• Neuvaine à Notre-Dame des Ardilliers

     
     

     

    Neuvaine à Notre-Dame des Ardilliers

     

    PRÉPARATION.

    Marie, qui avait appris de son divin Fils à se sanctifier dans la retraite et l'obscurité, ne quitta point la pauvre maison de Nazareth, lorsque Jésus commença sa carrière évangélique.

    Elle n'est pas témoin de la plupart de ses miracles ; elle ne voit ni l'empressement des peuples à le suivre jusque dans le. désert, ni son entrée solennelle à Jérusalem ; elle ne partage point avec les Apôtres les ineffables délices de la dernière Cène, mais elle veut assister au sacrifice du Calvaire.

    Auprès de la croix de Jésus, dit le saint Évangile, sa Mère se tenait debout.

    Par cette conduite, Marie ne nous fait-elle pas entendre la première ce que l'Apôtre a dit depuis : Je fais profession de ne savoir autre chose que Jésus crucifié ?

    Ne nous invite-t-elle pas à méditer avec elle le Mystère de la croix, qui est la vertu et la sagesse de Dieu et la source du salut de tous les prédestinés ?

    Quel chrétien ignore les salutaires effets de cette méditation ?

    Quel livre de piété n'en relève pas l'excellence ?

    Mais s'il était possible d'ajouter quelque chose à l'efficacité d'une pratique si précieuse, ne serait-ce pas de s'y livrer, pour ainsi dire, en la compagnie de Marie ?

    Afin donc de retirer de cette Neuvaine des fruits abondants de sanctification, je me transporterai en esprit sur le Calvaire, à côté de la Mère du Sauveur.

    C'est là que je ferai mon séjour habituel, que je méditerai Jésus crucifié, et, afin de mieux le goûter et le comprendre, j'emprunterai à Marie ses sentiments et ses pensées.

     

    Prose à Marie au pied de la croix, page 50.

    Debout près de la croix où son fils était suspendu, la Mère de douleur pleurait.

    Le glaive perça son âme abattue, gémissante.

    Oh ! qu'affligée fut cette Mère bénie du Fils unique de Dieu.

    Tremblante et désolée, elle ressentait en elle-même toutes les angoisses de son Fils.

    Qui pourrait retenir ses larmes en voyant la Mère de Jésus dans cet excès de douleur !

    Qui pourrait contempler sans une profonde tristesse cette tendre Mère souffrant avec son Fils !

    Elle voit Jésus dans les tourments pour les péchés de sa nation ; elle le voit déchiré de coups de fouet.

    Elle voit ce Fils bien-aimé mourant et délaissé Jusqu'au dernier soupir.

    0 Mère pleine d'amour ! faites que Je sente votre douleur et que je pleure avec vous.

     

    Faites que mon cœur brûle d'amour pour Jésus-Christ, afin que je lui plaise.

    Je vous le demande , ô sainte Mère ! imprimez profondément dans mon cœur les plaies du crucifié.

    Partagez avec mot les tourments que votre Fils daigne subir pour moi.

    Faites que je pleure avec vous et souffre avec Jésus pendant que je vivrai.

    Près de la croix avec vous je voudrais m'associer à vos douleurs.

    Vierge des vierges, ne rebutez point ma prière : faites que je pleure avec vous.

    Que Je porte en moi la mort de Jésus-Christ et le poids de sa passion, et le souvenir de ses plaies.

    Faites que , blessé de ses plaies adorables, je m'enivre de la croix et de l'amour de votre divin Fils.

    Qu'enflammé, consumé de cet amour, je sois, ô Vierge sainte ! défendu par vous au jour du jugement.

    Que la croix de Jésus-Christ soit ma sauve-garde ; que sa mort soit ma confiance et ma force, et sa grâce mon appui.

    Et quand mon corps mourra, faites que mon âme obtienne la gloire du paradis

    Ainsi soit-il.

     

    PREMIER JOUR.

    1° Marie auprès de Jésus, suspendu à la croix, voit ses pieds et ses mains percés de clous, sa tête couronnée d'épines, toutes les plaies qu'il a reçues dans le cruel supplice de la flagellation ; elle pourrait compter tous ses os.

    A la simple pensée de ce mystère, le cœur des Saints était déchiré, et ils s'écriaient : Mon amour est crucifié !

    Qui pourrait dire tout ce que signifie cette parole dans la bouche des Saints ?

    Elle a néanmoins pour Marie un sens qu'elle ne put jamais avoir pour aucun autre.

    Sans doute, la grâce enflamme le cœur de tous les élus d'un amour ardent pour notre Seigneur Jésus-Christ ; mais la grâce étant plus abondante en Marie, l'amour de Jésus y est aussi plus vif ; puis cet amour divin est soutenu en elle de l'amour maternel, le plus pur, le plus tendre et le plus fort qui soit dans la nature. Jésus est son fils, Jésus est son Dieu , et il est crucifié !

    Non-seulement elle le contemple en esprit et par la Foi, mais elle le voit de ses yeux, elle est au pied de l'autel où il s'immole ! 

    Sa douleur ne peut se mesurer que sur son amour, et son amour, en ce moment, s'accroît de toute l'immensité de sa douleur.

    La douleur et l'amour l'attachent à Jésus, elle est crucifiée avec lui, et son âme, selon la parole du saint Vieillard, est transpercée d'un glaive.

    Que n'ai-je votre cœur, ô Marie ! pour aimer Jésus et m'attendrir à la vue de ses souffrances ?

    Mère sainte, gravez dans mon âme les plaies de celui qui a été crucifié pour moi. Obtenez-moi de conserver toute ma vie le souvenir de sa mort, et de répandre des larmes sincères au pied de sa croix.

    2° O vous tous qui passez par la voie des afflictions et des larmes, considérez et voyez s'il est une douleur égale à ma douleur.

    Ce sont les paroles de Marie à ceux qui viennent dans ce sanctuaire, confier à son cœur maternel les peines qui écrasent leur faiblesse.

    Quelles que soient nos afflictions, oserions-nous les comparer aux siennes ?

    Elle nous montre sur ses genoux le corps de son Fils, de son Jésus, qui vient d'expirer sous ses yeux, dans le plus cruel et le plus ignominieux des supplices.

    A l'exemple de celui qu'elle pleure, elle a accepté de la main de Dieu le calice qu'il lui présentait.

    Ses larmes sont plus amères que celles de David lorsqu'il pleurait Absalom : Mon fils, O mon fils, qui me donnera de mourir pour vous !

    Mais elle ajoute avec Jésus : Cependant que la volonté du Père céleste soit accomplie et non la mienne.

    Marie, avant tout, veut répandre sur les plaies de notre cœur le baume précieux de la résignation et de la patience.

    Elle ne nous refusera pas les consolations que nous lui demandons, l'expérience de tous ceux qui la prient, la nôtre peut-être, nous en donne la douce confiance.

    Mais, mieux que nous, elle sait ce qui nous est nécessaire, et elle imite son divin Fils, qui souvent commençait par sanctifier l'âme de ceux qui ne lui demandaient que la guérison de leur corps.

    Le seul désir d'être délivrés de nos peines nous amène-t-il à cet autel de Marie ?

    Cette tendre Mère ne veut pas que nous ayons souffert en vain ; son exemple nous invite à rendre utiles nos afflictions par une soumission sincère aux volontés du Seigneur.

     

    3° Les souffrances d'une simple créature, si parfaite et si excellente qu'elle soit, tirent tout leur prix, tout leur mérite de leur union à celles de notre divin Rédempteur ; il n'en fut donc jamais de plus précieuses, de plus sanctifiantes que celles de Marie au pied de la croix.

    Ce sont les douleurs mêmes de Jésus qu'elle ressent, ce sont les plaies de Jésus qui déchirent son Âme, et elle souffre dans les pensées, les sentiments et les dispositions du cœur de Jésus.

    Elle offre au Père céleste les souffrances de son fils, et le conjure d'agréer aussi tout ce qu'elle éprouve de douleurs, ou plutôt elle offre à Jésus les angoisses de son âme et le supplie de les unir à ce qu'il souffre lui-même, afin de les présenter ainsi à son Père.

    Nos afflictions ne sont point, comme celles de Marie sur le Calvaire, naturellement unies aux souffrances de Jésus-Christ ; elles peuvent l'être par les dispositions de notre cœur.

    Oui, nous unissons nos douleurs à celles de Jésus, lorsque le souvenir de sa croix est le motif de notre résignation.

    Nous imitons celui qui s'est fait obéissant jusqu'à la mort et jusqu'à la mort de la croix, si, reconnaissant que Dieu est le souverain maître de tout ce qu'il a créé, nous acceptons de sa main, avec une soumission égale, les biens et les maux.

    Offrons à Dieu nos peines, afin d'expier nos fautes et de satisfaire à sa justice ; c'est l'exemple que nous donne celui qui a effacé dans son sang les péchés du monde.

