissions pas à le savoir. Jusqu'à ce qu'un jour, ma fille ressentit une douleur au genou gauche, qui
    l'empêchait de marcher. Tout de suite, elle fut examinée par le médecin et la nouvelle que celui-ci nous
    annonça fut une très douloureuse et poignante surprise: il s'agissait d'une tumeur froide et maligne!... Nous
    avons commencé aussitôt à faire à notre fille toutes sortes de cures, mais en vain. La grosseur, à notre grande
    frayeur, augmentait et notre fille, ne pouvait plus bouger!... Alors nous nous sommes adressés à notre Très
    Sainte Mère de Pompéi... C'était le soir du vendredi qui précédait le dernier des Quinze samedis, en
    préparation à la fête de la Vierge de Pompéi du 8 Mai. Ayant perdu toute espérance dans la science, je ne
    voyais briller en mon âme que le nom très saint de la Sainte Vierge de Pompéi, et dans un élan de foi, après
    avoir fait la dernière méditation de la journée à la petite, je mis sur le genou, de la malade un petit billet ou
    j'avais écrit: « V.R. Pompéi o. p. ». Puis je refis le pansement du genou, et, me recommander à puissante la
    reine pour obtenir la grâce désirée le jour suivant qui était le dernier de ses Samedis, je m'écriai avec une foi
    vive: « Vous seul, ô Mère, pouvez guérir ma créature, ma petite, ma malheureuse créature! » Exalté par ma
    foi et par un pressentiment intérieur de la grâce, le matin du samedi, j'attendis avec impatience le moment de
    donner les soins à ma fille. O prodige! En lui enlevant les pansements, je m'aperçus tout de suite que l'enflure
    n'existait plus. Je commençai à crier: Miracle! Miracle! Toute ma famille accourit et peu après le médecin
    traitant arriva et ce dernier constata qu'il n'y avait plus ni grosseur, ni durcissement, ni aucu,e trace du mal
    dont souffrait ma fille. Du fait, celle qui, pendant près de deux mois, gisait dans le lit sans pouvoir poser son
    pied a terre, se leva et put marcher, courir et sauter avec ses soeurs, sans la moindre souffrance. Laureana, le
    14 août 1904. L'avocat Francesco Carlizi » (Du Périodique « Le Rosaire et la Nouvelle Pompéi », XXIIIe
    Année).


    Huitième samedi
    Troisième Mystère Douloureux
    Jésus couronné d'épines (Mt 27, Mc 15, Jn 19)
    Considère, ô mon âme, comment les bourreaux, las de flageller le Sauveur, le détachèrent de la colonne tout
    baigné de sang. Contemple ton Jésus férocement lacéré dont tout le corps n'est qu'une plaie, obligé d'aller à
    la recherche de ses vêtements que les soldats, par fureur et par malice, avaient dispersés de-ci et de-là quand
    ils l'avaient dépouillé, et contraint de parcourir tout le prétoire sous les moqueries et les sarcasmes de ces
    gens indignes qui ajoutaient l'insulte à la cruauté. Il supporta leurs outrages comme il avait supporté leurs
    coups, avec une douceur, une modestie et une patience invincibles, et, ayant finalement retrouvé ses
    vêtements, il s'habilla. Et bien que ce spectacle eût dû remplir de compassion les coeurs les plus endurcis, ses
    bourreaux n'en furent pas plus émus que les loups sans pitié; ils inventèrent même, pour le faire souffrir de
    nouveau, un supplice jusqu'alors inconnu et qui jamais n'a été répété dans les martyrs les plus barbares. Voilà
    l'effet que produit le péché dans l'âme, et cette dernière commet le péché avec imprudence et plaisir. Un
    péché commis laisse toujours après lui le désir de commettre d'autres. Même si un homme est fatigué de
    pécher, il n'en est pas pour autant assouvi, et bien qu'il ait perdu le pouvoir, il conserve la volonté du pécher.
    Une des plus grandes illusions du pécheur est de croire qu'il se libère de la tentation en la satisfaisant. Le fait
    de commettre le péché ne fait qu'augmenter en nous l'inclination qui nous porte à le faire, parce que selon
    l'observation de Saint-Grégoire (XXV Mora. 12), le péché qui n'est pas détruit par la pénitence, se laisse aller
    de tout son poids à un autre péché. L'âme qui, en péchant perd la grâce de Dieu, perd encore plus la force de
    résister aux occasions qui se présentent pour pécher; et le corps est encore moins capable d'être freiné dans
    ses appétits, vu qu'il a goûté le plaisir de les satisfaire. Ces gredins sont donc arrivé »s jusqu'à perdre tout
    sentiment de l'humanité. Les Juifs avaient accusé Jésus Christ d'avoir voulu se faire et même dire être roi de
    Judée. Maintenant battu, et recouvert d'infamies, ils l'exposent comme un roi dérisoire aux sarcasmes du
    peuple. O mon âme, entre donc dans cette cour du prétoire: unis-toi à Marie, fidèle compagne des douleurs et
    des ignominies de Jésus, qui se trouve là, au milieu de cette foule démoniaque et entend les cris et les
    blasphèmes. Demande-lui la grâce de comprendre ce profond mystère pour en profiter et adoucis-lui sa
    douleur. Ils enlèvent de nouveau à Jésus ses habits déjà attachés aux récentes plaies dues à la flagellation; son
    sang commence de nouveau à s'écouler de toutes parts. Ils le couvrent d'un manteau de pourpre, tressent une
    couronne de longues épines armées de pointes dures et acérées et la lui mettent sur la tête: et afin qu'elle ne
    tombe pas, ils la lui enfoncent, avec fureur, à coups de bâtons. Les épines pénètrent de toutes parts, dans le
    front, dans les tempes, et le sang se répand sur le visage, sur le cou, surtout son corps et lui occasionnent des
    douleurs si vives qu'elles lui auraient donné la mort si la vertu divine ne l'avait soutenu jusqu'à sa mort sur la
    croix. Donc, ces douleurs dureront jusqu'à ce qu'il meurt. Quelle souffrance! Et si seulement une seule épine
    s'enfonçait dans la tête de quelqu'un d'autre, comment aurait-il réagi? Et certainement, comme l'affirme saint
    Anselme, le vénérable tête du Christ, la plus belle et la plus délicate de tous les hommes, fut blessée par mille
    pointes. Lui, vraiment il nous aima, « or ce sont nos souffrances qu'il portait et nous douleurs dont il était
    chargé » (Is 53,4).
    Pour peu que tu aies souffert de violents de maux de tête, tu peux imaginer combien fut terrible la souffrance
    de ton Sauveur parmi toutes les autres qu'il endurait déjà. Cette seule pensée fait frémir. Et ce qui aurait pu
    émouvoir, ce qui n'aurait jamais du être vu sans horreur même chez les animaux les plus vils, ne servit à rien
    d'autre qu'à exciter les rires insolents et les insultes cruelles de ces coeurs barbares. E Jésus se laisse conduire,
    dépouiller, couronner, comme ils le voulaient, sans dire une parole, sans faire la moindre résistance, faisant
    preuve d'une patience surhumaines. Tous en fermant les yeux à cause de la violente douleur; il offre son
    martyre au Père éternel. C'est ici également que s'accomplissent les paroles du prophète Isaïe: «J'ai tendu le
    dos à ceux qui me frappaient, et les joues à ceux qui m'arrachaient la barbe; je n'ai pas soustrait ma face aux
    outrages et aux crachats » (Is 50, 6). Jésus n'avait pas les yeux bandés, comme dans la maison de Caïphe: il
    voyait les salutations insultantes qu'on lui rendait, il voyait les coups qu'on lui préparait. Il souffrait dans un
    profond silence, avec une patience inébranlable. « L'ayant dévêtu, ils lui remirent une chlamyde écarlate,
    puis ayant tressé une couronne avec des épines, ils la placèrent sur sa tête, avec un roseau dans sa main
    droite; et, s'agenouillant devant lui, ils se moquaient de lui en disant: « Salut, roi des Juifs! » et crachant sur
    lui, ils prenaient le roseau et frappaient sa tête » (Mt 27, 28-30). Et parce que le Christ supportait tout cela
    avec une très grande patience, il étaient pris d'une grande fureur. O mon âme pécheresse, orgueilleuse et vile,
    rends-toi compte de la monstruosité de tes péchés qui, pour être expiés, ont eu besoin d'une si sévère
    correction et d'un tel châtiment de la part du Père éternel! Jésus mêlait ses larmes avec son sang, qu'il
    répandait pour toi. Il expiait ainsi les raffinités de ton corps, les plaisirs de ta chair coupable, le luxe de tes
    habits, la vanité que tu en tires et l'orgueil qu'il t'en inspirent. Il expiait ainsi ce désir de dominer qui se
    trouve dans tous les coeurs. Il expiait ainsi tous les péchés qui naissent et qui restent dans nos têtes, dans
    notre mémoire, dans notre imagination, dans notre esprit. C'est ainsi que ton bien-aimé Sauveur expiait les
    soins idolâtre que tant de gens prennent pour orner leur tête orgueilleuse et pécheresse afin de l'exposer aux
    regards de tous dans le but de s'attirer des adorateurs, alors que tout ceci n'est que poussière sale et putréfiée.
    Il méritait la grâce de la patience et de la mortification, la grâce du mépris du monde, de ses vanités et de
    toute sa gloire. Il méritait la grâce de l'humilité, de la douceur et de la patience. O mon âme, que ce soit dans
    les tentations, dans les projets de fortune, d'ambition, de vengeance, dans les pensées impures ou dans les
    imaginations impures, pense à Jésus couronné d'épines. Et quand tu souffres de maux de tête, pense aux
    péchés qu'elle ta fais commettre; et pour les expier, unis le peu que tu souffres aux grandes souffrances que
    Jésus a dû endurer pour toi. O mon Sauveur, quelle part n'ai-je pas prise moi-même à cette souffrance que
    vous avez endurée dans le Prétoire! C'est moi qui, par mes péchés, vous ai couronné d'épines, qui vous ai
    salué avec dérision, qui vous ai craché au visage, qui ai frappé votre tête, qui ai fait couler votre sang et qui
    vous ai causé de si cruelles douleurs. Et quelle gratitude pourrai-je avoir envers vous? « Jésus sortit donc
    dehors, portant la couronne d'épines et le manteau de pourpre. Et Pilate leur dit: Voici l'homme! Lorsqu'ils le
    virent, les grands prêtres et les gardes vociféraient: crucifie-le! Crucifie-le! » (Jn 19, 5-6). O mon Jésus
    Divin, je ne veux plus vous crucifier. Je vous adore comme mon vrai roi, je vous reconnais comme pour mon
    Seigneur, même couvert de plaies et d'opprobres, car vous avez voulu en être couvert pour me revêtir de
    gloire. Le sang qui s'écoulait de tout votre corps tout ne suffisait-il pas, ô mon Sauveur, sans avoir besoin de
    répandre aussi celui de votre tête? La tête est la partie qui distingue les hommes, où se réunissent tous les
    sens et les organes de la vie, où se révèlent la beauté et la laideur, où apparaissent la joie et mélancolie, la
    santé et la maladie et en un mot, tous les sentiments de l'âme. C'est précisément cette partie, ô Seigneur, que
    vous avez laissé perforer par les épines et baigner par le sang. Avec de telles preuves, je vous reconnaîtrai, ô
    doux Epoux de mon âme, « le plus beau des enfants des hommes » (Psaume 44, 3). Est-ce le visage pour
    lequel les anges soupirent, et qui était la joie de Joseph et de Marie, votre Mère, devenue maintenant la plus
    affligée des Mères? Je vous adore, ô Dieu de mon coeur, j'adore l'amour infini qui vous a rendu dans cet état
    et que des grâces infinies vous récompense de tant de miséricordes! Misérable que je suis! Cela ne me suffitil
    pas encore pour aimer la Croix, les injures, les opprobres, et tout ce qui me rendrait semblable à vous, ô
    Dieu de mon âme? Quand il m'arrive des souffrances, je suis atterré; quand elles durent, j'en reste abattu,
    quand je m'en vois délivré, j'éprouve une grande joie. Ne détruirez-vous jamais, ô mon Dieu, la faiblesse de
    ma chair avec la force de votre amour? Toutes mes pensées vont toujours dans le sens de la commodité de
    mon corps, de la douceur de cette vie, de l'illusion que j'ai de moi-même, du plaisir que je prends aux éloges
    des hommes et j'oublie alors combien je suis misérable et méprisable à vos yeux. Quand donc apprendrai-je à
    me mépriser comme je le mérite? Vous êtes couronné d'épines et moi je fuis tout ce qui me fait souffrir! O
    Très Sainte Mère de Dieu, parfaite imitatrice du Sauveur, comme vous êtes submergée par le chagrin! Si
    votre Fils innocent est couronné d'épines, qu'adviendra-t-il de moi qui ne suis qu'orgueil et sensualité?
    Assistez-moi, ô refuge des pécheurs, pour que j'imite son exemple, donnez-moi la volonté et la force de
    supporter toutes les souffrances qu'il plaira à Dieu de m'envoyer, parce que je sais que je ne peux me mettre à
    sa place sans croix et sans épines. O mon Ange gardien, et vous Anges vous de la paix, qui avez vu mon
    Sauveur défiguré et sanguinolent, et qui avez vu nettement les épines de mon Seigneur, ayez pitié d'une âme
    pécheresse et misérable qui, avant d'être couronnée avec vous de gloire au Ciel doit nécessairement être
    couronnée d'épines sur la terre. Ainsi soit-il.
    Vertu: La patience.
    Pratique: Supportez avec douceur le caractère souvent difficile des personnes de votre entourage car ces
    tempéraments sont nécessaires pour l'exercice de la vertu. Souffrez les aridités et les ennuis de l'esprit, aussi
    bien que les tristesses et les tentations et aussi les infirmités sans vous lamenter et sans aller les raconter
    partout ou chercher de l'apitoiement. Supportez également les calomnies et les autres formes de mépris sans
    vous plaindre et ainsi vous aurez trouvé la paix.
    Oraison jaculatoire: O Marie, ma vie et mon espérance, que deviendrai-je si vous m'abandonnez?
    Prières avant la Communion du Huitième Samedi
    Quand tu verras, ô mon âme, la sainte hostie entre les mains du Prêtre, et qu'il te diras: «Voici l'Agneau de
    Dieu, celui qui efface les péchés du monde, ravive ta la foi et pense, sous les formes sacramentelles, tu vois
    ton Jésus couvert de plaies, couronné d'épines, revêtu d'un manteau de pourpre et présenté au peuple juif par
    Pilate: Voici l'homme (Ecce homo). Entends ces paroles que te répéter en ce moment, le Père éternel: mon
    enfant, voici l'homme qui est mon Fils, qui est semblable à moi, et maintenant il a été fait et il est semblable
    à toi, et il t'aime d'un amour infini. C'est mon Fils bien-aimé; je te le donne dans l'état dans lequel tu le
    contemples. Que puis-je faire pour toi? Reçois-le, écoute-le, aime-le, et essaye de l'imiter. En lui je te donne
    les biens que je possède, en lui tu trouveras un remède à tous tes maux, un soulagement à toutes tes peines,
    une consolation dans tes tristesses, le médiateur pour toutes tes demandes. Que vous rendrai-je, ô Père
    éternel, pour cette Charité infinie? Je sais qu'en échange de tous ces biens, vous ne demandez que moi. Qui
    donc suis-je, Seigneur, pour mériter vos regards après tant d'ingratitudes? C'est pour cela que je vous offre
    votre Fils, cet Homme de douleur: Voici l'Homme, je vous l'offre avec tout son Sang, avec tous ses
    tourments, avec tous ses mérites, et je me consacre pour toujours à vous avec Lui et en Lui. Et vous, ô mon
    Jésus, ainsi réduit, que dites-vous à mon âme misérable qui est maintenant affligée de vous avoir outragé? Je
    sens que vous me répondez par cette Hostie: âme pécheresse, voici l'Homme. Voilà je suis cet homme que tu,
    le médiateur entre Dieu et toi, ton Sauveur, l'amant éternel de ton âme: où vas-tu quand tu me fuis? Qui
    cherches-tu quand tu ne me recherche pas? Qui aimes-tu quand tu n'aimes pas? Quel père, frère comme moi
    trouveras tu? Voici l'homme: admire-moi et demande-moi ce que tu désires. Donne même à tes désirs toute
    l'extension que tu voudras parce que c'est pour toi que je suis couvert de plaies et baigné de larmes. Tous ces
    tourments c'est pour toi que je les endure: mon Sang, mon Corps, ma Vie, mes mérites, tout est à toi. « Venez
    à moi, vous tous qui peinez et ployez sous le fardeau, et moi je vous soulagerai » (Mt 11, 28). Entrez dans
    mon Coeur par ces plaies, gardez les biens que vous y trouverez; venez à moi, et je vous réconforterai, vous
    aimerai, et vous calmerai avec tous les délices de mon amour. Et moi, ô Seigneur, que puis-je vous répondre?
    Je ne puis que me jeter à vos pieds, vous adorer, vous remercier, vous louer, vous confesser toutes mes
    misères et répéter cent fois: Voici l'Homme. Voici cette âme malheureuse qui se trouve devant vous, et qui
    vous a tant de fois frappé et craché au visage. Mes mains, ô Seigneur, en pratiquant l'iniquité, vous ont
    enfoncé ces épines. Mais toutes ces misères ne peuvent m'ôter la confiance que j'ai en votre miséricorde.
    Comment pourrai-je me défier de votre Charité? Puis-je manquer d'espérance en vous, ô mon Dieu, en
    voyant ce que vous avez enduré pour moi? Voici l'homme pour lequel vous vous êtes fait homme. Je vous en
    prie, ô Dieu de mon coeur, au nom de cet amour, de me pardonner mes fautes passées, de me changer, de me
    transformer entièrement en vous. Si vous cherchez de l'humiliation en moi, vous en trouverez en quantité; si
    vous voulez sauver les pécheurs, venez dans cette âme et sauvez-là. Je viens à vous, Mère de miséricorde,
    pour que vous me présentiez à votre Fils, que de vos mains je veux recevoir ce matin, afin que son Coeur
    déçu soit consolé par votre amour et par ma douleur. Saint Joseph, mon Père, assistez-moi. Anges du
    Seigneur, priez pour moi.
    On dit ici la prière pour demander la grâce dont on a besoin suivie de la prière de demande à la Vierge de
    Pompéi (voir au 1er samedi)
    Prière après la Communion
    Je vous adore dans mon coeur, beauté céleste, ô vrai Dieu du ciel et la terre. Je vous aime et vous embrasse.
    Je ne dirai pas comme Jacob: Je ne vous laisserai point aller sans que vous m'ayez béni; Mais je répéterai
    plutôt: je serre dans mes bras mon Epoux et je ne l'abandonnerai plus jamais. Quand donc verrai-je votre
    visage, lumière de mes yeux, mon amour, ma joie? Que de misères ne trouvez-vous pas à détruire en moi, ô
    miséricorde infinies! O mon Dieu et mon Roi, vous vous êtes exposé à la vue de vos amis et de vos ennemis
    les mains liées, couvert d'ignominies et de plaies et couronné d'épines et ceci dans le but d'allumer votre
    amour dans les âmes. Exécutez donc sur moi vos desseins, ô mon Espérance et ma Vie, prenez mon âme.
    Plus elle est misérable et attachée aux biens de ce monde et plus vous ferez ressortir en elle la force de votre
    amour. Au grand jour du jugement, ô Seigneur, votre couronne sera changée en une couronne de majesté et
    de gloire. De quelle frayeur ne seront pas saisis vos ennemis! Que diront-ils alors? Que diront ceux qui vous
    ont outragé quotidiennement? Comme ils seront terrifiés! Serai-je du nombre des réprouvés?... Aurai-je à
    craindre votre présence et mon sort sera-t-il de vous blasphémer éternellement? ... Oh! non, mon Sauveur et
    mon Dieu: c'est maintenant que vous devez me juger et non à ce moment là, maintenant que je vous tiens
    bien serré contre mon coeur, vous; mon unique bien, mon amour, ma vie. Jugez-moi à présente que je vous
    adore couronné d'épines. Brûlez-moi maintenant, éprouvez-moi maintenant, ne me pardonnez pas
    maintenant, afin que vous me pardonniez dans l'éternité, dirai-je comme Saint Augustin. O Jésus affligé,
    méprisé, martyrisé, je me jette à vos pieds et je veux être à vous. Ouvrez sur moi les yeux de votre
    miséricorde; achevez votre oeuvre, ô Coeur de Jésus couronné d'épines; transpercez mon coeur de vos épines
    sanglantes et ardentes d'amour, perforez-le avec ces pointes pour l'allumer de leur feu: piquez son amour
    propre et faites fuir de lui toute sensualité. Je vous offre mon âme, mon corps, mes forces, mon honneur, ma
    vie et tout ce que j'ai reçu de vous! Je vous offre aussi mes péchés, ma misère et mes nécessités. Faites sur
    moi ce que vous font les plaies dont vous êtes couvert, parce que je suis si misérable et si aveugle que
    j'ignore même ce qui me convient et ce que je dois vous demander. Dites-le donc vous-même, à mon âme,
    doux Jésus, combien vous m'aimez, ce que vous avez fait et ce que vous avez dû subir pour moi. La seule
    chose que je puisse faire est de m'offrir à vous, de m'abandonner en toi, ô mon Dieu, mon Sauveur, ô ma vie!
    O Marie, la plus bénie entre toutes les femmes, vous êtes maintenant la plus désolé de toutes les mères, car
    vous avez vu de vos propres yeux votre Fils unique lacéré de plaies, couronné d'épines, défiguré par le sang.
    Qui peut mesurer l'intensité d'une telle douleur? Comment pouvez-vous retrouver sur ce visage la beauté de
    votre Jésus qui faisait votre consolation dans les épreuves de votre vie? Ce Jésus, fruit de vos chastes
    entrailles, que vous avez nourri de votre lait virginal et sur les lèvres duquel, quand vous l'embrassiez, vous
    trouviez les douceurs du Paradis; lui que vous aviez soustrait aux embûches du cruel Hérode et qui, devenu
    adulte, avait partagé vios fatigues et vos peines; et qui maintenant n'es plus l'aspect d'un homme, mais qui
    n'est plus qu'une plaie de la tête aux pieds et comme un lépreux, il est devenu l'opprobre du peuple. O ma
    Mère affligée par mes péchés, je veux participer à votre grande douleur ce matin, partager votre peine; je
    vous prie de la graver dans mon coeur en m'unissant par un plus fort amour à votre Fils bien-aimé que j'ai
    reçu dans cette communion. Offrez-lui en même temps que votre coeur mon coeur attristé et dites-lui ces
    paroles ineffable d'amour que moi je ne suis pas capable de prononcer. Faites de moi de devenir un autre
    homme et mettez-moi au nombre de vos véritables enfants et de vos dévots. Mon ange gardien, glorieux
    Saint Joseph, mes Saints Patrons, Saint Michel, éminent prince du Paradis, ô Saints Elus Esprit Célestes,
    vous qui adorez continuellement Jésus dans le Sacrement de l'autel, et vous toutes, Bienheureuses Ames du
    Ciel qui devez au sang et aux Epines de Jésus la gloire dont vous bénéficiez là haut, ayez pitié de moi. Priez
    pour mon âme misérable qui est exilée de la Patrie et dépouillée de tout bien: obtenez-lui le véritable amour
    de Dieu, la patience dans toutes les peines et la persévérance finale. Ainsi soit-il.
    On dit maintenant l'Oraison pour demander la grâce dont on a besoin, suivie des autres Invocations et
    Prières indulgenciées (voir au 1er Samedi)
    Grâce de la Très Sainte Vierge de Pompéi
    À Naples, dans la maison des Soeurs du Bon Pasteur, à Posillipo
    Nous sommes le 10 avril 1890, et un mal cruel me prend aux jambes, si bien que deux jours après, je perds
    l'usage de mes jambes, en ce sens que je ne peux plus marcher. Quand on me soulève, je reste toute courbée
    et je ne sens plus la plante de mes pieds. Je ne peux ni rester debout, ni rester au lit. Deux personnes me
    prennent par les aisselles et je m'abandonne sans force à leur soutien. Le médecin craignait la paralysie, et
    après de nombreuses cures, internes et externes, il n'arrivent à rien. Le mal augmente très vite et je me sens
    mourir. Il n'y a plus de remède! Une sclérose de la moelle épinière me porte inévitablement à la tombe. De
    nombreuses prières ont été faites et à plusieurs saints. Nous nous adressons à Saint Joseph, à notre Mère
    Supérieure, la vénérable Pelletier, à Rosa Maria Carafa, et enfin au Très Saint Coeur de Jésus. C'est alors que
    Mère vicaire mère, Soeur Marie de Sainte-Germaine, me suggère de m'adresser à la Vierge du Rosaire de
    Pompéi. Avec une douce espérance, je me recommande à la Madone, et commence la dévotion des Quinze
    samedis du Très Saint Rosaire. Et je renouvelle les trois neuvaines à la Vierge de Pompéi. Lorsque arrive le
    Huitième Samedi, au cours duquel on commémore le huitième Mystère qui es le troisième Douloureux, nous
    étions le 24 Juillet. Je souffrais encore plus que les autres jours. Ce soir-là, pour me faire respirer un peu d'air
    pur, on me transporta sur la terrasse et je faisait vraiment peine à voir. La Bonne Mère Vicaire, prise de
    compassion, me dit: J'ai confiance en la Madone de Pompéi: la Madone de Pompéi, nous accordera
    certainement grâce, et nous faisons la promesse d'écrire et de publier cette grâce. Cette nuit je dormis. De
    temps en temps, je m'éveillais et alors je priais la Madone de Pompéi. Puissance de Marie! A peine réveillée
    le lendemain matin, je sens en moi une nouvelle force qui me donne envie de me jeter hors du lit. C'est
    l'heure de la prière, les nonnes vont au Choeur. Je me sens fortement poussée. Je descends toute seule du lit
    et commence à m'habiller. J'étais instantanément et miraculeusement guérie!... Prise d'une force surnaturelle
    qui me meut, qui me pousse, qui m'agite, je sors de la cellule, et folle de joie de me voir complètement
    remise, je me mets à courir dans le couloir tout en me mettant à crier: La Madone de Pompéi m'a accordé la
    grâce!... Je suis guérie grâce à un miracle, je peux marcher et courir!... Jusqu'à ce moment-là, une de mes
    consoeurs, Soeur Gertrude sortit et en me voyant ainsi, effrayée, elle poussa un cri. En entendant ce cri, la
    Supérieure et toutes les nonnes, près de 23 personnes, quittèrent le choeur en courant suivies par les 60 filles
    qui se trouvaient dans l'autre choeur. Au milieu des pleurs et de l'allégresse, je sautais, battis les pieds à terre
    et pour montrer que j'étais vraiment guérie, je montais deux paliers d'escalier. Enfin, de retour à l'église, toute
    la communauté en larmes entonna le Te Deum dans une commotion générale. Après le Te Deum, tout le
    monde cria, en choeur: Vive Marie! Vive Marie! La Supérieur fit prendre un portrait de la Vierge de Pompéi,
    et le fit exposer sur l'autel à l'église; et toute la journée il y eut a un va et vient continuel de visites à cette
    image dont Dieu s'était servi pour visiter et égayer, par sa grâce, l'humble maison des Soeurs du Bon Pasteur
    à Villanova di Posillipo. Je vous ai consacré mon coeur, ô Madone de Pompéi, vous m'avez secourue dans
    cette vie, ayez pitié de moi! Naples Institut du Bon Pasteur de Villanova di Posillipo, le 16 août 1890. La
    grâciée: Soeur Madeleine de Saint Jean de la Croix Grossi. Vu pour la vérité des faits: Soeur Marie de Sainte
    Germaine, Vicaire de l'Institut du Bon Pasteur. Son témoins des faits quatre-vingts trois personnes.
    Attestation médicale
    Je soussigné Guillaume Romanelli, Docteur en Médecine, certifie que Madeleine de Saint Jean Grossi,
    atteinte de sclérose de la moelle épinière, rebelle aux cures pharmaceutiques rebelles, a été guérie
    miraculeusement, après cinq mois de maladie, d'une manière instantanée, grâce à la Très Sainte Vierge du
    Rosaire de Pompéi. Naples, le 17 août 1890, Docteur Guillaume Romanelli. Cette grâce a été publié dans le
    Périodique « Le Rosaire et la nouvelle Pompéi », en août 1891.


    Neuvième samedi
    Quatrième Mystère Douloureux
    Jésus, condamné à mort, monte au Calvaire en portant sa Croix (Mt 27, Mc 15, Lc 23; Jn
    19)
    Jésus condamné à mort. Considère, ô mon âme, que par trois fois Pilate, cherche à délivrer Jésus, et trois fois
    et que par trois fois les Juifs réclament sa mort à grands cris: « Crucifie-le! Crucifie-le! » (Jn 19:15). Pilate
    pouvait appliquer sa justice, mais au lieu de cela, bien qu'il l'eût déclaré innocent, il délivre à sa place
    Barabbas, et par un vil respect humain, il abandonne Jésus à la merci de ses ennemis pour le faire crucifier.