    Enfin, puisqu'il a fallu que le Christ souffrit, qu'il entrât ainsi dans sa gloire et qu'il y introduisit avec lui ses élus, efforçons-nous de conquérir le royaume des cieux par la patience.

    En souffrant ainsi, nous imitons Marie au pied de la croix, nous sanctifions toutes nos peines, nous complétons en nous et pour nous, ce qui manque à la Passion de Jésus-Christ.

    Prières de la Neuvaine, page 45.

    Neuf petites filles dirigées par une religieuse, récitent neuf fois :

    Notre Père qui êtes aux cieux, que votre nom soit sanctifié, que votre règne arrive, que votre volonté soit faite sur la terre comme au ciel. Donnez nous aujourd'hui notre pain quotidien, et pardonnez-nous nos offenses comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés ; et ne nous induisez point en tentation, mais délivres nous du mal. Ainsi soit-il.

     

    Je vous salue , Marie, pleine de grâce, le Seigneur est avec vous, vous êtes bénie entre toutes les femmes, et Jésus le fruit de vos entrailles, est béni. Sainte Marie, Mère de Dieu, priez pour nous, pauvres pécheurs, maintenant et à l'heure de notre mort. Ainsi soit-il.

    Elles ajoutent une fois :

    Gloire au Père, au fils et au Saint-Esprit, comme il était au commencement, aujourd'hui et toujours, et dans tous les siècles des siècles. Ainsi soit-il.

    Souvenez-vous, ô Vierge toute pleine de bonté, que, jusqu'à ce jour, on n'a point entendu dire qu'aucun de ceux qui se sont mis sous votre protection, qui ont réclamé votre intercession et imploré votre secours, ait été jamais abandonné. Animé des mêmes motifs de confiance, ô Vierge des vierges, ô ma Mère, moi aussi, tout pécheur que je suis, j'accours me réfugier auprès de vous ; je viens en gémissant me prosterner à vos pieds. 0 mère de mon Dieu ! ne dédaignez pas ma prière, mais soyez-moi propice et daignez l'exaucer. Ainsi soit-il.

    Après avoir répété ces prières autant de fois qu'il y a de neuvaines demandées, les enfant récitent les litanies de la Sainte Vierge.

     
     

    SECOND JOUR.

    1° Marie sur le Calvaire est entourée des ennemis de Jésus ; elle entend les railleries et les blasphèmes, par lesquels ces aveugles insultent aux cruelles souffrances de celui qui meurt pour le salut du monde.

    Lorsqu'ils ont arraché à la faiblesse de Pilate un arrêt de mort contre Jésus-Christ et qu'ils en poursuivent l'exécution, ils sont les représentants des pécheurs de tous les lieux et de tous les siècles.

    Le juge qui a prononcé la sentence, ne trouvait en Jésus aucune cause qui pût la justifier ; mais le Saint-Esprit avait depuis longtemps révélé à Isaïe le secret de la justice divine en ce mystère.

    Semblables à des brebis égarées, dit ce prophète, nous avons marché chacun dans nos voies. Dieu a pris les iniquités de nous tous, et il les a mises sur lui. La voix de ces iniquités, plus forte que celle des habitants de Jérusalem, s'élevait jusqu'au ciel et y faisait entendre ces cris déicides : Faites-le mourir, faites-le mourir ; qu'il soit crucifié.

    0 Mère de douleur ! sans doute une lumière surnaturelle vous découvrait ce mystère de la malice des hommes.

    Que pensiez-vous du péché au pied de la croix de Jésus-Christ, et que devrais-je en penser moi-même ?

    A l'exemple de votre divin Fils vous n'aviez que des sentiments de paix et de miséricorde pour les pécheurs ; mais que pensiez-vous du péché ?

    Cependant, hélas ! je bois l'iniquité comme l'eau ; je la commets avec une triste facilité, je la vois dans mon âme avec une déplorable indifférence ! Ah ! si je portais Jésus crucifié dans mon esprit et dans mon cœur, je comprendrais combien c'est pour moi un grand mal et une chose amère d'avoir abandonné le Seigneur mon Dieu !

     

    2° Daniel avait prédit que le Saint des saints recevrait l'onction de son sang répandu sur la croix, afin que l'iniquité fût effacée, que le péché cessât d'être commis, et que leur règne fît place à celui d'une justice éternelle.

    Cette divine parole me découvre le double fruit que je devrais recueillir de la méditation de ce mystère.

    Pleurer les péchés dont je me suis rendu coupable, les effacer dans le sang de Jésus-Christ, puis rompre avec le péché et prendre tous les moyens de n'en plus commettre désormais.

    En sera-t-il ainsi ?

    Jésus, en qui sont cachés tous les trésors de la science, voyait du haut de sa croix, dans tous les temps et dans tous les lieux, des âmes rachetées au prix de son sang adorable, qui, néanmoins, persévéraient, s'endurcissaient dans le péché, et mouraient dans l'impénitence.

    Hélas ! n'étais-je point de ce nombre ?

    Cette vue est pour le cœur de Jésus un supplice plus cruel que tous ceux de sa Passion. C'est elle qui lui arrache ce cri de douleur : Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'avez-vous abandonné ?

    J'ai soif, dit-il encore, de nouveaux tourments, de nouvelles douleurs, pour sauver, s'il était possible, tant de pécheurs qui se perdent après tout ce que j'ai souffert.

    Vous entendîtes ces paroles, Vierge sainte, vous que je viens invoquer à cet autel, et votre cœur en fut déchiré. Obtenez-moi la grâce de n'y être pas insensible, et de briser les chaînes qui me retiennent dans le péché.

    3° Ai-je sincèrement demandé cette grâce ? suis-je déterminé à renoncer au péché ?

    II m'en coûtera , puisqu'il faut rompre des liens qui m'étaient chers, prendre un joug qui me paraissait dur ; faire violence à la nature, combattre mes penchants, peut-être fuir des personnes que j'aimais.

    Je suis chrétien, on a mis sous mes yeux Jésus crucifié, je l'ai médité avec Marie, et de pareils obstacles m'arrêteraient ! Ah ! je n'ai pas encore résisté, comme mon divin maitre, dans la lutte contre le péché, jusqu'à donner mon sang !

    S'il en a coûté à Jésus-Christ, il a remporté la victoire pour tous ceux qui voudront marcher à sa suite sous l'étendard de la croix.

    Prétendrais-je, lâche soldat, partager le triomphe de mon chef, après avoir refusé de combattre avec lui ?

    Jésus-Christ a vaincu pour moi et je manquerais de confiance ! 

    Si je ne me sens pas encore le courage de briser mes fers, je prierai, je prierai avec une nouvelle ardeur. Je ne me lasserai point de prier, que je n'aie obtenu du ciel la force dont j'ai besoin. Je prierai Marie par les plaies de son fils et par ses propres douleurs. Elle ne refusera pas de m'exaucer ; elle désire trop ardemment que le sang de Jésus-Christ n'ait pas coulé en vain.

    Prières de la Neuvaine, page 45

    Neuf petites filles dirigées par une religieuse, récitent neuf fois :

    Notre Père qui êtes aux cieux, que votre nom soit sanctifié, que votre règne arrive, que votre volonté soit faite sur la terre comme au ciel. Donnez nous aujourd'hui notre pain quotidien, et pardonnez-nous nos offenses comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés ; et ne nous induisez point en tentation, mais délivres nous du mal. Ainsi soit-il.

     

    Je vous salue , Marie, pleine de grâce, le Seigneur est avec vous, vous êtes bénie entre toutes les femmes, et Jésus le fruit de vos entrailles, est béni. Sainte Marie, Mère de Dieu, priez pour nous, pauvres pécheurs, maintenant et à l'heure de notre mort. Ainsi soit-il.

    Elles ajoutent une fois :

    Gloire au Père, au fils et au Saint-Esprit, comme il était au commencement, aujourd'hui et toujours, et dans tous les siècles des siècles. Ainsi soit-il.

    Souvenez-vous, ô Vierge toute pleine de bonté, que, jusqu'à ce jour, on n'a point entendu dire qu'aucun de ceux qui se sont mis sous votre protection, qui ont réclamé votre intercession et imploré votre secours, ait été jamais abandonné. Animé des mêmes motifs de confiance, ô Vierge des vierges, ô ma Mère, moi aussi, tout pécheur que je suis, j'accours me réfugier auprès de vous ; je viens en gémissant me prosterner à vos pieds. 0 mère de mon Dieu ! ne dédaignez pas ma prière, mais soyez-moi propice et daignez l'exaucer. Ainsi soit-il.

    Après avoir répété ces prières autant de fois qu'il y a de neuvaines demandées, les enfant récitent les litanies de la Sainte Vierge.

     

    TROISIÈME JOUR.

    1° Une pieuse et ancienne tradition nous autorise à croire que Marie se trouvait parmi les saintes femmes, qui, les larmes aux yeux, suivaient Jésus-Christ, lorsque, chargé de sa croix, ce divin Sauveur montait au Calvaire ; ainsi elle entendit ces terribles paroles de la vérité même : Si le bois vert est ainsi traité, comment sera traité le lois sec ?