    Un commissaire public fait savoir que par ordre de l'empereur, et conformément aux lois romaines, Jésus de
    Nazareth, pour avoir voulu devenir roi de Judée, est condamné à mourir sur la croix entre deux voleurs, euxmêmes
    condamnés pour leurs escroqueries, à subir le même supplice. O Mon âme, voici donc l'instant où ton
    Dieu créateur, ton Jésus, le Sauveur des hommes, est condamné, par les hommes, à être tué de leurs propres
    mains sur un échafaud infâme. Qui pourra entendre sans horreur cette cruelle condamnation à mort? Et toi,
    que fais-tu? Prie Marie qu'elle daigne de prendre avec elle dans ce lugubre voyage, qu'elle va entreprendre
    aujourd'hui, avec son fils, jusqu'au Calvaire. Ô Marie, ô Mère des douleurs, n'entendez-vous pas les cris
    furibonds de mort lancés contre votre fils? Qui vous retient au milieu de cette foule inhumaine? Comment
    pouvez-vous supporter autant de cruauté? Votre Jésus, la vie de votre vie, le Roi du ciel et la terre, le
    Créateur des hommes, l'unique espérance des pécheurs, est condamné à mort! Ses ennemis accueillent cette
    sentence avec joie, ses amis et ses disciples en sont consternés; mais cet Agneau innocent, malgré l'instinct
    de conservation et de douleur pour une si grande injustice, accepte la mort avec une affectueuse obéissance.
    O mon Jésus, que de souffrances poignantes dans votre Coeur! Vous avez entendu la grande ingratitude de ce
    peuple qui s'écrie: « Nous n'avons de roi que César (Jn 19, 15). « Que son sang soit sur nous et nos enfants! »
    (Matthieu 27:25). Quel peuple perfide! Quels terribles enseignements pour toi, ô mon âme! Que de fois n'astu
    pas rejeté sur le démon et sur la fragilité de ta chair les péchés que tu commettais de propos délibéré?
    Ainsi, les Juifs, aveuglés par leur haine, estimaient que c'était peu de chose que de faire retomber sur leurs
    têtes et sur celles de leurs enfants le Sang du Fils de Dieu. Les cris confus de cette population s'unissaient à
    la voix de tes péchés, qui étaient alors déjà présents devant le Père Eternel, pour demander la mort du
    Sauveur qui s'était chargé des péchés du monde. C'est ce qui fait dire à Saint Paul que nous crucifions de
    nouveau Jésus chaque fois que nous commettons un péché parce que nous renouvelons ainsi les cause de sa
    mort. Pardonnez-moi, ô mon Dieu, parce que je suis pire que ce peuple qui ne veut pas vous voir parce qu'il
    ne vous connait pas: et moi qui crois en vous, qui vous adore, qui vous reconnaît comme mon Dieu, que de
    fois j'ai détourné mes yeux de vous lorsque vous veniez à moi pour m'attirer à vous? Remédiez à mes fautes,
    Seigneur, faites que je ne vous perde de vue et que vous soyez toujours l'objet de mes regards, de mes désirs,
    de mon amour. Écoute, âme pécheresse, la voix du héraut: regarde l'empressement avec lequel les soldats
    exécutent la tragique sentence. Au milieu de ce tumulte, observer le silence, la paix, la mansuétude et la
    Charité de Jésus, qui entend tout, voit tout, souffre tout ce qu'on lui fait sans se plaindre et sans montrer le
    moindre signe d'impatience. O Dieu de mon âme, comment puis-je voir ce que je vois et entendre ce que
    j'entends? Vous, faux roi? vous, ami fidèle de nos âmes, un traitre? Etre jugé digne de mort, vous, auteur de
    la vie? Comme je me sens coupable de toutes ces fautes: et le coupable vit tandis que l'innocent meurt? Le
    Maitre donne sa vie pour que la conserve son esclave? O divin amour, ô put amour, comment ne suis-je pas
    me consumé de vos flammes? Pourquoi ne me soumettez-vous pas complètement à vous, ô Coeur
    omniprésent, qui vous sacrifiez pour moi? Jésus est chargé de sa Croix. Afin que Jésus Christ fût reconnu de
    tout le peuple, on lui arracha avec violence le vieux manteau de pourpre, rouvrant ainsi les plaies qui s'étaient
    adhérées fortement au manteau lui renouvelant donc ses douleur; puis on lui remit sa tunique, mais comme
    celle-ci n'avait pas de couture et ne s'ouvrait pas sur le devant, il fut donc nécessaire de la lui enfiler par la
    tête, opération difficile à cause des épines qui s'entremêlaient; donc la couronne fut violemment secouée et
    les piqûres des épines accrurent la douleur et le sang recommença à s'écouler. Enfin, lorsque tout fut prêt, le
    Sauveur sortit de la maison de Pilate, entre deux haies de soldats chargés d'écarter la foule, et là il trouva la
    croix qu'on lui avait préparée. Il s'agissait du plus infâme de tous le supplices, celui réservé aux esclaves et
    aux criminels objet de la malédiction publique, si bien que personne n'osa s'approcher par peu de la crainte
    d'infamie. Cette longue et pesante croix fut donc placée sur les épaules et endolories de Jésus. Et Jésus n'en
    fut point effrayé! Il considéra toujours la croix comme une épouse très chère, comme le refuge de ses amis,
    comme l'étoile qui devait être le guide de ses élus pour éviter les écueils de ce monde, comme le trophée de
    sa gloire et le monument éternel de son amour infini. Une fois amené devant la croix, le Sauveur la regarda
    fixement et lui a dit, non avec des mots mais avec toute son âme: « O bonne et croix, que j'ai désirée toute
    ma vie, tu es l'épouse qui m'as été promise et pour laquelle j'ai travaillé pendant trente trois ans. Tu es la
    dispensatrice de mes bienfaits, le trophée de mes victoires, la gloire et la couronne de mon amour. Voici le
    jour où nous seront strictement unis. Tu seras l'étendard de mes élus, qui ne devront arriver à la gloire qu'a
    travers toi. Tu seras la gloire de mes serviteurs; qui se glorifiera en toi sera honoré, et qui aura honte de toi
    tombera dans l'infamie. Aujourd'hui tu me recevras dans tes bras et te je baignerai dans mon sang et tu
    deviendras la Mère de toutes les nations. Viens donc, ô ma fidèle compagne, allons ensemble au Calvaire, où
    je dois mourir en souffrant et cette mort arrachera mon corps de tes bras, mais ne t'enlèvera pas mon coeur.
    Tu seras la terreur de l'enfer et la joie du Paradis. Tous ceux qui me chercheront et tous ceux qui voudront me
    suivre, te prendront pour guide et obtiendront, par on intermédiaire, tout ce qu'ils désireront de moi ». C'est
    avec ces sentiments d'estime et d'affection qu'il se laissa charger du fardeau de la croix; il l'embrassa avec
    tendresse et c'est de cette manière qu'il nous précéda comme Chef et modèle des prédestinés et comme il n'y
    avait de personnes supérieures à sa Mère Vierge, il lui donna la première place sous cet étendard. Elle le
    suivit dans les rues de Jérusalem, et comme elle le révéla elle-même à Sainte Brigitte, elle suivit les traces du
    sang qu'elle trouvait par terre. Et pendant que Jésus portait sur ses épaules cette croix pesante, la Sainte
    Vierge en portait une dans son coeur plus douloureuse que toutes celles qu'on portées tous les hommes depuis
    la création du monde. Elle a voulu ainsi nous enseigner trois vérités: la première, que c'est une grande faveur
    de porter la croix derrière Jésus-Christ; la deuxième, que celui qui n'a pas de croix à porter doit se considérer
    très éloigné de ces deux modèles de perfection que sont Jésus et de Marie; la troisième, que celui qui ne
    désire ni ne comprend cette fortune est dans l'aveuglement le plus complet. Jésus voulut également être vu en
    plein jour chargé de sa croix, vêtu de ses propres habits, en présence de tout un peuple, dans les rues les plus
    fréquentées de Jérusalem, de la maison de Pilate jusqu'au Calvaire, pour confirmer, avec son affirmer
    exemple, ce qu'il avait enseigné, avec la doctrine, à savoir que Celui qui ne porte pas sa croix n'est pas digne
    d'être son disciple.
    Jésus porte la Croix. Considère, ô mon âme, ton Sauveur qui sort du prétoire, courbé sous le poids énorme de
    la croix et si épuisé par le sang qu'il a répandu qu'il peut à peine se soutenir. C'est dans cet état qu'il marche
    vers le Calvaire, précédé d'un héraut et de deux voleurs qui doivent être crucifiés avec lui, entouré de soldats
    qui le maltraitent continuellement, suivi par les prêtres, les docteurs de la Loi, les pharisiens et les principales
    autorités Juives et ils le conduisent eux-mêmes et le laisseront seulement après qu'il aura expiré. Pendant ce
    temps, notre très bon Rédempteur, haletant et suant, n'arrive plus à respirer; et toutes ses plaies se sont
    rouvrent par les efforts qu'il fait. Enfin, sorti de la ville, n'en pouvant plus, il succombe sous le poids de la
    croix, et tombe par terre. Les soldats l'abreuvent de coups et l'injurient pour le faire se relever. Mais les Juifs,
    craignant qu'il ne meure avant d'avoir eu le plaisir barbare de le crucifier, ayant rencontré Simon de Cyrène
    qui revenaient de la campagne, le contraignirent à l'aider à porter la croix jusqu'au Calvaire. « Une grande
    masse du peuple le suivait, ainsi que des femmes qui se frappaient la poitrine et se lamentaient sur lui. Mais
    Jésus, plus préoccupé de nos maux que de ses propres douleurs, se retournant vers elles, dit: « Filles de
    Jérusalem, ne pleurez pas sur moi, pleurez plutôt sur vous-mêmes et sur vos enfants... Car si l'on traite ainsi
    bois vert, qu'adviendra-t-il du sec? » (Lc 23, 27-28 et 31). Pour pouvoir rencontrer son Fils, Marie, prenant
    un chemin plus direct, ainsi que le pense Saint Bonaventure, vint se placer sur la voie par laquelle devait
    passer le sinistre cortège. Arrivée là, ô mon Dieu, elle vit les blessures, les bleus, le sang coagulé qui le
    faisaient ressemblé à un lépreux. Cependant, Marie le regarda avec des yeux pleins d'amour et de peur et
    Jésus, enlevant de ses yeux un caillot de sang (comme le révéla Sainte Brigitte) regarda la mère. Regards de
    douleur qui brisèrent les deux Coeurs les plus nobles, les plus amoureux et les plus saints de la terre. Mon
    fils, s'écria la Mère affligée et elle n'en put dire plus tant sa la douleur était violente, et comme le dit Saint
    Bernardin, si cette douleur avait été partagée entre toutes les les créatures, elle les aurait toutes fait mourir de
    chagrin. Et le Prophète avait dit: « Vous tous qui passez par le chemin, regardez et voyez s'il est une douleur
    pareille à la douleur qui me tourmente » (Lam 1,12). Elle voulut l'embrasser mais elle fut éloignée avec des
    injures et, qui plus est, le Seigneur fut bousculé; et Marie le suivit. Durant ce voyage, la plaie dont souffrir le
    plus le divin Rédempteur, ainsi que le disent les Vénérable Taulero et Saint-Bernard, fut celle qu'il avait sur
    l'épaule; parce que c'était sur que reposait le poids de la pesante Croix qui n'avait fait qu'une immense plaies
    de toutes celles qu'il avait déjà sur l'épaule, si bien que la douleur en était si vive qu'elle lui pénétrait jusque
    dans son pitoyable Coeur. O Sainte-Croix, consacrée par les sueur et le sang de mon Sauveur, moi aussi, je
    t'embrasse. Tu seras à l'avenir mon refuge, ma lumière, ma science et toute ma sagesse. Ne m'abandonne pas,
    ne t'éloigne jamais de moi, même si ma chair te craint et te fuit. En toi se trouvent la santé, la vie, la victoire
    sur Esprits malins, l'allégresse du coeur, la perfection de la vertu. Tu as confirmé les Apôtres, fortifié les
    martyrs, soutenu les Vierges, sanctifiés les Justes. Tu réjouis les anges, défends l'Église, remplis le Ciel et au
    jour terrible du Jugement Dernier, tu apparaîtras avec Jésus pour la gloire de ses élus et pour la confusion
    éternelle confusion de ses ennemis. O mon âme, misérable pécheresse, qu'as-tu donc trouvé en fuyant la
    croix? Quels que soient les efforts que tu aies fait pour l'éviter, tu la rencontre toujours parce que tu vis dans
    un lieu d'exil et dans une vallée de larmes. D'un côté, tu l'évites, mais de l'autre, tu tombes dans une infinité
    de maux qui t'attristent, t'inquiètent, te troublent, t'abattent, te dépriment et ne te laissent aucune espérance.
    Si tu t'abandonnes aux douceurs de ce monde, tu perds la paix du coeur, la consolation intérieure, la sagesse
    céleste; le monde te déchire, t'inquiète, te traîne derrière lui. Si tu la fuis pour suivre les penchants de ta chair,
    tu te trouves dans une instabilité continuelle et dans une agitation constante. Si tu l'abandonnes à la recherche
    des vanités, tu reste vide, affamée, toujours avide, mais jamais satisfaite. Et les richesses dont tu faisais si
    grand cas, en se dilatant, te font perdre la santé, l'honneur, puis la fortune, et enfin les amis. Tout ce que tu
    désires, tu ne m'obtiens jamais: et si parfois tu l'obtiens, il ne dure point. Tu ne peux bâtir rien de solide dans
    la vie et la mort est accompagnée de peurs et de tourments étant donné que tout ce qui t'entoure te contamine
    la conscience. À chaque pas, tu trouves mille dégoûtant; et tant soins inutiles, il ne te reste souvent que des
    larmes amères, qu'une douleur sans consolation, qu'une perte sans recours. Voici, ô Sainte Croix, les périls
    que j'ai encourus pour t'avoir fuis quand tu t'es présentée à moi, pour ne pas t'avoir embrassé avec tout mon
    coeur. O sainte Croix, lumière du Paradis, asile de secours pour les affligés, accueille-moi dans tes bras et fais
    en sorte que par toi je sois uni à Celui qui, au-dessus de toi, m'a sauvé. Ainsi soit-il.
    Prière à Jésus portant sa Croix
    O Seigneur Jésus, mon Sauveur, sur cette croix vous avez porté tous les péchés du monde, et c'est pour cette
    raison qu'elle était si pesante. Alors que vous montiez les pentes abruptes du Calvaire, vos soupirs
    pénétrèrent le ciel. Par les battements de votre Très Saint Coeur, vous avez attendri Celui du Père éternel pour
    les pauvres pécheurs et vous leurs avez ouvert la route de la gloire. Vous avez gardé un profond silence; mais
    ce silence s'est fait sentir très loin, et à invité tous les hommes à vous suivre. O mon guide, ô mon Roi, mon
    espérance, ma vraie vie, mon Bien suprême, ne permettez pas que je sois exclu de cette société où votre
    Sainte Mère a, après vous, la première place et où ont été reçus tous vos fidèles amis. Prenez-moi avec vous,
    Seigneur, ou trainez-moi près de vous, afin que je ne perde jamais de vue, ni vous-même, ni votre croix. Je
    veux vous suivre e vous imiter Et je veux être crucifié avec vous plutôt que de goûter tous les plaisirs de la
    vie. Mais je suis faible et vil, ô mon Dieu: je confesse ma misère. Mais vous, vous êtes ma force. O Jésus, vie
    de mon âme, où allez-vous ainsi tout seul? N'entendez-vous pas la voix qui vous appelle et qui ne peut vous
    suivre que de loin? Monterez-vous seul au Calvaire sans moi? Donnez-moi votre Croix. Mais étant donné
    que vous voulez passer pour le chef des malfaiteurs, en voici un autre. Au lieu d'un voleur, avec moi, vous en
    sauverez deux, ô mon Sauveur, ô mon Dieu. Ainsi soit-il.
    Vertu: L'amour de la croix.
    Pratique: Acceptez de grand coeur la croix que Dieu vous envoie pour votre Salut et qui consiste en toutes
    les petites croix liés à votre état. Et si vous souffrez de quelques infirmités, tenez-là cachée aux yeux des
    autres comme un vrai trésor qui chaque jour vous enrichit pour l'éternité. Aujourd'hui, répétez souvent les
    paroles de Jésus-Christ: « Si quelqu'un veut venir derrière-moi, qu'il se renie lui-même, prenne sa croix et
    qu'il me suive » (Mt 2,6, 24).
    Oraison jaculatoire: Ô Marie, pour autant que je sois pécheur, vous êtes toujours ma mère.
    Prières avant la Communion du Neuvième Samedi
    Les Juifs, O mon Jésus, d'une seule voix, demandaient votre mort: « A mort! A mort! Crucifie-le! » Mais
    moi, Seigneur, je veux continuer à vous voir et à vous embrasser embrasser avec cette Croix, qui est le lit
    nuptial de vos âmes amoureuses. Prenez-le donc, ô Marie, enlevez-le de ces bêtes féroces qui ne peuvent
    supporter sa présence, et donnez-le moi: je l'accueillerai dans mes bras, je panserai ses plaies, je l'adorerai, je
    le servirai. Venez à moi, ô mon Sauveur, mon amour: Venez à moi, moi qui vous désire, qui vous cherche et
    qui vous aime même défiguré. Entrez dans mon âme, vivez en elle et faites que je meure pour vous.
    Pardonnez-moi, mon Dieu, parce que je suis pire que ce peuple. O trésor des biens éternels qui vous êtes
    donné librement à moi, vous qui désiré avec tant d'ardeur je vous possède comme mon propre bien, venez à
    moi: en vous recevant aujourd'hui, je vous embrasse avec la Croix. Je veux moi aussi, tout comme Simon de
    Cyrène, vous aider un peu en portant votre Croix avec la mienne. Je veux vous contenter en m'abandonnant
    et en remettant entre vos mains tout ce qui m'appartient. Je suis déjà vôtre par justice, vous m'avez acheté
    avec votre sang et avec votre mort horrible sur la croix. Regardez-moi comme votre esclave et faites que je
    sois tout vôtre. Seulement en vous possédant, je serai très riche. Gare à moi si je m'éloigne un seul moment
    de votre croix et de l'obéissance que je vous dois. Ma pauvreté est si grande que je ne peux rien vous donner
    d'autre que moi-même, mes misères, mes infidélités, mes péchés. O Agneau de Dieu qui effacez les péchés
    du monde, avant de vous unir à moi, lavez-moi dans votre sang, purifiez-moi avec vos Chairs immaculées, et
    purifiez-moi par votre Croix. Venez, ô Seigneur, afin que je sois tout à vous pour toujours. Ô Marie, c'est par
    vos mains que je veux recevoir votre Fils blessé par mes péchés. Vous l'avez rencontré sur le chemin abrupt
    du Calvaire, trébuchant sous le poids de la croix. Vous avez vu cet appareil de douleur, les clous, les
    marteaux, les cordes, tous les instruments funeste pour la mort de votre Fils. Et vous auriez dû me conduire à
    l'encontre de Jésus avec ma croix, sous lequel j'ai chuté plusieurs fois. Les injures des soldats dont vous avez
    souffert représentaient mes péchés. Obtenez-moi de votre Fils que je n'y retombe plus, pendant que moi,
    imitant Sainte Véronique, j'essuierai son sang dans mon coeur. De grâce, imprimez sur ce coeur ingrat les
    traits de mon Dieu, ainsi défiguré par ma faute, afin qu'elle s'attache à sa Croix, avec son image photo dans
    mon coeur, jamais plus je ne l'abandonne. O Sainte Véronique, Bienheureux Simon de Cyrène et vous, fidèle
    Madeleine, qui aviez eu de la compassion lorsque Jésus est tombé sous le poids de la croix et qui aviez
    soutenu Marie dans sa grande douleur, prêtez-moi vos sentiments, soutenez la Foi, augmentez ma Charité
    pour Jésus Christ qui s'est fait mon compagnon, ma richesse, ma nourriture. Ainsi soit-il.
    On dit ici la prière pour demander la grâce dont on a besoin suivie de la prière de demande à la Vierge de
    Pompéi (voir au 1er samedi)
    Prière après la Communion
    Je vous adore, ô amour infinie; je vous adore, ô Coeur de mon Jésus, principe de ma vie, lumière de mon
    âme, source de mon salut, trésor de tous les biens que je possède, et que j'attends de recevoir. Maintenant que
    votre Coeur est mien et que nous ne sommes plus qu'un seul et même être, je peux dire avec votre Apôtre: «
    Ce n'est plus moi qui vis, mais le Christ qui vit en moi » (Ga 2,20). Et je peux dire aussi avec Sainte
    Catherine de Sienne: « Seigneur, je vous recommande non mon coeur, mais le vôtre ». Bien que mon coeur
    soit tout vôtre, faites pour moi ce que vous avez fait pour cette Sainte Servante: prenez mon coeur en
    échange, et donnez-moi le votre. Mais si cela est trop vous demander, refaites au moins celui que j'ai, afin
    qu'il le vive, ne sente et ne palpite que pour vous. O Coeur enflammée de Jésus, imprimez votre Croix dans
    mon coeur pour le soutenir dans les tentations; entourez-le de vos épines pour l'humilier: brûlez-le de vos
    flammes pour qu'il vous aime. Ô Feu qui brûle toujours sans jamais le consumer, que sont admirables les
    inventions de votre charité! O Charité Divine, vous avez accepté de souffrir et de mourir sur la croix parce
    que nous l'avions demandé et vous auriez accepté de vous soumettre à d'autres sortes de supplices si nous
    l'avions désiré! Si vous avez contenté de si barbares désirs, pourquoi n'exaucez-vous pas mes prières quand
    je vous demande la grâce de vous aimer, la grâce de vous servir? Quelle n'est pas ma confusion de penser
    que j'ai si souvent refusé de m'abandonner à votre volonté, alors que vous, vous vous êtes abandonné, pour
    moi, à la volonté cruelle et injuste de vos ennemis. Votre volonté est une Loi de toute justice, et moi, je ne
    m'y soumets pas quand il m'arrive des désagréments. Et pourtant vous ne me demandez rien d'autre que de
    faire des choses pour votre gloire et mon bien. Mes malheurs se changent en bonheurs, les tentations et les
    désolations en consolations, la mort elle-même n'est pour moi qu'une transition à la vie bienheureuse et
    nonobstant tout, je me lamente, je vous fuis et je ne me contente pas de cet ordre admirable que vous avez
    établi avec tant de sagesse et de bonté! O aveuglement de l'esprit, ô dureté du coeur! Changez dès maintenant,
    ô mon Dieu, cette dureté de mon coeur: je m'abandonne sans réserve à votre volonté. Parlez, ô Seigneur, votre
    serviteur vous écoute. Ici, j'embrasse avec vous ma croix; ici, crucifiez-moi le corps et l'âme, le coeur et
    l'esprit afin que je fasse votre volonté et non la mienne, à présent et pour toujours, dans la vie et la mort, dans
    le temps et l'éternité. Ce matin, je veux aussi m'adresser à vous, ô Coeur affligé de Marie, Coeur oppressé
    d'angoisse, meurtri par la croix de Jésus et encore plus blessé par mes iniquités. Je me prosterne à vos pieds,
    ô Mère très affligée, et vous demande pardon de toujours retomber dans mes péchés qui ont été la cause de la
    chute de Jésus sous la croix et de vos douleurs. Comment est-il possible, ô ma Mère, que je puisse vivre en
    paix avec tous mes péchés alors que ceux-ci ont ôté votre vie et celle de votre fils? Prenez ma vie en ce
    moment même car je ne veux plus vous offenser; ou bien donnez-moi votre afin qu'elle me préserve contre le
    péché. De vos mains, je viens de recevoir votre Fils et de vos mains, je veux recevoir toutes les croix et tous
    les chagrins de la vie qu'il lui plaira de m'envoyer. Et si je dois être crucifié sur la terre et devenir un sujet
    d'abjection et d'opprobre, alors Marie, vous serez vraiment mon amie, ma bonne mère, mon unique
    consolation. Très Sainte Trinité, je vous remercie de m'avoir donné Jésus-Christ avec sa croix, et je vous en
    remercie par ce saint sacrifice que je vous offre en union avec toutes les messes qui se célèbrent aujourd'hui
    dans le monde entier et avec toutes celles, qui se célèbreront jusqu'à la fin des temps. O Anges de Dieu, O
    Esprits Saints qui entourez le trône de l'Agneau, adorez Jésus dans mon coeur. Céleste Jérusalem, chantez
    pour moi des hymnes déloges, de remerciements pour tous les bienfaits qui me viennent de la croix de Jésus.
    Et vous, âmes bienheureuses, qui, sur la terre, avez été tourmentées, humiliées, abattues sous la Croix; et
    vous, âmes pécheresses, qui à présent jouissez de la gloire grâce à la Divine Miséricorde, et aussi grâce à la
    croix du Sauveur, Jésus, priez pour moi Marie et Jésus pour qu'ils daignent m'admettre un jour parmi vous au
    ciel. Ainsi soit-il.
    On dit maintenant l'Oraison pour demander la grâce dont on a besoin, suivie des autres Invocations et
    Prières indulgenciées (voir au 1er Samedi)
    Grâces de la Très Sainte Vierge de Pompéi
    A Saint Benoît du Tronto
    La salutaire pratique des Quinze Samedis prit racine et vigueur dans la ville de Saint Benoît du Tronto après
    la prodigieuse guérison du petit Virgilio Ascolani, advenu le 8 mai 1891, jour mémorable ou le cardinal
    Monaco La Valetta, procéda à la dédicace solennelle de ce Sanctuaire mondialement connu. L'attestation de
    ce fait extraordinaire fut écrite et nous fut envoyée par l'illustre Dom François Sciochetti, Révérend Père de
    Saint Benoît du Tronto. « Très illustre Maître Bartolo Longo, la Vierge du Très Saint Rosaire, connue sous le
    titre de Madone de Pompéi, vénérée et aimée sur ces rives de l'Adriatique, comme dans toutes les autres
    parties de l'Italie, répand même ici ses grâces. Dans les premiers jours du mois de Mai de 1891, les époux
    Alexandre Notar Ascolani et Constance Marinelli pleuraient la mort très prochaine de leur fils Virgilio, un
    enfant très gracieux et plein de vivacité. Atteint d'une fièvre pulmonaire, abandonné par les médecins qui
    avaient exprimé leur impuissance absolue et l'inefficacité des remèdes pour le guérir, cet enfant était proche
    de la fin. Le père du petit Virgilio, ne pouvant supporter la vue des souffrances de son cher petit ange,
    attendait la triste nouvelle dans une chambre voisine à celle de son fils. La mère, désespérée, rassemblant
    alors toutes ses forces pour vaincre sa douleur, avait fait préparé le vêtement blanc qui devait recouvrir la
    dépouille l'innocente dans la tombe. Parmi tant de désolation, il leur restait cependant un peu d'espoir: la
    puissance de la Madone de Pompéi. Et, à cet effet, les parents affligés mais confiants, avaient demandé l'aide
    des prières publiques et privées et vous avaient maintes fois télégraphiées, Monsieur l'Avocat, afin que
    l'enfant soit chaudement recommandé par les pauvres orphelins de la Reine du Rosaire. Le Mai 1891, jour
    extraordinaire et mémorable pour la Nouvelle Pompéi, alors que l'on procédait à la solennelle consécration
    du Temple dédié à la Reine du Très Saint Rosaire, ici à Saint Benoît du Tronto, les dévots de la Vierge de
    Pompéi étaient rassemblés dans cette église de Saint Joseph, devant l'image de la Madone de Valle. Les
    parents du petit malade étaient venus eux aussi s'unir à ces dévots et imploraient en larmes la grâce tant
    désirée. Que le Seigneur soit mille fois béni! A ce moment, l'enfant commença à se réanimer: l'espérance se
    fit plus vive, la confiance en la puissante médiation de Marie s'accrut et un extraordinaire sentiment de joie
    inonda l'âme de tous. Le médecin appelé exprès constata l'amélioration inespérée et ne put s'empêcher de
    s'exclamer: « Il s'agit d'un miracle!... » Et en effet, en peu de jours, le cher enfant, complètement rétabli,
    redevint la joie et la consolation de ses parents. Saint Benoît du Tronto, Octobre 1891, votre dévoué serviteur
    le Père François Sciocchetti ». (Du Périodique « Le chapelet et la Nouvelle Pompéi », Cahier de NovembreDécembre
    1891, p. 547 et suiv.)
    En Amérique du Sud à Rafaela (Argentine), grâce immédiate obtenue par la Dévotion des Quinze
    Samedis au cours de la Fête du Rosaire.
    De la Colonie Rafaela (Argentine), nous avons reçu de Madame Pascale Alfredo, en date du 20 Février 1899,
    l'attestation suivante de grâce obtenue par la pratique des Quinze samedis du Très Saint Rosaire. Cette grâce
    est merveilleux pour l'instantanéité avec laquelle elle a été obtenue et admirable par la simplicité avec
    laquelle elle a été écrite par une mère malheureuse. « Au très illustre Avocat et Commandeur Bartolo Longo,
    par cette lettre, je veux vous raconter une singulière grâce obtenue le 2 Octobre 1898, premier dimanche
    d'Octobre, fête de la grande solennité de la Vierge de Pompéi. Mon enfant, né le 8 Avril, 1897 et baptisé le 22
    du même mois, était estropié des deux pieds. J'appelai un médecin qui l'opéra, mais sans résultat. Je fis
    appeler alors le docteur Gentile de la Colonie Sunchales. Celui-ci se déclara impuissant à soigner l'enfant et
    me conseilla de le porter à Buenos Aires, que je rejoignis après vingt-quatre heures de voyage en bateaumouche.
    Je me mis à la recherche du célèbre docteur François Garcia. Celui-ci visita mon pauvre fils et il me
    dit, lui aussi, qu'il ne lui était pas possible de le guérir et il m'envoya au Grand Hôpital pour enfants. Après
    vingt jours d'inutiles essais et de soins donnés par six médecins de l'Hôpital, je dus retourner , découragée, à
    Rafaela, avec mon fils toujours estropié. Le 18 Juillet 1898, j'allais visiter mon frère Clemente Marchisio, qui
    avait le livre des Quinze samedis, et il me dit: « Aies confiance en la Bienheureuse Vierge du Rosaire de
    Pompéi, pratique avec ferveur les Quinze samedis avec son Saint Rosaire, en implorant son aide divine et tu
    verras que ton fils guérira ». En possession du livre, je me mis tout de suite à la pieuse pratique des Quinze
    samedis. Arriva le premier dimanche du mois d'Octobre, jour de la fête de la Bienheureuse du Rosaire. Je
    commençai la commémoration du Dixième Samedi quand, soudainement mon fils, estropié depuis si
    longtemps, se mit à marcher. Quelle joie ne fut pas la mienne, moi qui suis la mère de huit enfants! Mais ce
    fut également une grande et merveilleuse surprise pour les gens qui avaient toujours connu mon fils estropié.
    Je termine ce récit en remerciant la Thaumaturge Vierge du Rosaire de Pompéi pour la guérison de mon fils.
    Les témoins de ce fait sont: Docteur Gentile de la Colonie Sunchales, Joseph Marchisio et et Antoine
    Marchisio.


    Dixième Samedi
    Cinquième Mystère Douloureux
    Crucifixion et la mort de Notre Seigneur Jésus-Christ (Mt 27, Mc 15, Lc 23, Jn 19)
    Jésus abreuvé de fiel et privé de ses habits. Jésus parvient au Calvaire, appelé aussi Golgotha, qui veut dire
    lieu du crâne, et on ne lui laisse pas le temps de respirer. Très rapidement, on met en place tout ce qui est
    nécessaire pour le crucifier, tant est la haine de ses ennemis qui veulent lui ôter la vie le plus rapidement
    possible. O mon âme, écoute leurs cris, vois avec quelle rage ils le détachent et lui arrachent ses vêtements
    collés à ses plaies ce qui, encore une fois, ravive ses douleurs. Regarde son corps tout ensanglanté, tout
    lacéré. Pénètre jusque dans son coeur, et tu le trouveras réfléchissant sur tes misères et regardant le ciel pour
    demander ta réconciliation. Jésus est épuisé par la fatigue et par le poids de la croix, et ils lui donnent à boire
    du vin mélangé avec de la myrrhe et du fiel. Le Prophète avait déjà prédit ce fiel. Jésus, à peine arrivé,
    commence donc à expier pour le péché de nos premiers parents, qui fut la désobéissance pour avoir goûté au
    fruit défendu. Cette seule partie du corps, sa bouche, était demeurée intacte, et maintenant il veut souffrir de
    cela, encore pour nous. Qu'il est grand le nombre de ceux qui font de leur estomac leur Dieu, et qui font du
    temple du Saint Esprit l'auberge du diable, perdant leur âme et leur corps pour satisfaire les délices de la
    chair. Nous, nous devons montrer notre obéissance, en commençant par réfréner notre gourmandise, surtout
    quand le commandement de l'Église unit notre pénitence avec celle de tous les fidèles; en évitant la
    sensualité, en acceptant, sans nous lamenter, tous les mets qui nous sont présentés, même s'ils ne sont pas
    toujours de notre goût ou de notre gré. Considère, ô mon âme, ton Jésus, couvert de sang, défait, rempli de
    blessures et lacéré au point que son corps n'est plus qu'une plaie. Les yeux levés au ciel, pleurant à chaudes
    larmes, il s'offre de nouveau pour nous au Père éternel comme victime de propitiation. « Il fut exaucé en
    raison de sa piété » (cf He 5, 7). On le fait encore souffrir incroyablement en lui replaçant de nouveau
    tourmente sur la tête la couronne d'épines qu'on lui avait ôtée pour pouvoir lui enlever ses vêtements. Sa tête
    bénie est de nouveau blessée et son sang se répand sur la terre. O mon âme, plus dure que la pierre, pourquoi
    ne te prosternes-tu pas à ses pieds pour les baigner de larmes et recevoir cette précieuse de rosée de son sang
    qui s'écoule de tous son corps? Que de grâces tu y trouverais! Et que de lumières, et de consolations! Mon
    Jésus, mon Sauveur, mon amour, permettez que j'embrasse vos pieds divins. Je veux les embrasser avant
    qu'ils ne soient cloués sur la croix. Je veux être consumé de votre amour avant que la mort ne vienne vous
    ravir à mes yeux. Avant que vos mains ne soient, elles aussi, percées de clous, embrassez mon âme
    pécheresse, pour lequel vous avez souffert d'horribles tourments; détruisez sa malice,; étreignez-là sur votre
    Coeur, et qu'elle ne s'en éloigne plus jamais.
    Je vous vois, ô Seigneur, dépouillé de tout, non seulement de vos vêtements, mais aussi de la douceur de
    votre Mère, de la compagnie de vos disciples, de vos amis. Je vous vois aussi dépouillé de votre réputation,
    de votre honneur la. Quand donc, Agneau de Dieu, me ferez-vous la grâce d'être détaché de tout ce qui me
    sépare de vous? Votre Apôtre Barthélemy vous imita au point de se défaire de sa propre peau; et Pierre, non
    seulement voulût être crucifié, mais la tête vers le bas; Augustin, pour être sûr de son parfait détachement
    envers ce qui était, pour lui, l'occasion de vous offenser, ne reçut jamais plus une femme chez lui, ni ne
    toucha jamais plus d'argent, de peur que son âme n'en soit tentée. D'autres se retirèrent dans les déserts et
    dans les cloîtres. D'autres soumirent leur corps à des souffrances. Et qui devait vivre en ce, y vivait comme
    s'il n'y vivait pas. O Amour, qui vous êtes dépouillé de tout; ô Amour, qui transformez, changez mon coeur,
    rendez-le semblable au vôtre, pauvre et privé de tout, détaché des créatures, et uni intimement à vous.
    Crucifiez mon coeur et brûlez-moi de votre amour, ô mon espérance, ô mon repos, ô ma gloire. Jésus obéit
    toujours docilement et rapidement parce qu'il considère ses bourreaux comme les exécuteurs des ordres de
    son Père, mais aussi pour nous apprendre à conserver la soumission et la paix intérieure dans tous les
    évènements, même les plus désagréable et les plus pénibles de la vie. Ainsi donc, lorsque nous subissons
    violences, des injustices, des trahisons ou toutes autres sortes d'afflictions, nous devons les considérer
    comme envoyées par Dieu, et nous devons nous soumettre à eux docilement Mais comme la nature humaine
    regarde toujours avec aversion celui qui la tourmente, l'homme crucifié avec Jésus doit soutenir
    continuellement une lutte intérieure pour empêcher que son coeur ne regarde avec aversion celui qui l'offense
    et le tourmente, mais aussi pour ne pas tomber dans le désespoir. Il doit se tenir près de Dieu et savoir
    accepter tout ce qui lui arrive avec un esprit d'abandon et de soumission; il doit remplir son coeur de foi et
    être certain que c'est Jésus qui lui envoie cette peine et que aucune tentation ne lui surviendra qui passe la
    mesure humaine et que cette tristesse se changera en joie. (cf Cor 10.13 et Jn 16, 20). Considère, à présent, ô
    mon âme, avec une très grande douleur, ton Sauveur, qui a voulu naître nu et mourir pauvre et souffrir au
    point de devenir si dénudé qu'il ne lui resta,même pas de quoi recouvrir son corps, ni même reposer sa tête.
    O Marie, la tunique sans couture, tissée de vos mains, sera tirée au sort. Et qui comprendra la grande douleur
    qui oppressa votre coeur?
    Jésus est crucifié. O mon âme, la croix est prête: voici l'autel sur lequel l'Agneau de Dieu doit immolé pour
    toi. Voici le lit nuptial dans lequel Jésus attend ses élus. Pourquoi, ô mon doux Jésus, ne permettez-vous pas
    que je sois crucifié à votre place? C'est moi qui mérite cet échafaud et non vous. Considère, ô mon âme, avec
    quelle douceur et avec quelle soumission, il s'étend sur ce lit de douleurs, n'ayant pour oreiller que les épines
    dont il était couronné. Il lève aussitôt les yeux au Ciel pour nous en ouvrir les portes qui jusqu'alors étaient
    fermées, car c'est lui, en tant que prêtre, qui nous réconcilie et qui est la victime de notre réconciliation. Sans
    proférer une parole, il s'offre au Père Éternel les bras tendus, avec l'ardent désir de sauver tous les pécheurs.
    Il dit: «Père, l'heure est venue, glorifie ton Fils» (Jn 17:1). Il a les bras ouverts pour accueillir les pécheurs,
    pour les embrasser et de les présenter à son Père. Il ramène à Dieu les coupables, réunit la terre au ciel pour
    que tout ne forme qu'une seule chose et une même société, dont Dieu est Père et le souverain Maître. Il n'y
    eut jamais plus et il n'y aura jamais plus un autel plus agréable à Dieu, et il n'y eut jamais plus un autel plus
    sacré, ni une oblation plus parfaite, ni une Victime plus sainte, car celle-ci est l'Agneau de Dieu qui efface les
    péchés du monde. Regarde comment ils le saisissent de ses mains et le transpercent avec de gros clous qui
    passent entre les nerfs, et ceci pour qu'elles puissent mieux soutenir le poids de son corps. Les nerfs sont
    contractés par la violence de la douleur. On lui fait le même traitement aux pieds et le corps du Seigneur
    devient ainsi tout disloqué. Et pendant tout ce temps, il se tait, n'émet aucune lamentation bien qu'une
    souffrance indescriptible se lit sur son visage. Sa patience est surhumaine, sa résignation très profonde et son
    amour encore plus vif. O mon âme, essaye de ressentir, si tu le peux, ses douleurs, et si tu n'y arrives pas par
    toi-même, demande au moins la grâce de les ressentir et prie Jésus-Christ qu'il t'imprime dans le coeur ce
    qu'il ressent dans son corps. O Seigneur, amollissez la dureté de mon coeur afin qu'il soit sensible à vos
    douleurs, à votre amour et à la haine du péché qui vous a réduit en cet état. O Seigneur, ne refusez pas ma
    prière, car je ne peux ressentir vos douleurs que si vous m'en accordez la possibilité, grâce à votre
    miséricorde. O Coeur amoureux, c'est ici que vous criez au monde: «Venez à moi, vous tous qui êtes dans le
    péché et je vous pardonnerai; venez à moi, vous tous qui êtes affligés et je vous consolerai; venez à moi, mes
    bras sont ouverts, prêts à vous recevoir, vous tous ceux qui êtes égarés et je vous accueillerai ». « Chargezvous
    de mon joug et mettez-vous à mon école, car je suis doux et humble de coeur, et vous trouverez
    soulagement pour vos âmes ». (Matthieu 11:29). O divin Jésus, Pasteur miséricordieux de mon âme perdue,
    me voici; je viens à vous. J'obéis à votre voix. Je suis une brebis perdue qui retourne à la bergerie. Recevezmoi
    dans vos bras. Accordez-moi cet amour, cette douceur, cette humilité que vous voulez que je possède.
    Soumettez-moi entièrement à votre volonté. Imprimez dans mon âme ces vertus divines que vous voulez que
    j'imite, afin que je vous suive de près et que je ne m'éloigne jamais, de vous abandonner avec facilité. Trop
    longtemps, j'ai été sourd à votre voix, qui m'invitait à venir à vous. Rendez-moi attentif, afin que je vous
    écoute et que je vous suive. Et que votre main puissante ne lâche jamais la mienne, car je serai capable, saiton
    jamais, de vous abandonner avec facilité. Accueillez-moi parmi ceux qui portent leur croix derrière vous
    et liez-moi à la mienne afin que j'en retire le fruit de ma rédemption et de l'amour éternel.
    Jésus meurt. La croix, sur laquelle le Sauveur devait être crucifié ayant été dressée, fut mise ensuite dans une
    fosse qui fut comblée puis, à coups de marteaux le pied de la croix fut calé. Qui peut comprendre toutes les
    douleurs qu'apportèrent ces nombreuses secousses à un corps dont les nerfs étaient tendus et les membres
    disloquées? Lui-même atteste, par son prophète, que l'on peut lui compter tous les os: « des chiens
    nombreux me cernent, une bande de vauriens m'entoure: je peux compter tous mes os » (Ps 22, 17-18). A ce
    spectacle, ses ennemis lancèrent des cris féroces de joie accompagnés d'insultes: ils étaient satisfaits. Et
    pendant ce temps, le Sauveur, élevé entre le ciel et la terre, étendait ses bras pour réconcilier le monde, pour
    accueillir tous les pécheurs et leur permettre de posséder le Paradis, accomplissant ainsi sa prophétie: « Et
    moi, une fois élevé de terre, j'attirerai tous les hommes à moi » (Jn 12, 32). C'était la sixième heure: des
    ténèbres épaisses couvrirent alors toute la terre, la lune se teinta de sang: les hommes avaient accompli le
    déicide! Blasphémant sous la croix, ils prenaient en dérision le Fils de Dieu, au milieu des imprécations d'un
    voleur, des propos méprisants des soldat les plus vils et des outrages insultants des princes, des prêtres et des
    scribes. Et Jésus, qui pendant tout ce temps était resté silencieux, ouvre alors sa bouche très sainte et
    prononce la parole « pardon », non seulement pour ses bourreaux, mais pour tous ceux qui, par leurs péchés
    on causé sa mort, n'ayant pas voulu, ni les uns ni les autres, se convertir à lui, s'obstinant dans leur
    méchanceté. Et c'est donc en gémissant qu'il s'écria avec amour: «Père, pardonnez-leur: ils ne savent pas ce
    qu'ils font. » (Lc 23,34). Quel amour! Quelle miséricorde! Pourquoi mes yeux ne peuvent-ils devenir deux
    sources de larmes ininterrompues et mon coeur une fournaise d'amour éternel? Transmettez, Seigneur, à mon
    âme, les sentiments de douleurs que vous avez éprouvés. Je vous adore, ô Fils de Dieu vivant, ainsi cloué sur
    cette Croix et exposé aux regards de l'univers: je me prosterne à vos pieds, je vous loue, je vous bénis, je
    vous aime, je vous remercie et je vous reconnais comme étant le Dieu de mon coeur et de mon âme. Ici, sous
    cette croix, réunissez tous vos fils dispersés dans le monde; ici, annulez la sentence de mort éternelle
    prononcée contre le genre humain; ici, sanctifiez les douleurs de la vie et communiez-vous aux âmes. O
    excès d'amour! Vous êtes né dans le secret et dans le silence de la nuit et seulement quelques bergers et trois
    Mages vous ont rendu visite et vous ont adoré; dans le Temple, vous avez été reconnu seulement par deux
    âmes justes; vous avez vécu dans l'obscurité durant trente années et vous n'en avez passé que trois parmi les
    hommes; après votre Résurrection, vous vous êtes manifesté à seulement peu d'élus et dans des endroits
    isolés et pendant une courte durée; seuls vos disciples ont été témoins de votre Ascension, et un nuage a tout
    de suite voilé la vision de votre gloire; vous avez voulu être crucifié en public, sur une montagne, à midi,
    durant Pâques (période au cours de laquelle les Juifs, venant de toutes parts, convergent à Jérusalem), entre
    deux voleurs, les bras étendus et le coeur plein douleur et d'amour. « Tout le jour j'ai tendu les mains vers un
    peuple désobéissant et rebelle » (Rm 10, 21, Is 65, 2). Pour tout cela, soyez, ô Seigneur, béni, loué et glorifié
    par toutes les créatures. Vous voici, ô mon Jésus, à la fin de votre vie: notre rédemption est accomplie. « Tous
    est consommé » et vous n'êtes pas encore détaché de la croix! Vous ne vous occupez que de souffrir et
    d'aimer. Modèle de tous les hommes, voilà ce que je voudrais que vous m'appreniez: non pas les miracles,
    non la gloire, mais les souffrances et l'amour. L'unique trésor que vous nous avez laissé est votre divine
    Mère: « Mère, voici vos fils; Fils, voici votre Mère » (cf Jn 19, 26-27). Que vous soyez béni! Car Marie,
    votre propre Mère, est le trésor le plus grand que vous nous ayez laissé en mourant. O Marie, vous avez vu
    les cruautés et les ignominies qu'ils ont fait à votre Fils. Vous avez entendu les coups de marteaux qui ont
    enfoncé les clous dans les pieds et les mains de votre bien-aimé; vous l'avez vu vaincu sur la croix: et que
    faites-vous maintenant, ô Mère si désolée ? Brisée par la souffrance, elle s'arrêta pour regarder ce spectacle
    qui représentait tout son amour maternel; affaiblie par une nuit douloureuse, par le jeûne, par les larmes
    répandues, elle se tenait là, immobile; c'était une femme, c'était une mère, la Mère d'un Dieu et par
    conséquent encore plus; elle n'en pouvait plus de supporter cette souffrance démesurée et pourtant, elle ne
    tomba pas évanouie comme l'aurait fait une autre femme; non, elle demeurait là pétrifiée, l'âme déchirée
    mais complètement soumise aux décisions de Dieu le Père. Ses larmes asséchées, elle demeura là encore
    pendant un moment, pâle et tremblante, jusqu'à ce que, par une vertu secrète communiquée par son Fils pour
    endurer encore plus de souffrances, elle rassembla ses forces pour se lever et, suivie de Saint Jean et des
    femmes qui l'avaient accompagnée, elle s'ouvrir un passage à travers la foule et s'avança jusqu'à la croix. Là,
    debout, les yeux fixés sur le Sauveur, elle se fit notre Avocate auprès du Père Éternel en lui offrant, du plus
    profond de son être, les souffrances et le Sang de leur Fils commun avec le plus ardent désir de sauver ainsi
    tous les hommes. Elle craignait de le voir mourir et dans le même temps elle souffrait de le voir vivre dans
    les tourments. Elle aurait voulu que le Père Éternel soit moins rigoureux et pourtant elle voulait que les
    ordres du Ciel s'accomplissent avec toutes leurs conséquences. Cet divin Agneau et cette innocente brebis se
    regardaient mutuellement et se comprenaient: l'un souffrait pour les douleurs de l'autre. Seuls ces deux très
    Saints Coeurs, de cette Mère et de son Fils, pouvaient comprendre ce qu'ils avaient souffert, car leur douleur
    était à la mesure de leur amour et pour savoir combien ils ont souffert, il serait nécessaire de connaître
    l'immensité de leur amour. Et qui aurait pu en savoir la profondeur? Elle est la sainte, l'innocente, la fidèle
    compagne des tourments de son Fils. Il n'y a pas de croix plus dure pour une mère que celle d'être contrainte
    de voir son fils mourir dans les souffrances sans pouvoir le soulager ou lui dire une parole de réconfort. Une
    croix aussi dure ne pouvait être réservée seulement qu'à Marie, parce qu'elle était la seule capable de la
    supporter. L'amour qu'elle portait à Jésus la torturait plus que tout ce qu'auraient pu faire tous les bourreaux
    du monde. Et le Sauveur voyait, de la Croix, que ses propres douleurs lancinaient le coeur de sa Très Sainte
    Mère et cette vue était une nouvelle torture pour son Coeur tendre. Mais son Père en avait décidé ainsi et ce
    fut la le comble du sacrifice et de l'obéissance à son Père divin; et comme en cette circonstance, même le
    doux nom de Mère ne pouvait la réconforter, il lui dit; « Femme voici ton fils! »
    Prière à Notre Dame de Compassion
    Et quel glaive ne fut pas pour votre Coeur maternel, ô Mère affligée, quand votre Fils vous appela du nom de
    femme? Vous n'êtes donc plus ma mère!... Marie, vous n'avez plus de Fils ... N'entendez-vous pas ses
    gémissements pour l'abandon dans lequel il se trouve, sans réconfort et sans personne: « Mon père, pourquoi
    m'avez-vous abandonné? » (cf Mt 27, 46 et Mc 15,34). Et quand il demanda à boire, vous auriez voulu
    étancher sa soif même au prix de votre sang et vous n'avez même pas pu la soulager, néanmoins avec goutte
    d'eau; et quand vous avez vu qu'on lui présentait le fiel et le vinaigre; et quand vous avez entendu le cri qu'il
    poussa au moment d'expirer; et quand vous avez vu son coeur transpercé par une lance, et quand, détaché de
    la croix, vous avez tenu son cadavre dans vos bras, et que vous avez ensuite enfermé dans le sépulcre où
    vous avez enseveli votre coeur avec lui; et quand le soir, descendant les rues imprégnées du sang innocent de
    votre Fils, vous êtes retournée chez vous sans lui et que toute la nuit vous avez désiré sa présence, vous
    obéissiez alors à la volonté de votre Fils; vous acceptez de considérer tous les hommes comme votre Fils car,
    sans vous, personne ne peut venir à lui étant donné que vous êtes la médiatrice et la trésorière de toutes les
    grâces. Me voici à vos pieds: c'est moi qui ai tué votre Fils! Ayez pitié de moi, ô Mère de la Désolation: Je
    veux retourner dans son Coeur torturé par mes péchés: Présentez-moi et accompagnez-moi jusqu'à ce que je
    reçoive dans mes bras, jusqu'à mon dernier soupir pour vous et pour lui. O Mère blessée, transpercez mon
    coeur et imprimez en lui vos peines et celles de Jésus crucifié. Ainsi soit-il.
    Vertu: le courage.
    Pratique: Supportez avec courage toutes les peines et toutes les adversités qui vous arriveront durant cette
    journée en vous imaginant être avec Jésus crucifié, aussi bien corporellement que spirituellement. Résistez
    fortement aux tentations, vous rappelant ces paroles de l'Apôtre: « Qui veut vivre avec Jésus doit crucifier
    son corps et ses instincts sensuel. » (Ga 5, 24). Si vos amis vous abandonnent, ne vous affligez point.
    Pardonnez à ceux qui vous offensent comme Jésus a pardonné à ses bourreaux et, par amour pour la Sainte
    Vierge, renoncez à tout désir de haine et de vengeance. Avec les personnes qui vous sont antipathiques, ayez
    une conversation plus longue et plus aimable avec celles qui vous sont sympathiques, une conversation
    retenue et brève.
    Oraison jaculatoire: O Marie, Mère pleine de douleur, faites-moi la grâce de pleurer avec vous.
    Prières avant la Communion du Dixième Samedi
    Le bon larron crucifié à vos côtés, ô mon Jésus, est le gage de notre misère et celui de votre miséricorde. Ce
    matin, je m'écrierai avec lui: « Jésus, souviens-toi de moi, lorsque tu viendras avec ton Royaume » (Lc 23,
    42). Quel est maintenant votre Royaume, ô Agneau immaculé qui, par amour, s'est fait victime de mes
    péchés dans cet Hostie pure et sainte? Je l'entends dire de votre bouche: « … et trouvant mes délices parmi
    les enfants des hommes (Pr 8, 31). Nos coeurs sont le trône de votre amour et le mien se languit de vous
    posséder, ô Dieu de mon coeur, ô mon Sauveur. Seigneur, souvenez-vous de cette soif dont vous souffriez sur
    la croix, cette soif des âmes, cette soif de mon âme chargée d'iniquités qui, à ce moment là, était présente
    dans vos pensées. « J'ai soif », disiez-vous. Faites, ô mon Dieu, que moi aussi j'aie soif de vous, de votre
    amour, de vos douleurs; que mon âme, dévorée par les ardeurs de la concupiscence, trouve enfin la source
    d'eau vive qui puisse la rafraîchir, la désaltérer, la fortifier, la guérir; et cette source est votre Coeur très pur
    que je reçois en ce moment avec votre corps, avec votre sang, avec votre Esprit très saint, avec votre
    Divinité. Mais pauvre et misérable comme je le suis, je ne me présenterai pas seul devant vous, mais
    accompagné par les soupirs des Âmes justes des Limbes, qui attendaient votre mort pour être délivrées, en
    commençant par veux pas être seul, sera accompagné par les soupirs des âmes n'attendent que votre décès,
    en commençant par Adam, Abel et Abraham, Joseph, Jacob, et enfin à votre Père putatif Saint Joseph, Saint
    Jean le Baptiste et ses parents, Élisabeth et Zacharie, et vos ancêtres Joachim et Anne, le vieillard Siméon et
    Anne du temple; je viendrai avec les pieuses femmes qui baignèrent vos pieds de leurs larmes, avec l'amour
    de Marie-Madeleine, qui ne s'éloigna jamais de votre Sépulcre; je viendrai avec l'ardeur et la pureté de tous
    les anges, de tous les saints du Paradis et de tous les justes de la terre qui sont sur la terre. Je me présenterai
    avec le coeur débordant d'amour et de douleur de votre mère que vous m'avez laissée pour Mère par
    l'intermédiaire de Jean. O Marie, que Jésus mourant m'a donnée pour Mère, remplissez dès à présent vos
    devoirs maternels: présentez cette misérable âme qu'est la mienne à votre Fils, revêtez-là de votre amour et
    de votre douleur et dites-lui que je l'aime et que je lui demande pardon. Et donnez-moi vous-même votre Fils
    en signe de pardon. De vos propres mains, vous l'avez déposé dans le sépulcre, déposez-le vous-même, en ce
    moment, dans mon coeur qui veut être sa tombe, sa cellule, la maison de l'amour. Il est vrai que mon coeur est
    plus froid que cette pierre qui renferme votre fils. Mais il vous appartient, ô Vierge puissante, de le faire
    brûler du feu de la charité. Réconciliez-moi à votre Fils et serrez très fortement ces liens d'amour, pour que
    même la mort ne puisse les défaire. Ainsi soit-il.
    On dit ici la prière pour demander la grâce dont on a besoin suivie de la prière de demande à la Vierge de
    Pompéi (voir au 1er samedi)
    Prières après la Communion
    O Père éternel, voici votre Fils que vous avez fait mourir pour moi, le voici: je vous le présente avec toutes
    ces plaies, avec tout son Sang et uni à mon âme. A présent, ne regardez pas mon indignité ni ma misère, mais
    plutôt regardez avec amour votre Fils, qui est mon frère, mon époux, ma nourriture, l'âme de mon âme, ma
    vie, mon bien précieux; et ne me chassez pas loin de votre présence. Je vous remercie, ô Père éternel, de
    l'avoir fait mourir pour moi et de me le donner dans ce Sacrement. Je vous loue et je vous remercie de
    m'avoir donné votre Fils-même, car ainsi son Coeur est devenu mien, son Âme est devenue mienne, son
    Humanité est devenue mienne et sa Divinité, qui vôtre, vous me la communiquez par grâce. « Comment
    rendrai-je au Seigneur tout le bien qu'il m'a fait? » (Ps 115,12) «Père, dirai-je avec Jésus, entre vos mains je
    remets mon esprit » (Lc 23, 46). Je vous fais le sacrifice de moi-même, de ma liberté, de ma volonté, de ma
    vie: « Consummatum est », « tout est accompli ». Souvenez-vous, ô Père Céleste, que votre Divin Fils l'a luimême
    dit: 'Si donc vous, qui êtes mauvais, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, combien plus
    le Père du Ciel donnera-t-il l'Esprit Saint à ceux qui l'en prient! » (Luc 11:13). Accordez-moi donc, par
    amour de votre Fils mort sur la croix, et qui est maintenant vivant dans mon âme, l'esprit de l'amour, l'esprit
    de mortification, l'esprit de sacrifice, l'esprit d'abandon à votre volonté, l'esprit de fidélité pour suivre ses
    exemples. O mon Jésus, vous vouliez accomplir ma rédemption en permettant qu'une lance vous transperce
    et mette à nu votre Coeur, abri d'amour et lieu de refuge pour les âmes. Dans cette Plaie je veux demeurer
    jusqu'au jour ou vous me direz comme au bon larron: « En vérité je te le dis, aujourd'hui tu seras avec moi
    dans le paradis » (Lc 23, 43). Votre Coeur endolori s'est ému quand le bon larron vous a demandé pardon et
    comment pourrait-t-il ne pas entendre la voix de mon âme brisée de douleur qui implore à vos pieds de lui
    pardonner de de vous avoir offensé? Les deux plus grandes oeuvres d'amour sont: don et de pardon. Le don
    est un signe du coeur, qui veut attirer le prochain à soi en le comblant de bienfaits et ce don vous l'avez fait en
    me créant à votre ressemblance, quand vous m'avez soumis toute votre création, quand vous vous êtes revêtu
    de ma chair et que vous avez tout sacrifié pour mes besoins, pour ma santé, pour mon bonheur et quand, en
    mourant, vous m'avez laissé pour Mère, la personne la plus chère qui soit au monde, votre propre Mère. Et ce
    matin, vous m'avez donné votre divinité, votre humanité, plongée dans une mer de souffrances, avec vos
    cheveux ensanglantés, vos joues livides et creusées, vos yeux gonflés et baignés de larmes, votre bouche
    abreuvée de fiel et de vinaigre, vos pieds et vos mains percés par des clous; et maintenant vus me donnez vos
    pensées, vos désirs, votre amour, votre vie. Que vous reste-t-il donc que vous ne m'ayez pas donné? Mais audessus
    du don, il y a le pardon, qui est d'oublier les plus grandes injures et de se sacrifier soi-même pour le
    bien de celui qui vous offense. Et cette preuve d'amour vous me l'avez accordée, ô mon Dieu, en faisant
    mourir votre Fils unique pour sauver ces pécheurs qui sont vos ennemis. Et ce par « pardon » est le premier
    qu'on entend résonner sur le Calvaire et il sort de la bouche même du Rédempteur, alors qu'il est le point de
    mourir: « Mon Père, disait-il, pardonnez-leur car ils ne savent pas ce qu'ils font. » (les 23, 34). Oui, mon
    Dieu, tout est consommé: Le don a été fait. votre Coeur est mien, vous vous êtes donné tout à moi et qui plus
    est vous me pardonnerez également. Oh oui, pardonnez-moi! Accordez-moi la grâce de ne plus jamais vous
    quitter, ni par les tentations, ni par les souffrances et si je dois vous laisser, faites-moi plutôt mourir et
    damnez-moi, ô mon Dieu, mon époux, mon roi, mon libérateur, mon unique espérance. Et vous, Coeur ouvert
    de mon Jésus, lavez de votre Précieux Sang tout ce qui peut offenser votre pureté infinie, afin qu'il n'y ait
    plus rien qui ne m'éloigne de vous. O Coeur enflammé de charité, faites que je brûle de votre amour. Et je
    consens de tout coeur de ne pas être reconnu et d'être abandonné, méprisé, proscrit par tous les hommes
    pourvu que je puisse vous possédez, vous seul. Faites que je sois consumé du même feu que celui qui brûle
    votre Coeur et que ce sang que vous avez trouvé en moi, me baigne, me lave, m'enflamme, me consume, et
    me transforme en vous. « Seigneur, si vous le voulez, vous pouvez me purifier. » (Mt 8, 2). très affligé de
    vous avoir offensé. O Coeur bienfaisant, ô mon espérance et ma vie, si vous avez perdu tant de sang pour
    moi, si vous m'avez laissé votre propre mère, si vous avez accepté qu'une lance vous transperce la poitrine
    sur la Croix afin de me montrer votre Coeur à nu, si plein d'amour, comment pourriez-vous maintenant
    refuser le pardon des péchés, la haine de moi-même, la force de vaincre mes instincts et la grâce de vous
    aimer avec une persévérance infinie? J'espère en vous. Ainsi soit-il.