    Méditons-les avec elle au pied de la croix.

    Ce Jésus, que nous y voyons suspendu, est l'agneau sans tache, l'innocence même, le Dieu de toute sainteté. Il est le fils bien-aimé du Très-Haut, l'objet de ses complaisances éternelles.

    Néanmoins, lorsque, au jour de la miséricorde, il a pris sur lui nos péchés pour les effacer, en vain il prie son Père avec des larmes et des supplications d'éloigner de lui le calice d'amertume. Il faudra qu'il épuise ce calice dont la vue seule rend son âme triste jusqu'à la mort. Qui pourrait compter toutes ses plaies ?

    Nous l'avons vu, dit Isaïe, et nous le cherchions encore, incapables de le reconnaître dans l'état où la main du Seigneur l'avait réduit. Les angoisses de son âme, la désolation de son cœur, sont encore plus inexprimables ; il n'est pas donné à l'homme de les comprendre.

    Puisque la croix du Sauveur est si cruelle, quel sera l'enfer du réprouvé ?

    Faible créature, il s'est audacieusement élevé contre la face du Tout-Puissant, il a bravé Dieu, à la colère duquel personne ne peut résister.

    Par le choix de sa libre volonté, il a commis le péché, il s'est livré au péché, il s'est complu dans le péché, et il y a persévéré jusqu'au jour de la vengeance, où il est tombé entre les mains du Dieu vivant.

    Quel sera son sort ? Le ver qui le ronge ne meurt point, le feu qui le consume ne s'éteindra jamais, la fumée de ses tourments s'élève dans les siècles des siècles. Pourrais-je m'en étonner au pied de la croix ?


    2° Non, il n'y a point de rédemption dans les enfers, aussi notre divin Sauveur nous en offre-t-il une abondante en cette vie. Il veut nous préserver de tomber dans l'abîme dont on ne sort jamais.

    Son sang précieux a lavé nos âmes dans le saint baptême, et leur a imprimé un caractère ineffaçable. Avons-nous le malheur de souiller la robe d'innocence et de sainteté dont ce sacrement nous avait revêtus ? celui de la pénitence nous offre un bain salutaire, composé du même sang versé pour nous sur la croix. Ce sang divin coule dans nos veines toutes les fois que nous nous asseyons à la table sainte.

    Pourquoi donc mourez-vous, maison d'Israël, dit le Seigneur ? En faut il davantage pour vous persuader que je ne veux pas la mort du pécheur ? Ne reconnaissez-vous pas combien je désire, au contraire, qu'il se convertisse et qu' il vive ? Votre perte est votre ouvrage, ô Israël ; mais c'est en moi seul que vous trouverez votre salut.


    3° Quels supplices effrayons pensez-vous que mérite celui qui aura négligé des sources de salut si abondantes ? qui aura profané le sang de l'alliance, et tombera tout couvert du sang de Jésus-Christ, dans les feux allumés par la colère divine ?

    Que Dieu punisse éternellement ceux qu'il a aimés jusqu'à les racheter, les régénérer et les purifier dans le sang de son Fils unique, c'est le grand mystère de sa justice, de sa sainteté, de sa haine implacable contre le péché. Ce sera aussi le sujet d'un éternel désespoir pour le chrétien exclu du royaume des cieux. Jésus-Christ est mort pour moi, et je suis tourmenté dans ces flammes ! Souvenir amer ! désolante pensée dans le séjour de la colère et de la vengeance... Et ce souvenir sera éternel, cette pensée se présentera au réprouvé pendant les siècles infinis !

    Saisi de crainte, ô mon Dieu, à la vue de vos jugement ! je veux profiter de vos miséricordes et des souffrances de mon Sauveur.

    Ce n'est pas assez de méditer Jésus crucifié, de demander par l'intercession de Marie les pieux sentiments, les résolutions généreuses que doit inspirer la vue de sa croix. Je veux être fidèle à recourir aux moyens que Jésus-Christ a établis pour m'appliquer les mérites de sa mort, et apporter aux sacrements les dispositions nécessaires pour en recueillir les fruits.


    Prières de la Neuvaine, page 45.

    Neuf petites filles dirigées par une religieuse, récitent neuf fois :

    Notre Père qui êtes aux cieux, que votre nom soit sanctifié, que votre règne arrive, que votre volonté soit faite sur la terre comme au ciel. Donnez nous aujourd'hui notre pain quotidien, et pardonnez-nous nos offenses comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés ; et ne nous induisez point en tentation, mais délivres nous du mal. Ainsi soit-il.

     

    Je vous salue , Marie, pleine de grâce, le Seigneur est avec vous, vous êtes bénie entre toutes les femmes, et Jésus le fruit de vos entrailles, est béni. Sainte Marie, Mère de Dieu, priez pour nous, pauvres pécheurs, maintenant et à l'heure de notre mort. Ainsi soit-il.

    Elles ajoutent une fois :

    Gloire au Père, au fils et au Saint-Esprit, comme il était au commencement, aujourd'hui et toujours, et dans tous les siècles des siècles. Ainsi soit-il.

    Souvenez-vous, ô Vierge toute pleine de bonté, que, jusqu'à ce jour, on n'a point entendu dire qu'aucun de ceux qui se sont mis sous votre protection, qui ont réclamé votre intercession et imploré votre secours, ait été jamais abandonné. Animé des mêmes motifs de confiance, ô Vierge des vierges, ô ma Mère, moi aussi, tout pécheur que je suis, j'accours me réfugier auprès de vous ; je viens en gémissant me prosterner à vos pieds. 0 mère de mon Dieu ! ne dédaignez pas ma prière, mais soyez-moi propice et daignez l'exaucer. Ainsi soit-il.

    Après avoir répété ces prières autant de fois qu'il y a de neuvaines demandées, les enfant récitent les litanies de la Sainte Vierge.

     

    QUATRIÈME JOUR.

    1° Jésus-Christ s'est fait obéissant pour nous jusqu'à la mort et jusqu'à la mort de la croix. C'est pour nous, parce que ce sacrifice est le principe de notre salut, et aussi parce que nous y trouvons un exemple qui nous est à tous bien nécessaire. Nous semblons toujours craindre d'en faire trop pour le service de Dieu. Le Seigneur, qui connaît l'argile dont il nous a formés, n'a point oublié notre faiblesse en nous donnant sa loi. Il ne nous a point imposé un fardeau que nous ne puissions porter ; mais dans notre lâcheté nous voudrions qu'il eût consulté notre délicatesse elle-même et jusqu'aux penchants de notre cœur corrompu, qu'il voulait réprimer par ces divins préceptes.

    Ce que les saints ont fait pour le ciel nous étonne ; n'est-ce pas néanmoins ce que doit produire, pour ainsi dire, naturellement la foi en Jésus crucifié ?

    Supposons que le Saint-Esprit manifestât à Marie, lorsqu'elle est sur le Calvaire, la conduite de tous ceux qui, dans la suite des siècles, recevront le nom et le caractère de chrétiens ; elle aussi sera surprise, sans doute ; mais quel sera le sujet de son étonnement ? L'ardeur des apôtres à porter le nom de Jésus-Christ jusqu'aux extrémités de la terre ? l'intrépidité des martyrs à braver les supplices ? la persévérance des solitaires dans la pratique des austérités ? Non ; ce sont des chrétiens, des disciples du Dieu qui meurt pour eux sur la croix ; cette seule pensée expliquerait à Marie toutes ces vertus que nous appelons des prodiges, et qui en sont de grands en effet, si nous considérons la faiblesse de la nature.

    Ce qui étonnerait Marie, c'est notre conduite. Ne sommes-nous pas chrétiens ? n'adorons-nous pas un Dieu crucifié pour notre salut ? à quel signe cette Vierge sainte peut-elle le reconnaître ? que voit-elle dans notre vie qui l'annonce ?

    2° La connaissance de celui qui nous admet à son service nous remplirait d'ardeur et de générosité pour nous rendre agréables à ses yeux, et rien ne peut mieux que le mystère de la croix nous donner une juste idée de la Majesté divine. Jésus-Christ voit l'insuffisance des holocaustes de la loi, et il veut qu'une fois du moins un sacrifice atteste au monde toute la grandeur de son Père ; mais il ne trouve point sur la terre, il ne trouve point dans toutes les œuvres de la création de victime assez précieuse. Lui seul serait une hos tie vraiment digne de Dieu ; il ne balance pas â s'immoler.