    On dit maintenant l'Oraison pour demander la grâce dont on a besoin, suivie des autres Invocations et
    Prières indulgenciées (voir au 1er Samedi)
    Grâce de la Très Sainte Vierge de Pompéi
    A Cerano De Novara, une la grâce pour les Quinze samedis du Rosaire
    La supérieure des Soeurs de la Charité, Soeur Pauline Gentina,qui s'occupe des Écoles Préparatoires de
    Cerano, Province de Novara, a envoyé à l'Avocat Bartolo Longo la relation suivante concernant la grâce
    prodigieuse octroyée par notre Reine de Pompéi à travers la prière des Quinze Samedis. Et le Périodique «
    Le Rosaire et la Nouvelle Pompéi » la publia dans son Cahier de Décembre 1888. « Très cher Monsieur, une
    de mes consoeurs, qui a pour nom soeur Bibiana, était depuis plus de six ans atteinte d'une grave maladie.
    Dernièrement, elle avait décidé de cesser de paraître en public, par délicatesse envers les autres. Les
    médecins lui avaient alors ôté toute espérance de guérison, affirmant que même les dernières inventions de la
    science ne pouvaient apporter de guérison à ses maux. La pauvre malade en était réduite aux dernières
    extrémités, si bien qu'elle reçut tous les Sacrements des mourants, y compris l'Huile Sainte. Et c'est alors que
    nous parvint la voix des prodiges par la Reine du Rosaire. En effet, le Périodique « Le Rosaire et la Nouvelle
    Pompéi » relatait les nombreuses grâces que, de sa Vallée préférée, la Reine du Rosaire répandait partout
    dans le monde. Soeur Bibiana, qui, depuis longtemps, supportait son humiliante maladie avec résignation,
    sans aucune espérance de recouvrir sa santé perdue, se redresse et se met à espérer sa guérison grâce à la
    Reine du Rosaire de Pompéi. Elle récite une Neuvaine, puis une autre. Et bien que ne se voyant pas exaucée,
    elle n'en perd pas moins l'espérance et commence aussitôt la dévotion des Quinze samedis. Quelle merveille!
    A peine parvenue au Dixième samedi, elle est guérie!.. On ne la reconnaît plus! Il n'y a rien de difforme en
    elle, mais plutôt elle se retrouve comme elle était avant sa maladie! Sa guérison parfaite, bien qu'inespérée, a
    stupéfié les médecins ainsi que tous ceux qui connaissaient la maladie. Ce nouveau miracle est encore une
    occasion pour louer et glorifier Dieu, et rendre honneur à la Reine du Rosaire de Pompéi, notre chère Mère
    Marie ». Cerano (Novara) le 28 Septembre 1883. Soeur Pauline Gentina, Soeur de la Charité (L'attestation de
    la grâce est accompagnée de la déclaration du médecin et Prêtre).


    Onzième samedi
    Premier Mystère Glorieux
    La Résurrection de Jésus (Matthieu, 28; Mc 10; Jn 26)
    Considère, ô mon âme, comment le Sénateur Nicodème et le noble et riche Joseph d'Arimathie, membre du
    Conseil des Juifs, déposèrent Jésus, enveloppé dans un suaire blanc et dans un linceul de lin embaumé, dans
    un tombeau neuf, creusé dans la roche. Ils basculèrent une énorme pierre sur l'entrée du monument pour le
    fermer, puis s'en allèrent. Mais les princes des Prêtres et des pharisiens, se souvenant de la prophétie de
    Jésus, disant qu'il en ressortirait le troisième jour, obtinrent Pilate de faire garder le tombeau par des soldats
    ce jour-là: « Ils allèrent donc et s'assurèrent du sépulcre, en scellant la pierre et en postant une garde » (Mt
    27,66). Que nos vues sont misérables, ô mon Dieu! O prudence humaine, comme tu es faible contre le
    Seigneur! Tu ne sers qu'à ta confusion et à la gloire de Dieu. Jésus, mort le vendredi saint, ressuscita le
    troisième jour par la vertu de sa divinité. Sa très sainte âme, séparée de son corps, resta toujours unie à la
    Divinité et fut toujours été l'âme d'un Dieu. Ce Corps sacré, bien que séparé de l'âme, était toujours uni à la
    Divinité et était toujours le Corps d'un Dieu digne, même s'il était mort, de l'adoration des hommes et des
    anges. L'âme de Jésus descend dans les Limbes et y descend comme leur Dieu et comme leur libérateur.
    Considère, ô mon âme, que ces Saintes âmes l'attendaient depuis longtemps et quelques unes d'entre elles,
    comme celle d'Abel, depuis le début du monde. Tu peux imaginer avec quel amour et avec quelle
    reconnaissance ces Saints de l'Ancien Testament, en voyant le Sauveur, se mirent à l'adorer et à le remercier.
    Toi aussi, tu dois les imiter dans le désir d'être reçu dans le Paradis par les mérites de ton Rédempteur. Le
    Très Saint Corps de Jésus reposa trois jours dans le Sépulcre parce que, par ses souffrances et par sa mort, il
    avait libéré de la mort éternelle les hommes des trois âges du monde, ayant vécu pieusement sous la Loi de la
    Nature, sous la Loi Mosaïque, et qui devaient maintenant vivre sous la Loi de la Grâce. L'aube du troisième
    jour se levait à peine et Jésus, en un instant, ressuscite et sors de son tombeau scellé tout comme il était sorti
    du sein virginal de sa Mère, et tout comme il entrera ensuite dans le Cénacle, dont les portes étaient fermées.
    Comme Dieu tout-puissant, il ne daigne pas annoncer au monde sa résurrection, mais il le fait en secret.
    Appartenant à l'ordre surnaturel, sa résurrection doit être révélée aux hommes par devait les anges. « Et voilà
    qu'il se fit un grand tremblement de terre: l'Ange du Seigneur descendit du ciel, et vint rouler la pierre, sur
    laquelle il s'assit. Il avait l'aspect de l'éclair, et sa robe était blanche comme neige » (Mt 28, 2-3). La présence
    d'un seul Ange suffit à terroriser les soldats qui gardaient le sépulcre: ils tombèrent d'abord comme morts,
    puis ils s'enfuirent tous. Approchez-vous, prêtres, scribes et pharisiens, voyez dans quel état sont réduits ceux
    que vous avez armés pour garder un homme mort que vous avez proclamé séducteur. Votre exemple a été
    suivi par notre impies qui croient à calmer l'inquiétude qui les dévore en mettant Jésus au nombre des
    hommes illustres comme Numa, Moïse et Mahomet. Mais lequel de vos héros fabuleux a pu dire, alors qu'il
    était encore vivant: dans trois jours je ressusciterai? Cette prodigieuse parole ne pouvait être dite seulement
    que par le vrai Fils de Dieu: ni la fable, ni l'impiété, ni les démons, ni les hommes aussi sublimes et puissants
    qu'ils puissent être, n'ont jamais pu imaginer une chose semblable. La parole du Prophète Isaïe s'est donc
    vérifiée: Et son tombeau sera glorieux! Personne n'a touché vos soldats; personne ne leur a adressé la parole;
    ce qu'ils ont vu a suffit pour les terrasser. S'ils ne sont pas morts, s'ils ont pu se relever et s'enfuir, c'est
    seulement pour que vous appreniez, de leur bouche même, votre défaite et votre honte, parce que ce sont les
    témoins irréfutables de sa résurrection, afin que tous les hommes comprennent que s'ils avaient enduré les
    coups, les épines et la mort, c'était seulement parce qu'il avait voulu. Mais vous n'êtes pas digne d'entendre
    les témoignages choisis par Dieu concernant le mystère de la résurrection. O vrai Fils de Dieu, quelle n'est
    pas notre consolation à nous tous qui croyons fermement en vous! Votre Résurrection, ô mon Sauveur
    glorieux, remplissait d'effroi vos ennemis; mais quant à moi, elle ne m'inspire que de la joie et une grande
    consolation parce que votre Résurrection m'assure que ma réconciliation avec Dieu, et par conséquent, ma
    justification. Votre Résurrections est le modèle de la résurrection de nos âmes à la grâce et la renaissance de
    nos corps à la résurrection finale. Et comme en ressuscitant vous prenez une nouvelle vie, ainsi, nous aussi,
    sortis du péché, nous vivons une nouvelle vie faite de grâces. Aidez-moi, ô Seigneur, à vaincre les obstacles
    qui se dressent encore devant moi. Repoussez mes ennemis qui s'opposent à mon salut. Envoyez à mon aide
    vos saints anges et guidez-moi vous-même dans toutes mes actions, jusqu'au moment où vous m'accorderez
    la bienheureuse éternité.
    Observe, ô mon âme, la douleur de Marie-Madeleine, convertie, qui ne peut se détacher du Sépulcre de son
    bien-aimé Maître. Son tombeau sera baigné de ses larmes le vendredi, et le repos du samedi la surprend au
    même endroit. Le samedi soir, elle retourne au Sépulcre et ne le quittera que pour aller acheter des arômes.
    Elle y retournera le dimanche matin. Quel noble exemple de sincère conversion à Dieu! Modèle du coeur
    humain, fragile dans ses chutes, mais rendu fort par l'amour de Dieu! La vraie Charité ne finit pas avec la
    mort de la personne aimée, « parce que l'amour est plus fort que la mort» (cf Ct 8:6). Il est encore nuit et la
    pleine lune diffuse une lumière claire sur la terre, quand elle réveille ses compagnes et leur demande de
    l'accompagner. Elle devance le jour qui, pour elle, tarde trop à paraître. Hélas! Lorsque je vais à Jésus-Christ,
    pour recevoir son corps vivant, pourquoi n'ai-je pas, mois aussi, les mêmes désirs, la même impatience, le
    même empressement que Marie Madeleine éprouvait pour recevoir le Corps de Jésus mort? Combien en
    suis-je éloigné, mais c'est parce que je ne possède pas son amour! Imite au moins, ô mon âme, sa ferveur en
    visitant souvent Jésus au cours du Saint Sacrement, principalement la veille de tes communions: témoignelui
    tes tendres sentiments d'amour et ton ardent désir de le recevoir, et par la communion spirituelle,
    embrasse-le le plus souvent possible au cours de ta journée et durant les interruptions de ton sommeil la nuit
    et à peine réveillée le matin. « Le premier jour de la semaine, Marie de Magdala vient de bonne heure au
    tombeau tôt, comme il faisait encore sombre, et elle aperçoit la pierre enlevée du tombeau » (Jn 20:1). Sa
    première impression est la surprise de voir que cette grande pierre (scellée par ordre des Pontifes) n'est plus à
    sa place et qu'elle est renversée. Elle s'avance, jette un regard dans le sépulcre et voit que le corps de son
    divin Maître n'y est plus. Quel coup à son coeur! Elle pense, sans le moindre doute: quelqu'un, dans la nuit,
    l'a enlevé; mais où le retrouver? « Elle court alors et viens trouver Simon Pierre, ainsi que l'autre disciple,
    celui que Jésus aimait, et elle leur dit: « On a enlevé le Seigneur du tombeau et nous ne savons pas ou on l'a
    mis ». Pierre sortit donc ainsi que l'autre disciple, et ils se rendirent au tombeau. L'autre disciple, plus rapide
    que Pierre, le devança à la course et arriva le premier au tombeau. Se penchant, il aperçoit les linges, gisant à
    terre; pourtant il n'entra pas. Alors Simon-Pierre, qui le suivait; entra dans le tombeau et voit les linges,
    gisant à terre, ainsi que le suaire qui avait recouvert sa tête, non pas avec les linges, mais roulé à part dans un
    endroit. Alors entra aussi l'autre disciple, arrivé le premier au tombeau, et il vit et il crut. En effet, ils ne
    savaient pas encore que, d'après l'Écriture, il devait ressusciter d'entre les morts. Les disciples s'en
    retournèrent alors chez eux. » (Jn 20: 2-10). Considère, ô mon âme, la douleur de Marie Madeleine
    lorsqu'elle ne trouva pas Jésus et apprends quelle doit être la douleur d'un coeur qui avait réellement désiré se
    convertir à Dieu. Elle ne quitte pas ce lieu, mais « se tenait près du tombeau, au dehors, tout en pleurs. Or
    tout en pleurant, elle se pencha vers l'intérieur du tombeau... » (Jn 20,11) Abandonnée par tous, il ne lui reste
    que sa douleur et ses larmes. Et combien n'en verse-t-elle pas! Et combien de fois appelle-t-elle son divin
    Maître! Et combien de fois répète-t-elle son Divin Nom! O coeur déchiré! O âme désolée, pourquoi restezvous
    dans un endroit aussi triste pour vous? Pourquoi regardez-vous encore dans ce sépulcre où ne se trouve
    plus votre Maître? Ah, pourquoi ne recherchons-nous pas Jésus comme le fait Marie Madeleine? Quand
    après avoir perdu sa grâce par le péché, ou les consolations de son amour par notre tiédeur, si nous pouvions
    ressentir comme Marie Madeleine l'immensité de notre perte; si comme elle nous persistions à rechercher
    Jésus et si, comme elle, nous l'appelions en criant et en pleurant; alors, comme elle, nous le retrouverions
    avec une abondance de joie qui surpasserait toutes nos espérances! Oui, mon Dieu, aujourd'hui, je célèbre le
    jour de votre glorieuse Résurrection et ce jour doit être celui de ma parfaite conversion à vous. Je le sais déjà:
    les coeurs qui vous ont le plus aimé comme celui de Pierre, de Jean, de Marie Madeleine et des autres pieuses
    femmes vont se retrouver et vous voulez qu'en renonçant à moi-même, qu'ensevelissant mes exécrables
    envies par la pratique de la mortification, je vous retrouve! Faites-moi donc la grâce que je renonce à moimême
    pour ressusciter ensuite avec vous et mener par conséquent une vie semblable à la vôtre, donc une vie
    nouvelle, divine, immortelle: nouvelle, pat le changement de ma conduite, divine, par la pureté de mes
    sentiments; immortelle, par la persévérance dans le bien. Opérez en moi cet heureux changement, ô mon
    Dieu! Faites-moi passer de la mort à la vie, des ténèbres à une vie parfaite, digne de vous.
    Considère, ô mon âme, qu'une autre qualité du coeur converti à Dieu est l'indifférence pour tout ce qui n'est
    pas Jésus. Dieu seul, personne d'autre que Dieu: ceci doit être sa devise, sa pratique quotidienne, son
    aspiration, le principe de chacun de ses désirs. Aucun autre intérêt doit occuper coeur et Jésus viendra tout de
    suite pour y établir son Royaume. Prends pour modèle Marie Madeleine. « Et elle voit deux Anges, en
    vêtements blanc assis là ou avait reposé le corps de Jésus, l'un à la tête et l'autre au pied. Ceux-ci lui dirent: «
    Femme, pourquoi pleures-tu? » Elle leur dit: « Parce qu'on a enlevé mon Seigneur, et je ne sais pas où on l'a
    mis » (Jn 20, 12-13). Elle ne trouve pas la paix; elle n'est pas effrayée par l'apparition soudaine des deux
    anges; elle n'est pas éblouie par leur beauté; elle ne ressent aucune vanité à converser avec des esprits
    célestes. Elle les voit, les écoute parler et leur répond et elle ne le fait que pour savoir où est Jésus, et elle est
    prête à les quitter pour s'adresser à un jardinier dans le cas où celui-ci pourrait la renseigner. Elle croit que
    tout le monde connait la raison de son chagrin. Elle prend Jésus pour un maraîcher; elle s'offre à enlever
    toute seule son corps, comme s'il s'agissait d'une fleur. « Seigneur, si c'est toi qui l'as emporté, dis-moi où tu
    l'as mis, et je l'enlèverai » (Jn 20:15). Comme il est audacieux, le vrai amour! Tout lui semble simple facile et
    il en a été ainsi pour tous les martyrs qui ont subi avec le même courage les pires supplices. Et que fera-t-elle
    quand elle entendra la voix de son maître qui l'appelle par son nom? Elle qui ne s'était jamais éloignée de la
    croix de son Jésus et qui ne savait pas maintenant se détacher de son tombeau? Contemple, ô mon âme, les
    sublimes effets de la véritable conversion du coeur. Il devient le trône de la satisfaction et du plaisir de la Très
    Sainte Trinité, l'objet de ses faveurs, l'admiration des anges et l'allégresse de l'Ange désigné à le garder.
    Regarde ce qui se passe en Marie Madeleine. Avec quels plaisirs le Sauveur voit les sentiments de Marie
    Madeleine, ses désirs, son amour, sa persévérance et la force de son courage qui la rend prête à tout affronter.
    Comme Jésus récompense l'amour des âmes qui se convertissent à lui en leur remplissant le coeur de la joie
    la plus pure et la plus ineffable. Ah, si Jésus voyait en moi les généreuses qualités de Marie Madeleine, que
    ne ferait-il pas? ... Mais hélas, je ne les ai pas, bien au contraire! Pour plaire au monde et pour satisfaire mes
    passions, j'entreprends des supérieures à mes forces. Et ce n'est seulement que quand je dois servir Dieu ou
    atteindre la perfection que j'avoue mon impuissance et de ma faiblesse. O Jésus, je vous reconnais comme
    mon vrai Maître et vous, daignez me reconnaître comme votre disciple. Manifestez-vous à mon coeur et
    allumez-le de votre Divin Amour. Mais que me dites-vous, ô mon Seigneur: Va à tes frères ?... O Seigneur,
    vous aviez dit que vous ne les appelleriez plus vos serviteurs, mais vos amis: et maintenant vous les appelez
    frères?... O charité passionné de mon Sauveur! Il appelle frère ceux qui, peu de jours auparavant l'avaient fui
    par peur, le laissant à la merci de ses ennemis! O mon bienfaiteur, vous ne vous lamentez pas d'eux, vous ne
    leur faites pas de reproches, mais vous leur donnez plutôt l'appellation affectueuse de frères! Vous nommez
    en particulier Pierre pour lui prouver que vous lui avez déjà accordé le pardon et que vous le reconnaissez
    toujours comme Chef des autres Disciples. Amour de Jésus, comme vous êtes passionné envers les fils des
    hommes; toujours doux, toujours plein d'amour envers ces pécheurs! Et quel pécheur serait si stupide, si
    entêté et si endurci pour ne pas venir se jeter aux pieds du meilleur des pères, toujours bienveillant
    compatissant envers ses fils dépravés. Pierre obtint tout de suite le pardon de sa faute, car à peine passé le
    vendredi, il courut aussitôt se prosterner aux pieds de la Sainte Vierge pour se repentir, lui disant, en
    pleurant: Notre Dame, pardonnez ce serviteur infidèle, qui par une peur bien humaine, a renié son Dieu,
    votre Fils! Et Marie le consola. Et il n'eût pas le moindre doute que Jésus lui avait également pardonné, car
    Jésus ne s'oppose jamais aux désirs de sa Mère. O mon âme pécheresse, si, pour tes nombreuses fautes, tu
    n'as pas le courage de t'adresser directement à Jésus, bien qu'il soit très doux et compatissant, adresse-toi
    donc à sa mère, qui est la source des miséricorde divines: prosterne-toi à ses pieds avec confiance et elle
    obtiendra de son Fils les moyens de te faire sortir du péché et la grâce d'une sincère conversion. Jésus-Christ,
    ayant pris de Marie cette très sainte humanité qu'il a sacrifié pour notre rédemption, a donné à sa Mère tous
    les trésors des mérites acquis durant sa vie mortelle. Ô Marie, vous avez été la première personne à avoir eu
    la consolation de revoir Jésus ressuscité, parce qu'étant sa Très Sainte Mère, plus que toute, vous avez pris
    part à sa Passion. Vous avez été la première à l'avoir vu dans toute l'étendue de sa gloire, accompagné de tout
    un cortège d'Anges et d'âmes délivrées des Limbes, tout comme vous avez été la dernière à l'étreindre dans
    vos bras lorsqu'il fut descendu de la Croix. Il vous a alors remercié pour tout ce que vous aviez fait et enduré
    durant les trente trois années de sa vie: vos grandes privations à Bethléem, le mépris des gens, l'abjection, la
    pauvreté, la fuite au milieu des barbares; votre participation à toutes ses douleurs comme Rédemptrice du
    genre humain. Faites-moi participer à cette joie et exaucez le désir ardent de mon coeur: convertissez-le
    entièrement à Dieu, attirez-le tout à vous et imprimez en lui vos douleurs et la passion de Notre Seigneur
    crucifié. Ainsi soit-il.
    Vertu: la conversion du coeur à Dieu.
    Pratique: Examinez votre conscience et recherchez ce qui vous empêche d'aller plus avant dans l'amour de
    Dieu en lui donnant tout votre coeur; pour remédier à vos défaillances, recherchez les conseils de votre
    confesseur. Dès aujourd'hui, abandonnez votre tiédeur, et entreprenez, dès maintenant, une nouvelle vie faite
    de ferveur et de charité. Dans le courant de la journée, renouvelez votre ferme résolution de ne plus offenser
    Dieu ni votre Ange Gardien, en répétant: « Plutôt mourir, ô mon Dieu, que de vous offenser ». Faites-le au
    moins quinze fois dans le courant de la journée.
    Oraison jaculatoire: O Marie, Reine du monde, prenez possession de mon coeur inquiet.
    Prières avant la communion du Onzième Samedi
    Que je voudrais, ô mon Dieu, posséder, ce matin, l'amour et la ferveur de Marie Madeleine. Mon âme aussi
    est pécheresse comme la sienne. Mais qui a fait de cette pécheresse publique un noble exemple d'amour, de
    constance, de conversion sincère et de pénitence sévère? N'est-ce pas vous, douceur infinie et source de tout
    amour, Verbe éternel fait homme par amour des hommes? Que ne dois-je donc pas espérer de vous, mois qui,
    ce matin désire vous recevoir seulement pour m'unir à vous par les liens d'un indissoluble amour Alors que
    dois-je espérer aujourd'hui que je veux recevoir juste pour me lier à vous, avec amour indissoluble? Avec
    Pierre et Jean, je veux courir moi aussi, haletant et assoiffé, vers le Ciboire. Ils ne vous ont pas trouvé car
    vous étiez déjà ressuscité, mais à cet Autel, je vous trouverai, Dieu et Homme en Âme, en Corps, en Sang et
    en Divinité. Vous êtes apparu plusieurs fois à vos Disciples pour les raffermir dans leur Foi: en ce qui me
    concerne, ô mon Dieu, je n'ai pas besoin de votre apparition pour vous croire vraiment Dieu, ressuscité par
    votre propre vertu, et vainqueur de la mort et l'enfer. Il me suffit de voir cette sainte Hostie dans les mains du
    saint prêtre pour être convaincu de votre présence, glorieux comme vous l'êtes dans le ciel et assis à la droite
    de votre Divin Père. Si vous pouviez me faire voir, ce matin, comme vous vous êtes montré à Marie
    Madeleine et aux pieuses femmes, puis ensuite aux Disciples d'Emmaüs!... Et pourtant, vous en faites plus
    puisque vous vous donnez à moi et qui plus est, vous me promettez de pouvoir vous contempler à visage
    découvert dans le Ciel. C'est là en effet, le lieu où je dois désirer voir! Et vous verrai-je moi, Seigneur? Faites
    ô bon Jésus, qu'en attendant ce jour bienheureux et éternel, je crois, j'espère et je vive de manière à
    correspondre à une Foi aussi sublime et à une espérance aussi magnifique. Faites, ô mon Dieu, que mon coeur
    ne cherche que vous seulement, que mon âme ne désire que vous seulement jusqu'à ce que vienne le moment
    ou je vous verrai, et où je vous posséderai dans la splendeur de votre gloire. Ô Marie, véritable Mère de
    Jésus, ma tendre Mère, par la Foi vive avec laquelle vous attendiez la résurrection de votre Fils, daignez me
    réconcilier avec lui qui a été offensé par mes péchés et convertissez mon coeur à Lui. Apparaissant à ses
    disciples, Jésus leur donna la paix: « Paix à vous! », et il leur montra ses Plaies. En le recevant, ce matin,
    avec ses Plaies, son Sang et sa Divinité, j'espère beaucoup sentir son souffle divin, le même qu'il insuffla à
    ses disciples, et ainsi j'aurai en moi, non seulement son amour. Qu'il me donne, non pas une paix faible et
    vaine, mais une paix agissante et combative qui m'apportera le calme et la tranquillité même au milieu de la
    guerre acharnée que me font mes ennemis. Ô Marie Madeleine, ô Saintes Femmes de Jérusalem qui êtes
    allées embaumer le corps très précieux de Jésus, aidez-moi à lui offrir le baume des affections le plus solides
    que je puisse avoir et la contrition de mon coeur, car tels sont les désirs de son Coeur très amoureux. Ainsi
    soit-il.
    On dit ici la prière pour demander la grâce dont on a besoin suivie de la prière de demande à la Vierge de
    Pompéi (voir au 1er samedi)
    Prière après la Communion
    Que de bienveillance n'avez-vous pas envers moi, ô mon bon Jésus! Vous n'avez pas permis à Marie
    Madeleine de toucher même vos pieds et vous vous êtes tout donné à moi! Et je vous embrasse, ô mon Frère
    et mon Dieu! Prenez place dans mon âme avec toute la grandeur de votre puissance et de votre Charité,
    embrassez ce coeur qui vous a si souvent brutalement trahi et rejeté. Et maintenant que je vous ai reçu en
    moi, je crois et je vous reconnais, bien que je ne vous vois pas: je sens votre puissance bien que je sois
    aveugle, misérable et orgueilleux? Mais qui peut convenablement évaluer la force de votre Amour? O anges
    et Saints du Paradis, vous qui êtes toujours autour du trône de Dieu, vous ne parvenez pas vous-mêmes à en
    mesurer parfaitement la profondeur et la douceur. O Marie Madeleine, prêtez-moi votre ton amour en ce
    moment où j'ai le bonheur de serrer sur mon coeur notre Dieu. Et vous, ô Jésus, faites sentir à mon coeur la
    même voix du pardon que vous avez adressée à Marie Madeleine: « Âme pécheresse, vos péchés vous sont
    remis parce que vous avez montré beaucoup d'amour ». Et tout comme vous l'avez appelée par son nom, ô
    doux Jésus, appelez mon âme par son nom. Donnez-moi ce doux titre de « Frère » que vous avez donné à vos
    Disciples. Ce ne sont pas seulement vos Apôtres qui jouissent de cette appellation remarquable puisque vous
    avez daigné nous appeler, nous aussi, vos frères. Mais qui sommes nous pour mériter d'être appelés « Frères
    » ? Qui peut entendre cette parole sans tomber à vos pieds couverts de confusion et rempli d'amour? Et qui,
    après avoir entendu cette appellation, peut échapper à vos sentiments et continuer à vous offenser? O vous,
    mon Jésus, qui êtes la source de charité, ou plutôt la Charité même, feu sacré qui brûle toujours et ne s'éteint
    jamais, enflammez mon coeur, comme celui de Marie-Madeleine, du feu de votre saint amour, afin que celuici
    soit plus fort que la mort; afin qu'il ne vive, n'agisse, ne souffre et ne meure que pour vous. Mon coeur est
    plus dur encore que celui de vos Apôtres qui ne voulurent point croire à votre Résurrection, et cependant il a
    été plus favorisé que ceux de vos disciples d'Emmaüs. Avec eux, vous vous êtes mis à table et vous avez
    partagé le pain. Mais à cette table divine, où je me suis assis maintenant, j'ai reçu de vous bien plus que du
    pain, ô mon Dieu. C'est votre Corps que j'ai reçu sous l'aspect du pain. Et pourtant mes ténèbres sont bien
    plus épaisses que celles de leur esprit. Je possède aujourd'hui, par le Saint Sacrement, non seulement votre
    grâce, mais aussi votre corps tout entier, et pourquoi suis-je aussi insensible et pourquoi mes yeux sont ils
    aussi obscurcis? Et s'ils le sont, est-ce parce que mon coeur est dur? Touchez donc ce coeur, ô Divin Jésus,
    changez-le; rendez-le semblable au vôtre et mon esprit en sera illuminé, et si quelques fois vous pensez qu'il
    est nécessaire de cacher votre visage, ne me privez pas de votre aide! Faites-moi comprendre, comme vous
    l'avez fait avec vos disciples, que « les humiliations ont été pour vous le chemin nécessaire pour arriver à la
    gloire » (cf. Luc 24:26). O saintes femmes, qui en ce jour-là avez vu Jésus ressuscité, et qui l'avez touché, qui
    avez étreint ses pieds et qui l'avez adoré! O Marie Madeleine qui avez été privilégiée! O Saints Disciples et
    Apôtres! Et vous, Saint Joseph, mon Saint Père, et vous Saints Patriarches et Justes de l'Ancien Testament,
    qui êtes ressuscités avec Jésus, et vous, âmes de nos premiers Géniteurs sauvés des Limbes par notre
    glorieux Sauveur. Vous tous, faites retentir autour de mon âme les chants d'allégresse de votre admiration et
    de votre reconnaissance, de votre amour et de votre bénédiction pour votre Libérateur. Ô Vierge Marie, vous
    n'êtes plus à plus, à présent, Mère de plus de douleurs, car vous avez triomphé en ce jour de gloire de votre
    Fils: par sa résurrection, faites que je ressuscite de la mort du péché afin que je ne perde pas mon âme qui
    vous a coûté tant de souffrances et qui a couté tant de sang à l'homme-Dieu. O Notre Dame, faites que moi
    aussi j'attends la résurrection universelle de la chair; et celle de Jésus est le modèle de ma résurrection qui
    aura lieu le Jour du Jugement. Son corps est ressuscité avec la gloire et l'immortalité. Mon corps aura-t-il
    également ces vertus? De quel côté serai-je, à droite ou à gauche de votre Fils? O Mère si pieuse, vous qui
    êtes mon espérance, la réconciliatrice des pécheurs avec Dieu, notre ancre de sauvetage: obtenez-moi que
    pour la conversion de mon coeur à Dieu se fasse dès aujourd'hui et qu'elle soit sincère, constructive et
    constante, afin que, pour cette sainte communion, je puisse moi aussi ressusciter glorieusement au jour du
    Jugement Dernier glorifier au Ciel mon Sauveur et vous, ma Reine, mon Salut, mon Refuge et ma Mère.
    Ainsi soit-il.
    On dit maintenant l'Oraison pour demander la grâce dont on a besoin, suivie des autres Invocations et
    Prières indulgenciées (voir au 1er Samedi)
    Grâces de la Très Sainte Vierge de Pompéi
    A Savona, Soeur Maria Pia, fille de Notre-Dame des Neiges, par la dévotion des Quinze samedis,
    obtint, non seulement la grâce spirituelle, mais aussi la guérison du corps.
    Soeur Maria Pia, fille de Notre Dame des Neiges à Savone, fut prise, en 1882, de douleurs articulaires et de
    hépatiques qui lui rendaient la digestion difficile et douloureuse. Les douleurs articulaires devinrent
    lentement progressive, si bien que la pauvre Soeur, qui n'était âgée que de trente-deux ans, malgré son jeune
    âge, devint impotente et devait avoir recours aux béquilles pour marcher et, malgré cette aide, faire un pas
    était pour elle une douleur insoutenable. De 1882 jusqu'en 1888, elle prit de nombreux médicaments prescrits
    par d'éminents professeurs en médecine, et finalement elle eût la conviction, partagée par les médecins euxmêmes,
    qu'elle devait se résigner à supporter jusqu'à sa mort cette croix terrible, à laquelle elle ne pouvait
    hélas échapper. En Juillet 1888, elle eût par hasard, entre les mains, un fascicule du périodique « La Semaine
    Religieuse », de Gênes, où elle a lu la prodigieuse guérison d'Antoinette Balestrieri. Alors, elle eut le vif
    désir d'avoir recours à la Vierge du Rosaire de Pompéi et commença, avec une grande foi la Dévotion des
    Quinze samedis, pour obtenir avant tout une grâce spirituelle et puis aussi la guérison de son corps, s'il
    plaisait qu'il en fut ainsi à la Divine Reine. O bonté de Marie! Dès les premiers samedis, à sa grande surprise,
    elle nota une amélioration de son état qui allait chaque croissant. A peine terminés les Quinze Samedis, elle
    les recommença, faisant, pendant quinze jours consécutifs, les mêmes pratiques des Quinze samedis. Et voilà
    qu'au quinzième jour, en plein coeur de l'hiver, elle se trouva complètement guérie, non seulement de
    l'arthrite, mais aussi de son hépatite et elle obtint également la la grâce spirituelle. A partir de ce jour, elle put
    faire de longues promenades sans être fatiguée et d'un pas si alerte qu'elle étonnait tous ceux qui l'avaient
    connue auparavant. Ont confirmés cette grâce, non seulement la graciée, Soeur Maria Pia, par lettre dument
    signée en date du 15 Mai 1890, mais également Soeur Marie Gallisto, Mère Générale, Soeur Marie Claire,
    Vicaire, et Soeur Marie-Antoinette, Secrétaire. (Du Périodique « Le Rosaire et la Nouvelle Pompéi », 10e
    année, page 358).
    A Caserte, François Monti, remarquable jeune homme, recouvre la vie et la santé grâce à la Vierge
    de Pompéi, par le moyen des Quinze samedis
    Une des plus remarquables familles de Caserte est celle de monsieur Pascal Monti. Qui nous écrit pour nous
    faire le témoignage de la prodigieuse grâce reçue par son fil aîné, et obtenue par la dévotion des Quinze
    samedis. « Très illustre Maître, Avec l'âme comblée de réconfort, je viens vous raconter la guérison de mon
    fils, obtenue par le patronage très efficace de la Très Sainte Marie du Rosaire de Pompéi et la puissance du
    Divin Nom de Jésus que nous invoquions avec grande ferveur durant tout le temps de sa maladie. Mon cher
    petit François est resté malade pendant près d'un an, souffrante d'un catarrhe bronchial au sommet du
    poumon droit, accompagné de fièvre et de toux. Cette maladie tenait dans une grande anxiété toute la
    famille... Mais la Foi très vive que nous avions en la Miséricorde de celle qui avait établi le trône de ses
    grâces, dans la Vallée du Vésuve fit qu'une douce espérance s'installa dans nos coeurs; si bien qu'avec ma
    femme, une de mes soeurs, et mes autres fils, nous nous sommes mis à dire avec ferveur la Neuvaine. Quand
    la fièvre augmentait et que nous constations que les forces abandonnaient notre pauvre malade, alors, les
    yeux larmoyants, nous nous adressions au Ciel et chacun de nous disait secrètement à la Madone: « Faites, ô
    tendre Mère, que notre cher malade se rétablisse par la gloire de Très Saint Nom de votre Fils Jésus ». On
    nous conseilla de faire la pratique des Quinze samedis qui précèdent la grande solennité du Saint Rosaire et
    nous le fîmes avec une vive Foi et même chacun de nous récita chaque jour, le Rosaire en entier. A mesure
    que les Samedis passaient, l'état de santé du malade s'améliorait graduellement. Quand arriva la grande Fête
    de la Très Sainte Vierge du Rosaire, en Octobre, mon petit François s'unit à notre famille et vers midi, il
    récita à genoux la Supplique à la Reine des Victoires. Puis pris par une grande Foi , il dit: « A partir de ce
    jour, je ne souffrirai plus! » et il en fut ainsi. Il se rétablit si bien qu'il étonna tous ceux qui le virent. Et c'est
    ainsi que vous m'avez connu à Valle de Pompéi, mon cher Maître. Vous m'avez vu agenouillé devant l'Autel
    de Marie accompagné de mon fils guéri et de tout le reste de ma famille. Vous avez été témoin que, pour la
    réalisation de ce voeu, le 5 Septembre 1885, nous avons assisté à la Messe chantée au cours de laquelle nous
    avons pris la Sainte Communion, puis nous avons déposé notre offrande aux pieds de la Très Sainte Vierge.
    Et maintenant, rempli de joie, je vous prie de bien vouloir publier ma lettre dans votre Périodique afin que
    tout le monde sache que si quelqu'un veut la grâce, il doit recourir à la Miséricordieuse Reine du Rosaire de
    Pompéi. Je vous prie d'accepter, de ma part et de celle de ma famille, ma considération. Caserte, le 23
    Septembre 1887 ». Pascal Monti. (Du Périodique « Le Rosaire et la Nouvelle Pompéi », IV e année, 1887,
    page. 630).


    Douzième Samedi
    Deuxième Mystère Glorieux
    L'Ascension de Notre Seigneur Jésus-Christ (Luc 24, Actes 1)
    Considère, ô mon âme, le fait qu'une fois ressuscité, Jésus voulut demeurer encore, dans toute sa gloire, sur
    la terre, pendant quarante, apparaissant de temps en temps à ses disciples pour les confirmer encore plus dans
    la foi de sa vraie Résurrection. Mais il ne voulut pas se montrer continuellement à leurs yeux, afin de les
    habituer à croire en lui sans le voir, tout comme nous croyons Dieu présent partout et Dieu fait homme dans
    les Sacrements Eucharistiques. Jésus voulu demeurer glorieux sur la terre pendant quarante jours pour
    essayer de compenser toutes les larmes et les soupirs des justes qui l'avaient attendus pendant quarante
    siècles. Enfin le moment fixé arriva: après avoir donné à ses Apôtres tous les pouvoirs pour administrer les
    Sacrements, après leur avoir prescrit d'instruire et de baptiser le monde, il leur ordonna de se rassembler sur
    le mont des Oliviers. « Alors, au cours d'un repas qu'il partageait avec eux, il leur enjoignit de ne pas
    s'éloigner de Jérusalem, mais d'y attendre ce que le Père avait promis, « ce que, dit-il, vous avez entendu de
    ma bouche: Jean, lui a baptisé avec de l'eau, mais vous, c'est dans l'Esprit Saint que vous serez baptisés sous
    peu de jours ». Etant donc réunis, ils l'interrogeaient ainsi: « Seigneur, est-ce maintenant le temps où tu vas
    restaurer la royauté en Israël? » Il leur répondit: « Il ne vous appartient pas de connaître les temps et moment
    que le Alors qu'ils étaient venus ensemble, ils lui demanda, "Seigneur, est-ce la pour reconstruire le royaume
    d'Israël? Mais il a dit: « Il ne vous appartient pas de connaître les temps et moment que le Père a fixés de sa
    seule autorité. Mais vous allez recevoir une force, celle de l'Esprit Saint qui descendra sur vous. Vous serez
    alors mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu'aux extrémités de la terre » (Actes
    1.4 à 8). Adore, ô mon âme, ton Sauveur, au moment où il va monter au Ciel: réjouis-toi avec lui de son
    glorieux triomphe et des honneurs qu'il va recevoir de la part de son Père Céleste et de tous les Esprits
    Bienheureux. Demande-lui, dès à présent, et avec ferveur, l'esprit de la foi; et pénétré de cet esprit, va à
    Jérusalem: observe comment le Sauveur sort de cette ville ingrate et se dirige vers le mont des Oliviers,
    accompagné de sa divine Mère, des Apôtres, de ses premiers disciples et de nombreuses Saintes Femmes, en
    tout plus cinq cents personnes. Le Seigneur a voulu que cette foule fut témoin de son Ascension pour
    raffermir les hommes dans la croyance qu'il est maintenant notre Avocat auprès de son Père et notre grand
    Pontife, plein de compassion pour notre misère qu'il a connue pendant sa vie mortelle. Unis-toi à Marie, en la
    priant de te faire participer à sa foi, et suis-la jusqu'au Mont des Oliviers. Écoute avec profond respect et
    vénération les dernières paroles de Jésus: il reproche à ses Apôtres leur peu de foi en sa résurrection, en la
    promesse du Saint Esprit. Jette un regard tendre et respectueux sur Jésus qui est le point de monter au ciel:
    ses yeux divins qui avait versé tant de larmes, qui étaient devenus vitreux et mourants sur la Croix, sont
    maintenant plus scintillants que le soleil. Sa tête vénérable n'est plus ensanglantée, ni couronnée d'épines,
    mais au contraire elle est couronnée de gloire immortelle. Toutes les plaies qui déformaient son corps lui
    donnent maintenant une splendeur divine, et au lieu de le faire passer pour un sujet d'opprobre et d'infamie,
    elle contribuent plutôt à sa gloire et à la splendeur de son triomphe. Avec Marie et les apôtres qui sont
    embrasés d'une ardeur céleste et soutenus par une espérance vivifiante, regarde Jésus qui, devenu visible à
    tous, lève les mains pour bénir une dernière fois ceux qui lui sont chers et qui, doucement, commence à
    s'élever vers le Ciel.
    «Puis il les emmena jusque vers Béthanie et, levant les mains, il les bénit. Et il advint, comme il les bénissait,
    qu'il se sépara d'eux et fut emporté au Ciel » (Lc 24.50-51). Quel spectacle! Quelle merveille! Les disciples
    n'avaient jamais vu une chose aussi étonnante. Il l'avaient vu, avant sa mort, marcher sur les eaux; il s'était
    trouvé parmi eux, dans le Cénacle, malgré les portes fermées. Mais ici, Jésus est avec eux et pendant qu'ils
    lui parlent et pendant qu'il leur parle, il s'élève dans les airs. Ils le contemplent, mais ils ne le possèdent plus:
    une nuée blanche l'entoure puis le dérobe à leur yeux. Il l'ignorent point où il va, parce qu'il le leur a souvent
    dit. Il monte au ciel, d'où il était descendu, il retourne vers son Père qui l'avait envoyé sur la terre. Il va l)à où
    ils ne peuvent pas encore aller, mais où ils iront un jour; il va occuper la place qui lui est due et préparer les
    sièges qu'il leur a promis ainsi qu'à nous tous. Il va prendre place à la droite de son Père et se reposer en son
    sein, dans ce Paradis où il nous appellera tous pour jouir du bonheur éternel. Pourquoi mon coeur ne reste-t-il
    pas ému devant un tel spectacle? Ouvre-toi ô coeur froid qui est le mien, à la plus sûre espérance et détachetoi
    pour toujours de la terre pour ne vivre que dans le désir du Ciel. Les Anges, les Archanges, toutes les
    Puissances Célestes viennent au devant de leur Roi. Tous les Justes, morts depuis que le monde fut monde, et
    tous ceux qui ont ressuscités avec Jésus-Christ, s'unissent à lui pour l'accompagner dans son glorieux
    triomphe! Adam, Eve, Abel, Mathusalem, Job, Tobie, Abraham, Isaac, Jacob, les saints prophètes Isaïe,
    Jérémie, le saint roi David, Saint Joseph, Sainte Anne Saint Joachim, Saint Jean le Baptiste, Zacharie et
    Elisabeth, les saints Mages, le saint vieillard Siméon et Anne, le bon larron. La chair avait été chassée du
    Paradis, mais en la personne du Verbe fait chair, elle entre au Ciel. « Portes, levez vos frontons, levez-vous,
    portails antiques, qu'il entre le Roi de Gloire! Qui est-il? C'est Yahvé, le fort, le vaillant, Yahvé, le vaillant
    des combats » (Ps 24,7-8). C'est en vertu de ces titres que Jésus va s'asseoir à la droite de son Père et c'est là
    qu'il fera asseoir tous ceux qu'il a libérés. C'est là qu'il attend ceux qui croient en lui et qui profiteront des
    fruits de sa rédemption. Qu'ils sont nombreux ceux qui y sont déjà assis! Et avec quels yeux il regardent la
    terre et tout ce qui forme l'humanité! O mon âme, c'est vers le Ciel que tu dois toujours diriger ton coeur et
    ton esprit, ce Ciel qui est le terme de ton voyage mortel, ce Ciel qui est le lieu de ton repos. La Foi
    t'enseigne: « Nous n'avons pas ici-bas de cité permanente, mais nous recherchons celle de l'avenir » (He
    13,14). Renforce donc ta foi en considérant que la terre n'est pas ta patrie, mais en tant que citoyen du ciel et
    pèlerin sur cette terre, tu n'est ici que de passage et toujours en attente de ton retour et de ton installation làbas.
    Fais donc des efforts, en ce jour, pour raviver en toi la Foi dans la vérité chrétienne, détruisant les
    fausses illusions de bonheur que tu t'étais formées sur les biens trompeurs de la terre et sur les folles et vaines
    choses de ce monde qui proviennent seulement de l'illusion des sens et de la corruption du coeur. La foi est
    l'oeil et la raison du Chrétien et le fondement de notre salut éternel. « C'est la garantie de tous les biens que
    l'on espère » (He 11,1). Le paradis est donné en récompense à la Foi. «Celui qui croira et sera baptisé, sera
    sauvé; celui qui ne croira pas, sera condamné » (Marc 11:16). Par la foi, Jésus demeure en nous et nous en
    lui; par elle, il nous dirige et, par elle ses Mystères et sa Vie nous sont communiqués.
    O mon âme, si tu réfléchis à la récompense promise, toutes les fatigues te sembleront légères, toutes les
    maladies supportables. Tu préfèreras souffrir la pauvreté et la privation plutôt que de jouir des commodités
    de la vie. Tu supporteras paisiblement les injures et les torts, tu fermeras les yeux sur les fausses splendeurs
    du monde pour qu'elles ne t'éblouissent pas, ayant toujours en toi présent que tout le faste et la gloire de ce
    monde finissent dans les cendres de ton sépulcre la tombe, que l'homme le veuille ou qu'il ne le veuille pas.
    L'âme séparée du corps n'emportera rien avec elle, rien d'autre que ses oeuvres, qui serviront: à sa gloire, si
    elles sont bonnes, à sa confusion, sil elles sont mauvaises. Pour ne pas perdre la pensée de l'éternité, Saint
    Macaire, Saint Antoine et les Saints Stylites abandonnèrent les villes et peuplèrent les déserts; Saint Benoît,
    Saint Bernard, Saint Dominique et Saint François s'enfermèrent dans des cloîtres, et en se sanctifiant euxmêmes,
    ils sanctifièrent leur prochain. Considère maintenant, ô mon âme, quelle doit être la vie d'une âme
    prise du désir de la vie éternelle, qui dirige donc toutes ses pensées et toutes ses action vers Jésus-Christ,
    comme l'ont fait les Apôtres. « Et comme ils étaient là, les yeux fixés au Ciel pendant qu'il s'en allait, voici
    que deux hommes vêtus de blanc se trouvèrent à leur côtés, il leur dirent: « Homme de Galilée, pourquoi
    restez-vous ainsi à en regarder le ciel? Celui qui vous a été enlevé, ce même Jésus viendra comme cela, de la
    même manière dont vous l'avez vu s'en aller vers le ciel » (Actes 1:10-11). Les apôtres étaient donc, à ce
    moment-là, immobiles, indifférents à tout ce qui se passait sur la terre, insensibles à toute distraction,
    enflammés d'ardeur céleste, soutenus par une espérance réjouissante, animés d'une Foi vive. Bien qu'ils ne
    voyaient plus Jésus, il continuaient à regarder vers le ciel. « Pour eux, s'étant prosternés devant lui, ils
    retournèrent à Jérusalem en grande joie du Mont des Oliviers, la distance n'est pas grande, celle d'un chemin
    de Sabbat » (Lc. 24,52 et Ac 1,12). La joie spirituelle est donc le fruit de l'obéissance qui fait succéder la
    prière à l'action et l'action à la prière. Les Apôtres obéirent à l'avertissement de l'ange et toi tu obéiras à tes
    supérieurs qui remplissent auprès de toi les fonctions des Anges. Obéis aux exigences de tes devoirs qui te
    sont donnés par la volonté de Dieu. Ne crains pas de quitter le Mont Saint, c'est-à-dire la contemplations,
    pour retourner en ville, c'est à dire aux occupations ordinaire que Dieu exige de toi. Rappelle-toi que Jésus
    monta au Ciel du haut de cette montagne, au pied de laquelle il avait commencé sa Passion. Au pied de ce
    Mont, le Divin Maître a été vu prostré, agonisant, puis relevé, lié, emmené comme un malfaiteur... Par
    conséquent, c'est par les humiliations et par les souffrances, qui te rabaissent aux yeux des hommes que tu
    monteras sur la montagne de gloire qui est au Ciel. O mon Jésus, plein de reconnaissance et d'amour, je me
    réjouis avec vous de votre gloire et de votre triomphe sur vos ennemis. Mais rappelez-vous, ô mon divin
    Sauveur, que pour me racheter, vous avez versé tout votre sang et que vous êtes monté au ciel pour me
    préparer une place, comme vous vous l'avez dit vous-même. Rendez-moi digne de l'occuper un jour:
    soutenez-moi par votre grâce, afin que je puisse atteindre ce royaume céleste si convoité. Armez-moi de
    votre force afin que je puisse vaincre tous mes ennemis qui voudraient m'empêcher d'y parvenir. Marie, Mère
    de la merveilleuse espérance, avec votre amour et votre grâce, rendez-moi facile le chemin qui doit me
    conduire au ciel. Ainsi soit-il.
    Vertu: Le désir du ciel.
    Pratique: Tout comme les premiers chrétiens,faites ressortir, dans toutes vos actions, la foi qui vous anime.
    « Le juste vit de la foi ». Ne laissez pas votre coeur se laisser prendre par des paroles à des futiles ou par de
    vaines apparences. Méprisez les distractions de ce monde dans l'espérance des joies éternelles, en compagnie
    des Anges. Dans toutes les épreuves, dites « Tout doit passer en ce monde; nous n'avons pas ici de demeure
    stable et nous ne devons aspirer qu'à l'éternité ». Répétez trois fois par jour: « Quand donc, ô mon Seigneur,
    me sera-t-il donné de votre votre beau visage? ».
    Oraison jaculatoire: O Marie, escalier qui mène au paradis, emportez-moi avec vous vers la beauté des
    biens éternels.
    Prière avant la Communion du Douzième Samedi
    O Jésus, vous êtes monté au ciel pour nous préparer une place dans votre gloire, mais votre coeur brûlant
    d'amour souffrait de nous laisser orphelins sur cette terre. Et vous vous êtes donné vous-même à nous, dans
    ce Sacrement d'amour, et mon âme, prostrée dans la poussière et dans l'abîme de son néant, révère, adore et
    bénit le souvenir du plus affectionné des pères, du plus doux des entre frères, du plus tendre des époux, don
    digne seulement d'un Dieu. En ce Ciboire sacré, je reconnais le puits de Sichem d'où naissent des sources
    d'eau vive montant vers une vie éternelle. Vous vous lassé de mes iniquité et malgré tout, parce que vous êtes
    patient et bon, vous attendez mon âmez pour lui redonner des forces grâce à votre Chair immaculée et à votre
    Sang divin, comme vos avez attendu, un jour, la Samaritaine, pour la conduire à la vie éternelle. Mon âme
    traîtresse et parjure attend ici, à vos pieds, que, par le don de votre amour, vous lui pardonniez comme vous
    l'avez fait pour la femme adultère. Ici, je vous dirai avec le publicain: « Mon Dieu, ayez pitié du pécheur que
    je suis! » (Lc 18:13). Ici avec Marie Madeleine, je voudrais baigner vos pieds de mes larmes de regret pour
    pouvoir entendre, ce matin, dans mon coeur, les mêmes douces paroles que vous lui avez dites: « ses
    nombreux péchés lui sont remis pare qu'elle a montré beaucoup d'amour... Tes péchés sont remis » (Lc
    7,4748). Mais si je ne possède pas l'amour de Marie Madeleine, qui d'autre que vous peut me le donner, vous
    qui êtes Amour éternel, Amour infini, Amour immense? Attirez-moi donc à vous ô mon Dieu. Préparez-moi
    vous-même afin que je puisse vous recevoir dignement avec l'Esprit Saint. Et vous, Saints Patriarches, qui
    des Limbes, êtes allés au Paradis; et vous, Saints Apôtres et Disciples, témoins du triomphe du Sauveur; et
    vous Anges, qui avez cortisé Jésus au moment de sa gloire, communiquez-moi votre reconnaissance, vos
    adorations, vos affections, vos bénédictions en cet instant où Dieu, par un excès d'amour, s'unit à sa créature
    pour la sortir de l'abjection et la rendre digne du paradis. Et vous, Vierge immaculée et Mère très aimée,
    pleine d'espérances et d'amour sans bornes, vous avez vu votre bien-aimé monter au ciel. Allumez ma foi,
    ravivez mon espérance, et renforcez ma charité; bénissez-moi, acceptez les fatigues et obtenez-moi la
    persévérance finale afin que je mérite, par cette communion, la couronne éternelle du Ciel. Et vous, glorieux
    saint Joseph, mon père bien-aimé qui, en ce jour, êtes monté au Ciel avec Jésus, admis dans les splendeurs de
    sa gloire, priez pour moi et obtenez-moi une union d'amour très solide avec Jésus, afin que je ne puisse
    jamais plus me séparer de lui, ni sur la terre, ni dans le Ciel. Ainsi soit-il.
    On dit ici la prière pour demander la grâce dont on a besoin suivie de la prière de demande à la Vierge de
    Pompéi (voir au 1er samedi)
    Prière après la Communion
    O mon Jésus, Sauveur bienfaisant et plein de douceur, Epoux de mon âme, vous êtes tout à moi! En ce
    moments solennel où vous, Dieu infini, êtes tout un avec la pauvre créature que je suis, en présence de tout le
    Ciel qui, avec moi, vous adore, je m'abandonne à votre amour, dans l'espérance que vous me donnerez tout
    ce qui me manque pour aimer éternellement. En montant au ciel, vous m'y avez indiqué le plus sûr chemin
    pour y parvenir, vous m'y avez laissé l'échelle la plus solide pour y grimper: la Foi. Je ne cherche pas,
    comme votre apôtre Thomas, à ce que vous me fassiez toucher vos Plaies: non! Vos paroles me suffisent: «
    Heureux ceux qui n'ont pas vu et qui ont cru » (Jn 20,29). Je ne veux rien voir en ce monde, ô mon Jésus; je
    veux vivre de Foi et d'espérance. Et aujourd'hui, en présence de tout le ciel et la terre, je vous reconnais vrai
    Dieu et vrai Homme, le Fils unique du Divin Père, la seconde personne de la Très Sainte Trinité, le Verbe de
    Dieu fait chair dans le sein très pur de Marie, de qui vous êtes l'unique vrai Fils. Je crois que pour l'amour de
    moi, vous avez, pendant trente trois ans, mené une vie pénible faite de labeurs et de douleurs, et que vous
    avez donné, pour finir, votre Vie et tout votre Sang pour me sauver. Et par un miracle encore plus grand, par
    un miracle d'amour, vous avez toujours voulu rester toujours parmi les fils des hommes dans ce Sacrement
    de l'Eucharistie. Je crois et je confesse, que par votre vertu, vous êtes ressuscité glorieux trois jours après
    votre mort; et maintenant, vous êtes assis à la droite du Divin Père, ouvrant les portes du paradis à vos
    disciples, auxquels, pour récompense de la foi professée sur la terre, vous destinez les trônes glorieux enlevés
    à Lucofer et à ses Anges. Je crois aussi, ô mon Dieu, à tout ce que vous avez révélé à ma mère, l'Église
    catholique Apostolique Romaine, hors de laquelle il l'y a pas de salut.. Mais je dirais avec vos apôtres: «
    Augmentez en nous la foi! » (Lc 17.6). « Je crois! Venez en aide à mon peu de Foi » (Mc 9,24). O mon Jésus,
    donnez-moi cette foi vive qui est efficace pour la charité, afin que je regarde avec mépris les choses de la
    terre; une Foi constante, généreuse, héroïque, semblables à celle des apôtres et des martyrs: une Foi foi qui se
    maintienne entre les tentations les plus dangereuses sans se corrompre, entre l'adversité et les persécutions
    sans s'abattre; une Foi forte et ardente, qui me rend toujours prêt à combattre, à souffrir, à tout perdre, à
    verser mon sang, si vous me le demandez, ou tout au moins à préparer mon âme au martyre. Et vous, ô
    Marie, Vierge fidèle, qui êtes bienheureuse parce que vous avez cru, vous êtes le miroir de la vraie Foi et le
    modèle de tous les chrétiens, obtenez-moi de votre Fils, la foi vive et efficace pour la charité, afin qu'en
    pensant continuellement à l'autre vie, je considère comme folie toutes les choses de la terre; détachez mon
    coeur des faux plaisirs des sens et du monde et dirigez mes actions à la lumière de cette Foi qui, ainsi que le
    dit l'Apôtre, est le fondement de ce que nous espérons, c'est à dire la vie éternelle. O saints martyrs, qui, au
    nom de cette Foi, avez versé votre sang, venez soutenir ma pauvre Foi si faible, et rendez-la vigoureuse et
    forte comme la vôtre par cette nourriture de résurrection et de vie. O saints patriarches, Saints Prophètes,
    Saints Rois, vous qui vivez dans la foi du futur Rédempteur et qui êtes sortis des Limbes grâce à lui et qui
    l'avez accompagné le jour de l'Ascension, vénérez-le pour pour moi: priez tous pour moi afin qu'au jour de
    ma mort, je puisse m'unir à vous pour jouir de sa gloire au Ciel et le louer durant l'éternité. Et vous, Saint
    Joseph, mon Père glorieux qui, reposant près d'Abraham dans les Limbes des Patriarches, attendiez ce jour
    de triomphe de votre fils adoptif, de ce Jésus que vous avez nourri grâce à votre labeur et dont sa gloire à
    rejaillu sur vous, en ce jour, priez pour moi et obtenez pour moi, de votre Jésus, cette foi vive et cette
    espérance d'aller au Ciel. Faites-moi vivre détaché de la terre en attendant le jour où je m'unirai à vous au
    Ciel. Obtenez-moi aujourd'hui de Jésus cette bénédiction que j'espère avoir au moment de ma mort. O mon
    Sauveur, en ce jour où je célèbre la mémoire de votre glorieuse Ascension, je vous embrasse et je me
    prosterne à vos pieds pour vous demander votre sainte bénédiction. Accordez-la moi, ô Seigneur, tout comme
    vous l'avez accordée à vos Disciples et qu'elle soit le gage de la vie éternelle promise. O Jésus, quand donc
    monterai-je avec vous au Ciel? Quand donc me sera-t-il donné de m'unir à vous pour toujours? Courage, ô
    mon âme, la finalité est le Ciel, et tu n'en est pas loin. Que la terre semble vile et méprisables quand je
    contemple le ciel! O Ciel, doux objet de mes espérances, possédez mon coeur, accaparez-vous de mes
    pensée, car vous êtes le but de mes soupirs et l'unique objet de mes désirs. Ainsi soit-il.