    L'univers sorti du néant à la voix du Créateur, obéissant à ses lois avec une exactitude qui ne s'est jamais démentie dans le cours des siècles, nous répète sans cesse que le Seigneur a fait tout ce qu'il a voulu, dans le ciel, sur la terre et jusqu'au fond des abîmes. Les esprits célestes, qui attendent, prosternés devant son trône, les ordres de l'Éternel, nous enseignent que la créature intelligente ne doit user de sa liberté, que pour offrir à son Dieu un hommage d'obéissance plus digne de lui. C'est le modèle que Jésus-Christ même nous propose : Que votre volonté soit faite, sur la terre comme au ciel. Mais le mystère de la croix nous avertit que toutes les créatures humiliées, sacrifiées, anéanties devant Dieu, ne l'honoreraient pas comme il mérite de l'être, qu'il ne faut rien moins qu'un homme-Dieu pour lui rendre de dignes adorations, et que ce n'est pas trop pour cet homme-Dieu lui-même de s'immoler sur la croix.

    De l'impuissance de la créature à honorer son Dieu autant qu'il doit l'être, les impies ont conclu que nous ne lui devons aucun hommage, qu'il est inutile de chercher à lui plaire ; mais écoutons plutôt le langage de la foi : Le Seigneur, nous dit-elle, est plus grand que tous vos hommages ; osez donc n'y mettre de bornes que celles de votre impuissance, et lorsque vous aurez fait tout ce qui vous est possible, dites encore : Nous sommes des serviteurs inutiles. Unissez vos adorations à celles de Jésus-Christ ; lui seul peut donner du prix à vos œuvres. 

     

    3° Deux motifs excitent le zèle, soutiennent la fidélité d'un serviteur, la dignité du maître qu'il sert, et les récompenses qu'il attend.

    S'il n'est point de maître que l'on puisse comparer au Seigneur, ajoutons avec l'apôtre, que l'œil n'a point vu, l'oreille n'a point entendu, et le cœur de l'homme n'a point compris ce que Dieu prépare à ceux qui l'aiment, et allons nous en convaincre au pied de la croix.

    Il a fallu que le Christ souffrit ce supplice avec toutes ses douleurs et tous ses opprobres, et qu'il entrât ainsi dans sa gloire. Il est le fils de Dieu, et, à ce titre, le ciel lui appartient par droit de naissance ; mais il l'a voulu mériter pour son humanité sainte et pour tous ses élus. Son Père exige qu'il l'achète de tout son sang répandu sur le Calvaire et Jésus, qui connaît parfaitement cette récompense, n'hésite pas un instant à en donner ce prix.

    Nous sommes tous appelés à posséder la même gloire ; elle sera le partage de tous ceux qui auront fidèlement servi le Seigneur, et la vue de cette magnifique récompense ne nous réveillerait pas de notre assoupissement ! Comme s'il n'y avait pas dans les cieux assez de délices, de richesses et de gloire pour nous dédommager de tous les sacrifices que nous aurons faits, nous disputons avec notre, con science, avec la voix du Saint-Esprit qui se fait entendre à nos cœurs, peut-être avec les commandements de Dieu et les préceptes de l'Église, dès qu'ils exigent quelque résistance à nos penchants déréglés, quelque violence contre notre nature corrompue.

    Faites, ô Vierge sainte, que mon cœur embrasé d'amour pour Jésus-Christ, soit sans cesse occupé du désir de lui plaire. 

    Prières de la Neuvaine, page 45.

    Neuf petites filles dirigées par une religieuse, récitent neuf fois :

    Notre Père qui êtes aux cieux, que votre nom soit sanctifié, que votre règne arrive, que votre volonté soit faite sur la terre comme au ciel. Donnez nous aujourd'hui notre pain quotidien, et pardonnez-nous nos offenses comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés ; et ne nous induisez point en tentation, mais délivres nous du mal. Ainsi soit-il.

     

    Je vous salue , Marie, pleine de grâce, le Seigneur est avec vous, vous êtes bénie entre toutes les femmes, et Jésus le fruit de vos entrailles, est béni. Sainte Marie, Mère de Dieu, priez pour nous, pauvres pécheurs, maintenant et à l'heure de notre mort. Ainsi soit-il.

    Elles ajoutent une fois :

    Gloire au Père, au fils et au Saint-Esprit, comme il était au commencement, aujourd'hui et toujours, et dans tous les siècles des siècles. Ainsi soit-il.

    Souvenez-vous, ô Vierge toute pleine de bonté, que, jusqu'à ce jour, on n'a point entendu dire qu'aucun de ceux qui se sont mis sous votre protection, qui ont réclamé votre intercession et imploré votre secours, ait été jamais abandonné. Animé des mêmes motifs de confiance, ô Vierge des vierges, ô ma Mère, moi aussi, tout pécheur que je suis, j'accours me réfugier auprès de vous ; je viens en gémissant me prosterner à vos pieds. 0 mère de mon Dieu ! ne dédaignez pas ma prière, mais soyez-moi propice et daignez l'exaucer. Ainsi soit-il.

    Après avoir répété ces prières autant de fois qu'il y a de neuvaines demandées, les enfant récitent les litanies de la Sainte Vierge.

     

    CINQUIÈME JOUR.

    1° Marie accepte les ignominies de Jésus aussi bien que ses souffrances, puisqu'elle monte à sa suite sur le Calvaire, et qu'elle y demeure au milieu des bourreaux et des blasphémateurs.

    Méditons avec cette tendre Mère les humiliations de Jésus crucifié ; peut-être n'ont-elles pas été égalées, même par ses douleurs.

    Aussi nous dit-il par la bouche d'un prophète, qu'il a été rassasié d'opprobres, et par celle de l'apôtre, que pour se charger de sa croix, il a méprisé la confusion. 

    Était-il donc nécessaire à notre salut que le fils de Dieu fût traité comme un ver de terre et non comme un homme, qu'il fût considéré comme l'opprobre du genre humain et le rebut de la plus vile populace ?

    Oui, sans doute ; mais pour le comprendre, il faudrait, que nous fussions éclairés des lumières, animés des sentiments qui arrachaient souvent à l'apôtre des Indes ce cri de douleur : Maudit respect humain ! que tu as fait de mal, que tu en fais et que tu en feras encore !

    Jamais nous ne serons fidèles à notre Dieu, tant que nous ne mépriserons pas la confusion qui s'attache à son service.

    Notre âme a des ennemis dont on ne triomphe que par la fuite. Il en est d'autres qui ne cèdent qu'à une résistance opiniâtre et généreuse ; mais contre la confusion et le respect humain, le mépris seul peut nous donner la victoire.

    Fuir devant cet ennemi, c'est être vaincu ; combattre, c'est déjà chanceler.

    L'homme ne redoute rien tant que l'humiliation ; il avait donc besoin de secours puissants et de grands exemples pour s'élever au-dessus de sa nature. C'est afin de nous offrir les uns et les autres, que notre divin Sauveur s'est exposé à tant d'opprobres. Sa sainte Mère l'a suivi dans cette voie. Demandons la grâce d'y marcher sur leurs traces.

     

    2° Dans le cours de sa Passion, Jésus reçut plusieurs affronts qui n'ajoutaient rien à ses souffrances corporelles : ainsi, lorsqu'il fut traité comme un insensé à la cour d'Hérode, et lorsque Pilate le présenta au peuple en disant : Voilà l'homme. Mais on ne trouverait pas un supplice, pas même, peut-être, une circonstance douloureuse qui n'ait été, si l'on peut s'exprimer ainsi, assaisonné d'opprobres. Ce bon maître l'a voulu, parce qu'il savait que le respect humain, après s'être uni à tous les ennemis de ses disciples, oserait encore souvent les attaquer seul. 

    Lorsque le monde faisait la guerre au nom chrétien lui-même, il ne suffisait pas, pour porter dignement ce nom, d'affronter les supplices et la mort, il fallait encore braver l'infamie. Aux exécutions sanglantes s'entremêlaient quelques intervalles de repos tandis que la honte ne cessait jamais de poursuivre la profession du christianisme.

    Aujourd'hui le monde n'ose plus ordinairement s'en prendre au nom de Jésus-Christ ; mais il ne néglige rien pour couvrir de confusion ceux qui pratiquent sa doctrine sainte.

    Il n'est point de mal où ne puisse nous entraîner le respect humain, point de bien qu'il ne puisse nous faire omettre. Il peut, dans certaines circonstances, nous porter à la vertu ; mais il en altère toujours la pureté, et il en fait le plus odieux des vices, l'hypocrisie, lorsqu'il devient notre unique ou notre principal motif.

    Quelquefois il secondera nos penchants contre notre conscience, dans d'autres occasions, il nous déterminera, non-seulement contre les lumières de la raison et de la foi, mais même contre nos inclinations les plus fortes, et nos goûts les plus prononcés.

    Bénissons Jésus de nous avoir appris à vaincre un ennemi si dangereux. Mais qu'il lui en a coûté pour nous donner cette leçon !

    Aussi nous déclare-t-il qu'il rougira devant son Père et devant ses anges de celui qui, devant les hommes, aura rougi de lui et de ses divins enseignement.