    On dit maintenant l'Oraison pour demander la grâce dont on a besoin, suivie des autres Invocations et
    Prières indulgenciées (voir au 1er Samedi)
    Grâce de la Très Sainte Vierge de Pompéi
    A Serrano, sauvé de l'incendie grâce à la médaille de la Vierge de Pompéi
    Le Révérend Père Don Antonio Sindico, de Serrano, dans la province de Lecce, envoya le 1er Mars 1887, à
    l'Avocat Bartolo Longo, Directeur du Périodique « Le Rosaire et la nouvelle Pompéi », la déclaration
    suivante destinée à être publié dans le journal de la Madonna di Pompei. « Honorable Avocat, j'ai le plaisir et
    le devoir de me rende à l'autel de cette grande Reine des Victoires dans sa vallée de prédilection, pour la
    remercier chaleureusement de la grâce qu'elle a voulu me concéder. Comme vous devez vous le rappeler, le
    14 Janvier vous m'avez expédié une grande médaille en argent de la Vierge miraculeuse de Pompéi. Je ne
    saurais décrire la joie que j'ai éprouvée quand je l'ai eue entre les mains! Je la portai aussitôt autour de mon
    cou, durant la nuit avec le Chapelet. Marie accueillit favorablement ce geste d'affection, et voulut me
    récompenser aussitôt, le même jour, et ceci de la manière suivante: Dix heures quinze du soir avait à peine
    sonné quand, selon notre habitude, je me suis séparé de ma petite famille pour me retirer dans ma chambre à
    coucher. Après m'être mis au lit, j'éprouvais le besoin de lire. J'éteignis la lampe à huile et j'allumai une
    chandelle que je plaçai près de la tête du lit. J'étais en train de lire quand une forte envie de dormir me prit
    tout d'un coup, si bien que je ne pris pas la peine d'éteindre la chandelle. Celle-ci se consuma entièrement
    mettant ensuite le feu à la couverture et au matelas. Et pendant ce temps-là, je dormais paisiblement, malgré
    la fumée et l'odeur de laine brûlée qui était si désagréable que ma mère, qui dormait trois chambres plus loin,
    en fut incommodée. Cette nuit-là donc, je dormi si profondément que je me réveillai plus tard qu'à
    l'accoutumée. En pleine forme après un sommeil aussi profond, je m'apprêtai à me lever quand, posant ma
    main sur le bord du lit, je me rendis compte d'un coup que mon lit était non seulement brûlant, mais
    complètement carbonisé!... Un tremblement d'horreur me parcourut le corps quand je me rendis compte du
    péril encouru. Mais qui avait pu éteindre le feu, ou tout au moins empêcher qu'il me brûle ou m'asphyxie? J'y
    réfléchis pendant un bon moment et puis je me souvins de la chère médaille de la Vierge de Pompéi, que
    j'avais, avec le Chapelet, mis autour du cou! Alors je me suis dit: « J'ai été sauvé du feu par le miracle de
    Marie et de son Rosaire! » Et tout de suite, je suis descendu à l'église pour célébrer le Saint Sacrifice de la
    Messe en remerciement à la Vierge de Pompéi pour la grâce obtenue. Par gratitude à cette grande
    Bienfaitrice, j'ai commencé à réciter publiquement le Rosaire chaque soir et vu le grand nombre de dévots
    qui y participent, je suppose que j'en retirerais de grands bénéfices spirituels d'une pareille dévotion. Je me
    propose de continuer toujours cette pratique pour être compté parmi les plus fervents et les plus zélés
    diffuseurs du Rosaire de Marie et de son cher Sanctuaire de Pompéi. Serrano (Lecce), 1e Mars 1887. Antoine
    Sindico »


    Treizième samedi
    Troisième Mystère Glorieux
    La Descente du Saint-Esprit (Luc 24, Actes 1)
    Jésus avant son Ascension, avait dit à ses disciples: « Jean, lui, a baptisé avec de l'eau, mais vous C'est dans
    l'Esprit Saint que vous serez baptisés sous peu de jours » (Actes 1:5) « Rentrés en ville, ils montèrent à la
    chambre haute où ils se tenaient habituellement. C'étaient Pierre, Jean, Jacques, André, Philippe et Thomas,
    Barthélemy et Matthieu, Jacques fils d'Alphée et Simon le zélote et Jude fils de Jacques. Tous, d'un même
    coeur, étaient assidus à la prière avec quelques femmes, dont Marie, Mère de Jésus, et avec ses frères » (Ac
    1,13-14). « Et ils étaient constamment dans le Temple à louer Dieu » (Lc 24.53). Pénètre, ô mon âme, dans le
    Cénacle. Marie, Mère de Jésus, prie avec les apôtres et avec les disciples, et tous s'unissent avec confiance
    aux prières de la Sainte Vierge pour Solliciter la descente du Saint Esprit. Que ne devons-nous pas espérer,
    nous aussi, par nos prières, quand nous invoquons une suis puissante avocate? Elle est la Mère de Jésus, et ce
    seul titre est un gage de sa bonté et de sa puissance. Contemplons-les, tous ensemble: même si leur esprit et
    leur coeur prient intérieurement, ils s'expriment avec une force d'autant plus grande que car leurs désirs et
    leur amour forment un tout dans leur langage. Quelle foi! Quel recueillement! Voici quelles sont les
    dispositions efficaces et nécessaires pour recevoir les dons et les fruits de l'Esprit Saint: la dévotion à la Très
    Sainte Vierge, son épouse bien-aimée et la ferveur et la persévérance dans les prières, surtout si elles se font
    en commun, parce qu'ainsi elles manifestent l'union de la foi et la charité avec l'Eglise catholique, dans
    laquelle tous les fidèles sont membres d'un seul Corps et le Souverain Pontife en est le chef visible. Ô Marie,
    Protectrice de l'église, pleine de tous les dons du Saint Esprit, enseignez-moi à bien prier: Priez vous aussi
    pour moi, faites sortir du plus profond de mon coeur ces gémissements, ces soupirs pour attirer à moi le
    Saint-Esprit. Inspirez mon âme, et mettez sur mes lèvres les prières les plus conformes à votre Coeur, afin
    qu'elles soient agréables à Dieu et méritent d'être exaucées. Et vous, Esprit de bonté et d'amour, pénétrez
    dans mon coeur et blessez-le avec le dard de votre feu divin, afin qu'il ne cesse jamais de prier, comme le
    conseille le Sauveur, avec une fois vive, une attention soutenue, une humilité profonde, une confiance
    inaltérable, une persévérance, généreuse et surtout avec un amour si fervent que rien ne pourra jamais le
    distraire. Jésus nous l'a promis: « Quiconque demande reçoit; qui cherche trouve; et à qui frappe on ouvrira »
    (Luc 11.10).
    Considère, ô mon âme, que de même que les patriarches et les prophètes contribuèrent, par leurs soupirs, à
    attirer sur la terre le Verbe Divin, de même le Saint Esprit Saint demande à être invoqué avec désir. Ouvronslui
    donc non seulement nos bouches, mais aussi nos coeurs et nos âme pour pouvoir dire, comme le Prophète
    royale « J'ouvre large ma bouche et j'aspire, avide de tes commandements » (Ps 119,131). Mais ce Dieu de
    bonté prévient toujours ses créatures: « D'un amour éternel je t'ai aimé, aussi t'ai-je maintenu ma faveur » (Jr
    31,3). Et Jésus disait à ses apôtres: « Et moi, une fois élevé de terre, j'attirerai tous les hommes à moi » (Jn
    12:32). Répète donc souvent, ô mon âme, avec l'Epouse du Cantique des Cantiques: « Entraînez-moi sur vos
    pas, ô Seigneur, nous courrons ainsi à l'odeur de vos parfums » (Ct 1,34). O mon âme, contemple ce qui est
    arrivé le jour de la Pentecôte. « Le jour de la Pentecôte étant arrivés, ils se trouvaient tous ensembles dans un
    même lieu, quand, tout à coup, vint du ciel un bruit tel que celui d'un violent coup de vent, qui remplit toute
    la maison où ils se tenaient » (Actes 2:1-2). Tout comme le vent dissipe les nuages, purifie l'air, de même
    l'Esprit Saint, en entrant ainsi dans une âme, purifie tout d'abord l'esprit de mauvaises pensées, puis le coeur
    des affections terrestres, dissipe les ténèbres de l'intelligence et enfin fait revivre l'âme d'une vie toute divine.
    De son Souffle Divin, il donne la vie à l'humanité et à l'Église de Dieu et avec Dieu, il la conservera pendant
    tous les siècles contre les attaque de ses ennemis. « Ils virent apparaître des langues eût dites de feu; elles se
    partageaient, et il s'en posa une sur chacun d'eux. Tous furent alors remplis de l'Esprit Saint » (Actes 1:34).
    Regarde ces langues de feu surélevées, splendides, biparties, qui se posent au-dessus de chacun des ces
    Saints... C'est là une expressions de la bonté divine! Cet Esprit qui descend sous le symbole de ces langues.
    L'orgueil des fils des hommes fut la cause de la confusion des langues à la tour de Babel et de la séparation
    des peuples. La venue de l'Esprit Saint apporta aux Apôtres le don des langues et par là réunit les peuples de
    toutes les nations dans l'unité de la foi et le Baptême dans l'Église Catholique. Le Saint Esprit est une langue
    de feu C'est l'Esprit Saint, parce qu'il est la source de la charité. De même que le feu purifie les métaux,
    détruisant ce qu'ils ont d'impur, ainsi le Saint-Esprit est comme un feu ardent qui purifie l'âme de toutes ses
    souillures. Il consume tout ce qui fait obstacle à son salut: les affections aux biens précaires, les respects
    humains, les vanités et les commodités de la vie; et puis, il élève vers le Ciel toutes les affections du coeur et
    les pensées de l'esprit et délie la langue aux louanges divines. C'est un feu lumineux qui illumine l'esprit
    rendant plus nette la malice de nos fautes et notre ingratitude envers Dieu, notre bienfaiteur. C'est un Feu
    doux qui s'insinue dans notre coeur, le pénètre, le réchauffe et l'enflamme. Enfin, c'est un feu qui s'élève au
    Ciel avec ses flammes, comme un Feu d'amour, qui est son essence même puisqu'il provient de l'amour du
    Père et du Fils: donc, il veut communiquer ce qu'il a, ou plutôt ce qu'il est, en insufflant dans nos âmes la
    charité et zèle. O immensité de la Bonté divine! Dieu propage sa vérité, son Eglise à l'aide de douze pauvres
    pêcheurs de la Judée, dont le peuple est jugé grossier et ignorant comparé à la science des Grecs et des
    Romains! Ces hommes grossiers, ignorants et aussi timides, qui abandonnèrent lâchement leur Maître durant
    sa Passion, ravivés par un Feu divin que le Saint Esprit leur a communiqué, confessent dans toutes les
    langues les gloires de son Nom. « Et commencèrent à parler en d'autres langues selon ce que l'Esprit leur
    donnait de s'exprimer » (Actes 2:4). Il prêchèrent à Jérusalem et dans toutes les nations de la terre Jésus-
    Christ et son Evangile. « Or il y avait, demeurant à Jérusalem, des hommes dévots de toutes les nations qui
    sont sous le ciel. Au bruit qui se produisit, la multitude se rassembla et fut confondue: chacun les entendait
    parler dans sa propre langue » (Actes 2:5-6). Ils annoncent au monde les grandeurs et les merveilles du
    Nazaréen; ils combattent en héros et, poussés par leur zèle ardent, ils subissent des Supplices, s'exposent à la
    mort, mais comme ils souffrent pour leur Foi, ils triomphent de toute la science et de toute la puissance des
    hommes et font trembler leurs tyrans eux-mêmes. Nous savons parfaitement imiter les apôtres dans
    l'infidélité, dans la pusillanimité, dans les fuites, mais nous ne voulons pas les imiter dans le recueillement et
    dans les prières incessantes. O mon âme, prie avec ferveur l'Esprit divin, pour qu'il vienne sur toi en ce
    moment et demande-lui l'esprit de ferveur et le fruit du zèle.
    La ferveur, disent les Saints Pères, est un mouvement surnaturel de l'âme qui tend incessamment à s'unir à
    Dieu par amour et qui ne supporte aucun obstacles qui puissent rendre cette union moins parfaite. C'est un
    feu divin, une flamme céleste que nous communique le Saint Esprit et qui engendre le zèle, ce qui rend l'âme
    courageuse et prête à entreprendre et à accomplir tout ce que Dieu lui ordonne, malgré toutes les difficultés
    et les obstacles qui peuvent se présenter. En multipliant les actes de l'amour, son coeur s'unit si bien à Dieu
    afin que, tout comme l'Apôtre, il défie toutes les créatures de pouvoir l'en détacher. « Qui nous séparera de
    l'amour du Christ? » (Voir Rm 8:35). Ce ne sera ni l'épée, ni la faim, ni la tyrannie des hommes et des
    passions. Toujours vigilante sur elle-même, l'âme met un frein à ses passions terrestres: une parole indiscrète
    est, pour elle, un reproche tacite: elle ne se pardonne même pas même un regard curieux sur les créatures:
    pour elle, tout doit se reporter à Dieu. Elle pleure avec Saint Paul d'être encore sur terre; son exil ici-bas
    l'oppresse: ses désirs les plus fervents la portent continuellement vers le ciel. Soit que vous marchiez, disait
    saint Bernard, ou que vous vous taisiez, travailliez ou vous reposiez, ne vous séparez jamais de la présence
    amoureuse de Dieu. Il voudrait que tous brûlent d'amour miséricordieux, il prie et souffre continuellement
    pour les autres. Cet esprit de sainteté et de pureté ne nous sanctifiera pas si nous ne faisons pas encore
    d'autres sacrifices comme par exemple celui de nous tenir éloignés des affections et des pensées vicieuses
    tenues secrètes péché dans notre coeur. Ce coeur ne peut rester vide: une fois qu'il s'est dépouillé de lui-même
    et des créatures, Dieu le remplit de son esprit. Mais moi, hélas, je suis si sensible à la moindre parole
    déplaisante, que cela me bouleverse et me perturbe; je suis si pusillanime, que je n'ose réfréner les
    blasphèmes des autres ou réprouver les insultes que l'on fait à Dieu, à la Vierge, et au Pape. O Divin Esprit,
    allumez mon coeur de votre irrésistible amour. Que de fois, n'avez-vous pas fait sentir votre voix à mon âme,
    et, hélas, je ne l'ai pas écoutée! Si je vous étais resté fidèle, combien de vertus n'aurai-je pas acquises et que
    de progrès n'aurai-je pas faits dans la voie de la perfection! J'aurais été plein de vous, ô mon Dieu, alors que
    je me retrouve seulement plein de moi-même et attaché à toutes ces misérables choses terrestres! J'aurais été
    brûlant de votre Divin Amour divin, alors que je me retrouve si plein de faiblesses que je n'ose pas vous dire
    que je vous aime! Pardonnez-moi, ô divin Esprit, de toutes mes infidélités passées, que je regrette
    amèrement. Brisez mes chaînes, attirez-moi à vous étant donné que j'ai pris la résolution de vous être
    désormais fidèle. Descendez des Cieux et venez jusqu'à moi qui ne représente pas grand chose: laissez-vous
    posséder par ma créature mesquine. Je vous accueillerai avec joie, et prendrai soin de vous fidèlement. Feu
    céleste, purifiez mon coeur! O Saints Apôtres, priez pour moi, communiquez-moi votre ardeur, votre foi
    sincère, votre zèle enflammé, donnez-moi les dons de bonté et d'amour que vous avez reçus de ce Souverain
    Esprit, afin que moi aussi, comme vous, je crois fermement et agisse fortement pour Jésus, et que je puisse
    venir avec vous au Ciel pour jouir de sa présence. Ainsi soit-il.
    Vertu: le zèle
    Pratique: En ce jour, adressez à Dieu de nombreux actes d'amour. Ne craignez pas de montrer que vous êtes
    bon catholique et de convaincre les autres à aimer Dieu. Montrez-vous aussi comme un fervent serviteur de
    Marie, en vous découvrant quand sonne l'Angelus. Faites votre possible pour empêcher les blasphèmes et les
    offenses qu'on peut lui faire. La Vierge Marie aime sauver de la perdition les jeunes filles et les orphelines.
    Rappelez-vous que si vous sauvez une âme, vous sauvez également la vôtre.
    Oraison jaculatoire: O Marie, Epouse du Saint Esprit, renouvelez mon coeur et donnez-le à Dieu
    Prières avant la Communion du Treizième Samedi
    Ô Marie, vous vous trouviez dans le Cénacle, quand descendit l'Esprit Saint, et comme les Apôtres vous
    avaient donné la première place considérant votre importance, ainsi donc vous avez été la première à
    recevoir la grâce et la sainteté. Mais vous étiez déjà remplie de grâce et d'Esprit Saint depuis le premier
    instant de votre conception et vous l'avez été encore plus le jour où vous avez donné naissance au Verbe de
    Dieu, l'auteur de la grâce. Et quelle abondance de grâces n'avez-vous pas reçue aussi au jour de la Pentecôte!
    Combien je m'en réjouis avec vous! Mais si vous la trésorière et la dispensatrice de toutes les grâces, vous
    êtes donc la Mère des grâces, et Saint Bernard me conduit à vous en disant: « Si nous désirons des grâces,
    demandons-les à Dieu par l'intercession de Marie ». Vous êtes l'épouse bien-aimée de l'Esprit Saint. Et que
    ne peut pas faire une épouse fidèle et pure sur le Coeur tendre et généreux de son Epoux? Par conséquent, ô
    Epouse du Saint Esprit, ma Mère si mère, c'est à vous sur je demande tous les dons et toutes les grâces qui
    me manquent. Mon âme est pleine d'orgueil et de la présomption d'obtenir son salut sans mérite; elle est
    aussi pleine de vanité et de sciences mondaines. Et vous, n'êtes-vous pas la Mère de la Sainte Crainte et de la
    Sagesse de Dieu? O Mère, je vous révèle mes iniquités: je n'éprouve pas de vrai amour pour mon prochain,
    pour les malheureux, pour les pauvres, pour mon Dieu! Mais vous, qui êtes la mère du Bel Amour et la
    source de la piété, ne pourriez-vous pas m'accorder, ce matin, cette grâce d'amour de votre Fils Jésus, et de
    votre Epoux céleste, avec cette communion que je vais faire? Voyez comme mon âme, tout comme le roseau
    agité par le vent, est toujours tourmentée par les passions et tombe au moindre coup de ses ennemis. Mais
    vous qui êtes comme la Tour de David, que vous avez défendue et sauvée et d'où pendent mille boucliers,
    obtenez-moi donc le don de la force. Mon esprit obscurci par des passions coupables, en proie à mille périls
    dans cette mer tumultueuse qu'est le monde, a toujours besoin d'un guide, de la lumière divine, d'un
    conseiller digne de confiance: et vous seule êtes l'amie fidèle de mon âme, ma bonne conseillère, l'Étoile de
    la mer: obtenez-moi de votre Epoux le don du Conseil, vous qui êtes Marie, c'est à dire, qui illuminez les
    esprits. Marie, faites-le pour moi. Ayez pitié de moi qui ressent tant de répugnance à suivre la vertu et la
    pénitence, à combattre mes vices et à me mortifier; la moindre contradiction me bouleverse; tout ce qui peut
    accabler ma chair me rend triste à l'excès. Attirez-moi en me donnant le don de la Sagesse, et faites que mon
    âme « goûte et voie comme Yahvé est bon et doux » ( Ps 34,9), et combien est douce la miséricorde de mon
    Dieu en me donnant pour Mère, son Epouse bien-aimée. Et vous, mon Jésus, en cet instant où vous allez
    venir à moi, fermez les yeux sur mes mauvaises actions et considérez seulement le Coeur de votre Très Sainte
    Mère, riche de Dons et de Vertus de l'Esprit Saint, qui rendit digne votre séjour sur la terre, et qui vous donne
    à moi de ses propres mains. Et vous, Esprit de charité et d'amour, délivrez-moi de mes péchés, purifiez mon
    âme en l'enflammant. Je vous offre toutes les prières, les désirs, les soupirs, les affections que vous
    adressèrent la Très Sainte Marie et les Saints enfermés dans le Cénacle, avec les mortifications, les larmes et
    toute les ferveurs des plus grands saints qui ont été et qui seront dans le monde. O vous qui vous avez écouté
    avec bienveillance leurs coeurs, daignez maintenant écouter et exaucer la demande de mon pauvre coeur. O
    saints Apôtres, prêtez-moi maintenant votre foi et votre ardent désir afin que je reçoive moins indignement
    mon et votre Jésus dans mon âme. Ainsi soit-il.
    On dit ici la prière pour demander la grâce dont on a besoin suivie de la prière de demande à la Vierge de
    Pompéi (voir au 1er samedi)
    Prières après la Communion
    Que le Ciel et la terre, les Anges et les Saints, et tout ce qui a été créée, exultent au Nom du Seigneur!
    L'abîme de l'infini, de la puissance, de la Majesté a daigné descendre dans un autre abîme qui est celui de la
    misère, de l'abjection, de l'avilissement. L'Esprit du Seigneur se trouve maintenant en moi, avec son Verbe!
    Ce Dieu qui a tout créé et qui n'a pas de limite, occupe maintenant entièrement mon coeur. O Marie,
    renforcez-moi par vos prières, suppléez à l'insuffisance de mes remerciements, prêtez-moi votre voix pour
    chanter votre Cantique, à présent que je peux m'exclamer avec vous: « Mon âme exalte le Seigneur et mon
    esprit tressaille de joie en Dieu mon Sauveur ». O Epouse de l'Esprit Saint, riche de tous les dons et toutes les
    grâces, comment un époux aussi puissant pourrait-il refuser une grâce à une épouse aussi fidèle? Je vous
    adore et je vous aime de tout mon coeur, ô Esprit divin, Dieu Tout-Puissant, amour essentiel du Père et du
    Fils. O Dieu de bonté et de miséricorde, par votre souffle divin venez donc apporter la grâce à ma pauvre
    âme! Venez m'enseigner par les langues de feu scintillantes, à parler le langage des Saints. Venez, et par votre
    lumière éclatante, illuminez-moi; par votre Feu, purifiez-moi; allumez mon coeur et rendez-le ardent de
    Charité. Source d'eau vive, inondez et enivrez mon âme assoiffée et aride. Esprit de vérité, sans vous je suis
    dans l'erreur. Esprit d'amour, sans vous je suis un glaçon. Esprit de vie, sans vous, je suis mort. Feu sacré,
    pureté incomparable, brûlez de vos flammes les plus petites imperfections de mon coeur. O Dieu de bonté,
    donnez-moi les vertus de votre Esprit, donnez-moi la mansuétude, afin que je corrige la dureté de mon coeur;
    la bienveillance, afin que je rende le bien pour le mal; la patience, afin que j'acquiers la paix et la perfection
    qui vous est si chère; la bonté, afin que je devienne simple et bon envers tous; la modestie, pour édifier mon
    prochain; la continence et la chasteté, afin que je mortifie mes sens et règle mes appétits pour devenir pur à
    vos yeux. Cette vertu, vous seul pouvez me la donner, ô Seigneur: « Dieu, créée pour moi un coeur pur,
    restaure en ma poitrine un esprit ferme ». Et je continuerai à dire avec le Roi pénitent: « Ne me repoussez pas
    loin de votre face, ne m'enlevez pas votre Esprit de Sainteté. Rendez-moi la joie de votre Salut assurez, en
    moi un esprit magnanime » (Ps 51,12-14). « Que mon coeur soit impeccable en vos préceptes, alors pas de
    honte sur moi » (Ps 119.80). Mais surtout, donnez-moi la Charité pour que je puisse être uni à vous, à mon
    prochain, au Ciel, aux Anges, et que je puisse, moi aussi, m'exclamer avec votre Apôtre Paul: « Qui nous
    séparera de l'amour du Christ? » (Rm 8,35). Et vous, Saints Apôtres et Saints Martyrs qui avez donné votre
    vie pour Jésus; et vous, jeunes et Saintes Vierges qui, dès votre jeune âge, sans colère, sans dédain, sans
    vengeance, mais calmement, en souriant, avez défié les couperets, les bûchers, les points de fer et les lits de
    feu; et vous particulièrement, Saints et Vierges, qui avez triomphé de la chair, obtenez-moi, par vos prières,
    l'Esprit de Foi, de Zèle, d'amour, de Pureté et de Force, afin que triomphant comme vous sur la terre, je
    mérite, avec vous, de rendre gloire éternellement au Père, au Fils et au Saint Esprit. Ainsi soit-il.
    On dit maintenant l'Oraison pour demander la grâce dont on a besoin, suivie des autres Invocations et
    Prières indulgenciées (voir au 1er Samedi)
    Grâce de la Très Sainte Vierge de Pompéi
    À Policastro, le Docteur Vincenzo Mangia, guéri miraculeusement de phtisie par un prodige de la
    Vierge de Pompéi
    C'est un médecin qui atteste du prodige de sa propre guérison. Cette grâce a été déjà publiée dans Le Rosaire
    et la Nouvelle Pompéi. « J'ai reçu de la Bienheureuse Vierge du Rosaire, vénérée à Pompéi, la grâce spéciale
    de rester encore parmi les vivants. La maladie dont je souffrais commença par une suppuration de la région
    antérieure du cou, et je fus forcé à subir une opération très douloureuse. Le renommé Professeur Frusci
    m'opéra en trois étapes consécutives, au cours de la seconde quinzaine du mois d'août 1886, secondé par mon
    très cher ami d'enfance et collègue, le Docteur Michel Capoa. La blessure était en voie d'amélioration, quand
    le 10 Septembre, je fus pris d'une pleurésie avec exsudation sur le côté gauche, c'est à dire du même côté que
    la lésion du cou. Le Professeur Frusci, ayant quelques suspicions sur la nature de cette maladie, découvrit des
    bacilles de Koch, indices de la nature tuberculeuse de la lésion. Le professeur Fazio, ainsi que les professeurs
    d'Ambrosio et Cacciapuoti confirmèrent le diagnostic de Pleurésie tuberculeuse, et tous, reconnaissant la
    gravité de la maladie me prescrirent de retourner dans mon pays natal parce qu'ainsi je pourrais au moins
    mourir entre les bras de mes êtres chers. De retour à Policastro, le mal ne tarda pas à se propager aux
    poumons et une broncho-alvéolite mortelle fut la conséquence inévitable de la pleurite tuberculeuse. Fièvre,
    toux, expectoration, hémoptysie, escarres, amaigrissement extrême, tout faisait pronostiquer ma prochaine et
    inévitable fin. Moi qui ne pouvais plus me faire d'illusion parce que j'étais de la profession, cherchai le
    calme, nécessaire dans de pareils moments: je m'adaptai à l'idée de la mort, désormais très prochaine. Le
    Docteur Fatigati s'adressa à ma femme: « Madame, lui dit-il, j'ai la douleur de vous informer qu'il n'y a plus
    d'espérance pour la vie de votre mari. Le Docteur Mangia est plus près de l'autre vie que de celle-ci », précisa
    d'un ton douloureux, le Docteur Pugliese au Révérend Recteur du Séminaire Diocésain, le Chanoine D
    Tommaso Granata. Mon compagnon d'études, le Docteur Gregorio Falconi, dit publiquement à divers amis: «
    Toutes les ressources de la science sont épuisées, la mort est certaine ». Son Excellence l'évêque de ce
    diocèse, Monseigneur Guiseppe-Maria Cione, daigna me rendre visite, et je me rappelle encore maintenant
    avec gratitude le réconfort de sa divine parole. Enfin le Docteur Furiasi enfin à ma femme: « Madame,
    habituez-vous à l'idée de le perdre ». Le 12 janvier 1889 arriva. Mes joues étaient devenues violacées, mes
    lèvres livides, mes yeux enfoncés, ma respiration haletante, l'agonie à pas de géant. Toute ma famille était
    réunie autour de mon lit. Ma soeur Marianne, lisait à voix basse, dans le Périodique « Le Rosaire et la
    Nouvelle Pompéi » les grâces distribuées par la Vierge du Rosaire de Pompéi. Je contemplais son effigie et
    de temps en temps j'embrassai ses roses bénies. Je priai moi aussi et je fus guéri. Ce même jour, vers une
    heure de l'après-midi, la fièvre, la toux, tout avait cessé d'un seul coup. Immédiatement, tout le monde cria au
    miracle ne pouvait expliquer raisonnablement le motif de la guérison instantanée de cette maladie déclarée
    incurable et qui m'avait conduit presque jusqu'au bord de la tombe. Personnellement, je voulus faire passer
    encore une année avant de donner publicité au susdit miracle dû à la grâce de la Très Sainte Vierge du
    Rosaire de Pompéi, afin que personne ne puisse jamais, maintenant que je suis sain, vigoureux et fort comme
    avant, contester l'évidence, clairement confirmé par de nombreux noms illustres, défiant toute personne qui
    voudrait les démentir si elle le peut, que les faits que j'ai racontés se sont passés ainsi. De Policastro
    Bussentino (Salerne), écrit de ma propre main et signé. 24 Août 1890. Docteur Vincent Mangia » (Du
    Périodique « Le Rosaire et la nouvelle Pompéi, VIIe année, 1890).