    3° L'histoire que l'Évangile nous a laissée des souffrances de Jésus-Christ, nous fait entendre deux plaintes que ce divin Sauveur laisse échapper avec une douceur divine. Il reproche aux hommes envoyés par les princes des prêtres d'être venus en armes l'arrêter comme un voleur, et au serviteur du grand-prêtre, de lui avoir donné un soufflet en présence du pontife et de tout son conseil. Semblable à la brebis devant celui qui la dépouille de sa toison, il souffre sans ouvrir la bouche le supplice de la flagellation , la couronne d'épines, les clous qui percent ses pieds et ses mains ; les affronts seuls lui arrachent des plaintes.

    Ce charitable maitre, plein de condescendance pour la faiblesse de ses disciples, sait bien que rien ne leur est si difficile à supporter que les opprobres. Il daigne nous apprendre par sa propre conduite que le mépris de la confusion ne consiste pas dans l'insensibilité ; qu'il est permis de ressentir l'injure et de représenter avec douceur tout ce qu'elle a d'odieux. Ce qu'il exige de nous, après nous en avoir donné l'exemple, t'est de remplir nos devoirs, de pratiquer les vertus et les bonnes œuvres, sans être jamais arrêtés par la crainte de l'humiliation. Dussions-nous, comme Jésus, être rassasiés d'opprobres, dès que la loi le Dieu ou la voix de notre conscience se fait entendre, il serait criminel de balancer.

    A quoi ne servira votre exemple, divin Jésus, si votre race toute puissante ne m'élève au-dessus de ma faiblesse, et ne m'inspire cette sainte générosité qui méprise la confusion. 0 Marie, obtenez-moi cette grâce ; je vous en conjure par les humiliations de mon Sauveur, que vous avez partagées sur le Calvaire.

     

    Prières de la Neuvaine, page 45.

    Neuf petites filles dirigées par une religieuse, récitent neuf fois :

    Notre Père qui êtes aux cieux, que votre nom soit sanctifié, que votre règne arrive, que votre volonté soit faite sur la terre comme au ciel. Donnez nous aujourd'hui notre pain quotidien, et pardonnez-nous nos offenses comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés ; et ne nous induisez point en tentation, mais délivres nous du mal. Ainsi soit-il.

     

    Je vous salue , Marie, pleine de grâce, le Seigneur est avec vous, vous êtes bénie entre toutes les femmes, et Jésus le fruit de vos entrailles, est béni. Sainte Marie, Mère de Dieu, priez pour nous, pauvres pécheurs, maintenant et à l'heure de notre mort. Ainsi soit-il.

    Elles ajoutent une fois :

    Gloire au Père, au fils et au Saint-Esprit, comme il était au commencement, aujourd'hui et toujours, et dans tous les siècles des siècles. Ainsi soit-il.

    Souvenez-vous, ô Vierge toute pleine de bonté, que, jusqu'à ce jour, on n'a point entendu dire qu'aucun de ceux qui se sont mis sous votre protection, qui ont réclamé votre intercession et imploré votre secours, ait été jamais abandonné. Animé des mêmes motifs de confiance, ô Vierge des vierges, ô ma Mère, moi aussi, tout pécheur que je suis, j'accours me réfugier auprès de vous ; je viens en gémissant me prosterner à vos pieds. 0 mère de mon Dieu ! ne dédaignez pas ma prière, mais soyez-moi propice et daignez l'exaucer. Ainsi soit-il.

    Après avoir répété ces prières autant de fois qu'il y a de neuvaines demandées, les enfant récitent les litanies de la Sainte Vierge.

     

    SIXIÈME JOUR.

    1° Le prophète Isaïe semble avoir été transporté par l'Esprit-Saint jusque dans le conseil du Très Haut. On dirait qu'il a entendu l'Éternel proposer à son Fils unique le traité auquel nous devons notre salut. S'il veut donner sa vie pour la destruction du péché, il verra une longue postérité ; et l'accomplissement de la volonté du Seigneur, qui est la sanctification de ses élus, sera confié à ses mains. Ces conditions ont été acceptées, et nous sommes tous cette postérité promise à Jésus-Christ. Nous avons tous reçu dans son sang adorable une vie bien préférable à celle qu'Adam nous avait transmise. Que nous eût, en effet, servi de naître, si nous n'avions eu aussi le bonheur d'être rachetés ?

    Tandis que Jésus nous enfantait sur la croix à la vie de la grâce, il voulut que Marie nous adoptât au pied de cette même croix, et il était bien convenable que celle qui avait une si grande part aux douleurs du sacrifice, en partageât aussi les fruits. Voyant, dit l'Évangile, sa Mère et le qui jouissent déjà dans une parfaite sécurité de la félicité éternelle, sont-ils encore pleins de sollicitude pour notre salut ? C'est qu'ils savent que nos âmes ont été rachetées au prix du sang de Jésus-Christ. La même pensée anime la ferveur de tant de pieux fidèles, qui offrent sans cesse à Dieu des prières et des œuvres saintes pour le salut de tous les hommes. C'est elle qui soutient le zèle de tant de chrétiens qui se sont dévoués, en vue de Dieu, au service de leurs frères. C'est elle encore qui donne l'intrépidité et le courage à ces nouveaux apôtres, que nous voyons tout quitter, s'exposer à tout, afin de porter la lumière et la vie à ceux qui sont assis dans les ténèbres et à l'ombre de la mort.

    Mais de tous les cœurs qui ont participé à cette émanation de la charité de Dieu, en est-il un seul que l'on osât comparer à celui de Marie ? Rappelons-nous que la nature et la grâce, qui s'étaient accordées pour former en elle un amour incomparable envers Jésus-Christ, s'unissaient encore sur le Calvaire pour augmenter cet amour de toute retendue de sa douleur. C'est en ce moment que Jésus, qui nous donne sa vie, nous substitue à sa place pour être l'objet de la tendresse de sa Mère. Femme, voilà votre fils. Il faudrait dire à quel point l'amour de Jésus avait dilaté le cœur de Marie, pour exprimer de quelle charité envers les chrétiens l'embrasa cette parole d'un dieu mourant.

     
     

    3° La charité de Jésus-Christ nous presse, lorsque nous faisons cette considération : Si Jésus-Christ est mort pour tous, do ne tous étaient morts. Dès lors ceux qui vivent ne doivent plus vivre pour eux-mêmes, mais pour celui qui leur a donné par sa mort une vie nouvelle.

    Ainsi pensait l'apôtre qui faisait profession de ne savoir que Jésus crucifié, qui puisait dans la croix l'intelligence de toute la religion.

    Plaise à Dieu que la méditation du même mystère nous inspire les mêmes sentiments !

    Mais ne croyons pas vivre pour Dieu seul, parce que chaque jour nous pensons à lui et nous lui adressons quelques prières, sans nous mettre en peine de régler ensuite toutes nos pensées, toutes nos paroles, toutes nos actions sur sa loi sainte. Le temps que nous consacrons à la prière, est-ce là notre vie ? Nous la devons tout entière au Seigneur.

    Il ne refuse point d'accepter un travail qui lui est offert en esprit de pénitence, les devoirs de famille, de société, de bienséance même, lorsqu'on les remplit dans des vues de charité.

    Le Saint-Esprit ne nous invite-t-il pas, dans les divines Écritures, à sanctifier nos actions les plus communes ? Soit que vous mangiez, soit que vous buviez, soit que vous fassiez quelque autre chose, faites tout pour la gloire de Dieu, au nom de Notre-Seigneur Jésus-Christ. Le verre d'eau froide donné en son nom ne sera pas sans récompense ; mais aussi, au jour du jugement, les hommes rendront compte même d'une parole oiseuse. 

    Aimons Dieu puisque lui-même nous a aimés le premier, et qu'il s'est livré à la mort pour nous. Après les témoignages de sa charité immense qu'il nous a donnés sur le Calvaire, pourrions-nous balancer à entreprendre pour son amour des choses grandes et difficiles s'il nous les demandait ? Souvenons-nous surtout que celui qui aime ne néglige rien.

    Prières de la Neuvaine, page 45.

    Neuf petites filles dirigées par une religieuse, récitent neuf fois :

    Notre Père qui êtes aux cieux, que votre nom soit sanctifié, que votre règne arrive, que votre volonté soit faite sur la terre comme au ciel. Donnez nous aujourd'hui notre pain quotidien, et pardonnez-nous nos offenses comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés ; et ne nous induisez point en tentation, mais délivres nous du mal. Ainsi soit-il.

     

    Je vous salue , Marie, pleine de grâce, le Seigneur est avec vous, vous êtes bénie entre toutes les femmes, et Jésus le fruit de vos entrailles, est béni. Sainte Marie, Mère de Dieu, priez pour nous, pauvres pécheurs, maintenant et à l'heure de notre mort. Ainsi soit-il.

    Elles ajoutent une fois :

    Gloire au Père, au fils et au Saint-Esprit, comme il était au commencement, aujourd'hui et toujours, et dans tous les siècles des siècles. Ainsi soit-il.

    Souvenez-vous, ô Vierge toute pleine de bonté, que, jusqu'à ce jour, on n'a point entendu dire qu'aucun de ceux qui se sont mis sous votre protection, qui ont réclamé votre intercession et imploré votre secours, ait été jamais abandonné. Animé des mêmes motifs de confiance, ô Vierge des vierges, ô ma Mère, moi aussi, tout pécheur que je suis, j'accours me réfugier auprès de vous ; je viens en gémissant me prosterner à vos pieds. 0 mère de mon Dieu ! ne dédaignez pas ma prière, mais soyez-moi propice et daignez l'exaucer. Ainsi soit-il.

    Après avoir répété ces prières autant de fois qu'il y a de neuvaines demandées, les enfant récitent les litanies de la Sainte Vierge.

    SEPTIÈME JOUR.

    C'est mon commandement, disait Jésus à ses apôtres la veille de sa Passion, c'est mon commandement que vous vous aimiez les uns les autres comme je vous ai aimés..... Personne ne peut offrir une plus grande preuve de son amour, que de donner sa vie pour ses amis. Voilà donc le modèle de charité que Jésus-Christ nous présente ; c'est lui-même, lui, mourant pour le salut des hommes.

    Nous reconnaissons la charité de Dieu à cette marque qu'il a donné sa vie pour nous ; nous aussi, nous devons donner notre vie pour nos frères. Ce n'est point un simple conseil ; c'est le précepte du Seigneur : nous devons.

    Les occasions d'offrir à la charité ce sacrifice héroïque ne sont pas ordinaires, il est vrai ; mais puisqu'elle exige une telle disposition , combien plus devons-nous être prêts à tous les autres sacrifices que cette vertu nous prescrit.

    Ils sont légers, mais ils sont nombreux, ils embrassent l'homme tout entier : nos pensées, afin d'en bannir tout soupçon, tout jugement injurieux au prochain ; notre humeur, pour nous faire supporter les fautes et les défauts des autres, et éviter, autant que nous le pouvons, de rien donner à souffrir à personne ; nos sentiments , afin de ne jamais permettre qu'il s'y glisse ni haine, ni aversion, ni mépris ; notre volonté, qui doit nous porter à faire, autant qu'il est possible, du bien à tous les hommes ; nos paroles, afin de nous interdire la calomnie, la médisance, en un mot, tout ce qui serait désavantageux ou pénible à nos frères ; nos actions, qui, toutes, selon la doctrine de l'apôtre, doivent être réglées sur les lois de la charité ; nos biens enfin, pour soulager ceux qui sont dans l'indigence.

    Que tous ces sacrifices coûtent peu à celui qui puise la charité à sa véritable source, qui médite Jésus et Marie sur le Calvaire ! Oh ! il y a dans ces deux cœurs assez de feu céleste pour embraser l'univers ! et quand on aime, dit saint Augustin, rien n'est difficile ; ou si l'on rencontre quelques difficultés , on aime à les vaincre, afin de mieux témoigner son amour.

     

    2° Jésus, qui veut être dans sou sacrifice le modèle de notre charité, est mort pour tous, notre charité doit donc s'étendre à tous les hommes sans exception.

    Elle qui nous serait-il permis d'excepter ? Nos ennemis ? Jésus-Christ est mort pour les siens, il a prié pour eux jusqu'à son dernier soupir : Mon Père, pardonnez-leur, car ils ne savent ce qu'ils font ; les ennemis de Dieu ? hélas ! nous l'étions tous, nous étions par nature enfants de colère, lorsque notre divin Sauveur s'est livré pour nous à la mort. Nous devons détester le mal, il est vrai, mais gardons-nous de faire retomber sur le pécheur la haine que nous avons pour le péché.

    Jésus, en mourant, veut détruire le péché, afin de sauver les pécheurs ; il est aisé d'en conclure quels sentiments sont légitimes au pied de la croix. Tous les saints en ont été animés ; Marie surtout les a puisés dans le cœur de sou fils.

    Quel motif de confiance lorsque nous venons à cet autel, prier pour la conversion des pécheurs ! Nous demandons à la sainte Vierge ce qui est l'objet de ses vœux les plus ardents et des désirs de Jésus ; ce qui est la fin du sacrifice de la croix. Comment refuserait-elle de nous exaucer ? Aurait-elle donc oublié les douleurs du Calvaire ?

     

    3° Jésus-Christ notre Sauveur s'est donné lui-même pour nous, afin de nous racheter de toute iniquité, de nous purifier et de nous rendre un peuple agréable à ses yeux, attaché à la pratique des bonnes œuvres.

    Nous devons désirer sincèrement et procurer, selon notre pouvoir, le bonheur temporel de nos frères ; mais leur salut éternel doit surtout nous intéresser. C'est là le fruit particulier de cette charité, née sur le Calvaire dans le sang de Jésus-Christ, et qui a embrasé le cœur de Marie et de tous les élus.

    Presque tous les miracles que nous lisons dans l'Évangile étaient opérés pour soulager des douleurs sensibles ; mais ils ne coûtaient au divin Maître qu'une parole. Au contraire, lorsqu'il veut sauver les âmes, les arracher à l'esclavage du péché, à la tyrannie du démon, il faut qu'il meure sur une croix. Disciples de ce Dieu crucifié, ne négligeons rien de ce qui peut contribuer au salut de nos frères.

    Nous ne sommes point appelés, comme les ministres du Seigneur, à nous occuper uniquement de la sanctification des âmes ; que ne pouvons-nous pas néanmoins, auprès de Dieu par de ferventes prières et de bonnes œuvres, auprès de nos frères par de bons exemples et de salutaires conseils ? Combien de pécheurs, gagnés par la piété, la douceur, la charité, l'humilité et la patience de ceux avec qui ils vivaient, ont quitté les sentiers du vice pour entrer dans ceux de la vertu ! Nous qui venons demander, par l'intercession de la sainte Vierge, la conversion de personnes qui nous sont chères, prenons une ferme résolution d'employer auprès d'elles des moyens d'autant plus efficaces qu'ils sont plus doux.

     

    Prières de la Neuvaine, page 45.

    Neuf petites filles dirigées par une religieuse, récitent neuf fois :

    Notre Père qui êtes aux cieux, que votre nom soit sanctifié, que votre règne arrive, que votre volonté soit faite sur la terre comme au ciel. Donnez nous aujourd'hui notre pain quotidien, et pardonnez-nous nos offenses comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés ; et ne nous induisez point en tentation, mais délivres nous du mal. Ainsi soit-il.

     

    Je vous salue , Marie, pleine de grâce, le Seigneur est avec vous, vous êtes bénie entre toutes les femmes, et Jésus le fruit de vos entrailles, est béni. Sainte Marie, Mère de Dieu, priez pour nous, pauvres pécheurs, maintenant et à l'heure de notre mort. Ainsi soit-il.

    Elles ajoutent une fois :

    Gloire au Père, au fils et au Saint-Esprit, comme il était au commencement, aujourd'hui et toujours, et dans tous les siècles des siècles. Ainsi soit-il.

    Souvenez-vous, ô Vierge toute pleine de bonté, que, jusqu'à ce jour, on n'a point entendu dire qu'aucun de ceux qui se sont mis sous votre protection, qui ont réclamé votre intercession et imploré votre secours, ait été jamais abandonné. Animé des mêmes motifs de confiance, ô Vierge des vierges, ô ma Mère, moi aussi, tout pécheur que je suis, j'accours me réfugier auprès de vous ; je viens en gémissant me prosterner à vos pieds. 0 mère de mon Dieu ! ne dédaignez pas ma prière, mais soyez-moi propice et daignez l'exaucer. Ainsi soit-il.

    Après avoir répété ces prières autant de fois qu'il y a de neuvaines demandées, les enfant récitent les litanies de la Sainte Vierge.

     

    HUITIÈME JOUR.

    Après avoir médité les douleurs de Jésus et de Marie, pourrais-je me rendre coupable de la perte de mon frère qui est faible, de mon frère pour qui Jésus-Christ est mort ?

    Ce péché, directement opposé à la charité qui a pris naissance au pied de la croix, est le scandale, objet des anathémes du Sauveur.

    Un regard de foi jeté sur le Calvaire, arrêterait le pécheur scandaleux le plus déterminé. Toutes les gouttes du sang précieux qui arrose cette montagne sainte lui crieraient : Malheureux ! que vas-tu faire ? Tu perdrais cette âme ! Celui dont quelquefois tu implores la miséricorde est mort pour la sauver ! S'il restait à Jésus un souffle de vie, le lui arracherais-tu ? Eh ! ne vois-tu pas que cette âme est à ses yeux plus précieuse qu'une vie qu'il a donnée pour elle ? 