    Quatorzième Samedi
    Quatrième Mystère Glorieux
    L'Assomption de la Bienheureuse Vierge Marie
    Considère, ô mon âme, que l'heure est arrivée également pour Marie, de quitter cette vallée des ténèbres.
    Finalement, après tant de tourments, elle peut répéter les paroles de son Fils bien-aimé: C'est achevé: les
    prophéties, l'établissement de l'Eglise de Jésus, l'héroïsme de toutes les vertus. Après l'Ascension de son
    divin Fils, elle demeura à Jérusalem avec saint Jean l'Evangéliste, avec lequel elle se se retira ensuite à
    Ephèse. Puis elle s'en retourna à Jérusalem et y demeura jusqu'à sa mort. Sa vie fut ici, comme partout et
    comme toujours, une vie d'amour pour Dieu, une vie faite de prières, ou mieux encore, ou mieux encore,
    d'extase continuelles et l'accomplissement de toutes les vertus, spécialement d'une Charité inépuisable envers
    le prochain. Elle visitait souvent les lieux consacrés par les Mystères et par la présence de son divin Fils et
    elle était la Consolatrice, la Directrice et la Mère de l'Eglise naissante. Enfin le moment qu'elle désirait
    ardemment de se réunir pour toujours avec son Souverain Bien était arrivé. Son esprit exaltait son amour et
    son désir de revoir le Seigneur. Et toi, ô mon âme, liée aux misères de cette terre, pourquoi n'aspires-tu pas à
    ta patrie céleste? Que t'apporte ce monde? Qu'est-ce qui t'enchante dans cette vallée de larmes? Prie Marie
    qu'elle t'obtienne le détachement de la terre et le désir des biens éternels et qu'elle te prépare, par son
    exemple, ton heureux passage dans l'autre vie. Dès que Saint Jean apprit de la bienheureuse Vierge qu'elle
    était sur le point de quitter cette vie terrestre, un grand nombre de parents, de Disciples et de connaissances
    accourut sur le Mont Sion où se trouvait alors la Mère de Dieu, pour pouvoir la contempler encore une fois,
    pour lui témoigner leur affection, pour entendre ses derniers souvenirs récents et pour se recommander à ses
    prières. Et comme le dit Saint Denis l'Aréopagite, même les Saints Apôtres qui se trouvaient, depuis un
    certain temps, dispersés dans le monde pour prêcher la Foi de Jésus Christ, se précipitèrent et en peu
    d'heures, ils se retrouvèrent tous réunis autour d'elle, par un effet de la bonté de Dieu. Ils pleuraient tous la
    perte de cette bienveillante Mère, de cette si puissante Avocat, de cette grande Maîtresse, comme l'écrit saint
    Jean Damascène, et la Bienheureuse les consolait tous avec des paroles d'amour très douces, leur promettant
    à tous son aide et son intercession. O mon âme, accompagne-là, toi aussi, avec ses bienheureux disciples; va
    près de cette Vierge si bienfaisante et demande-lui qu'elle t'obtienne toutes les grâces que tu désires. Aie
    confiance en elle; n'aie aucun doute que ta chère Mère t'exaucera. Elle te recommandera l'amour pour ton
    prochain et le salut des âmes, en les aidant, autant que tu peux, par le bon exemple, par des conseils
    opportuns, par la patience, par la Charité et enfin en priant Dieu pour tous. Si tu va saluer Marie avec ces
    bonnes résolutions, soit certain qu'elle te sera alors toujours favorable. O ma tendre Mère, si j'avais eu, moi
    aussi, la chance de me trouver sur votre passage, j'aurais pu baiser vos pieds si saints et me recommander à
    votre protection. Mais étant donné que je n'ai pas eu ce bonheur car puisque je n'étais pas encore de ce
    monde, je me prosterne devant votre trône et je me recommande aujourd'hui, à vous, glorieuse et immortelle
    Reine. Daignez, par pitié, être présente le jour de ma mort pour m'assister en cette heure terrible dont dépend
    mon éternité, au nom de ce moment merveilleux où vous êtes entrée au Paradis dans toute votre gloire.
    Considère, ô mon âme, que lorsque l'heure de la mort de Marie est arrivée, son Divin Fils est descendu du
    Ciel au milieu d'une immense troupe de séraphins. Pense au paroles du Cantique des Cantiques: « Lève-toi,
    ma bien aimée, ma belle, viens. Car voilà l'hiver passé, c'en est fini des pluies... » (Cantique 2:10-11).
    « Quittez cette vallée de larmes où vous avez tant souffert pour mon amour. La voix de la tourterelle, c'est-àdire,
    la voix de votre coeur aspire languissant s'est fait entendre dans notre royaume » ( Cantique 2.12).
    Marie, devant cette apparition, exulte de joie et son esprit s'épanouit en Jésus, son Divin Fils. Elle reçoit la
    sainte Eucharistie des mains de Jésus lui-même, comme nous le dit Saint Jean Damascène, et pleine de joie,
    elle s'écrie: « Voici la servante du Seigneur, qu'il me soit fait selon votre parole. Entre vos mains, ô mon Fils,
    je remets mon esprit » ( Luc 1:38; Lc 23,46). Recevez-le, vous qui l'avez créé à votre image et qui l'avez
    préservé du péché. Regarde, ô mon âme, Marie, qui déjà part pour le Ciel. Tournée vers tous ceux qui l'ont
    assistée, elle leur donne sa chère bénédiction maternelle. Agenouille-toi également à ses pieds et demande-lui
    sa bénédiction. Je me réjouis, ô ma Mère, de votre félicité, de votre gloire et de votre grandeur. Vous avez
    bien mérité d'être aussi aimée et glorifiée par Dieu, car durant toute votre vie, vous n'avez pensé à rien
    d'autre qu'à aimer et glorifier Dieu. Mais je ne quitterai pas ce lieu, si vous ne me bénissez pas. C'est là le
    dernier souvenir gardé de cette Mère qui va laisser ses fils orphelins et inconsolables. Recommandez-moi à
    Jésus Christ et ayez pitié de mes misères. Un regard amoureux, une recommandation bienveillante, une
    parole, votre voix suffit pour me faire obtenir tout ce que je désire. Ayez pitié de ma vie mortelle et à l'heure
    de ma mort, ne m'oubliez pas; venez à mon aide et secourez-moi dans ma dure agonie. O mon âme quand
    viendra ton heure de mourir, si tu veux mettre à l'épreuve l'amour Marie, tu dois être fidèle à son amour
    durant ta vie. Et si tu désires que ta mort soit accompagnée de l'assistance de Jésus, fais en sorte de ne pas
    laisser Jésus hors de tes pensées et de ton coeur. Oh comme je serai heureux si, durant ma vie, j'ai aimé Jésus
    et Marie! de pouvoir mourir dans les bras de Jésus et Marie! Je vous promets, ô mon Dieu, de n'aimer
    personne d'autre que vous, de ne penser qu'à vous. Et je me recommande à vous, ô Marie, au moment
    redoutable de mon passage d temps à l'éternité. Un son harmonieux s'élève dans l'air. C'est un chant céleste
    qui dit: « Marie est montée au Ciel. Les Anges, remplis de joie, bénissent le Seigneur d'avoir glorifié leur
    Reine. Ouvrez-vous, ô portes éternelles, le Seigneur, Roi de gloire, entre dans les Cieux conduisant sa Bienaimée,
    notre Reine ». Et d'autres Esprits célestes disent: « Qui est celle qui s'élève du Liban comme l'aurore,
    belle comme la lune et éclatante comme le Soleil? Elle est comme un parfum qui exhale de chaque vertus;
    elle est comme une précieuse olive pleine de gloire et de grâce et la beauté ». Comprends-don, ô mon âme,
    que la Très Sainte Vierge, exempte du péché originel et de toute ombre de péché actuel, ne vieillira jamais et
    ne perdra jamais sa beauté, et le Seigneur veut qu'elle monte au Ciel, non par ses propres vertus, comme
    Jésus, mais par la vertu de Dieu. La glorification anticipée de son corps fut comme le sceau des privilèges
    donnés de la Mère de Dieu et à sa Conception Immaculée. Elle avait été conçue dans le sang d'Adam, mais
    sans l'ombre de son péché à lui, toute pure, belle et immaculée. Elle devint Mère en conservant sa virginité,
    privilège unique puisqu'il n'a pas accordé à une autre créature. Il était donc juste glorification de ce corps
    immaculé, temple vivant de l'Esprit Saint, avec toutes les dons de ce corps glorieux, c'est-à-dire l'agilité, la
    subtilité, impassibilité et la clarté.
    La lumière ne pouvait pas être séparée du soleil. La lumière était l'âme de Marie, riche de grâces dès le
    premier moment de sa création; le soleil était son corps immaculé dont le Saint Esprit avait formé l'humanité
    représenté par le Verbe. Aussi l'Eglise appelle la Sainte Vierge, éclatante comme le Soleil, parce qu'elle a été
    la plus privilégiée de toutes les créatures. De même qu'à son coucher, le soleil laisse derrière lui une grande
    lumière d'or, Marie également, nous a laissé la lumière de ses exemples dans toutes les vertus théologales et
    cardinales et, spécialement dans la quadruple couronne de sa virginité: premièrement, sa pureté dans le
    corps, par laquelle elle mérita de devenir la Mère de Dieu; deuxièmement, sa pureté de coeur qui fit les
    délices de l'Esprit Saint dans toutes les affections et actions de son âme chaste; troisièmement, sa pureté dans
    la foi, qu'elle conserva intacte et vive en son Dieu, par laquelle elle fut l'éducatrice des Apôtres, le réconfort
    des nouveaux chrétiens; sa pureté d'intentions, par laquelle elle dirigeait toutes ses actions à Dieu, et recevait
    tout de ses mains, comme une servante fidèle: les joies et les douleurs, les humiliations et les triomphes.
    C'est pourquoi elle a été comparée au cèdre du Liban, au cyprès du Mont Sion dont le tronc s'élève droit au
    Ciel et au palmier à Cadès. La pureté ne concerne pas seulement le corps, car cette pureté s'appelle la
    chasteté, mais c'est l'ensemble de toutes les vertus, qui exclue n'importe quel défaut. Par conséquent, il s'agit
    plus de la pureté de l'âme, comme le dit le Psalmiste: « Yahvé, qui logera sous votre tente, habitera sur votre
    sainte montagne? Celui qui marche en parfait, celui qui pratique la justice et dit la vérité de son coeur, sans
    laisser courir sa langue » (Psaume 15:1-2). Ainsi la bénédiction de Dieu est promise à ceux qui ont la
    conscience pure: « Qui montera sur la montagne de Yahvé? Et qui se tiendra dans son lieu saint? L'homme
    aux mains innocentes, au coeur pur: son âme ne se porte pas vers des riens, il ne jure pas pour tromper. Il
    obtiendra la bénédiction de Yahvé et la Justice du Dieu de son salut » (Ps 24,3-5). Donc, toute la gloire de
    Marie provient du fait qu'elle est Immaculée et qu'elle est, dès le premier moment de sa vie, supérieure aux
    Anges eux-mêmes. Et dès ce moment-là, Dieu prévoyait qu'à notre époque, le dogme de l'Immaculée
    Conception aurait conformé cette croyance de son Assomption au ciel. O sainte immaculée virginité de
    Marie, m'écriai-je donc avec l'Eglise, comment puis-je dignement vous louer? O très douce dame, vous avez
    quitté cette terre et vous avez rejoint votre Royaume où vous régnez sur tous les choeurs des Anges. Je me
    réjouis avec vous du haut privilège de votre Assomption au ciel. Mais rappelez-vous que si vous avez été
    élevé à une si haute dignité et à une si grande gloire, c'est à cause de nous, pauvres pécheurs. Votre
    compassion pour les enfants infortunés d'Adam n'a pas diminué dans le ciel; loin de là, elle al augmenté. Du
    trône où vous siégez glorieusement jetez aussi sur moi vos regards miséricordieux et secourez-moi. Voyez
    dans quelle tempête je me trouve, à quels périls je suis exposé et à combien de maux je serai encore en but
    d'ici à ma mort. Par les mérites de votre sainte mort, obtenez-moi donc l'amour de la perfection, avec la
    pureté de la foi, la pureté de la conscience, la pureté du coeur et la pureté des intentions pour pouvoir mourir
    finalement dans la grâce de Dieu; et au jour du Jugement Dernier, faites que mon corps puisse ressusciter
    glorieusement et qu'il puisse venir baiser vos pieds au Paradis, s'unissant avec les Esprit bienheureux, pour
    vous louer et chanter vos gloires comme vous le méritez. Ainsi soit-il.
    Vertu: la pureté
    Pratique: Le meilleur moyen d'honorer sur la terre la Très Sainte Vierge Marie est d'imiter ses vertus,
    principalement sa pureté de conscience, c'est à dire en évitant d'offenser faite à Dieu. Pour y parvenir, prenez
    soin d'éviter le péché véniel auquel vous êtes le plus enclin et faites tout votre possible. Efforcez-vous de
    vaincre vos passions et à acquérir la perfection en pensant que vous gagnerez ainsi l'amour et la protection
    particulière de Marie. Ce sera le plus sûr moyen de monter directement au ciel sans passer par le Purgatoire.
    Demandez-lui donc, chaque jour, qu'elle vous obtienne la grâce de sa quadruple pureté: la pureté du corps, la
    pureté du coeur, la pureté intention et la pureté de la foi.
    Oraison jaculatoire: O Marie, Mère de l'amour divin, faites-moi mourir au monde afin que je ne vive plus
    que pour vous.
    Prières avant la Communion du Quatorzième Samedi
    Quand posséderai-je, ô Jésus, cette pureté de la foi et du coeur par laquelle Marie mérita de vous accueillir en
    son sein et qui lui valut, après sa mort, que vous descendiez vous-même du ciel pour la glorifier? O pureté
    Infinie que l'Église loue, vous qui n'avez pas craint d'habiter dans le sein d'une Vierge très pure, comment
    pourrez-vous demeurer, ce matin, en moi, dans mon coeur, centre des passions les plus réfrénées, des vices
    les plus blâmables et où Satan règne en souverain? Je dirai avec le centurion: « Je ne suis pas digne, ô
    Seigneur, de vous recevoir, mais dites seulement une parole et mon âme sera guérie ». Je voudrais avoir les
    larmes amères des Saints Pénitents pour laver mon âme de toutes les souillures qui la rendent si laide à vos
    yeux. O saints Apôtres; vous qui avez pleuré le départ de votre Mère si douce, prêtez-moi vos larmes et
    pleurez avec moi sur mes ingratitudes qui m'ont si longtemps éloigné de Dieu, mon souverain Bienfaiteur. O
    Mère du bel amour, que ce Feu divin ne vous brûle pas toute seule: faites que je brûle avec vous. Je vous
    aime, ô mon Jésus, et mon plus grand désir est de être consumés par votre amour. Vous le voulez, et vous le
    pouvez, Seigneur: faites ce que vous pouvez et donnez-moi ce que vous voulez. O Marie, Mère du
    Rédempteur, vous qui êtes la voie pour arriver au Ciel, vous qui êtes la Porte du Paradis et l'Etoile de la mer,
    secourez mon âme tombée dans le péché. Vous qui avez mis au monde votre Saint Géniteur, Vierge avant la
    parole de l'Ange, ayez pitié de mon âme pécheresse! Vous êtes toute pure et vous n'êtes pas tachée par le
    péché originel. Vous avez atteint sur la terre pour les plus hautes perfections, qui ont dépassé les mérites et
    les dons de tous les anges et des plus grands Séraphins. Prêtez-moi, ce matin, votre pureté, afin que je me
    présente à l'Autel, avec une foi sincère, une conscience irréprochable, un coeur pur et une intention purifiée
    par votre amour, pour recevoir le Pain des Anges, qui est ce même Verbe de Dieu qui s'est fait chair de votre
    chair et sang de votre sang. Et quand le prêtre viendra me donner la Communion, faites, ô ma Mère, que je
    reçoive Jésus de vos mains et ainsi je le recevrai avec la plus grande pureté et la plus grande humilité qui soit
    possible. Et vous, Anges et les saints du ciel, qui vivez dans cette céleste demeure et qui avez fêté notre
    Reine Céleste le jour de sa glorieuse Assomption en venant à son encontre, venez tous accompagner mon
    âme, en ce moment heureux où elle va rencontrer son Epoux, son divin Rédempteur, son Dieu. Ainsi soit-il.
    On dit ici la prière pour demander la grâce dont on a besoin suivie de la prière de demande à la Vierge de
    Pompéi (voir au 1er samedi)
    Prières après la Communion
    Mon âme prosternée dans la poussière, vous adore, ô mon Jésus, avec tous les Anges et les Saints qui sont
    dans le Ciel. O Jésus-Christ, vous êtes le seul Saint, Vous le seul Seigneur, le seul Très-Haut! J'adore votre
    âme très sainte et votre Corps cachés sous les voiles Eucharistiques; par votre présence, vous sanctifiez mon
    âme. Intelligence de Jésus, purifiez mes intentions. Volonté de Jésus, purifiez mes désirs. Mémoire de Jésus,
    purifiez ma mémoire des images impures et du souvenir de mes péchés. Corps très Saint de Jésus, purifiez,
    par vos chairs immaculées, ma chair pécheresse. Sens très purs de Jésus, purifiez mon sens. Yeux très chastes
    de Jésus, purifiez mes yeux de toute vision impure. Langue très pure de Jésus, purifiez ma langue de ses
    discours impurs, vains et contraires à la Charité. Oreilles de Jésus, purifiez mon ouïe toujours à la recherche
    des nouvelles scandaleuses du monde. Mains de Jésus, donnez-moi votre innocence. Sang très Précieux de
    Jésus, lavez-moi de tous mes péchés, enivrez mon coeur de votre joie divine et enflammez-le de votre amour
    si saint. Eau très pure sortie du côté de Jésus, lavez-moi. O Passion très Sainte de Jésus, encouragez-moi. O
    Coeur enflammé de Jésus, brûlez-moi. Imprimez dans mon coeur l'obéissance à vos désirs, l'horreur du péché,
    la haine de moi-même et la grâce de vous plaire jusqu'à la mort, mon Bien Suprême et le Centre de mon
    repos. O mon Jésus, en ce jour qui me rappelle la glorieuse Assomption au ciel de votre mère, ravivez ma
    Foi afin que je me détache de toutes les affections terrestres et donnez-moi l'espoir de vous revoir un jour au
    Paradis. Comme mon état est déplorable et comme ma misère est pitoyable! O Médecin Céleste, je vous
    découvre mes plaies et mes infirmités. La loi du péché vit en moi et résiste à votre volonté. Je crois, par la
    foi, en tous vos enseignements et en même temps, je me laisse subordonner par les plaisirs de la chair. Je
    reconnais que dans le monde tout est vanité, orgueil et tromperie et pourtant je continue à professer ses
    maximes. Mes inclinations déréglées me harcèlent et je m'y laisse entraîner. Vos lois m'engagent à suivre un
    certain chemin et mes habitudes vicieuses me font violence. Ce que vous exigez de moi et tout ce que j'ai
    jusqu'à présent aimé me déchirent le coeur. Quelle contradiction entre ma croyance et ma conduite! O Prince
    de la paix, ô Divin Libérateur, mettez fin à cette guerre intérieure: libérez-moi de ce tourment, « défaites mes
    liens et je vous offrirai le sacrifice d'action de grâces » ( Ps 116,16-17). O Marie, vous êtes maintenant au
    Ciel, assise à la droite de votre divin Fils, pour ne plus jamais le quitter. Moi aussi, je le possède en ce
    moment, mais est-ce que je le possèderai dans l'éternité? Vous êtes le modèle de toutes les vertus, et moi
    hélas, je suis le réceptacle de tous les vices. Vous avez observé tous les conseils que votre Fils nous donnés
    dans l'Évangile, et moi, je n'en observe aucun. « Heureux les pauvres en esprit, a-t-il dit, parce qu'ils est le
    royaume des cieux »; or moi, je n'aime que les commodités et les richesses de la terre! « Heureux les doux,
    car ils hériteront de la terre »; or, moi, je suis si orgueilleux, si irascible, si dur que je me rends même odieux
    à mes semblables! « Heureux ceux qui pleurent, car ils seront consolés »; or hélas, mon seul but est de
    rechercher avec une soif insatiable des plaisirs terrestres! « Heureux les coeurs purs car ils verront Dieu ».
    C'est donc parce que vous avez été la fidèle observatrice de tous ces préceptes que vous avez mérité, après
    votre mort, de revoir votre fils et que votre corps soit glorieusement transporté au Ciel! O Marie, vous avez
    été si pure, si douce de coeur et également si immaculée. Mais est-ce que mon corps ressuscitera aussi
    glorieux? O Reine de la Miséricorde, vous n'avez pas été seulement l'Etoile de la mer, la Mère de Dieu et la
    Vierge des vierges, mais vous êtes aussi la Porte du Ciel et l'Avocate des pécheurs, ô Marie! O Marie, Vierge
    très prudente, Vierge toute puissante, votre nom est mon salut! Si vous le voulez, vous pouvez me sauver.
    Montrez donc que vous êtes ma Mère: rompez les chaines qui me lient au péché. Soyez la lumière de mes
    yeux, délivrez-moi de tout mal et accordez-moi tous les biens! O Vierge incomparable, la plus douce, priez
    votre divin Fils pour que je sois absous de mes fautes et qu'il me rende doux et chaste. Faites-moi mener une
    vie pure avec une foi, toujours sincère, avec des intentions toujours nettes, une conscience sans tache, un
    coeur toujours doux. Ecartez de mon chemin tout danger, afin qu'arrivé à ma dernière heure, j'aie le bonheur
    de recevoir Jésus de vos mains si pures, comme vous l'avez reçu à l'heure de votre mort. Ainsi soit-il.
    On dit maintenant l'Oraison pour demander la grâce dont on a besoin, suivie des autres Invocations et
    Prières indulgenciées (voir au 1er Samedi)
    Grâce de la Très Sainte Vierge de Pompéi
    A Malte, conversion de la Protestante Anna Charles par la pratique des Quinze samedis à Vierge de
    Pompéi
    Anne Charles, de religion Protestante, était à Malte depuis plus de vingt ans, quand elle épousa Maître
    Joseph Misued, catholique, duquel elle eût un fils. Le bon Joseph et sa soeur, elle aussi fervente catholique,
    avaient tout mis en oeuvre pour persuader Anne d'abandonner sa religion et embrasser le Catholicisme; mais
    celle-ci ne voulait pas en entendre parler et de plus, dépréciait leur croyance par des paroles exécrables et,
    d'une manière particulière, les Sacrements de la Confession et de la Communion. Il demandèrent à des
    prêtres très doctes d'essayer de la convertir et, en particulier, au Père Alphonse Micalles, O.F.C., lequel,
    pendant des années, fit de nombreux efforts en vue de sa conversion, mais toujours en vain. En 1887, Anna
    tomba gravement malade. Vu son mauvais état de santé, les soins affectueux et la sollicitude dont elle était
    entourée et les prières continuelles faites à Dieu pour sa conversion, on espérait pouvoir l'amener à suivre les
    sages conseils. Rien n'y fit. Comme son état ne s'améliorait pas, les médecins décidèrent d'avoir recours à
    une opération assez douloureuse. Et Anne dut subir une terrible amputation à l'Hôpital Central de Malte, qui
    l'affaiblit à tel point qu'on crût sa dernière heure venue. La blessure s'étant enfin cicatrisée, elle sortit de
    l'hôpital et passa quelques mois de convalescence chez elle, toujours fidèlement tenace envers sa fausse
    religion. Jusqu'à ce qu'arriva la fin du moi d'août, où elle retomba de nouveau malade. Alors la famille de
    Joseph pria le Père André Debono, de Misida, grand dévot de la Vierge Pompéi, de venir visiter la
    malheureuse infirme pour lui parler de religion. Celui-ci alla donc voir la malade et eût avec elle de
    nombreuses conversations, essayant de la convaincre par le raisonnement. Il se rendit bien vite compte
    qu'Anne s'obstinait dans l'hérésie qui allait en s'affirmant et que toute conversion serait impossible. Elle
    montrait une haine implacable pour son mari et sa famille, aussi bien que pour les Maltais et leur religion,
    une haine pleine de mépris pour les sacrements de la Confession et de la Communion. Et son aversion
    satanique avait atteint un tel degré qu'à peine commençait-on à parler de religion qu'elle repoussait
    immédiatement tout argument. Malgré cela, le vieux Prêtre ne perdait pas à l'espoir de sauver cette âme,
    comptant sur la puissance de la Vierge du Rosaire, honorée dans son bien-aimé Sanctuaire de Pompéi: et il
    demandait à tous donc ses pénitents, de dire des Neuvaines à la Vierge de Pompéi et de communier pour
    Anne le plus souvent possible. Une belle soeur d'Anne, Maria Misued, femme de piété solide, pria le
    révérend Debono de célébrer une messe pour demander la conversion désirée; et il fut établi que la Messe
    serait célébrée le samedi suivant, 15 septembre, en même temps que la fonction des Quinze Samedis qui se
    pratiquait là. Dans le même temps, on écrivit à l'Avocat Bartolo Longo, à Valle di Pompei, pour lui demander
    de bien vouloir faire prier les Orphelines du Rosaire, dans le Sanctuaire de Pompéi sanctuaire pour obtenir la
    conversion si convoitée. Les jours de la Neuvaine récitée par les orphelins passèrent et arriva le 29
    septembre, Quatorzième des Quinze samedis, au cours duquel on commémorait la Bienheureuse mort de la
    Vierge Marie, ou mieux, son heureux passage réussi à la vie éternelle. C'était le jour choisi désigné par la
    Clémente Reine de Pompéi pour sauver cette âme des griffes de Satan, cette âme pour laquelle beaucoup de
    ses fils dévots priaient sans cesse. Durant toute la nuit de ce samedi-là, Anne ne put pas fermer l'oeil pour
    s'endormir. Le regard de Marie s'était posé sur elle, la grâce travaillait son coeur malheureux. Arriva l'aube
    du Dimanche, jour du Seigneur, et la Protestante, amenée à franchir la dernière étape, n'était plus la même.