    Et Marie, si ce pécheur conservait pour cette bonne Mère quelque sentiment de piété, quel touchant langage ne lui ferait-elle pas entendre ? Jésus est mort, lui dirait-elle en versant des larmes ; je n'ai plus que son corps défiguré, brisé dans les supplices. J'étais au pied de sa croix, abîmée dans ma douleur ; il en a été touché, et pour me consoler, s'il était possible, il m'a donné ceux que par sa mort il enfantait à la vie de la grâce. Mais toi, toi qui m'honores et me pries, toi qui me donnes le nom de Mère, tu veux me ravir cette consolation ! tu arraches de mes bras ces enfants que j'ai adoptés, tu veux les livrer au lion gui rugit sans cesse autour d'eux, et cherche à les dévorer ! »

    2° Nous sommes peut-être tentés de croire que ce langage ne s'adresse point à nous, que nous n'avons point de scandales à nous reprocher, parce que notre vie n'est pas souillée de grands crimes ; Mais les désordres qui révoltent toutes les consciences, dont ceux qui en sont témoins ne conçoivent que de l'horreur, ne sont point les vrais scandales. Nos paroles ou nos exemples n'ont-ils jamais excité personne à commettre des péchés très-graves devant Dieu, pour lesquels cependant le monde n'a point d'aversion, auxquels souvent il applaudit ; à entrer dans ces voies gui paraissent droites à l'homme, et néanmoins aboutissent à la mort ?

    Pour précipiter un homme dans la mort, il ne faut, au jugement de l'apôtre, qu'un désir immodéré des richesses. Jésus-Christ même nous apprend que ceux qui cherchent la gloire gui vient des hommes ne peuvent faire le premier pas dans la voie du salut, qu'ils ne peuvent croire. Le monde, dans la plupart de ses amusements , ne se propose que de nourrir la vanité, d'étaler un luxe sans mesure, de se livrer à une dissipation excessive. C'est l'unique cause de la joie qu'il y goûte. Et quels en sont les effets ?

    Toujours un dégoût mortel des choses de Dieu, souvent les passions les plus funestes.

    De ces principes incontestables aux yeux de la foi et de l'expérience, il suit qu'un chrétien se rend coupable de scandale, lorsque ses actions ou ses discours inspirent pour les biens, les plaisirs ou les honneurs de ce monde, un amour qui n'est pas modéré, selon les lois de l'Évangile.

    Il serait infini d'énumérer en combien de manières on peut causer la perte des âmes pour lesquelles Jésus-Christ est mort. Celui qui veut se préserver d'un si grand malheur doit craindre toutes ses paroles et toutes ses œuvres. Veillez, afin de reconnaître ce qui pourrait scandaliser votre frère, et priez afin de l'éviter ; c'est l'unique préservatif. Celui qui parle et agit, pour ainsi dire, au hasard, qui se laisse entrainer par ses goûts et ses penchants, tombera infailliblement dans ce péché.

     

    3° Le scandale est un glaive à deux tranchants ; il blesse et celui qui le donne et celui qui le reçoit. Jésus a dit : Malheur à l'homme par qui vient le scandale ; mais il a dit aussi : Bienheureux celui gui ne sera point scandalisé à mon sujet, et l'apôtre nous apprend que le mystère de la croix lui-même était un scandale pour les Juifs. Infortunés et en même temps criminels, ils trouvaient leur mine en ce qui leur était offert pour leur salut !

    Hélas ! ne sommes-nous point leurs imitateurs ? car, il faut le dire en pleurant, ils en ont un grand nombre.

    Lorsqu'on nous fait entendre le langage de la croix, n'exigeons-nous pas qu'on en adoucisse la sainte austérité ? Ne traitons-nous point de vain scrupule, de ridicule excès la conduite de ceux qui ne consentent pas à plier la religion de Jésus crucifié à tous les goûts, à tous les caprices, à toutes les exigences du monde ? En même temps que nous nous efforçons de ravir au vrai chrétien ce qui épure et fortifie sa vertu, ne nous scandalisons-nous pas dès que nous venons à découvrir en lui quelque trace de la fragilité humaine, dont lui-même gémit le premier devant le Seigneur ?

    Bienheureux celui qui ne trouve un sujet de scandale ni dans la doctrine sainte, ni dans les fidèles disciples de Jésus-Christ ! Il doit encore se tenir en garde contre ceux que les pécheurs ne cessent de donner. C'est une contagion qui se répand partout ; comment éviter d'en être la victime ?

    Souvenons-nous que ce ne sont point les discours, les maximes, les exemples du monde, mais les lois de l'Évangile et les enseignements de l'Église, qui seront au tribunal de Jésus-Christ la règle des jugements, et qui, par conséquent, doivent être la règle de notre conduite. Il faut encore appliquer à ce sujet la parole si souvent répétée par le divin Maitre : Veillez et priez. Gardez-vous de ceux qui viennent à vous avec des peaux de brebis, et qui, au fond, sont des loups ravissants. Leurs paroles semblent plus douces que l'huile, et pourtant ce sont des traits mortels.

     

    Prières de la Neuvaine, page 45.

    Neuf petites filles dirigées par une religieuse, récitent neuf fois :

    Notre Père qui êtes aux cieux, que votre nom soit sanctifié, que votre règne arrive, que votre volonté soit faite sur la terre comme au ciel. Donnez nous aujourd'hui notre pain quotidien, et pardonnez-nous nos offenses comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés ; et ne nous induisez point en tentation, mais délivres nous du mal. Ainsi soit-il.

     

    Je vous salue , Marie, pleine de grâce, le Seigneur est avec vous, vous êtes bénie entre toutes les femmes, et Jésus le fruit de vos entrailles, est béni. Sainte Marie, Mère de Dieu, priez pour nous, pauvres pécheurs, maintenant et à l'heure de notre mort. Ainsi soit-il.

    Elles ajoutent une fois :

    Gloire au Père, au fils et au Saint-Esprit, comme il était au commencement, aujourd'hui et toujours, et dans tous les siècles des siècles. Ainsi soit-il.

    Souvenez-vous, ô Vierge toute pleine de bonté, que, jusqu'à ce jour, on n'a point entendu dire qu'aucun de ceux qui se sont mis sous votre protection, qui ont réclamé votre intercession et imploré votre secours, ait été jamais abandonné. Animé des mêmes motifs de confiance, ô Vierge des vierges, ô ma Mère, moi aussi, tout pécheur que je suis, j'accours me réfugier auprès de vous ; je viens en gémissant me prosterner à vos pieds. 0 mère de mon Dieu ! ne dédaignez pas ma prière, mais soyez-moi propice et daignez l'exaucer. Ainsi soit-il.

    Après avoir répété ces prières autant de fois qu'il y a de neuvaines demandées, les enfant récitent les litanies de la Sainte Vierge.

     

    NEUVIÈME JOUR.

    1° Le mystère de la croix est le centre de la religion dans tous les temps et même dans l'éternité.

    Tous les sacrifices offerts au Seigneur avant la loi et sous la loi, n'étaient que des figures imparfaites, des ombres de celui de Jésus-Christ sur le Calvaire.

    L'Esprit-Saint nous en avertit lorsqu'il appelle ce divin Sauveur : l'agneau immolé dès l'origine du monde.

    Dieu, qui prescrivit en détail les diverses cérémonies des sacrifices d'Israël, voyait déjà celui de son Fils unique, car l'avenir est présent devant lui, et il régla tout sur le modèle que la montagne sainte offrait à ses regards.

    Jésus, en s'immolant, abolit tous ces sacrifices, l'ombre et la figure ne doivent plus subsister après la réalité ; mais avant de mourir, il établit celui de nos autels, qui s'offrira dans tous les temps, et fera glorifier le nom du Seigneur du couchant à l'aurore.

    Ce n'est plus une image, c'est une reproduction, une oblation sans cesse renouvelée du sacrifice de la croix.

    Ainsi l'Agneau immolé dès le commencement du monde, le sera jusqu'à la consommation des siècles.

    Il n'appartient qu'au Saint-Esprit de nous montrer maintenant le même sacrifice éternellement célébré dans les deux.

    Je vis, dit saint Jean dans l'Apocalypse, et voilà que l'Agneau, dans un état d'immolation, se tenait debout au milieu du trône.

    Rangés à l'entour, les élus chantaient ce cantique nouveau : vous avez été mis à mort, Seigneur, et vont nous avez rachetés pour Dieu dans votre sang, de toute tribu, de toute langue, de tout peuple et de toute nation, et vous nous avez faits le royaume et les prêtres de notre Dieu, et nous régnerons. Et des millions d'anges répondaient à ce cantique : Oui, l'Agneau qui a été immolé est digne de recevoir la vertu, et la divinité, et la sagesse, et la force, et l'honneur, et la gloire, et la bénédiction. Et toutes les créatures de l'univers s'écriaient d'une même voix : A celui qui est assis sur le trône et à l'Agneau, bénédiction, honneur, gloire et puissance, dans les siècles des siècles.

     

    2° Nous avons un autel sur lequel Jésus-Christ s'immole. Saint Jean Chrysostôme l'a vu entouré de légions d'anges qui offraient au Dieu victime leurs hommages et leurs adorations, ces visions cependant ne montraient au saint patriarche qu'une partie des merveilles que la foi y découvre. L'autel, c'est le Calvaire, c'est la croix qui réunit l'Église de tous les temps, l'Église du ciel avec celle de la terre.