    Au grand émerveillement de tous, elle s'écria tout à coup d'une manière contrite: « Où est ce prêtre? Appelezle
    rapidement. Je voudrais le voir le plus vite possible! » C'était comme si ses yeux s'ouvraient sur un
    nouveau monde: son visage était devenu serein, reflétant la bienveillance de son âme: « Je veux être baptisée,
    s'écria-t-elle, je veux mourir un catholique! » A ces paroles inattendues mais espérées, tous versèrent des
    larmes de consolation parce qu'ils ne pouvaient en croire leur yeux ni leurs oreilles. On appela aussitôt le
    Père Debono, mais celui-ci était sur le point de monter en chaire Misidis, mais il leur assura toutefois qu'à
    peine il aurait fini son sermon, il viendrait au chevet d'Anne. Mais Anne, stimulée par la grâce de Marie, ne
    voulut pas attendre et le fit appeler de nouveau. Entre-temps, Monsieur le Révérend Preposito, du collège de
    Birchircara, fut aussi appelé. Et celui-ci, au milieu d'une émotion incroyable, reçut l'abjuration de la
    Protestante convertie et la baptisa aussitôt au Nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit. « Amen », répondirent
    tous les présents en pleurant de tendresse et de commotion. C'est à ce moment-là qu'entra le Révérend
    Debono. Dès le premier regard, elle lui apparut non plus comme une créature mortelle mais plutôt comme un
    ange. Anne l'accueillit avec une joie extraordinaire, lui demandant pardon de n'avoir pas pu l'attendre. Et on
    organisa tout de façon à ce qu'elle puisse recevoir, sans perdre de temps, la confirmation. Et son Excellence,
    Monseigneur, le Frère Antoine-Marie Buhagiar, ce Père si pleind'amour, vint, de nuit, au chevet de la
    mourante et sur la nouvelle baptisée, imposa les mains ointes comme celles du Seigneur: sur cette âme
    rendue pure par les eaux du baptême, il fit descendre l'Esprit Sanctificateur. Pour rendre éternellement
    heureuse l'âme d'Anna Charles, il ne restait que le dernier Sacrement: l'extrême-onction; et on les lui
    administra avec les Sainte Indulgences et avec tous les autres réconforts de la Religion catholique. Après
    quinze heures de la plus douce des agonies, parfaitement résignée à la très sainte volonté de Dieu, avec la
    couronne du Saint Rosaire dans les mains, tenant sur sa poitrine le crucifix, Anna, tranquillement, rendit
    l'âme au Créateur. La grande reine du ciel et la terre ne refuse à personne sa grâce quand elle est honorée par
    la pratique très efficace des Quinze samedis et en même temps invoquée sous le titre très apprécié par son
    Coeur maternel de Reine de la Rosaire de Valle de Pompéi. (Du Périodique « Le Rosaire et la Nouvelle
    Pompéi »)


    Quinzième Samedi
    Cinquième Mystère glorieux
    Le couronnement de Marie
    Il n'a été donné à aucune langue, ni angélique, ni humaine, nous dit saint Epiphane, de décrire l'honneur et le
    triomphe que reçut la Vierge Marie a son entrée dans le ciel, au cours de sa glorieuse Assomption. On peut
    seulement dire, qu'il n'y en eut jamais et qu'il n'y en aura jamais de plus grand, après celui, glorieux de son
    Fils. Car on ne peut se représenter, ajoute Saint Bernard, avec quelle gloire sachant la Sainte Vierge est
    entrée le Ciel, avec quelle dévotion elle a été honorée par le choeur des Anges, avec quel plaisir et avec
    quelle satisfaction elle a été accueillie et embrassée par son Fils. Considère, ô mon âme, que le plus grand
    désir des Anges, une fois accomplie la Rédemption, était d'avoir, au Ciel , l'âme et le corps de Dieu-Homme
    et de sa Mère et ils l'exprimaient avec des paroles de David: « Levez-vous, Seigneur, venez dans votre
    Royaume, vous et l'Arche de votre Sanctification, c'est à dire, vous et votre Mère qui fut l'Arche que vous
    avez sanctifiée en habitant en son sein ». Et le désir de ces habitants célestes fut finalement accompli. Mais si
    le Seigneur voulut que l'Arche du Testament fût conduite dans la cité de David en grande pompe, c'est avec
    une pompe plus noble et plus glorieuse qu'il voulut que sa Mère entrât triomphante dans le Ciel. Et luimême,
    ce Roi du Ciel, nous dit saint Bernard, vint à son encontre avec toute sa Cour céleste. Et ainsi elle
    dépassa en gloire de sa propre Assomption. Considère, ô mon âme, comme elle fut illuminée de joie et de
    splendeur, quand il l'invita en lui disant: « Viens du Liban, ô ma fiancée, fais ton entrée » (Cantique 4:8). Et
    Marie, la plus gracieuse de toutes les femmes, s'éleva de la terre, passa l'atmosphère et arriva au Trône de la
    Très Sainte Trinité. Et les Anges, la voyant si belle et si glorieuse, se demandèrent: Qui est donc cette
    créature qui vient de la terre, de ce désert rempli d'épines et de souffrances, si pure et si riche de vertus,
    appuyée sur son bien-aimé Seigneur? Qui est-elle? Et les Anges qui l'accompagnaient répondirent: C'est la
    Mère de notre roi, c'est notre Reine, celle qui est bénie entre toutes les femmes, pleine de grâces, la Sainte
    des Saintes, la bien-aimée de Dieu, l'Immaculée, la colombe, la plus belle de toutes les créatures. Ecoute le
    cantique de tous les bienheureux Esprits qui la louent: « Vous êtes la gloire de Jérusalem, vous êtes l'orgueil
    suprême d'Israël, vous êtes le grand l'honneur de notre race » (Jdt 15.9). Tous comme il n'y eut sur terre ni
    lieu ni temple plus digne de Dieu que ce sein immaculée de Marie, de même, dit Saint Bernard, qui, il n'y eut
    au Ciel un trône plus sublime que le trône Royal sur lequel elle fut placée par son Fils; surtout après qu'il
    l'eût placée sur sa droite et au dessus de tous les Choeurs des Anges, comme formant un choeur à part, avec
    son humanité divine, l'associant à lui en tant que Mère, Epouse, Médiatrice et Coordinatrirce à la
    Rédemption du monde, et qualité de Reine de l'Univers. O Vierge glorieuse et bénie, je me réjouis et je me
    félicite pour la grande gloire dont vous jouissez au Paradis, assise à la droite de votre Fils et faite Reine du
    Ciel et la terre. O chère Vierge, que tout l'univers qui croie en votre divin Fils et à la vraie Église vous
    reconnaisse comme sa propre mère et sa Reine et se réjouisse et exulte que Dieu ait pris une Mère aussi
    aimante et une reine si grande, si aimable et si puissante.
    Considère maintenant, ô mon âme, comment la Très Sainte Trinité honora Marie d'une couronne très
    précieuse. Le Père Eternel lui posa sur la tête la couronne de la Puissance, lui accordant, après Jésus Christ,
    la domination sur toutes les créatures du ciel, de la terre et de l'enfer, si bien que les Esprits des ténèbres
    tremblent à son Nom. Et c'est ainsi que l'on peut appliquer à la Très Sainte Vierge les paroles du Psalmiste:
    « Vous l'avez couronnée, Seigneur, d'honneur et de gloire; de vos mains, vous l'avez élevées au-dessus de
    toutes les oeuvres » ( Ps 8.6-7). Dieu, le Fils, lui ceignit les tempes de la Couronne de la sagesse, comme
    Reine du ciel, des Anges et des hommes, rachetés par Son sang, et il lui en remit le profit entre les mains, et
    en tant que Reine de la Clémence, il lui remit les clés de la Miséricorde. Le Saint Esprit la para de la
    couronne de la Charité, comme Mère du Bel Amour qui inspire non seulement l'amour pour Dieu, mais aussi
    un amour brûlant pour nos semblables, qui nous fait déployer un zèle ardent pour bien et pour leur salut. Et
    la voilà donc devenue l'étonnement et l'admiration des hiérarchies des Anges. En outre, la Vierge fut
    couronnée par les auréoles de la virginité, du Martyre et de docteur de la Religion, parce qu'elle fut la Vierge
    des vierges, martyre dans la passion de son Fils divin et Maîtresse de la Foi aux maîtres de la religion euxmêmes.
    Enfin, cette Souveraine fut couronnée de couronne des douze étoiles, comme il est écrit dans
    l'Apocalypse: « Une femme enveloppée du soleil, la lune sous ses pieds et sur sa tête une couronne de douze
    étoiles » (Apoc. 12:1). Etant donné qu'elle réunissait en sa personne les grandeurs et les vertus de tous les
    ordres des saints qui sont au Ciel, elle fut donc couronnée de tous leurs mérites représentés par douze étoiles.
    En elle, resplendissaient totalement la Foi et l'espérance Brillait des Patriarches, la lumière et la
    contemplation des prophètes, la Charité et le zèle des Apôtres, la force et la magnanimité des Martyrs, la
    patience et la pénitence des confesseurs, la sagesse et la prudence des Docteurs, la Sainteté et la pureté des
    Prêtres, la solitude et la prière des Ermites, la pauvreté et l'obéissance des Moines, la Charité et la pureté des
    Vierges, l'humilité et la patience des Veuves et enfin avec la fidélité et l'union de tous les Saints. Et en
    conséquence, tous la reconnurent comme leur Reine. O mon âme, personne ne pourra jamais imaginer ce
    qu'ont été les concerts d'Anges, les mélodies et les cantiques des Bienheureux en l'honneur de Dieu et de la
    Reine de miséricorde! Et la grande Vierge, assise à la droite du Fils de Dieu dit à toutes les générations: « Le
    Seigneur a pris en considération l'humilité de sa servante et il a daigné faire d'elle la source des richesses de
    sa grâce. Venez donc à moi, vous tous qui êtes angoissés et tourmentés dans cette vallée de larmes et de
    douleurs, et je vous soulagerai car Dieu m'a fait source de votre joie ». Mère adorée, me voici, je viens à
    votre invitation: je suis accablé sous le poids de mes péchés, mais j'ai une telle confiance en vous que je suis
    persuadé que vous m'en libérerez. O Reine très puissante qui régnez dans le Ciel et sur la terre, je crois en
    vous, je vous révère et je vous adore dans toute votre bienheureuse gloire. O Marie, donnez-moi la lumière
    pour dissiper les ténèbres de mon esprit embrumé et perdu dans l'obscurité d'une nuit noire. Faites pénétrer
    en moi les rayons ardent de votre saint amour et remplissez mon coeur de vertus, de zèle et de ferveurs. Ne
    permettez pas, ô Mère Divine que mon âme meurt dans les ténèbres. Je sais que mes fautes mériteraient les
    plus terribles châtiments, mais j'ai confiance en votre bonté et grâce à votre intercession auprès de Jésus
    Christ, j'espère ne pas être puni et obtenir le pardon de mes péchés.
    Regarde, ô mon âme, tous les Saints du Paradis qui viennent saluer leur Reine, à commencer par les
    Patriarches Noé, Abraham et Jacob, par les Prophètes et par les Vierges saintes. « Les jeunes femmes l'ont
    vue et glorifiée, reines et concubines l'ont célébrée » (Cantique 6:9). Il arrivèrent tous: les Martyrs et les
    confesseurs, Élisabeth, Zacharie, et Jean Baptiste; et ses parents bien-aimés, Joachim et Anne; et aussi son
    chaste époux Joseph. Qui pourra dépeindre leur joie et reproduire leurs paroles de louange? Quelle
    consolation pour eux de la revoir. Unis-toi à eux, ô mon âme, et unis ta voix à celles des Choeurs bienheureux
    pour dire: « Je vous salue, Reine du Ciel, je vous salue Reine des Anges, je vous salue, tige sacrée; je vous
    salue, Porte sacrée, d'où est sortie la lumière du monde. Réjouissez-vous, Vierge glorieuse, belle et riche pardessus
    tout et priez Jésus pour nous! » Si l'esprit humain ne peut arriver à comprendre la gloire immense que
    Dieu a préparée au Ciel à ceux qui l'ont aimé, personne n'arrivera à comprendre, remarque Saint Bernard, le
    haut degré de gloire dans lequel il a placé sa très aimée Mère qui, sur la terre, l'a aimé que tous les hommes
    et les anges mis ensembles. Enfin, la Sainte Vierge désir que l'on médite, dans son dernier Mystère, non
    seulement sa gloire, mais aussi celle de tous Anges et de tous les Saints dont le prestige a rejailli sur elle. Elle
    désire également que cette contemplation nous incite à imiter les Saints pour obtenir, nous aussi, la vie
    éternelle. Marie t'invite donc, ô mon âme, à méditer la grande gloire dont elle jouit avec tous qui sont au
    Ciel, gloire dont tu pourrais jouir toi aussi en ayant le courage d'entreprendre et de persévérer dans la voie de
    la vertu et ainsi la Vierge Marie t'accueillera avec elle, pour toujours, dans son Bienheureux Royaume.
    Contemple donc le Paradis et tous les Saints, qui furent faible comme toi, qui furent pécheurs, comme toi et
    qui, par la grâce de Seigneur et par l'intercession de la Très Sainte Vierge, ont surmonté tous les obstacles et
    son arrivés est venu à cette béatitude éternelle. Que leur exemple te serve d'aiguillon pour t'exciter à la vertu,
    pour combattre vaillamment tes ennemis et à tout faire pour gagner ce bien infini qui est de vivre et de
    régner avec Jésus et de Marie durant toute l'éternité. Et si une vertu te manque, demande-là à la Vierge
    Marie, en ce jour de son glorieux triomphe: et demande-lui tout particulièrement la persévérance dans son
    amour qui est le plus sûr moyen d'arriver à la gloire. Rappelle-toi de ce qu'à dit Saint Alphonse: « Qui à de la
    persévérance dans la dévotion de son Rosaire atteindra la majorité persévérance finale ». Parce que, comme
    nous l'enseigne Saint Augustin: « La persévérance n'est pas une vertu que l'on acquiert, mais un don qui nous
    est donné en récompense de notre assiduité et de notre constance dans les prières ». Mais les prières que la
    Vierge adresse pour nous à son Fils sont certainement les plus efficaces. Ô grande et glorieuse Reine, mon
    âme, prosternée au pied de votre trône, vous vénère dans cette vallée de larmes. Maintenant que vous siégez
    comme Reine du ciel et la terre, n'oubliez pas votre pauvre serviteur! Vous êtes maintenant plus proche de
    Dieu et donc vous pouvez nous accordez davantage de grâces. Du haut du Ciel, vous voyez mieux que moi
    ce dont j'ai besoin. Faites que sur la terre je sois votre serviteur fidèle, afin que je mérite un jour de vous
    louer et de vous bénir au Paradis. En ce jour où vous avez été faite Reine de l'univers, je désire me consacrer
    encore plus à vous. Que votre joie me console et acceptez-moi comme votre fils. Vous êtes ma mère et à ce
    titre vous vous devez de me sauver. En ce dernier Samedi qui vous est consacré, accordez-moi votre amour
    et une dévotion toujours plus parfaite et entière à votre Saint Rosaire, ainsi que la grâce de la persévérance
    finale. Je me réjouis avec vous aussi, Esprits bienheureux et Saints du Paradis, de la béatitude et de la gloire
    dont vous jouissez grâce à Dieu et avec Dieu. Moi aussi je suis destiné, du moins je l'espère, à cette même
    gloire bienheureuse, mais je ne pourrai y parvenir qu'en possédant vos vertus. C'est pourquoi, Anges,
    Patriarches, Prophètes, Apôtres, Martyrs, Confesseurs, Vierges, Anachorètes et vous tous Saints, priez pour
    moi la Reine du Ciel afin que par son intercession je me rende digne d'être admis un jour, avec vous et avec
    elle, à contempler Dieu, à le glorifier et à le bénir pendant toute l'éternité. Ainsi soit-il.
    Vertu: La persévérance dans leur dévotion à Marie.
    Pratique: Prosternez-vous aujourd'hui devant une image de Marie et promettez-lui de demeurer toute votre
    vie son fidèle et dévoué serviteur: offrez-lui vos pensées, vos affections, vos actions, toute votre personne;
    faites-lui aussi la promesse de réciter chaque jour au moins cinq dizaines de son Chapelet; et enfin,
    demandez-lui son amour et la persévérance dans sa dévotion jusqu'au jour de votre mort. Bienheureux seront
    ceux qui arriveront à réciter chaque jour les quinze dizaines du Chapelet parce que la persévérance finale a
    été promise par Marie à ceux qui seront fidèles à cette dévotion quotidienne. Invitez les âmes à pratiquer la
    dévotion à la Vierge Marie, distribuez les médailles et conseillez la pratique des Quinze Samedis. Si, vous
    désirez que votre Très Sainte Mère vous assiste à l'heure de votre mort, prenez le Scapulaire où elle est
    représentée décorant de ses mains le Troisième Ordre Dominicain et soyez assuré que vous obtiendrez de sa
    bonté toutes les grâces dont vous avez besoin.
    Oraison jaculatoire: O Marie, Reine des anges et des saints, vous êtes la Reine de mon coeur.
    Prières avant la Communion du Quinzième Samedi
    O Seigneur Jésus, combien je suis ingrat! Que de fois ne vous ai-je abandonné et ai-je fui loin de vous! Et
    malgré tout vous me retenez par les douces de votre amour allant jusqu'à vous revêtir de mes misères et vous
    réduire en pain pour me nourrir afin de me faire participer à votre gloire et à celle de votre très Sainte Mère.
    O Bonté infinie! Quand je commets des péchés, vous êtes toujours prêt à les absoudre, et mon ingratitude ne
    vous ôte pas la volonté de me pardonner. Je me prosterne donc à vos pieds, avec tous les saints qui furent, sur
    la terre, pécheurs comme moi, et je vous demande pardon, et je vous répète que je veux vous aimer, et que je
    vous aime, et que je prends, dès aujourd'hui, la ferme résolution de changer de vie et d'habitudes. « Dieu,
    vous êtes mon Dieu, je vous cherche, mon âme a soif de vous » (Psaume 63,2). Et comme ma chair a soif de
    vous! Dans une terre pays déserte et aride comme celle où je suis à présent, je me présente à vous car vous
    êtes ma miséricorde et j'invoque votre Nom si Saint! Ayez pitié de moi, ô mon Dieu. A l'ombre de vos ailes,
    je serai transporté de joie et mon âme ne désire ardemment que de marcher derrière vous. Tout comme un
    cerf assoiffé désire une source d'eau vive, mon âme vous désire, ô mon Dieu. Montrez aujourd'hui votre
    puissance, ô Seigneur et venez me sauver! Mon coeur est prêt à vous recevoir. Venez donc et ne tardez point!
    Nous courons à l'odeur de vos parfums, ô bénie entre toutes les femmes, car grâce à vous nous avons
    participé au fruit de la vie, et c'est pourquoi j'accours vers vous vous pour que vous me donniez vous-même,
    en nourriture, ce Coeur très Saint qui palpite pour moi d'amour infini et qui se trouve dans l'Hostie Sacrée de
    paix et de charité que je vais prendre. O puissante Reine, tous les peuples ne cessent de vous louer et
    d'exprimer leur joie. Vous avez tout pouvoir sur l'humanité et sur l'enfer et votre main déverse de
    nombreuses miséricordes sur les pauvres fils d'Eve. Voici, mon âme, soumise comme une esclave au pied de
    votre trône; elle ne trouvera la paix que lorsqu'elle sera pleine de votre amour et de celui de votre divin Fils.
    Donnez-moi votre amour dès à présente, afin que je puisse accueillir plus dignement Jésus. Et vous, armée
    céleste qui jouissez de la présence de notre Souveraine Vierge, et vous Anges de toutes les hiérarchies, et
    vous en particulier, Saint Michel, Prince des Anges, aide du le peuple de Dieu, et vous, Saint Gabriel,
    Citadelle de Dieu, et vous saint Raphaël, Remède de Dieu, et vous Saints Anges de l'oraison, de la louange,
    de la confession de Dieu, Anges qui nous apportez la bénédiction de Dieu; et vous Esprits élu toujours
    présents devant le trône de Dieu et qui honorez également le triomphe et le couronnement de Marie, assistezmoi
    en cette heure du triomphe de l'amour, où un Dieu très puissant daigne s'abaisser jusqu'à ma si
    misérable créature. O mon Ange gardien, ô Saint Joseph, ô Saint dont je porte le nom et vous mes Saints
    Avocats, venez me soutenir et m'assister durant cette Communion de ce dernier Samedi où j'espère obtenir
    toutes les grâces que j'attends de Jésus et de Marie. Obtenez-moi d'eux qu'en ce Samedi, je meure, que vous
    m'aidiez tous dans ma dernière lutte contre le démon et que vous me portiez vous-même au pied du trône de
    notre très glorieuse Reine pour que je puisse la bénir, ensemble avec vous, et pour toujours. Ainis soit-il.
    On dit ici la prière pour demander la grâce dont on a besoin suivie de la prière de demande à la Vierge de
    Pompéi (voir au 1er samedi)
    Prières après la Communion
    Que je suis riche de vous posséder, ô mon Dieu! O Ciel! O terre! O vous créatures qui, avec moi, adorez
    Dieu, soyez émerveillées par cet immense acte d'amour, car l'Infini, l'immense, le Tout-Puissant, a accepté de
    se trouver enfermé dans cette pauvre auberge qu'est mon coeur. O Anges du Paradis, je n'ai pas à envier à
    votre sort parce que j'ai en moi ce que vous, vous n'avez pas; j'ai en moi un Dieu qui s'est fait Homme et
    vous, vous n'avez pas un Dieu qui s'est fait Ange. Adorez donc pour moi celui qui est l'ami, le compagnon de
    tous les hommes, le soulagement de leurs misères et qui est aussi celui par lequel tous les bienfaits arrivent.
    O Divin Amour, possédez-moi entièrement et faites ensuite de moi ce que vous voulez; noyez-moi dans la
    mer des souffrances, flagellez-moi par des tourments parce que, avec vous et en vous, je ne peut mourir.
    Ecoutez ma pauvre voix, ô l'Amour Divin et étant donné que vous désirez que je vous demande ce que mon
    âme désire, alors: transformez-moi complètement en vous afin que je ne puisse plus me reconnaître et que je
    ne sois nulle part ailleurs qu'en vous. Ô divine Jérusalem, chantez à Marie un nouveau cantique; ô Humanité,
    chantez vous aussi pour votre Souveraine. O Cieux, chantez pour Marie et bénissez son nom, qui est
    glorieux: annoncez au genre humain que c'est à elle que nous devons notre salut. Annoncez sa gloire au
    monde et ses merveilles à tous les peuples! Car la gloire et la splendeur sont autour d'elle, la sainteté et les
    magnificences sont sur son trône. Vous, de toutes les Nations, présentez-vous devant Marie et offrez-lui vos
    coeur, votre amour et votre vie. Que le Ciel se réjouisse et que la terre exulte de joie; que la mer se déchaîne
    avec tout ce dont elle est remplie; que la nature soit en liesse et que tous les arbres des forêts s'épanouissent,
    parce que Marie, la Vierge de Nazareth, la fille d'Adam, « admise dans un palais céleste où le Roi des rois est
    assis sur un trône orné d'étoiles » (Liturgie de l'Assomption de la Vierge Marie), a été transportée dans le
    Royaume des Cieux où elle a été élevée au-dessus des Choeurs des Anges. Et vous, Anges du Seigneur,
    bénissez pour moi notre reine. Et vous Cieux, bénissez Celle qui est votre porte. Vous soleil, lune et étoiles,
    bénissez celle qui est plus éclatante que le soleil, plus belle que la lune, et qui est l'Étoile de la mer l'Etoile du
    matin. Monts et collines, bénissez votre Souveraine qui « après avoir vécu à Sion, puis à Jérusalem, s'est
    élevée vers le Ciel; tel le cèdre du Liban et tel le cyprès sur le Mont Hermon » (Si. 24,14-17). Pluies et la
    rosées, feux et chaleurs, glaces et neiges, lumières et ténèbres, mers et fleuves, bénissez la Souveraine du
    monde, qui étend sa protection comme les branches du platane sur les places, qui étend sa puissance comme
    les branches du palmier de Cades. Et vous, plantes de la terre et arbres fruitiers, et vous tous, ô cèdres, ô
    fleurs, bénissez la beauté et la douceur de votre reine, qui est la Rose mystique de Jéricho, le bel olivier des
    champs qui exhale un parfum comme le baume aromatique et la myrrhe. Et vous, âmes des Justes, des
    prêtres et rois de la terre, jeunes et vierges, bénissez le nom de Marie, parce qu'il est puissant et que sa gloire
    s'étend du ciel également sur la terre. « O Saints, réjouissez-vous dans votre gloire et soyez heureux sur vos
    trônes » (Ps 149, 5). O saints de Dieu, daigne intercéder en notre faveur pour notre salut à tous. Honorez
    Marie pour moi avec les cymbales et les lyres, en une joyeuse harmonie, et liez mon âme, comme une
    esclave, à son trône et ajoutez à ses gloires le fait que mon âme, qui était digne de l'enfer, a été arrachée des
    mains de Satan. O Marie, de cette vallée où mon âme exilée gémit, je lève les yeux vers vous qui êtes aux
    Cieux. « Comme les yeux de la servante vers la main de sa maîtresse, ainsi nos yeux sont tournés vers vous,
    ô Reine, ô Dame et ma Mère, jusqu'à ce que vous ayez pitié de moi » ( Ps.123, 2). Mère très douce, Mère très
    compréhensive, aujourd'hui est le dernier Samedi dédié à la pratique des Quinze Samedis de votre Rosaire:
    que de gens à votre Autel pour vous demander la guérison de leurs maux, pour vous demander de pourvoir à
    leurs besoins, pour les aider à avoir une bonne récolte ou pour gagner une querelle. Mais moi, je vous
    demande les grâces que vous préférez, en union à d'autres dévots. O douce Mère, faites que je sois humble,
    détaché de la terre, résigné à la volonté de Dieu; Accordez-moi le saint amour de Dieu, une bonne mort, le
    paradis et enfin, changez-moi de pécheur en saint. Faites, je vous en prie, ce miracle qui vous apportera le
    plus d'honneur que si vous redonniez la vue à mille aveugles où si vous redonniez la vie à mille morts. Vous
    êtes si Puissante auprès de Dieu: il vous suffit de dire que vous êtes sa mère, sa préférée; et il vous remplira
    de ses grâces. Que peut-il vous refuser? O très belle Reine, je ne prétends pas vous voir sur la terre, mais je
    voudrais venir vous voir au Paradis: obtenez-moi cette grâce. Me voici prostré devant vous. Je vous
    reconnais pour ma Souveraine et pour ma Mère et je veux vous offrir mon âme, mon corps, mes affections,
    les palpitations de mon coeur, mes désirs, mes peines, mes angoisses et tous les tourments qui me restent.
    Vous avez finalement triomphé de mon âme qui est maintenant toute à vous, comme une servante fidèle:
    protégez-là, défendez-là contre les assauts de ses ennemis, tenez-là sous votre manteau, donnez-lui une mort
    heureuse et rendez-là bienheureuse dans l'éternité. Ainsi soit-il.
    On dit maintenant l'Oraison pour demander la grâce dont on a besoin, suivie des autres Invocations et
    Prières indulgenciées (voir au 1er Samedi)
    Grâce de la Très Sainte Vierge de Pompéi
    Jean Rominger, Protestant Suisse, se convertit à la Vierge de Pompéi et meurt le soir du dernier des
    Quinze Samedis
    Le Révérend Père Nicolas Gori, Vicaire adjoint de la cathédrale de Volterra, écrivit la relation suivante qui
    fut alors publiée dans le périodique Le Rosaire et La Nouvelle Pompéi. « Monsieur Jean Rominger, de
    Silvapiana, en Suisse, vivait depuis de nombreuses années à Volterra où il avait pris pour épouse Madame
    Ferdinande Redaelli. Il n'était pas farouchement hostile au catholicisme, comme le sont la plupart des
    Protestants, si bien que, pour suivre l'exemple de son épouse, il portait une certaine dévotion à la Vierge
    Immaculée et aux saintes âmes du purgatoire, mais non au point d'abandonner sa religion, d'une part parce
    qu'il était peu instruit sur la religion Catholique et d'autre part, et surtout, parce qu'il la voyait peu observée
    par les catholiques eux-mêmes et parfois même dédaignée ou tournée en dérision. Le matin du 4 Octobre
    1888, trois jours avant la grande solennité du Rosaire. Madame Redaelli, qui s'affairait autour du lit de son
    mari malade, lui rappela, avec affection, les propositions qu'elle lui avait déjà faites de devenir Catholique.
    Mais il répondit: « Je n'ai pas de préférence ni pour le Catholicisme ni pour le Protestantisme. Pour obtenir
    son Salut, les deux religions sont bonnes ». Malgré cette réponse, sa cette femme ne perdit pas courage, au
    contraire; et préoccupée à sauver cette âme qu'elle l'aimait tant, elle fit célébrer une Messe pour lui. Et pleine
    de confiance dans l'aide de la Vierge Thaumaturge de Pompéi, elle prit une petite image qui venait de ce
    Sanctuaire et la montra à son mari: « Regarde, dit-elle, c'est l'image de cette puissante Reine du Rosaire qui,
    par ses prodiges, attire beaucoup de monde pour lui édifier un temple à Valle de Pompéi. Puis elle se mit à
    lire la partie de la Neuvaine ayant rapport à cette Image. Ceci fait, elle glissa l'Image sous la tête de son mari,
    puis elle se retira dans une autre chambre et là, le coeur déchiré par la douleur et les yeux levés au Ciel, elle
    s'écria: « Très Sainte Marie, vous, qui de Pompéi, distribuez tant de faveurs, accordez-moi cette grâce:
    convertissez mon mari! Je ne vous la demande pas pour mes mérites parce que je suis pleine de péchés, mais
    je vous la demande au nom des mérites de votre Fils qui vint sur la terre pour nous sauver tous. Accordezmoi
    cette consolation: sauvez mon mari! Une fois faite cette prière, elle s'agenouilla et commença à réciter le
    saint Rosaire. Et, envahie pas une immense espérance, elle retourna dans la chambre du malade et lui
    demanda: « Jean, voudrais-tu te faire Catholique? - Oui, répondit subitement le mourant, appelle l'évêque, je
    veux le Baptême Catholique. Ferdinande, folle de joie, lui expliqua que pour se baptiser l'Evêque n'était pas
    nécessaire. Il suffisait d'appeler le Curé. Et c'est ainsi qu'ils vinrent me chercher. Je me rendis aussitôt chez
    Monsieur Rominger et brièvement je lui parlais de la contrevérité et des principales erreurs des Protestants.
    Je me rendis vite compte qu'il en était déjà convaincu, mais qu'il désirait toutefois recevoir une instruction
    plus approfondie et je lui promis de la lui la donner dès qu'il serait rétabli. Puis, en présence de deux témoins,
    je lui fis faire l'abjuration de ses erreurs et la profession de Foi catholique, suivant les prescriptions du Rituel
    Romain et je le baptisai. La joie qu'éprouva le malade fut telle, qu'il s'exclama avec une réelle émotion: « Oh
    comme je suis heureux! » Puis il réclama la petite Image de la Madone de Pompéi que Ferdinande avait
    posée sous sa tête: il l'embrassa à plusieurs reprises, puis la posa sur son coeur et souvent il la reprenait pour
    l'honorer. Le jour suivant, vendredi 5 octobre, on lui conféra les Sacrements de la Pénitence et de ma
    Confirmation. Le Samedi, veille de la grande solennité de la Vierge du Rosaire, dernier des Quinze Samedis
    que les fidèles consacrent en son honneur, Jean Rominger s'unit à Jésus Christ par la Sainte Communion et il
    reçut les Sacrements de l'Extrême Onction qui efface tous les péchés. Ce samedi, si cher aux dévots de Marie
    était sur le point de finir, quand, trois heures avant minuit, heure solennelle qui donne le départ à la grande
    journée dédiée à Marie, l'âme de Jean Rominger fut célébrée, dans le Sanctuaire de Pompéi, selon les rites de
    l'Eglise, avec les hymnes et les cantiques de la Reine du Rosaire; et son âme, rendue immaculée, s'envola au
    Ciel pour chanter éternellement les miséricordes de Dieu et les gloires de sa Très Sainte Mère qui lui avaient
    accordé la grâce de la conversion et de la félicité éternelle. Père Nicolas Gori, Vice-Curé de la cathédrale de
    Volterra.

    Source : http://storage.canalblog.com/18/33/249840/48939194.pdf