    Là, le Père des croyants et son Fils reconnaissent la victime dont le Seigneur s'est pourvu lui-même. Là, Moïse et Aaron découvrent le sens mystérieux et sublime de toutes les cérémonies que Dieu leur a prescrites. Le voile du temple est déchiré, et les prophètes voient toutes leurs paroles expliquées et accomplies ? De loin, tous les justes d'Israël contemplent et saluent ce mystère ineffable. Les chrétiens de tous les siècles, plus favorisés du Seigneur, s'approchent et présentent à Dieu, non plus des ombres et des figures, mais la victime elle-même, tandis que les élus et les anges entonnent de concert l'hymne de la reconnaissance, qui le chantera éternellement.

    Tel est aux yeux de la foi le sacrifice qui s'offre tous les jours parmi nous ; c'est au milieu de cette nuée de témoins que nous sommes imités à y prendre part. Voulons-nous choisir entre eux un modèle particulier ? Ah ! ce sera sans doute Marie. Entrons, en présence du saint autel, dans les pensées et les sentiments dont cette divine Mère était pénétrée au pied de la croix. Avec elle offrons Jésus-Christ à son Père ; comme elle offrons-nous avec Jésus-Christ pour être une seule victime immolée à la gloire de notre Dieu.

    3° La sainte communion est une participation spéciale au sacrifice adorable de nos autels, et par conséquent à celui de la croix.

    Toutes les fois, en effet, que vous mangerez ce pain et que vous boirez ce calice, vous annoncerez la mort du Seigneur jusqu'à ce qu'il vienne.

    Jésus est vivant dans la sainte Eucharistie ; il veut cependant y être comme une victime immolée, et tout ce qui tombe sous nos sens dans ce mystère de foi nous rappelle sa mort.

    Les signes visibles nous montrent son corps et son sang séparés l'un de l'autre, et les paroles sacramentelles nous avertissent que c'est le corps livré pour nous, le sang répandu pour la rémission des péchés.

    En même temps qu'il nous donnait sur la croix les divins exemples, les leçons salutaires que nous avons médités, Jésus notre Sauveur nous méritait les grâces dont nous avions besoin pour les mettre en pratique, et lui-même, dans le sacrement de son amour, vient répandre ces grâces eu nos cœurs.

    Nous nous sommes proposé, sans doute, de nous approcher de la table du Seigneur dans le cours de cette neuvaine.

    Nos méditations, si nous les avons faites avec ferveur, étaient une préparation excellente ; et la meilleure action de grâces que nous puissions faire, c'est de conserver les pieux sentiments, les saintes résolutions que le Seigneur nous a inspirés.

    Vous serez, ô Mère de douleur, vous serez mon modèle en cette grande action. Vous reçûtes dans vos bras, lorsqu'il fut descendu de la croix, le corps livré, brisé pour moi, que Jésus me présente à la table sainte. Aviez-vous alors un sentiment qui ne fût pour Jésus crucifié ? Hélas ! combien ai-je vu en moi, dans le cours de cette neuvaine, de dispositions opposées à celles de mon Sauveur ? Je veux travailler sans cesse à les changer, en mettant toute ma confiance dans la grâce de Jésus-Christ et dans votre intercession toute puissante.

    Prières de la Neuvaine, page 45.

    Neuf petites filles dirigées par une religieuse, récitent neuf fois :

    Notre Père qui êtes aux cieux, que votre nom soit sanctifié, que votre règne arrive, que votre volonté soit faite sur la terre comme au ciel. Donnez nous aujourd'hui notre pain quotidien, et pardonnez-nous nos offenses comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés ; et ne nous induisez point en tentation, mais délivres nous du mal. Ainsi soit-il.

     

    Je vous salue , Marie, pleine de grâce, le Seigneur est avec vous, vous êtes bénie entre toutes les femmes, et Jésus le fruit de vos entrailles, est béni. Sainte Marie, Mère de Dieu, priez pour nous, pauvres pécheurs, maintenant et à l'heure de notre mort. Ainsi soit-il.

    Elles ajoutent une fois :

    Gloire au Père, au fils et au Saint-Esprit, comme il était au commencement, aujourd'hui et toujours, et dans tous les siècles des siècles. Ainsi soit-il.

    Souvenez-vous, ô Vierge toute pleine de bonté, que, jusqu'à ce jour, on n'a point entendu dire qu'aucun de ceux qui se sont mis sous votre protection, qui ont réclamé votre intercession et imploré votre secours, ait été jamais abandonné. Animé des mêmes motifs de confiance, ô Vierge des vierges, ô ma Mère, moi aussi, tout pécheur que je suis, j'accours me réfugier auprès de vous ; je viens en gémissant me prosterner à vos pieds. 0 mère de mon Dieu ! ne dédaignez pas ma prière, mais soyez-moi propice et daignez l'exaucer. Ainsi soit-il.

    Après avoir répété ces prières autant de fois qu'il y a de neuvaines demandées, les enfant récitent les litanies de la Sainte Vierge.

     
     

    CONCLUSION.

    Pendant que nos regards étaient fixés sur le Calvaire, sans doute quelque rayon sorti de la croix a brillé dans notre esprit, le feu divin qui consume les deux saintes victimes a fait ressentir sa chaleur à notre âme.

    Conservons précieusement dans notre cœur les salutaires pensées, les pieuses affections, les sentiments vertueux que le Seigneur y a fait naître ; appliquons-nous surtout à en faire la règle, ou plutôt le principe, l'âme de toutes nos actions.

    Cependant il reste encore en nous des ténèbres à dissiper, des glaces à fondre. Afin de rallumer le feu céleste et de lui donner une nouvelle activité, retournons souvent à la montagne consacrée par les souffrances de Jésus et de Marie.

    Cette Mère de douleur nous y invite toutes les fois que nous venons au pied de cet autel implorer son assistance.

    En nous présentant le corps adorable de Jésus, meurtri, déchiré, privé de la vie, elle nous rappelle tout ce qu'il a souffert pour nous, tout ce que nous pouvons attendre de sa charité infinie, et tout ce que nous lui devons de reconnaissance et d'amour.

    Si nous venons demander à Marie des consolations dans nos peines, des soulagements à nos maux, du secours contre nos ennemis, des grâces pour pratiquer la vertu, elle nous avertit que nous trouverons tout en Jésus crucifié.

    Lorsque nous venons lui offrir nos actions de grâces pour les bienfaits que nous avons reçus, elle nous déclare que si elle les a obtenus de la bonté du Seigneur, c'est que Jésus-Christ les avait mérités par son sacrifice. 

    Partout le fidèle s'adresse à Marie pour qu'elle le conduise à Jésus ; il s'adresse spécialement à Notre-Dame-des-Ardilliers, afin qu'elle le conduise à Jésus mort sur la croix.

     

    Prose à Marie au pied de la croix, page 50. 

    Debout près de la croix où son fils était suspendu, la Mère de douleur pleurait.

    Le glaive perça son âme abattue, gémissante.

    Oh ! qu'affligée fut cette Mère bénie du Fils unique de Dieu.

    Tremblante et désolée, elle ressentait en elle-même toutes les angoisses de son Fils.

    Qui pourrait retenir ses larmes en voyant la Mère de Jésus dans cet excès de douleur !

    Qui pourrait contempler sans une profonde tristesse cette tendre Mère souffrant avec son Fils !

    Elle voit Jésus dans les tourments pour les péchés de sa nation ; elle le voit déchiré de coups de fouet.

    Elle voit ce Fils bien-aimé mourant et délaissé Jusqu'au dernier soupir.

    0 Mère pleine d'amour ! faites que Je sente votre douleur et que je pleure avec vous.

     

    Faites que mon cœur brûle d'amour pour Jésus-Christ, afin que je lui plaise.

    Je vous le demande , ô sainte Mère ! imprimez profondément dans mon cœur les plaies du crucifié.

    Partagez avec mot les tourments que votre Fils daigne subir pour moi.

    Faites que je pleure avec vous et souffre avec Jésus pendant que je vivrai.

    Près de la croix avec vous je voudrais m'associer à vos douleurs.

    Vierge des vierges, ne rebutez point ma prière : faites que je pleure avec vous.

    Que Je porte en moi la mort de Jésus-Christ et le poids de sa passion, et le souvenir de ses plaies.

    Faites que , blessé de ses plaies adorables, je m'enivre de la croix et de l'amour de votre divin Fils.

    Qu'enflammé, consumé de cet amour, je sois, ô Vierge sainte ! défendu par vous au jour du jugement.

    Que la croix de Jésus-Christ soit ma sauve-garde ; que sa mort soit ma confiance et ma force, et sa grâce mon appui.

    Et quand mon corps mourra, faites que mon âme obtienne la gloire du paradis

    Ainsi soit-il.

    Source : Livre "Notice sur Notre-Dame des Ardilliers de Saumur"

     

     

    Saumur, Notre-Dame des Ardilliers

     

    SAUMUR

    - Notre-Dame des Ardilliers

    - Chapelle Notre-Dame des Ardilliers